dimanche 2 février 2014

12 YEARS A SLAVE


22e séance avec débat

















Steve McQueen au Festival international du film de Toronto, Septembre 2013

















·                    Titre québécois : Esclave pendant douze ans. Un des favoris pour les Oscars:
  
Présenté au festival du film de Telluride, le film a reçu un accueil extrêmement positif de la part des critiques et il fait office de favori dans la course aux Oscars 2014, où il est nommé dans neuf catégories, dont celle du meilleur film.





Les transitions avec nos films précédents s’imposent d’elles-mêmes.

Mandela. Le sujet, la discrimination raciale, et le fait qu’à plusieurs moments la vie même du héros dans un climat d’oppression ne tienne qu’à un fil, sont des éléments communs évidents. Les différences sautent également aux yeux : Mandela fait volontairement des actions dont il sait pertinemment qu’elles lui feront courir de gros risques, en passant par une phase de clandestinité. Ici, le héros subit une situation qui était manifestement pour lui totalement imprévisible, et contre laquelle à aucun moment il n’a pensé se prémunir.

            Le Démantèlement. Le rapport Etats-Unis – Canada est encore à l’œuvre, et l’abolitionniste joué par Brad Pitt vient non seulement du Nord, mais du Nord par-delà la frontière.




            Les réactions après la projection - après aussi un temps d'adaptation nécessaire pour se remettre du choc -, comme toujours ont été diverses, et c’est bien légitime car chacun s’approprie son film, et expose librement la façon dont il l’a perçu. Cette perception, d’ailleurs, n’est pas forcément figée, et peut évoluer à la faveur d’une réflexion personnelle, souvent appuyée sur les interprétations différentes entendues lors du débat. C’est bien là l’intérêt de Ciné-Rencontres, que de soumettre ses propres visions du film à celles des autres, ce qui contribue le plus souvent à un enrichissement réciproque.
A noter à ce sujet un usage original des débats, que je remarque pour la première fois à l’occasion de ce film : des fidèles de Ciné-Rencontres, n’ayant pu se rendre disponibles pour la projection, sont venus s’imprégner du débat, afin de soumettre ce qui s’y est dit à ce qu’il verront eux-mêmes, lors d’une séance suivante. Alors qu’on compte habituellement que le film puisse nourrir le débat, ils espèrent, de cette manière, que le débat vienne enrichir le film. Pourquoi pas !

            Globalement les réactions ont été favorables au film, jugé impressionnant, voire puissant, dans une mise en scène efficace et irréprochable… sauf que, à Vierzon, l’esprit critique n’est jamais endormi et que des questions sont posées en dehors de toute complaisance, ce qui est bien la marque d’un public « debout » moralement, même si les sièges par ailleurs sont d’un confort irréprochable.
            Oui, le film est beau, mais il est dur !… A quoi les autres répondent : Oui, le film est dur, mais il est beau !… Ou inversement.

            Nous reviendrons à loisir sur les remarques et les réactions de la salle. Une fois n’est pas coutume, quitte à devoir apporter plus tard des explications complémentaires, je partirai de réactions parvenues après coup.

            Oui, Cavanna est décédé, et ses prises de position, à la fois étayées et roboratives, ne seront sans doute – hélas – jamais remplacées. Heureusement, nous avons notre Cavanna à nous, JMB, dont on peut dire à coup sûr qu’il n’est pas encore né celui qui bridera sa liberté d’expression. Tant mieux ! Mais laissons-lui la parole :


Contrairement à la grande majorité des spectateurs , je suis resté sur le côté à la projection de ce film . JMarie a été impeccable dans le décorticage de l'esthétisme , des techniques de tournage , bref dans tout ce qui concernait la forme (images , scénario, dialogues). Pour moi , un débat était superflu! pour décliner chacun avec son filtre personnel: "l'esclavage c'est mal ! avec ce qu'on voit aujourd'hui..."!
Le dérisoire était bien représenté par notre confort en regardant ces images , le tout agrémenté par une personne devant nous aux prises avec son grand paquet de corn flakes ...Le côté esthétisme appuyé m'a gêné :images dignes d'un excellent diaporama , corps extra-ordinaires par ex ces esclaves nus se lavant  ...Le travail parfait des imitations de zébrures sur les chairs .
 Et cela deux jours après la mort de Cavanna . Je préfère lui lancer un clin d'oeil  pour terminer  . 
-Dans son "encyclopédie" Le saviez vous ? : Quand on pend un raciste , il devient tout noir.
-Trois dessins en relation avec le sujet .
Et n'oublions pas : au siècle des Lumières , Voltaire avait des actions dans une compagnie négrière !. Et la construction des stades au Qatar, au Brésil , en Russie ? Attendons les belles images.


            Et les dessins qui accompagnent le texte ne sont pas déconnectés du débat, tant s’en faut.



La religion dans le film est utilisée à deux fins contradictoires, pour justifier l’oppression la plus odieuse ou au contraire l’égalité entre les hommes, en passant par l’endormissement paternaliste du maître bienveillant, certes, mais loin de remettre en question le système dont il profite le plus naturellement du monde.





Le  Ku Klux Klan (fondé en 1865, officiellement interdit en 1877), est « réactivé » de 1915 à 1944. Concurrencé actuellement par des organisations d’extrême droite plus « modernes », il inspirerait encore des groupuscules comptant parfois plusieurs milliers de membres.




            Le rapprochement avec la seconde guerre mondiale - les rafles et la déportation - a été rapidement effectué. On n’a pas manqué d’évoquer le « dogme » Claude Lanzmann (Shoa, 1985), reformulé d’une manière plus radicale encore à la sortie de La liste de Schindler (Steven Spielberg, 1993) : « L'Holocauste est d'abord unique en ceci qu'il édifie autour de lui, en un cercle de flamme, la limite à ne pas franchir parce qu'un certain absolu d'horreur est intransmissible : prétendre le faire c'est se rendre coupable de la transgression la plus grave. La fiction est une transgression, je pense profondément qu'il y a un interdit de la représentation. En voyant La Liste de Schindler, j'ai retrouvé ce que j'avais éprouvé en voyant le feuilleton Holocauste. Transgresser ou trivialiser, ici c'est pareil : le feuilleton ou le film hollywoodien transgressent parce qu'ils « trivialisent », abolissant le caractère unique de l'Holocauste. ».






  
            La  réaction suivante nous ramène à la question du langage, qui a constitué un autre point d’intérêt du débat, plusieurs véritables anglicistes se trouvant dans la salle. La comparaison est certes flatteuse, mais elle est aussi très pertinente : il y a une inspiration shakespearienne dans ce mélange des genres et des niveaux de langue, et même dans plusieurs situations. On y voit par exemple une lady Macbeth réincarnée en femme de maître d’esclaves, dénonçant avec une rage hallucinée la « pusillanimité » de son mari, dont la brutalité, pourtant, éclabousse constamment le film.



   Merci pour cet excellent Steve Mc Queen. Une autre œuvre riche et complexe : "Alice au Pays......" La contribution de   John Ryan serait là également très utile pour tout ce qui concerne les niveaux de langue.....  Je ne sais s'il existe d'autres versions que celle de Disney ?    A bientôt pour "La Belle et la Bête".     Patrick

Des allusions sont faites ici à des films espérés ou déjà dans notre programmation future. 

La Belle et la bête, version Guillermo del Toro (entre Jean Cocteau 1946 et Christophe Gans 2014), nous l’aurons à Ciné-Rencontres dans deux films d’ici, le 14 février.

Avec Alice au pays des merveilles, évidemment, on est plutôt loin du thème (sauf que l’arbitraire de la reine de cœur a quelque chose à voir), et c’est la richesse et les jeux de langage (dont un professeur de mathématique est le créateur original et originaire) qui sont ici mis en avant. On en compte au moins une douzaine de versions depuis 1903 :

Alice in Wonderland (film), Norman Z. McLeod1933 (pas de distribution francophone)
Alice au pays des merveilles, comédie musicale britannique de William Sterling1972
Alice au pays des merveillesHarry Harris1985
Alice, Jan Švankmajer, film d'animation surréaliste 1988
Alice au pays des merveilles, Nick Willing, 1999
Alice 2James Bobin, 2016 (suite du film de Tim Burton)


Alice au pays des merveilles (long métrage d'animation franco-britannique), 1949
Alice in wonderland (dessin animé), de Cayre Brothers.





Du Code Noir aux Lumières


On trouve dans Candide, décrites par Voltaire, des applications du Code Noir établi sous Louis XIV, lui aussi avec ses ambiguïtés (mélange de droits octroyés et de légitimation des mauvais traitements). On y trouve aussi les trois rôles du missionnaire, du soldat et du marchand. 

Louis XIV, roi de France, définit les grandes préoccupations de la doctrine de l'esclavage : sauver l'âme des esclaves, garantir leur soumission par la terreur, limiter la barbarie des maîtres, définir les conditions de vente et d'affranchissement. 

Prévue à l'origine pour réprimer les abus et le mauvais traitement des Noirs employés dans les plantations, et mettre fin à un trafic qui s'est développé en toute illégalité, l'ordonnance de 1685 eut pour effet de rapprocher la condition des esclaves de celles des autres catégories de personnes, mais aussi de rendre licites les pratiques de l'esclavage et du commerce des esclaves, en particulier à partir de 1724.
Ce statut est appliqué aux Antilles en 1687, puis étendu à la Guyane en 1704, à La Réunion en 1723 et en Louisiane en 1724. Il donne aux esclaves et aux familles d'esclaves des îles d'Amérique un statut civil d'exception par rapport au droit commun coutumier de la France de cette époque, et donne aux maîtres un pouvoir disciplinaire et de police proche de celui alors en vigueur pour les soldats, avec des châtiments corporels. Il exige des maîtres qu'ils fassent baptiser et instruire dans la religion catholique, apostolique et romaine tous leurs esclaves, leur interdit de les maltraiter et réprime les naissances hors mariage d'une femme esclave et d'un homme libre. Il reconnaît aux esclaves le droit de se plaindre de mauvais traitements auprès des juges ordinaires et des gens du roi, de témoigner en justice, de se marier, de protester, de se constituer un pécule pour racheter leur liberté.


Le Code noir légitime les châtiments corporels pour les esclaves, y compris des mutilations comme le marquage au fer, ainsi que la peine de mort (art. 33 à 36, et art. 38 : Tout fugitif disparu pendant un mois aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys avant d'avoir le jarret coupé en cas de récidive, et condamné à mort à la deuxième récidive), peines qui existaient aussi en métropole dans les usages répressifs de l'époque.
Il s'agit de la justice publique, royale. Le pouvoir disciplinaire domestique est plus limité. Les maîtres, "lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité", ne pourront que de les faire enchaîner et battre de verges ou cordes (article 42). Ils ne peuvent ni torturer de leur propre chef, ni mettre à mort leurs esclaves (art. 43). Le Code Noir prévoit aussi que les esclaves ont la possibilité de se plaindre auprès des juges locaux en cas d'excès ou de mauvais traitements (art. 26). Mais bien sûr en pratique ces dispositions étaient souvent violées par les maîtres, qui outrepassaient leur pouvoir domestique en prétendant exercer un pouvoir répressif total sur leurs esclaves.





Voltaire, Candide, chapitre 19, « Le Nègre de Surinam » :

  « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible. »

            Alors hypocrites, les Lumières voltairiennes ? La lettre qu’on cite fréquemment sur son enrichissement par ce biais est apocryphe. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’est constamment exprimé contre l’esclavage, jusqu’à louer les Quakers d’Amérique du Nord pour leur comportement résolument abolitionniste. Sur ce plan, on peut facilement constater que l’existence même d’un moderne Européen moyen ne peut se faire qu’après une longue chaîne d’exploitations disséminées dans l’économie mondialisée, pas seulement dans les chaussures de sport chinoises ou les T-shirts pakistanais, mais aussi dans la technologie qui nous entoure partout où nous sommes. Et quand bien même ? Si nos actuels fabricants d’opinion publique de masse, à savoir les grands médias télévisuels, se mettaient soudain à dénoncer partout les inégalités du monde moderne au lieu de les justifier, on pourrait bien commencer à les considérer d’un autre œil. Evidemment, ce n’est pas demain la veille : nos modernes écrans n’accueillent pas volontiers ces Lumières-là.

            Et tant que nous y sommes, rappelons, une dizaine d’années avant Candide, l’ironie anti-esclavagiste (attention au contresens !) de Montesquieu, baron de la Brède :


« De l'esclavage des Nègres »

Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains : car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié.
(De l’Esprit des Lois, 1748).




Vers l’abolition.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 énonce le principe de l'abolition de l'esclavage, mais sous l'influence du Club Massiac la Constituante et la Convention posent que cette égalité ne s'applique qu'aux habitants de la métropole (où il n'y avait pas d'esclaves à l'époque) et pas à ceux des colonies d'Amérique.
Le 4 février 1794, la Convention décrète l'abolition de l'esclavage, mais sans prendre de mesures pour l'appliquer. Les esclaves n'ont plus aucun statut ni droit.
Napoléon Bonaparte, maintient, par la loi du 20 mai  1802 l'esclavage dans les îles récupérées des Britanniques par le traité d'Amiens. L'esclavage n'est pas rétabli à Saint Domingue. La campagne de 1801 à 1802 vise à réprimer l'insurrection de Toussaint Louverture qui s'est promulgué gouverneur à vie.
L'esclavage des Noirs ne sera définitivement aboli en France que le 4 mars 1848 (un siècle après L'Esprit des Lois), la traite négrière l'ayant été (au moins en théorie sinon dans les faits) en 1815.


L’abolition de l’esclavage (1849) par François-Auguste Biard
Château de Versailles

 Beaucoup de questions ont été posées sur l'esclavage aux Etats-Unis. J'espère n'être pas trop à côté de la plaque en compilant ce petit condensé. 


L'esclavage aux États-Unis (1619-1865) commence peu après l'installation des premiers colons britanniques en Virginie et se termine avec l'adoption du XIIIe amendement de la Constitution américaine.

Des les origines, les tensions existent entre le Nord et le Sud : intérêts économiques différents, positions abolitionnistes des Quakers,…

 L’esclavage disparaît officiellement au nord des États-Unis au début du XIXe siècle, mais  le commerce y est toujours organisé. La Caroline du Sud interdit la traite en 1803.

Dans les années 1820, un mouvement antiesclavagiste, minoritaire mais extrêmement actif, s'organise dans le Nord et, avec lui, un réseau d'aide pour les esclaves fugitifs, le chemin de fer clandestin. L'esclavage devient l'un des enjeux principaux du débat politique du pays.

Le Nord joue le marché intérieur, le Sud dépend de l’Europe pour ses exportations. La confrontation menace. Alexis de Tocqueville exprime d'ailleurs ses craintes à ce sujet dans De la démocratie en Amérique (1835).

           La confrontation militaire, à la suite de la confrontation économique et idéologique,  trouve ses racines principales au milieu du XIXe siècle, avec d’abord la guerre américano mexicaine (1846-1848). Les Sudistes y acquièrent une compétence efficace, avec un soutien officieux britannique (vengeance après la Guerre d’indépendance ?...)  et un équipement performant français. Cette guerre, ou plus justement l'annexion par les États-Unis des territoires mexicains, fut l'un des facteurs déclencheurs de la guerre de Sécession qui une douzaine d'années plus tard mettra les États-Unis à feu et à sang, comme l'écrivit plus tard Ulysses Grant dans ses mémoires : « La rébellion du Sud fut l'avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs transgressions. Nous reçûmes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire et coûteuse guerre des temps modernes. »  Ulysses Grant.

            Lincoln est profondément opposé à l'esclavage et souhaite son abolition dans les territoires détenus par les États-Unis, et sa victoire à l'élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même que Lincoln ne prenne ses fonctions.
             Le soutien des diplomaties étrangères était un enjeu fondamental pour les Nordistes. La France et le Royaume-Uni, qui avaient accordé aux Confédérés le statut d’État belligérant, étaient tentés, pour faire face à la pénurie de coton, de reconnaître la pleine souveraineté à la Confédération. Une prise de position claire en faveur de l’abolition constituait un argument décisif pour rallier des partenaires hésitants, et notamment une opinion publique britannique largement acquise aux idées abolitionnistes. L’Europe se tourne vers l’Est (les Indes) et abandonne le Sud américain.
          Les batailles décisives de la Guerre de Sécession ont lieu entre 1861 et 1865. La Constitution américaine est alors amendée et l’esclavage officiellement aboli. À l'issue de ce conflit, le XIIIe amendement de la Constitution fédérale met fin à l'esclavage en étendant à l'ensemble du territoire américain les effets de la proclamation d'émancipation du 1er janvier 1863, sans toutefois régler la question de l'intégration des Afro-Américains à la communauté nationale, comme en attestent les Black Codes, la clause de grand-père ou le développement du Ku Klux Klan. La Reconstruction qui succède à la guerre voit ainsi se constituer un système légal de ségrégation raciale dans le Sud du pays.




SOLOMON NORTHUP, DU LIVRE AU FILM


Twelve Years a Slave (typographié 12 Years a Slave) ou Esclave pendant douze ans au Québec est un drame historique britannico-américain produit et réalisé par Steve McQueen, sorti en 2013.
Il s'agit de l'adaptation de l'autobiographie Douze ans d'esclavage de Solomon Northup (1853), avec Chiwetel Ejiofor dans le rôle principal, accompagné par Michael Fassbender et Lupita Nyong'o. Le film se déroule dans l'Amérique des années 1840 et retrace l'histoire de Northup, un homme libre afro-américain (« free negro » en anglais), qui est enlevé et vendu comme esclave dans une plantation de la Louisiane.



 Solomon Northup, né en juillet 1808, à Minerva, comté d'Essex dans l'État de New York et mort à une date inconnue après 1857, est un mulâtre afro-américain né libre, fils d'un esclave affranchi. Il était agriculteur et violoniste , et possédait une propriété à Hebron, dans l’État de New York.
En 1841, il est enlevé par des marchands d'esclaves, après avoir été séduit par une offre d'emploi en tant que violoniste. Alors qu'il accompagne ses supposés employeurs à Washington DC, ils le droguent et le vendent comme esclave. Il est envoyé à la Nouvelle-Orléans où il est vendu à un propriétaire de plantation en Louisiane. Il est détenu dans la région de la rivière Rouge en Louisiane par plusieurs propriétaires pendant 12 ans, période pendant laquelle ses amis et sa famille n'ont pas de nouvelles de lui. Il fait plusieurs tentatives pour s'échapper et faire passer des messages. Finalement, il obtient des nouvelles de sa famille , qui ont contacté des amis et rallié à sa cause le gouverneur de New York, Washington Hunt. Il retrouve la liberté en Janvier 1853 et retourne à sa famille à New York.

Douze ans d'esclavage (1853) de Solomon Northup est l'autobiographie d'un Noir né libre à New York, qui a été enlevé et vendu aux esclavagistes. Il fut esclave pendant douze ans en Louisiane avant la Guerre civile américaine. Il fournit des détails par rapport aux marchés d'esclaves à Washington et décrit minutieusement la culture du coton sur une des plus grandes plantations de la Louisiane.


Publié peu après le roman de Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom's Cabin (1852), le livre de Northup, qui lui dédicacera l'ouvrage, fut considéré comme un best-seller. Les 8000 premières copies furent écoulées en quelques mois. Réimprimés plusieurs fois, plus de 30 000 exemplaires avaient été vendus dès 1856. Il fut édité à plusieurs reprises pendant le xixe siècle. Partageant les conclusions du récit de Stowe, l'histoire de Northup de ses douze ans d'esclavage constitua un fait marquant dans le débat politique national sur l'esclavage qui mena à la guerre civile. Le livre eut l'appui de plusieurs journaux importants du Nord, des organisations anti-esclavagistes et des groupes évangéliques. Après plusieurs éditions pendant lexixe siècle, le livre fut oublié pendant presque 100 ans avant d'être redécouvert par deux historiens de Louisiane, Dr Sue Eakin (Louisiana State University à Alexandria) et Dr Joseph Logsdon (Université de La Nouvelle-Orléans). Au début des années 1960, ils ont reconstitué le parcours de Northup et coédité une version dotée d'un appareil critique chez LSU Press en 1968. 

Le récit de Northup décrit la vie quotidienne des esclaves à Bayou Bœuf en Louisiane, leur régime alimentaire et leurs conditions de vie, les rapports entre le maître et l'esclave et la manière dont sont rattrapés des esclaves fugitifs. Certains aspects du récit d'esclave de Northup ressemblent à ceux d'autres auteurs, comme Frederick Douglass, Harriet Ann Jacobs et William Wells Brown, mais c'est le seul récit qui raconte l'histoire d'un homme libre enlevé et vendu aux esclavagistes. Son livre était un bestseller, 30000 exemplaires furent rapidement vendus dans les années avant la guerre civile américaine.
Après plusieurs éditions pendant le xixe siècle, le livre n'a plus été réédité jusqu'en 1968, lorsque les historiens Joseph Logsdon et Sue Eakin l'ont remis en valeur. Eakin l'a découvert en premier pendant son enfance en Louisiane lorsqu'un élève d'une ancienne famille de la région a apporté un exemplaire de l'édition originale de 1853 à l'école. Sa famille l'avait gardé pendant plus d'un siècle. Logsdon et Eakin ont retracé le trajet de Northup à travers les plantations du Bayou Bœuf à l'aide des registres de ventes d'esclaves de La Nouvelle-Orléans et de Washington et ils ont aussi fait des recherches sur ses origines new-yorkaises, le certificat d'affranchissement de son père et les documents par rapport à son procès contre ses ravisseurs. En 1968, une édition avec un appareil critique détaillé élaboré par Eakin et Logsdon a été publiée par les Presses universitaires de l'État de Louisiane, ce qui a contribué à une nouvelle lecture du récit de Northup et à montrer son importance historique. Ce livre est souvent utilisé par des étudiants depuis plus de 40 ans et il est toujours réédité.


Scénario et langage

Le réalisateur Steve McQueen a fait la connaissance du scénariste John Ridley au cours d'un visionnage de Hunger à laCreative Artists Agency en 2008. Il lui a alors parlé de son intention de faire un film dans « l'ère esclavagiste de l'Amérique », avec un « personnage dont la relation avec le commerce des esclaves n'est pas évidente ». Après plusieurs semaines de travail, les deux hommes ne parviennent pas à ébaucher un scénario, jusqu'à ce que la femme de McQueen ne trouve lesmémoires de Solomon Northup, Douze ans d'esclavage (Twelve Years a Slave) publiés en 1853.

« J'ai lu ce livre et j'ai été totalement sidéré. J'étais assez énervé contre moi-même de ne pas avoir eu connaissance de ce bouquin plus tôt. Je vis à Amsterdam  Anne Frank est un héros national, et pour moi ce livre était similaire au Journal d'Anne Frank, mais écrit 97 ans plus tôt – un récit de première main sur l'esclavage. Je me suis alors personnellement passionné pour adapter ce livre en film. »

— Steve McQueen, NPR

Le scénariste John Ridley



Pour retranscrire le langage et les dialectes de l'époque et de la région où le film se déroule, le linguiste Michael Buster a été engagé par la production pour aider le les acteurs à modifier leurs textes. Le langage utilisé a la qualité littéraire liée au style d'écriture du xixe siècle et l'influence importante apportée par la Bible du roi Jacques. Buster explique qu'« on ne sait pas comment parlaient les esclaves dans les années 1840, donc j'ai simplement utilisé des échantillons ruraux du Mississippi et de la Louisiane [pour Ejiofor et Fassbender]. Et pour Benedict [Cumberbatch], j'ai trouvé un exemple de la haute société de La Nouvelle-Orléans dans les années 30. Et enfin, j'ai travaillé avec Lupita Nyong'o, qui est d'origine kényane mais qui a étudié à Yale ; elle s'est entraînée jusqu'à ce qu'elle ait un accent américain. »

Lupita Nyong'o (le rôle de Patsey) 






         Sans confondre les deux démarches, car il existe quelque 80 000 ans d’écart entre les deux remontées dans le temps, cette manière de faire n’est pas sans nous rappeler cependant le film de Jean-Jacques Annaud La Guerre du feu, film d'aventures préhistoriques franco-canadien sorti sur les écrans en 1981 (adaptation du roman homonyme écrit en 1911 par J.-H. Rosny, pseudonyme de deux auteurs belges).

Le langage Ulam , langage préhistorique fictif parlé par les membres des trois tribus d'Homo sapiens a été inventé et créé par le linguiste Anthony Burgess (L'Orange mécanique). Même si les dialogues ne sont pas intelligibles, ils ont pourtant été conçus de manière réfléchie. Anthony Burgess est parti de l'idée que la multitude de langues actuelles proviendrait de très peu de langues qui en seraient une fusion. Les dialogues du film sont alors conçus à partir d'une langue inventée par Burgess réunissant l'anglais, le français, l'italien, ...




L'Orange mécanique (A Clockwork Orange), adapté par Stanley Kubrick au cinéma sous le titre anglophone A Clockwork Orange (mais Orange mécanique en français), roman, Éditions Robert Laffont, traduction de George Belmont et Hortense Chabrier


Une citation de l’écrivain linguiste peut même s’appliquer à notre film :
«L'amour et la tolérance sont la seule réponse au problème de la vie. Ce précepte, très simple, et infiniment difficile à appliquer, peut être accepté, compris par quiconque, croyant ou non-croyant. C'est la seule voie.»


Langage cinématographique





           Les spectateurs ont été, sinon déroutés, du moins intrigués par la succession des plans du début, lesquels alternaient des situations et des temps  différents, utilisant tantôt les flash-back, tantôt les flash-forward, ou des inserts symboliques autant que réalistes (les gros plans sur les chaînes). Cette façon de procéder du cinéaste-plasticien est certes originale dans son emploi, mais, par son langage, elle ne fait que renvoyer à ce qui est l’essence même du cinéma, à savoir un art qui raconte au moyen de rébus successifs. Le mieux à ce sujet est encore de relire les classiques (p. 45 et p. 64). 

Ainsi, dès l'aurore même du cinéma, voyons-nous s'ouvrir pour le film, sans que ses artisans aient une claire conscience de ce départage, cette double possibilité : ressusciter, reproduire le monde dans sa présence, ou bien élire le monde, le raconter. Deux lignes de force plutôt que deux voies radicalement distinctes, car une entreprise n'ira jamais sans l'autre : le cinéma ne pouvant raconter qu'avec des choses, ses discours les plus abstraits seront toujours des rébus (Jacques Lacan écrit, à propos du langage du l'inconscient : « Le commerce au long cours de la vérité ne passe plus par la pensée ; chose étrange, il semble que ce soit désormais par les choses : rébus, c'est par vous que je communique... »).


[...]

      Car le montage tisse entre tous les facteurs constituants du film ce réseau de rapports qui l'édifiera en structure autonome et efficace. « Le cinéma doit s'exprimer, dit Bresson, non par des images mais par des rapports d'images, ce qui n'est pas du tout la même chose. De même un peintre ne s'exprime pas par des couleurs mais par des rapports de couleurs ; un bleu est un bleu en lui-même, mais s'il est à côté d'un vert ou d'un rouge, ce n'est plus le même bleu. » («Propos de Robert Bresson », in Cahiers du Cinéma, n °15, octobre  1957).












John Brown (1800-1859, par pendaison), abolitionniste, qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage. L'activisme sanglant de John Brown, son raid sur Harpers Ferry et son issue tragique sont parmi les causes de la guerre civile américaine. Personnalité contemporaine et historique très controversée, John Brown est ainsi décrit à la fois comme un martyr ou un terroriste, un visionnaire ou un fanatique, un zélote ou un humaniste.

Geronimo en 1887.




Comme avec Geronimo en son temps (le chef apache se rend en 1886), l’évocation de John Brown terrorisait l’Amérique blanche.


Ne voulant pas soutenir et cautionner l'action de John Brown, Abraham Lincoln déclara en décembre 1859: "John Brown a été exécuté pour trahison; nous ne pouvons nous élever contre cette décision bien qu'il ait partagé notre conviction sur l'esclavage. Cela ne peut excuser la violence, l'effusion de sang, et la trahison. Et le fait qu'il pensait avoir raison, ne l'excuse pas davantage".

La mort de John Brown allait être un prélude à la guerre de Sécession que Victor Hugo prophétise ici.

Le Progrès, de Port-au-Prince, publia la lettre suivante, écrite par Victor Hugo à M. Heurtelou, rédacteur en chef de ce journal, en réponse aux remerciements que M. Heurtelou lui avait adressés pour la défense de John Brown.

Hauteville-House, 1er mars 1860

Vous êtes, monsieur, un noble échantillon de cette humanité noire si longtemps opprimée et méconnue.
D'un bout à l'autre de la terre, la même flamme est dans l'homme; et les noirs comme vous le prouvent. Y a-t-il eu plusieurs Adam? Les naturalistes peuvent discuter la question; mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a qu'un Dieu.
Puisqu'il n'y a qu'un père, nous sommes frères. C'est pour cette vérité que John Brown est mort; c'est pour cette vérité que je lutte. Vous m'en remerciez, et je ne saurais vous dire combien vos belles paroles me touchent.
Il n'y a sur la terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits; vous en êtes un. Devant Dieu, toutes les âmes sont blanches.
J'aime votre pays, votre race, votre liberté, votre révolution, votre république. Votre île
magnifique et douce plaît à cette heure aux âmes libres; elle vient de donner un grand exemple; elle a brisé le despotisme.
Elle nous aidera à briser l'esclavage.
Car la servitude, sous toutes ses formes, disparaîtra. Ce que les États du Sud viennent de tuer, ce n'est pas John Brown, c'est l'esclavage.
Dès aujourd'hui, l'Union américaine peut, quoi qu'en dise le honteux message du président Buchanan, être considérée comme rompue. Je le regrette profondément, mais cela est désormais fatal; entre le Sud et le Nord, il y a le gibet de Brown. La solidarité n'est pas possible. Un tel crime ne se porte pas à deux.
Ce crime, continuez de le flétrir, et continuez de consolider votre généreuse révolution. Poursuivez votre oeuvre, vous et vos dignes concitoyens. Haïti est maintenant une lumière. Il est beau que parmi les flambeaux du progrès, éclairant la route des hommes, on en voie un tenu par la main d'un nègre.
Votre frère,
VICTOR HUGO


Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey, tentera d’obtenir la grâce de John Brown : il adressera une lettre ouverte qui paraîtra dans la presse européenne et américaine (cf. Actes et paroles - Pendant l'exil 1859). Ce texte, qui annonce comme une prémonition la guerre civile, vaudra au poète bien des critiques aux États-Unis.


« [...] Au point de vue politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine. Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire.
Au point de vue moral, il semble qu’une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat de la Délivrance par la Liberté. [...]
Oui, que l’Amérique le sache et y songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus. »
— Victor Hugo, Hauteville-House, 2 décembre 1859



La chanson John Brown's Body (titre original de Battle Hymn of the Republic) devint un hymne nordiste durant la guerre de Sécession.

The Battle Hymn of the Republic (Le Cantique de la Bataille de la République, ou encore The Battle Hymn [Book] of The Republic, soit Le Livre des Cantique de la Bataille de la République) est un chant patriotique et ecclésiastique américain écrit par Julia Ward Howe en novembre 1861 et publié pour la première fois en février 1862 pendant la guerre de Sécession. Il était surtout chanté dans le Nord parce qu'il demandait la libération des esclaves du Sud. Il fut d'abord publié dans la revue Atlantic Monthly.
Cet hymne fut d'abord composé en tant que variante au chant de guerre John Brown's Body. I


John Brown's Body


John Brown's body lies a-mouldering in the grave; (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
Glory, Hally, hallelujah! Glory, Hally, hallelujah!
Glory, Hally, hallelujah! his soul's marching on! 
He's gone to be a soldier in the army of the Lord! (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
John Brown's knapsack is strapped upon his back! (3X)
His soul's marching on!
(Chorus)
His pet lambs will meet him on the way; (3X)
They go marching on!
(Chorus)
They will hang Jeff Davis to a sour apple tree! (3X)
As they march along!
(Chorus)
Now, three rousing cheers for the Union; (3X)
As we are marching on!

(Jefferson Davis, président des Etats confédérés pendant la Guerre de Sécession.









2 MARS 2014

MEILLEUR FILM

La catégorie du meilleur film récompense les producteurs.
·                    Twelve Years a Slave 
·                    – produit par Brad Pitt, Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Steve McQueen et Anthony Katagas 
·                    (distribué aux États-Unis par Fox Searchlight Pictures, réalisé par Steve McQueen)


MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE


Lupita Nyong'o pour le rôle de Patsey dans Twelve Years a Slave


MEILLEUR SCENARIO ADAPTE

·                    Twelve Years a Slave  John Ridley





Humour de la maîtresse de cérémonie :
« Soit vous consacrez 12 years a slave comme meilleur film, soit vous êtes tous des racistes ! »

Déclaration de Steve McQueen :
« Je dédie cette récompense à tous ceux qui ont souffert de l’esclavage et aux 21 millions de personnes qui en souffrent encore actuellement. »

Le film sera intégré dans les programmes scolaires américains dès l’an prochain.



PARADOXES DE L'HISTOIRE










JOUG. Une cohorte d’Africains enchaînés passe devant le Capitole.
A Washington, ces travailleurs forcés officient au grand jour à la Cour suprême, 
au Sénat et dans le Bureau ovale : jusqu’à Abraham Lincoln, en 1862, dix 
des quinze premiers présidents des Etats-Unis en « possèdent ».























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