22e séance avec débat
Steve McQueen au Festival international du film de Toronto, Septembre 2013
·
Titre
québécois : Esclave
pendant douze ans. Un des favoris pour les Oscars:
Présenté au festival
du film de Telluride, le film a reçu un accueil extrêmement positif
de la part des critiques et il fait office de favori dans la course aux Oscars
2014, où il est nommé dans neuf catégories, dont celle du meilleur
film.
Les transitions avec nos films
précédents s’imposent d’elles-mêmes.
Mandela. Le sujet,
la discrimination raciale, et le fait qu’à plusieurs moments la vie même du
héros dans un climat d’oppression ne tienne qu’à un fil, sont des éléments
communs évidents. Les différences sautent également aux yeux : Mandela
fait volontairement des actions dont il sait pertinemment qu’elles lui feront
courir de gros risques, en passant par une phase de clandestinité. Ici, le
héros subit une situation qui était manifestement pour lui totalement
imprévisible, et contre laquelle à aucun moment il n’a pensé se prémunir.
Le
Démantèlement. Le rapport Etats-Unis – Canada est encore à l’œuvre, et
l’abolitionniste joué par Brad Pitt vient non seulement du Nord, mais du Nord
par-delà la frontière.
Les
réactions après la projection - après aussi un temps d'adaptation nécessaire pour se remettre du choc -, comme toujours ont été diverses, et c’est bien légitime car chacun
s’approprie son film, et expose librement la façon dont il l’a perçu. Cette perception,
d’ailleurs, n’est pas forcément figée, et peut évoluer à la faveur d’une
réflexion personnelle, souvent appuyée sur les interprétations différentes
entendues lors du débat. C’est bien là l’intérêt de Ciné-Rencontres, que de
soumettre ses propres visions du film à celles des autres, ce qui contribue le
plus souvent à un enrichissement réciproque.
A noter à ce sujet un usage
original des débats, que je remarque pour la première fois à l’occasion de ce
film : des fidèles de Ciné-Rencontres, n’ayant pu se rendre disponibles
pour la projection, sont venus s’imprégner du débat, afin de soumettre ce qui s’y est
dit à ce qu’il verront eux-mêmes, lors d’une séance suivante. Alors qu’on compte
habituellement que le film puisse nourrir le débat, ils espèrent, de cette manière, que le débat vienne enrichir le film. Pourquoi pas !
Globalement
les réactions ont été favorables au film, jugé impressionnant, voire puissant, dans
une mise en scène efficace et irréprochable… sauf que, à Vierzon, l’esprit
critique n’est jamais endormi et que des questions sont posées en dehors de
toute complaisance, ce qui est bien la marque d’un public « debout »
moralement, même si les sièges par ailleurs sont d’un confort irréprochable.
Oui, le
film est beau, mais il est dur !… A quoi les autres répondent : Oui,
le film est dur, mais il est beau !… Ou inversement.
Nous
reviendrons à loisir sur les remarques et les réactions de la salle. Une fois
n’est pas coutume, quitte à devoir apporter plus tard des explications
complémentaires, je partirai de réactions parvenues après coup.
Oui,
Cavanna est décédé, et ses prises de position, à la fois étayées et roboratives, ne seront sans doute – hélas – jamais remplacées. Heureusement, nous avons
notre Cavanna à nous, JMB, dont on peut dire à coup sûr qu’il n’est pas encore né
celui qui bridera sa liberté d’expression. Tant mieux ! Mais laissons-lui
la parole :
Contrairement à la grande majorité
des spectateurs , je suis resté sur le côté à la projection de ce film . JMarie
a été impeccable dans le décorticage de l'esthétisme , des techniques de
tournage , bref dans tout ce qui concernait la forme (images , scénario,
dialogues). Pour moi , un débat était superflu! pour décliner chacun avec son
filtre personnel: "l'esclavage c'est mal ! avec ce qu'on voit
aujourd'hui..."!
Le dérisoire était bien représenté
par notre confort en regardant ces images , le tout agrémenté par une personne
devant nous aux prises avec son grand paquet de corn flakes ...Le côté
esthétisme appuyé m'a gêné :images dignes d'un excellent diaporama , corps
extra-ordinaires par ex ces esclaves nus se lavant ...Le travail parfait
des imitations de zébrures sur les chairs .
Et cela deux jours après la
mort de Cavanna . Je préfère lui lancer un clin d'oeil pour
terminer .
-Dans son "encyclopédie"
Le saviez vous ? : Quand on pend un raciste , il devient tout noir.
-Trois dessins en relation avec le
sujet .
Et n'oublions pas : au siècle des
Lumières , Voltaire avait des actions dans une compagnie négrière !. Et la
construction des stades au Qatar, au Brésil , en Russie ? Attendons les belles
images.
Et les dessins qui accompagnent le texte ne sont pas déconnectés du débat, tant s’en faut.
La religion dans le film est
utilisée à deux fins contradictoires, pour justifier l’oppression la plus
odieuse ou au contraire l’égalité entre les hommes, en passant par
l’endormissement paternaliste du maître bienveillant, certes, mais loin de
remettre en question le système dont il profite le plus naturellement du monde.
Le Ku Klux Klan (fondé en
1865, officiellement interdit en 1877), est « réactivé » de 1915 à
1944. Concurrencé actuellement par des organisations d’extrême droite plus
« modernes », il inspirerait encore des groupuscules comptant parfois
plusieurs milliers de membres.
Le
rapprochement avec la seconde guerre mondiale - les rafles et la déportation -
a été rapidement effectué. On n’a pas manqué d’évoquer le « dogme »
Claude Lanzmann (Shoa, 1985), reformulé d’une manière plus
radicale encore à la sortie de La liste de Schindler (Steven
Spielberg, 1993) : « L'Holocauste est d'abord unique en ceci qu'il
édifie autour de lui, en un cercle de flamme, la limite à ne pas franchir parce
qu'un certain absolu d'horreur est intransmissible : prétendre le faire
c'est se rendre coupable de la transgression la plus grave. La fiction est une
transgression, je pense profondément qu'il y a un interdit de la représentation.
En voyant La Liste de Schindler, j'ai retrouvé ce que j'avais
éprouvé en voyant le feuilleton Holocauste. Transgresser ou
trivialiser, ici c'est pareil : le feuilleton ou le film hollywoodien
transgressent parce qu'ils « trivialisent », abolissant le caractère
unique de l'Holocauste. ».
La réaction suivante nous ramène à la question du langage, qui a constitué un autre point
d’intérêt du débat, plusieurs véritables anglicistes se trouvant dans la salle.
La comparaison est certes flatteuse, mais elle est aussi très pertinente :
il y a une inspiration shakespearienne dans ce mélange des genres et des
niveaux de langue, et même dans plusieurs situations. On y voit par exemple une
lady Macbeth réincarnée en femme de maître d’esclaves, dénonçant avec une rage
hallucinée la « pusillanimité » de son mari, dont la brutalité,
pourtant, éclabousse constamment le film.
Merci pour cet excellent Steve Mc Queen. Une
autre œuvre riche et complexe : "Alice au Pays......" La contribution
de John Ryan serait là également très utile pour tout ce qui concerne
les niveaux de langue..... Je ne sais s'il existe d'autres versions que
celle de Disney ? A bientôt pour "La Belle et la
Bête". Patrick
La Belle et la bête, version Guillermo del
Toro (entre Jean Cocteau 1946 et Christophe Gans 2014), nous l’aurons à
Ciné-Rencontres dans deux films d’ici, le 14 février.
Avec Alice au pays des merveilles, évidemment,
on est plutôt loin du thème (sauf que l’arbitraire de la reine de cœur a
quelque chose à voir), et c’est la richesse et les jeux de langage (dont un
professeur de mathématique est le créateur original et originaire) qui sont ici
mis en avant. On en compte au moins une douzaine de versions depuis 1903 :
Alice au pays des merveilles, Harry Harris, 1985
Alice au pays des merveilles, Nick Willing, 1999
Alice 2, James Bobin, 2016 (suite
du film de Tim Burton)
Alice au pays des merveilles (long
métrage d'animation franco-britannique), 1949
Alice au pays des merveilles (dessin
animé), Clyde Geronimi, Wilfred
Jackson, Hamilton Luske (studio Walt Disney), 1951
Alice in wonderland (dessin
animé), de Cayre Brothers.
Du Code Noir aux Lumières
On trouve dans Candide, décrites par Voltaire,
des applications du Code Noir établi sous Louis XIV, lui aussi avec ses
ambiguïtés (mélange de droits octroyés et de légitimation des mauvais
traitements). On y trouve aussi les trois rôles du missionnaire, du soldat et du marchand.
Louis XIV, roi de France, définit
les grandes préoccupations de la doctrine de l'esclavage : sauver l'âme des
esclaves, garantir leur soumission par la terreur, limiter la barbarie des
maîtres, définir les conditions de vente et d'affranchissement.
Prévue à l'origine pour réprimer les abus et le mauvais
traitement des Noirs employés dans les plantations, et mettre fin à un trafic
qui s'est développé en toute illégalité, l'ordonnance de 1685 eut pour
effet de rapprocher la condition des esclaves de celles des autres catégories
de personnes, mais aussi de rendre licites les pratiques de l'esclavage et du
commerce des esclaves, en particulier à partir de 1724.
Ce statut est appliqué aux Antilles en
1687, puis étendu à la Guyane en 1704, à La Réunion en 1723 et en Louisiane en
1724. Il donne aux esclaves et aux familles d'esclaves des îles d'Amérique un
statut civil d'exception par rapport au droit commun coutumier de la France de
cette époque, et donne aux maîtres un pouvoir disciplinaire et de police proche
de celui alors en vigueur pour les soldats, avec des châtiments corporels. Il
exige des maîtres qu'ils fassent baptiser et instruire dans la religion
catholique, apostolique et romaine tous leurs esclaves, leur interdit de
les maltraiter et réprime les naissances hors mariage d'une femme esclave et
d'un homme libre. Il reconnaît aux esclaves le droit de se plaindre de mauvais
traitements auprès des juges ordinaires et des gens du roi, de témoigner en
justice, de se marier, de protester, de se constituer un pécule pour racheter
leur liberté.
Le Code noir légitime les châtiments corporels pour les
esclaves, y compris des mutilations comme le marquage au fer, ainsi que la
peine de mort (art. 33 à 36, et art. 38 : Tout fugitif disparu pendant un
mois aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys avant d'avoir
le jarret coupé en cas de récidive, et condamné à mort à la deuxième récidive),
peines qui existaient aussi en métropole dans les usages répressifs de
l'époque.
Il s'agit de la justice publique, royale. Le pouvoir
disciplinaire domestique est plus limité. Les maîtres, "lorsqu'ils
croiront que leurs esclaves l'auront mérité", ne pourront que de les faire
enchaîner et battre de verges ou cordes (article 42). Ils ne peuvent ni
torturer de leur propre chef, ni mettre à mort leurs esclaves (art. 43). Le
Code Noir prévoit aussi que les esclaves ont la possibilité de se plaindre
auprès des juges locaux en cas d'excès ou de mauvais traitements (art. 26).
Mais bien sûr en pratique ces dispositions étaient souvent violées par les
maîtres, qui outrepassaient leur pouvoir domestique en prétendant exercer un
pouvoir répressif total sur leurs esclaves.
Voltaire, Candide, chapitre 19, « Le
Nègre de Surinam » :
« En approchant de la ville, ils
rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son
habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme
la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en
hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? --
J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre.
-- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui,
monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour
tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et
que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons
nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas.
C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma
mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : "
Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre
heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais
par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si
j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les
singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les
fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous
sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais
si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or
vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus
horrible. »
Alors
hypocrites, les Lumières voltairiennes ? La lettre qu’on cite fréquemment
sur son enrichissement par ce biais est apocryphe. Ce qui est sûr, c’est qu’il
s’est constamment exprimé contre l’esclavage, jusqu’à louer les Quakers
d’Amérique du Nord pour leur comportement résolument abolitionniste. Sur ce
plan, on peut facilement constater que l’existence même d’un moderne Européen moyen ne
peut se faire qu’après une longue chaîne d’exploitations disséminées dans
l’économie mondialisée, pas seulement dans les chaussures de sport chinoises ou
les T-shirts pakistanais, mais aussi dans la technologie qui nous entoure
partout où nous sommes. Et quand bien même ? Si nos actuels fabricants
d’opinion publique de masse, à savoir les grands médias télévisuels, se
mettaient soudain à dénoncer partout les inégalités du monde moderne au lieu de
les justifier, on pourrait bien commencer à les considérer d’un autre œil.
Evidemment, ce n’est pas demain la veille : nos modernes écrans
n’accueillent pas volontiers ces Lumières-là.
Et tant que
nous y sommes, rappelons, une dizaine d’années avant Candide, l’ironie
anti-esclavagiste (attention au contresens !) de Montesquieu, baron de la
Brède :
« De l'esclavage des Nègres »
Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre
les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils
ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant
de terres.
Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la
plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la
tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les
plaindre.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être
très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui
constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des
eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une
manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des
cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était
d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui
leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est
qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations
policées, est d'une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient
des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à
croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait
aux Africains : car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il
pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de
conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de
la pitié.
(De l’Esprit des
Lois, 1748).
Vers l’abolition.
La Déclaration
des droits de l'homme et du citoyen de 1789 énonce le
principe de l'abolition de l'esclavage, mais sous l'influence du Club Massiac la Constituante et la Convention posent que cette égalité
ne s'applique qu'aux habitants de la métropole (où il n'y avait pas d'esclaves
à l'époque) et pas à ceux des colonies d'Amérique.
Le 4 février 1794, la Convention décrète l'abolition de l'esclavage, mais sans
prendre de mesures pour l'appliquer. Les esclaves n'ont plus aucun statut ni
droit.
Napoléon Bonaparte, maintient, par la loi du 20 mai 1802 l'esclavage dans les îles récupérées des Britanniques
par le traité d'Amiens. L'esclavage n'est pas rétabli
à Saint Domingue. La campagne de 1801 à 1802 vise à
réprimer l'insurrection de Toussaint Louverture qui s'est
promulgué gouverneur à vie.
L'esclavage des Noirs ne sera définitivement aboli en France
que le 4 mars 1848 (un siècle après L'Esprit des Lois), la traite
négrière l'ayant été (au moins en théorie sinon dans les faits) en 1815.
L’abolition de l’esclavage (1849) par François-Auguste Biard Château de Versailles |
Beaucoup de questions ont été posées sur l'esclavage aux Etats-Unis. J'espère n'être pas trop à côté de la plaque en compilant ce petit condensé.
L'esclavage aux États-Unis (1619-1865) commence peu après
l'installation des premiers colons britanniques en Virginie et se termine avec l'adoption
du XIIIe
amendement de la Constitution américaine.
Des les origines, les tensions existent entre le Nord et le
Sud : intérêts économiques différents, positions abolitionnistes des
Quakers,…
L’esclavage disparaît officiellement au nord des
États-Unis au début du XIXe siècle, mais le commerce y est toujours organisé. La Caroline du Sud interdit
la traite en 1803.
Dans les années 1820, un mouvement antiesclavagiste,
minoritaire mais extrêmement actif, s'organise dans le Nord et, avec lui, un
réseau d'aide pour les esclaves fugitifs, le chemin de fer clandestin. L'esclavage
devient l'un des enjeux principaux du débat politique du pays.
Le Nord joue le marché intérieur, le Sud dépend de l’Europe
pour ses exportations. La confrontation menace. Alexis de Tocqueville exprime
d'ailleurs ses craintes à ce sujet dans De la démocratie en Amérique (1835).
La confrontation militaire, à la suite de la confrontation économique et idéologique, trouve ses racines principales au
milieu du XIXe siècle, avec d’abord la guerre américano mexicaine (1846-1848).
Les Sudistes y acquièrent une compétence efficace, avec un soutien officieux
britannique (vengeance après la Guerre d’indépendance ?...) et un équipement performant français. Cette guerre, ou plus justement l'annexion par les
États-Unis des territoires mexicains, fut l'un des facteurs déclencheurs de
la guerre de Sécession qui une douzaine
d'années plus tard mettra les États-Unis à feu et à sang, comme l'écrivit plus
tard Ulysses Grant dans ses mémoires : « La rébellion du Sud fut
l'avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs
transgressions. Nous reçûmes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire
et coûteuse guerre des temps modernes. » Ulysses Grant.
Lincoln est profondément opposé à l'esclavage et souhaite
son abolition dans les territoires détenus par les États-Unis, et sa victoire à
l'élection présidentielle de 1860
entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même que Lincoln ne
prenne ses fonctions.
Le soutien des diplomaties étrangères était un enjeu
fondamental pour les Nordistes. La France et
le Royaume-Uni, qui avaient accordé aux Confédérés le statut d’État
belligérant, étaient tentés, pour faire face à la pénurie de coton, de
reconnaître la pleine souveraineté à la Confédération. Une prise de position
claire en faveur de l’abolition constituait un argument décisif pour rallier
des partenaires hésitants, et notamment une opinion publique britannique
largement acquise aux idées abolitionnistes. L’Europe se tourne vers l’Est (les
Indes) et abandonne le Sud américain.
Les batailles décisives de la Guerre de Sécession ont lieu entre 1861 et 1865. La
Constitution américaine est alors amendée et l’esclavage officiellement aboli. À l'issue de ce conflit, le XIIIe amendement
de la Constitution fédérale met fin à l'esclavage en étendant à
l'ensemble du territoire américain les effets de la proclamation d'émancipation du 1er janvier
1863,
sans toutefois régler la question de l'intégration des Afro-Américains à
la communauté nationale, comme en attestent les Black Codes, la clause de grand-père ou le
développement du Ku Klux Klan. La Reconstruction qui succède à la
guerre voit ainsi se constituer un système légal de ségrégation raciale dans
le Sud du pays.
SOLOMON NORTHUP, DU LIVRE AU FILM
Twelve Years a Slave (typographié 12 Years a
Slave) ou Esclave
pendant douze ans au Québec est
un drame historique britannico-américain produit et réalisé par Steve McQueen,
sorti en 2013.
Il s'agit de l'adaptation de l'autobiographie Douze ans d'esclavage de Solomon Northup (1853), avec Chiwetel Ejiofor dans le rôle principal, accompagné par Michael Fassbender et Lupita Nyong'o. Le film se déroule dans l'Amérique des années 1840 et
retrace l'histoire de Northup, un homme libre afro-américain (« free
negro » en anglais), qui est enlevé et
vendu comme esclave dans
une plantation de
la Louisiane.
En 1841, il est enlevé par des marchands d'esclaves, après avoir
été séduit par une offre d'emploi en tant que violoniste. Alors qu'il
accompagne ses supposés employeurs à Washington DC,
ils le droguent et le vendent comme esclave. Il est envoyé à la Nouvelle-Orléans où il est vendu à un propriétaire de
plantation en Louisiane. Il est détenu dans la région de la rivière Rouge en Louisiane par plusieurs propriétaires pendant 12
ans, période pendant laquelle ses amis et sa famille n'ont pas de nouvelles de
lui. Il fait plusieurs tentatives pour s'échapper et faire passer des messages.
Finalement, il obtient des nouvelles de sa famille , qui ont contacté des amis
et rallié à sa cause le gouverneur de New York, Washington Hunt.
Il retrouve la liberté en Janvier 1853 et retourne à sa famille à New York.
Le récit de Northup décrit la vie quotidienne des esclaves à Bayou
Bœuf en Louisiane, leur régime alimentaire et leurs conditions de vie, les
rapports entre le maître et l'esclave et la manière dont sont rattrapés des
esclaves fugitifs. Certains aspects du récit d'esclave de Northup ressemblent à
ceux d'autres auteurs, comme Frederick Douglass, Harriet Ann Jacobs et William Wells Brown, mais c'est le seul récit
qui raconte l'histoire d'un homme libre enlevé et vendu aux esclavagistes. Son
livre était un bestseller, 30000 exemplaires furent rapidement vendus dans les
années avant la guerre civile américaine.
Après plusieurs éditions
pendant le xixe siècle, le
livre n'a plus été réédité jusqu'en 1968, lorsque les historiens Joseph Logsdon
et Sue Eakin l'ont remis en valeur. Eakin l'a découvert en premier pendant son
enfance en Louisiane lorsqu'un élève d'une ancienne famille de la région a
apporté un exemplaire de l'édition originale de 1853 à l'école. Sa famille
l'avait gardé pendant plus d'un siècle. Logsdon et Eakin ont retracé le trajet
de Northup à travers les plantations du Bayou Bœuf à l'aide des registres de
ventes d'esclaves de La Nouvelle-Orléans et de Washington et ils ont aussi fait
des recherches sur ses origines new-yorkaises, le certificat d'affranchissement
de son père et les documents par rapport à son procès contre ses ravisseurs. En
1968, une édition avec un appareil critique détaillé élaboré par Eakin et
Logsdon a été publiée par les Presses universitaires de l'État de Louisiane, ce
qui a contribué à une nouvelle lecture du récit de Northup et à montrer son
importance historique. Ce livre est souvent utilisé par des étudiants depuis
plus de 40 ans et il est toujours réédité.Scénario et langage
Le réalisateur Steve McQueen a fait la connaissance du scénariste John Ridley au
cours d'un visionnage de Hunger à laCreative Artists Agency en 2008. Il lui a alors parlé de
son intention de faire un film dans « l'ère esclavagiste de l'Amérique », avec un « personnage
dont la relation avec le commerce des esclaves n'est pas évidente ».
Après plusieurs semaines de travail, les deux hommes ne parviennent pas à
ébaucher un scénario, jusqu'à ce que la femme de McQueen ne trouve lesmémoires de Solomon Northup, Douze ans d'esclavage (Twelve Years a
Slave) publiés en 1853.
« J'ai lu ce livre et j'ai
été totalement sidéré. J'étais assez énervé contre moi-même de ne pas avoir eu
connaissance de ce bouquin plus tôt. Je vis à Amsterdam où Anne Frank est
un héros national, et pour moi ce livre était similaire au Journal d'Anne Frank,
mais écrit 97 ans plus tôt – un récit de première main sur l'esclavage. Je me suis alors personnellement
passionné pour adapter ce livre en film. »
Le scénariste John Ridley |
Pour retranscrire le langage et
les dialectes de
l'époque et de la région où le film se déroule, le linguiste Michael
Buster a été engagé par la production pour aider le les acteurs à modifier
leurs textes. Le langage utilisé a la qualité littéraire liée au style
d'écriture du xixe siècle et
l'influence importante apportée par la Bible du roi Jacques.
Buster explique qu'« on ne sait pas comment parlaient
les esclaves dans les années 1840, donc
j'ai simplement utilisé des échantillons ruraux du Mississippi et de la Louisiane [pour Ejiofor et
Fassbender]. Et pour Benedict [Cumberbatch], j'ai trouvé un exemple de la haute
société de La Nouvelle-Orléans dans les années
30. Et enfin, j'ai travaillé avec Lupita Nyong'o, qui est d'origine kényane mais qui a étudié
à Yale ; elle s'est entraînée jusqu'à ce
qu'elle ait un accent américain. »
Lupita Nyong'o (le rôle de Patsey) |
Sans confondre les deux démarches, car il existe quelque
80 000 ans d’écart entre les deux remontées dans le temps, cette manière de faire
n’est pas sans nous rappeler cependant le film de Jean-Jacques Annaud La
Guerre du feu, film d'aventures préhistoriques franco-canadien sorti sur
les écrans en 1981 (adaptation du roman homonyme écrit en
1911 par J.-H. Rosny, pseudonyme de deux auteurs
belges).
Le langage Ulam , langage préhistorique fictif parlé par les membres
des trois tribus d'Homo sapiens a été inventé et créé par le
linguiste Anthony Burgess (L'Orange mécanique). Même si les dialogues
ne sont pas intelligibles, ils ont pourtant été conçus de manière
réfléchie. Anthony Burgess est parti de l'idée que la
multitude de langues actuelles proviendrait de très peu de langues qui en
seraient une fusion. Les dialogues du film sont alors conçus à partir d'une
langue inventée par Burgess réunissant l'anglais, le français, l'italien, ...
L'Orange mécanique (A Clockwork
Orange), adapté par Stanley
Kubrick au cinéma sous le titre anglophone A Clockwork
Orange (mais Orange mécanique en français), roman,
Éditions Robert Laffont, traduction de George Belmont et Hortense Chabrier
Une citation de l’écrivain linguiste peut même s’appliquer à
notre film :
«L'amour et la tolérance sont la seule réponse au problème
de la vie. Ce précepte, très simple, et infiniment difficile à appliquer, peut
être accepté, compris par quiconque, croyant ou non-croyant. C'est la seule
voie.»
Les
spectateurs ont été, sinon déroutés, du moins intrigués par la succession des
plans du début, lesquels alternaient des situations et des temps différents, utilisant tantôt les flash-back,
tantôt les flash-forward, ou des inserts symboliques autant que réalistes (les
gros plans sur les chaînes). Cette façon de procéder du cinéaste-plasticien est
certes originale dans son emploi, mais, par son langage, elle ne fait que
renvoyer à ce qui est l’essence même du cinéma, à savoir un art qui raconte au
moyen de rébus successifs. Le mieux à ce sujet est encore de relire les classiques (p. 45 et p. 64).
Ainsi, dès l'aurore
même du cinéma, voyons-nous s'ouvrir
pour le film, sans que ses artisans aient une claire
conscience de ce départage, cette double possibilité
: ressusciter, reproduire le monde dans sa présence, ou bien élire
le monde, le raconter. Deux lignes
de force plutôt que deux voies radicalement
distinctes, car une entreprise n'ira
jamais sans l'autre : le cinéma ne pouvant
raconter qu'avec des choses, ses discours les plus abstraits seront toujours des rébus (Jacques Lacan écrit, à propos du langage du l'inconscient : « Le commerce au long cours de la
vérité ne passe plus par la pensée ;
chose étrange, il semble que ce soit désormais
par les choses : rébus, c'est par vous que je communique... »).
[...]
Car
le montage tisse entre tous les facteurs constituants du film ce réseau de rapports qui l'édifiera en structure autonome et efficace. « Le cinéma doit s'exprimer, dit Bresson,
non par des images mais par des
rapports d'images, ce qui n'est pas du tout la même chose. De même un peintre ne s'exprime pas par des couleurs mais par des rapports de couleurs ; un bleu est un
bleu en lui-même, mais s'il est à côté d'un
vert ou d'un rouge, ce n'est
plus le même bleu. » («Propos de Robert Bresson », in Cahiers
du Cinéma, n °15, octobre
1957).
John Brown (1800-1859, par pendaison), abolitionniste,
qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage.
L'activisme sanglant de John Brown, son raid sur Harpers Ferry et son issue
tragique sont parmi les causes de la guerre civile américaine. Personnalité
contemporaine et historique très controversée, John Brown est ainsi décrit à la
fois comme un martyr ou un terroriste, un visionnaire ou un fanatique, un
zélote ou un humaniste.
Geronimo en 1887. |
Comme avec Geronimo en son temps (le chef apache se rend en
1886), l’évocation de John Brown terrorisait l’Amérique blanche.
Ne voulant pas soutenir et cautionner l'action de John
Brown, Abraham Lincoln déclara en décembre 1859: "John Brown a été
exécuté pour trahison; nous ne pouvons nous élever contre cette décision bien
qu'il ait partagé notre conviction sur l'esclavage. Cela ne peut excuser la
violence, l'effusion de sang, et la trahison. Et le fait qu'il pensait avoir
raison, ne l'excuse pas davantage".
La mort de John Brown allait être un prélude à la guerre de
Sécession que Victor Hugo prophétise ici.
Le Progrès, de Port-au-Prince, publia la lettre
suivante, écrite par Victor Hugo à M. Heurtelou, rédacteur en chef de ce
journal, en réponse aux remerciements que M. Heurtelou lui avait adressés pour
la défense de John Brown.
Hauteville-House, 1er mars 1860
Vous êtes, monsieur, un noble échantillon de cette humanité noire si longtemps opprimée et méconnue.
D'un bout à l'autre de la terre, la même flamme est dans l'homme; et les noirs comme vous le prouvent. Y a-t-il eu plusieurs Adam? Les naturalistes peuvent discuter la question; mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a qu'un Dieu.
Puisqu'il n'y a qu'un père, nous sommes frères. C'est pour cette vérité que John Brown est mort; c'est pour cette vérité que je lutte. Vous m'en remerciez, et je ne saurais vous dire combien vos belles paroles me touchent.
Il n'y a sur la terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits; vous en êtes un. Devant Dieu, toutes les âmes sont blanches.
J'aime votre pays, votre race, votre liberté, votre révolution, votre république. Votre île magnifique et douce plaît à cette heure aux âmes libres; elle vient de donner un grand exemple; elle a brisé le despotisme.
Elle nous aidera à briser l'esclavage.
Car la servitude, sous toutes ses formes, disparaîtra. Ce que les États du Sud viennent de tuer, ce n'est pas John Brown, c'est l'esclavage.
Dès aujourd'hui, l'Union américaine peut, quoi qu'en dise le honteux message du président Buchanan, être considérée comme rompue. Je le regrette profondément, mais cela est désormais fatal; entre le Sud et le Nord, il y a le gibet de Brown. La solidarité n'est pas possible. Un tel crime ne se porte pas à deux.
Ce crime, continuez de le flétrir, et continuez de consolider votre généreuse révolution. Poursuivez votre oeuvre, vous et vos dignes concitoyens. Haïti est maintenant une lumière. Il est beau que parmi les flambeaux du progrès, éclairant la route des hommes, on en voie un tenu par la main d'un nègre.
Votre frère,
VICTOR HUGO
Vous êtes, monsieur, un noble échantillon de cette humanité noire si longtemps opprimée et méconnue.
D'un bout à l'autre de la terre, la même flamme est dans l'homme; et les noirs comme vous le prouvent. Y a-t-il eu plusieurs Adam? Les naturalistes peuvent discuter la question; mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a qu'un Dieu.
Puisqu'il n'y a qu'un père, nous sommes frères. C'est pour cette vérité que John Brown est mort; c'est pour cette vérité que je lutte. Vous m'en remerciez, et je ne saurais vous dire combien vos belles paroles me touchent.
Il n'y a sur la terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits; vous en êtes un. Devant Dieu, toutes les âmes sont blanches.
J'aime votre pays, votre race, votre liberté, votre révolution, votre république. Votre île magnifique et douce plaît à cette heure aux âmes libres; elle vient de donner un grand exemple; elle a brisé le despotisme.
Elle nous aidera à briser l'esclavage.
Car la servitude, sous toutes ses formes, disparaîtra. Ce que les États du Sud viennent de tuer, ce n'est pas John Brown, c'est l'esclavage.
Dès aujourd'hui, l'Union américaine peut, quoi qu'en dise le honteux message du président Buchanan, être considérée comme rompue. Je le regrette profondément, mais cela est désormais fatal; entre le Sud et le Nord, il y a le gibet de Brown. La solidarité n'est pas possible. Un tel crime ne se porte pas à deux.
Ce crime, continuez de le flétrir, et continuez de consolider votre généreuse révolution. Poursuivez votre oeuvre, vous et vos dignes concitoyens. Haïti est maintenant une lumière. Il est beau que parmi les flambeaux du progrès, éclairant la route des hommes, on en voie un tenu par la main d'un nègre.
Votre frère,
VICTOR HUGO
Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey,
tentera d’obtenir la grâce de John Brown : il adressera une lettre ouverte
qui paraîtra dans la presse européenne et américaine (cf. Actes et paroles - Pendant l'exil
1859). Ce texte, qui annonce comme une prémonition la guerre civile, vaudra au poète bien des
critiques aux États-Unis.
« [...] Au point de vue
politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à
l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible
que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il
est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine.
Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire.
Au point de vue moral, il semble
qu’une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste
et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat
de la Délivrance par la Liberté. [...]
Oui, que l’Amérique le sache et y
songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus. »
— Victor Hugo,
Hauteville-House, 2 décembre 1859
La chanson John Brown's Body (titre
original de Battle Hymn of the Republic)
devint un hymne nordiste durant la guerre de Sécession.
The Battle Hymn of the Republic (Le Cantique de la
Bataille de la République, ou encore The Battle Hymn [Book] of The Republic,
soit Le Livre des Cantique de la Bataille de la République) est un chant
patriotique et ecclésiastique américain écrit
par Julia Ward Howe en novembre 1861 et publié pour
la première fois en février 1862 pendant la guerre de Sécession. Il était surtout chanté
dans le Nord parce qu'il demandait la
libération des esclaves du Sud. Il fut d'abord publié dans la
revue Atlantic Monthly.
Cet hymne fut d'abord composé en tant que variante au chant
de guerre John Brown's Body. I
John Brown's Body
John
Brown's body lies a-mouldering in the grave; (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
Glory, Hally, hallelujah! Glory,
Hally, hallelujah!
Glory,
Hally, hallelujah! his soul's marching on!
He's gone to be a soldier in the
army of the Lord! (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
John Brown's knapsack is strapped
upon his back! (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
His pet lambs will meet him on the
way; (3X)
They go marching on!
(Chorus)
They will hang Jeff Davis to
a sour apple tree! (3X)
As they march along!
(Chorus)
Now, three rousing cheers for the
Union; (3X)
As we are marching on!
(De la Bibliothèque du Congrès)
(Jefferson Davis, président des Etats confédérés pendant la
Guerre de Sécession.
2 MARS 2014
MEILLEUR FILM
La catégorie du meilleur film récompense
les producteurs.
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE
Lupita Nyong'o pour le rôle de Patsey dans Twelve Years a Slave
MEILLEUR SCENARIO ADAPTE
Humour de la maîtresse de cérémonie :
« Soit vous consacrez 12 years a slave
comme meilleur film, soit vous êtes tous des racistes ! »
Déclaration de Steve McQueen :
« Je dédie cette récompense à tous ceux qui ont
souffert de l’esclavage et aux 21 millions de personnes qui en
souffrent encore actuellement. »
Le film sera intégré dans les programmes scolaires américains dès l’an
prochain.
PARADOXES DE L'HISTOIRE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire