23e séance avec débat
PIERRE RABHI au nom de la terre
Documentaire français de Dominique Dhelsing avec Pierre Rabhi. (2012 - 1h38)
Métier: ingénieur du son.
Mais qu’est-ce qu’il a ce Pierre, pour remplir les salles à ce point, pour faire applaudir « son » film avec autant de spontanéité ? Il est sûr que, dans un premier temps au moins, la sympathie l’a emporté. Après un moment de réflexion critique, parfois avec peu de ménagement – la campagne des élections municipales est bien lancée – la sympathie était à peine atteinte, mais l’efficacité de l’action pratique et la solidité de l’œuvre philosophique furent quelque peu contestées.
Tous dans la salle se sont efforcés d'échanger ou d'écouter les échanges, chacun ayant de toute façon potentiellement la capacité de se faire un avis sur les sujets abordés. Après tout, chacun a son sentiment de la nature, chacun, même modestement, a espéré dans la croissance et l'embellissement de ses plantes, a pensé, au moins une fois dans sa vie, prendre la résolution de faire un compost utile pour améliorer ne serait que l'unique pot de fleur de son balcon. Les gènes de nos familles, à plus de quatre-vingt-quinze pour cent paysannes si on remonte seulement au moyen-âge, ont pu tressaillir d'aise en constatant que chez Pierre Rabhi les meilleurs d'entre eux se sont trouvés rassemblés. C'est donc légitimement à travers ses yeux que nous avons pu contempler un paysage même minuscule dont nous étions l'auteur, par ses mains que nous avons touché la terre, mains que nous avons ensuite lavées avec le même soin que lui avec l'eau miraculeusement véhiculée par les mêmes branchements produits par la firme allemande Gardena AG.
Il y a jusqu'ici trop de points communs pour qu'on puisse appréhender ne serait-ce que superficiellement ce que ce petit homme plutôt malingre a véritablement d'exceptionnel. Une petite digression avant d'essayer d'en rendre compte un peu davantage.
Le hasard a voulu que je retrouve quelques-unes de ces racines médiévales juste avant la projection du film, sous la forme d'un incunable princeps de la fin du XVe siècle d'un roman composé par deux auteurs du début et de la fin du XIIIe siècle. J'avais déjà mentionné le Roman de la Rose pour le rêve qui le structure lorsque la bibliothèque de Bourges présentait dans une conférence son exemplaire, le premier et le meilleur qui soit au monde. Ce rêve me conduisait tout naturellement (?) à celui de Mandela, puis par ricochet à celui de Luther King.
Cette fois, c'est à un examen proche de ce livre rare qu'en très petit groupe nous avons été conviés. Ce fut une réelle émotion que de contempler de si près ce texte et des gravures d'époque, où le jardin est un motif essentiel d'inspiration. Je m'y suis attardé si bien que j'étais un peu juste au lancement de la soirée, mais, avec John aux commandes, nulle raison de s'inquiéter. Par la suite, ma vision du film en a été quelque peu contaminée, et j'ai joué au jeu des ressemblances et des différences entre Pierre Rabhi et Guillaume de Lorris. Chez ce dernier, c'est l'oisiveté qui conduit au jardin, où préside le divertissement. J'ai vu au contraire le labeur chez Pierre Rabhi. Mais à la fin, sans aboutir au paradis terrestre, c'est bien le plaisir de la récompense qui domine. Ce n'est pas non plus le même type d'amour qui règne dans le domaine de Pierre Rabhi, mais son espace n'est pas directement allégorique.
Pour donner plus de substance à ces remarques, je recours à un article universitaire de qualité.
LE JARDIN ET SON « ESTRE » DANS « LE ROMAN DE LA ROSE »
Il y a jusqu'ici trop de points communs pour qu'on puisse appréhender ne serait-ce que superficiellement ce que ce petit homme plutôt malingre a véritablement d'exceptionnel. Une petite digression avant d'essayer d'en rendre compte un peu davantage.
Le hasard a voulu que je retrouve quelques-unes de ces racines médiévales juste avant la projection du film, sous la forme d'un incunable princeps de la fin du XVe siècle d'un roman composé par deux auteurs du début et de la fin du XIIIe siècle. J'avais déjà mentionné le Roman de la Rose pour le rêve qui le structure lorsque la bibliothèque de Bourges présentait dans une conférence son exemplaire, le premier et le meilleur qui soit au monde. Ce rêve me conduisait tout naturellement (?) à celui de Mandela, puis par ricochet à celui de Luther King.
Cette fois, c'est à un examen proche de ce livre rare qu'en très petit groupe nous avons été conviés. Ce fut une réelle émotion que de contempler de si près ce texte et des gravures d'époque, où le jardin est un motif essentiel d'inspiration. Je m'y suis attardé si bien que j'étais un peu juste au lancement de la soirée, mais, avec John aux commandes, nulle raison de s'inquiéter. Par la suite, ma vision du film en a été quelque peu contaminée, et j'ai joué au jeu des ressemblances et des différences entre Pierre Rabhi et Guillaume de Lorris. Chez ce dernier, c'est l'oisiveté qui conduit au jardin, où préside le divertissement. J'ai vu au contraire le labeur chez Pierre Rabhi. Mais à la fin, sans aboutir au paradis terrestre, c'est bien le plaisir de la récompense qui domine. Ce n'est pas non plus le même type d'amour qui règne dans le domaine de Pierre Rabhi, mais son espace n'est pas directement allégorique.
Pour donner plus de substance à ces remarques, je recours à un article universitaire de qualité.
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Le premier auteur du Roman de la Rose commence par entrer
dans le jardin :
Lors entré, sans plus dire mot,
Par l'uis que Oiseuse overt m'ot,
Ou vergier, et quant je fui ens,
Si fui liés et baus et joiens ;
Et sachiés que je cuidai estre
Por voir en paradis terrestre,
Tant estoit li leu delitables...
Le poète n'a pas encore visité le jardin, mais, du seul fait
qu'il éprouve de la joie, il conclut qu'il s'est introduit dans un lieu
paradisiaque : il a l'impression de s'être rapproché de l'Eden. Il lui semble
de surcroît qu'il n'existe nulle part un séjour plus beau que celui qu'il vient
de découvrir. Pourtant, il ne se lance pas d'emblée dans la description du «
paradis terrestre ». Son admission dans le lieu des délices contraste avec
l'élimination des dix vices que l'éthique courtoise condamne sévèrement(…) A
ces vices, il oppose de propos délibéré les danseurs de carole. Viennent de
prime abord Déduit (le divertissement personnifié), Leesce, Amor, Biauté,
Richece, Largece, Franchise, Cortoisie et Joinece...
Le premier personnage doit retenir tout particulièrement
notre attention. Signalons tout de suite que c'est Déduit, et non le dieu
Amour, qui est le propriétaire du jardin.
C'est encore lui qui en est l'architecte :
Fist ça les arbres aporter
Et fist par ce vergier planter,
Le mur que vous avés veii
Fist lors Déduis tout entor faire ;
Et si fist au dehors portraire
Les ymages qui i sont paintes.
Dès ses premiers pas dans ce lieu, le poète est impatient
d'aller voir le créateur de ce verger ;
après lui avoir rendu hommage, le héros éprouve le désir de visiter l'endroit
et d'admirer la beauté des plantes.
En effet, aux yeux du poète, connaître le jardin, c'est
d'abord prêter son attention aux arbres, « remirer ces biaus loriers, /
Ces pins, ces codres, ces moriers ». A eux seuls, les arbres symbolisent le
paradis terrestre.
(…)
La carole une fois terminée, l'idée vient au poète d'aller «
veoir et cerchier » le jardin ; il reprendra encore ces verbes après l'avoir
exploré :
... j'oi tout l'afere et tout l'estre
Du vergier cerchié et veii.
Au sens littéral, le roman est construit sur le thème de la
visite du jardin. Au sens allégorique, l'accès du lieu est l'accueil qui lui a
été réservé par Oiseuse. Le jardin est le cœur de la jeune fille.
ET DANS « LE DIT DOU LYON »
Communication de Mlle Shigemi SASAKI
(Yokohama) au X XXII e Congrès de l'Association, le 21
juillet 1981.
Sans remonter aussi loin, Pierre Rabhi, au début du film, éprouve le besoin d'évoquer ses racines. Un aïeul thérapeute (au sens d'ascète "qui sert Dieu"?), qu'il voit, en raison de son action non violente, comme un Gandhi avant l'heure, lui inspire un développement sur les soins de la terre. On est alors tenté de parodier Renaud: "C'est pas l'homme qui soigne la terre / C'est la terre qui soigne l'homme." Ou l'inverse, évidemment. Après l'avoir entendu, on a envie d'orthographie autrement le mot, pour consacrer ce sens nouveau adapté au contexte du film : terrapeute...
Avec son père, le contexte est résolument les injustices subies lors de la guerre d'Algérie. De ce père, donc, il notera logiquement qu'il en a hérité les capacités d'indignation. Le même mot que pour Stéphane Hessel, mais poussé dans un terreau bien différent. Sa propre expérience d'une société qui ne propose rien d'autre au vu de ses compétences qu'un emploi d'OS le conduit à une révolte qui ressemble beaucoup à un retrait, sinon à une fuite. Son aspiration est celle d'une économie qui ne concentrerait pas ses bénéfices d'abord dans les coffres de quelques-uns (les actionnaires), mais qui les réinvestirait aussitôt au bénéfice de la collectivité. Mais si on se prive de l'affrontement collectif, comment faire? La métaphore du levain est alors avancée. Il y a la masse du pain, et il y a le levain. Ce qui est important, c'est le levain... Certes, l'histoire est pleine de ces régimes qui se croyaient éternels et qui n'ont pas duré. Mais combien de levains aussi sont demeurés sans effet, ou n'ont soulevé rien d 'autres que des soufflés éphémères. La sympathie dégagée n'est pas toujours soeur de l'efficacité.
Je remercie JMB (notre Cavanna à nous) pour la contribution suivante, fruit d'un regard particulièrement aiguisé où l'humour pétille toujours :
D'abord, pour en
savoir plus , je conseille le site Reporterre .Il a été
créé par hervé Kempf journaliste (rubrique écologie au Monde) récemment viré de
ce journal , car il mettait souvent en évidence les choix de ce quotidien
acquis au libéralisme et aux débats de référence tronqués . Sur ce site ,
j'ai pu recenser plus de cinquante articles sur Pierre Rabhi :interviews ,
colloques etc...
Comme le dit
fièrement un bénévole de Colibri lors de la campagne citoyenne de janv
2013 :"On tombe
dans le registre de la religiosité, une sorte de nouvelle religion laïque" Vous trouverez aussi des
renseignements sur l'école animée et fondée par la fille de Pierre Rhabi avec ses
ouvertures et ses limites . J'ai peut être mauvais esprit , mais le
programme ressemble énormément à celui d'une école de catho intégristes
installée dans la région . Donc rien de vraiment nouveau .
Le point de vue
du film était très intéressant , les intervenants applaudis comme dans tout
meeting politique . J'ai trouvé ce film/tract intelligent avec toutefois les
limites du genre : ce qui pourrait parasiter l'idée force à démontrer n'est pas
explicité . Un homme a des qualités et des défauts : où sont les défauts
(blasphème?) de Pierre Rabhi ? Sa femme a laissé percer plus de simplicité de
ce côté là... Il faut reconnaître un sacré talent d'écrivain et de poète à
Pierre Rabhi .
Un fait récent
m'a fait m'interroger sur lui . Fin décembre , sur France Inter avait lieu un
débat en direct entre lui et Jacques Séguéla . Je me délectais à l'avance de le
voir démasquer , contredire l'homme à la Rollex . Pas du tout! Séguéla n'a pas
arrêté de lui faire des compliments , Rabhi redisait avec d'autres mots ce que son
"contradicteur" venait de lui dire et ils se sont quittés en bon
couple de flagorneurs . J'étais profondément dépité ... Mais peut être ce jour
là , comme il est dit dans le film "je passe beaucoup de temps à chercher
des sous.." A -t-il essayé Dassault ? Avec réductions d'impôts!
En tout cas
malgré la sympathie que peut émettre le personnage , il est sain de
pousser à leur terme les contradictions . Loin du droit à la paresse (plus
subversif) le travail rend libre (attention aux références historiques parfois
cruelles) . Le tout dans la joie . Je ne m'associerai donc pas à la demande
d'une avenue Pierre Rabhi à Méry , mais une basilique , je dis pas ...
Avec
ces petits dessins , il est juste d'ajouter enfin que , à ma
connaissance , seuls deux journaux ont émis des réserves sur la démarche de
Pierre Rabhi : La Décroissance , Silence .
Pour nous autres Berrichons, pour qui "biaux" et "bio" sont de parfaits homonymes (Quels biaux produits vous avez là!), cette récupération publicitaire est particulièrement parlante. |
Une conclusion possible... |
JMB vient d'évoquer deux revues apparemment quelque peu rabhiclastes. Voyons-y d'un peu plus près.
Un grand titre qui va pourtant bien avec le film... |
La revue Silence est
publiée depuis 1982. Elle se veut un lien entre toutes celles et ceux qui
pensent qu'aujourd'hui il est possible de vivre autrement sans accepter ce que
les médias et le pouvoir nous présentent comme une fatalité.
> Ecologie
Pour nous, ce sont les relations
harmonieuses et respectueuses des humains entre eux (social) et avec la nature
(environnement).
> Alternatives
Dans Silence, la parole est donnée
à celles et ceux qui expérimentent des modes de vie écologiques, non-violents.
> Non-violence
Le rejet des dominations et des
violences...mais sans passivité est pour nous une bonne base politique.
Dans nos pages, pas de théorie
sans exemples, pas de pratiques sans regard critique, pas de critique sans
pistes positives. Silence offre un lien entre ceux qui se demandent comment
agir autrement et ceux qui expérimentent déjà. C'est aussi une revue
participative dans laquelle les lecteurs-trices sont invités à s'impliquer.
De la circulation des idées
écologistes
Les quelques tentatives de revues grand
public se sont soldées jusqu'à maintenant par des trous financiers importants
et des faillites. Force est de constater que la place entre la revue militante
confidentielle (il en existe plusieurs centaines, mais avec les tirages
d'autant plus faibles que l'informatique permet aujourd'hui à chaque
association d'avoir sa publication) et la revue grand public (qui demande des
budgets en millions d'euros), la place est étroite pour développer une revue
indépendante.
C'est pourtant le pari que S!lence a
fait depuis 1982. Un pari réussi jusqu'à maintenant avec plus de 400 numéros
parus.
Contrairement à d'autres revues
qui ont choisi un créneau très spécialisé pour se développer (Alternatives
Santé sur la santé, Alternatives Economiques pour l'économie...),S!lence a
fait le pari d'avoir une vision plus globale, qui essaie de confronter
différents critères nécessaires à une alternative à la fuite en avant actuelle.
N° 106 –
février 20144 : Survivre au Progrès
Page 2 : Courriers -
dessins
Page 3 : Sans le progrès et sans la réaction, par Vincent Cheynet – Éditorial : Embrigadement, par Bruno Clémentin
Page 4 : L’entreprise France, par Pierre Thiesset –
Page 5 : La croissance incestueuse, par Jean- Pierre Lebrun –
Page 6 : La saloperie : La domotique, par Pierre Thiesset – Écotartufes : Le Comité scientifique d’Attac, par Raoul Anvélaut
Page 7 : Simplicité volontaire : Les gardiens du parchemin – Action du mois : Utiliser la bouche et l’oreille
Page 8 : Remèdes pour une gauche impuissante, par Aurélien Bernier – Bédé : Sale temps pour les quenelles, par Mathieu Colloghan –
Page 9 : Le Bon coin, un bon coup pour la croissance, par Cédric Biagini –
Page 10 : La chronique de François Jarrige : Faut pas pucer – Bédé : Colibri le décroissant, par Domi et Druilhe –
Page 11 : Misère de l’antilibéralisme, par Denis Baba – La chronique de Jean-Luc Coudray : La première personne du singulier –
Page 12 : International : Le tourisme, fléau mondial, par Jean Petit – La chronique du conseil municipal : EELV épargne le vent pour faire du blé, par Thierry Brulavoine –
Page 13 : Le professeur Foldingue : Castration –
Pages 14-15 : Débat : L’autoproduction, une voie vers la décroissance ?
Pages 16 : Sale climat pour le nucléaire par Stéphane Lhomme
Page 3 : Sans le progrès et sans la réaction, par Vincent Cheynet – Éditorial : Embrigadement, par Bruno Clémentin
Page 4 : L’entreprise France, par Pierre Thiesset –
Page 5 : La croissance incestueuse, par Jean- Pierre Lebrun –
Page 6 : La saloperie : La domotique, par Pierre Thiesset – Écotartufes : Le Comité scientifique d’Attac, par Raoul Anvélaut
Page 7 : Simplicité volontaire : Les gardiens du parchemin – Action du mois : Utiliser la bouche et l’oreille
Page 8 : Remèdes pour une gauche impuissante, par Aurélien Bernier – Bédé : Sale temps pour les quenelles, par Mathieu Colloghan –
Page 9 : Le Bon coin, un bon coup pour la croissance, par Cédric Biagini –
Page 10 : La chronique de François Jarrige : Faut pas pucer – Bédé : Colibri le décroissant, par Domi et Druilhe –
Page 11 : Misère de l’antilibéralisme, par Denis Baba – La chronique de Jean-Luc Coudray : La première personne du singulier –
Page 12 : International : Le tourisme, fléau mondial, par Jean Petit – La chronique du conseil municipal : EELV épargne le vent pour faire du blé, par Thierry Brulavoine –
Page 13 : Le professeur Foldingue : Castration –
Pages 14-15 : Débat : L’autoproduction, une voie vers la décroissance ?
Pages 16 : Sale climat pour le nucléaire par Stéphane Lhomme
La Décroissance/Casseurs de pub -
52 rue Crillon - BP 36003 - 69411 Lyon cedex 06
La Décroissance est un journal mensuel (bimestriel jusqu'en décembre
2006/janvier 2007) diffusé en kiosque et par abonnement sur tout le territoire
français, ainsi qu'en Suisse,
au Canada et
en Belgique.
Il est édité par l'association Casseurs de pub.
Sous-titré « le journal de la joie de vivre », il critique
l'idéologie deconsommation et prône l'orientation vers une société de partage et
de sobriété. Il développe l'idée d'unedécroissance soutenable contre une
croissance industrielle et économique fondée sur l'idée d'un monde aux
ressources illimitées.
Personnel
Directeur de Publication et
responsable de rédaction : Vincent Cheynet,
fondateur de l'association Casseurs de pub.
Administrateur : Bruno Clémentin, président de l'Institut
d'études économiques et sociales pour la Décroissance Soutenable.
Secrétaire de rédaction :
Pierre Thiesset.
Chroniqueurs : Alain Accardo, Jacques Testart, François Brune, François Jarrige, Alain Gras, Denis Baba, Thierry Brulavoine...
Gestion : Jacques Caclin
Animateur de réseau
association : Thomas Waring
Le journal est illustré, entre
autres, par des dessins de, Andy Singer, Pierre Druilhe, Piccolo, Colcanopa1
L'un d'eux était avec nous dans la salle pour participer au débat : l'avez-vous reconnu ?
Un indice supplémentaire : sa maison d'édition vient de publier un ouvrage sur un thème très complémentaire.
Vincent Cheynet s’apprête à sortir un ouvrage aux éditions du Pas de côté.? - D.R. |
Le rédacteur en chef de la Décroissance invité du Café repaire
Vincent Cheynet a lancé le débat de la décroissance, mardi soir. - DONADIEU Alain |
Les valeurs de Vincent Cheynet. Le collectif du Café repaire a invité Vincent Cheynet, mardi soir, au Café repaire, pour débattre de son livre à paraître en février prochain intitulé Décroissance et décadence.
Réaction de JMB:
Super la recherche que tu as mise sur le site concernant Silence et La Décroissance . Ces deux revues ne sont ni rabhiclastes , ni rabhiphobes mais simplement osent émettre des réserves argumentées qui obligent à réfléchir et se positionner provisoirement . Une saine pensée critique.
L'humour (parfois "noir", mais à peine) de Pierre Rabhi:
On en est arrivé au point qu'avant de manger il ne faut plus se dire "Bon appétit!" mais plutôt "Bonne chance!"
Après le débat sur la qualité catastrophique de l'eau, même en bouteille, il faudra aussi remplacer "A la tienne!" par "Bonne chance!"
La poésie du soir, le silence qui touche même les oiseaux qui paraissent y être sensibles, le basculement magique du crépuscule... Le tentative de faire partager ce moment d'émotion pure à l'ami avec lequel on a travaillé tout le jour: "Regarde, c'est beau!..." La réponse : "Oui, on a au moins dix stères!"
Une idée pour l'avenir.
Un débat explosif en perspective sur l'eau. Les normes de potabilité dépassées par dérogation pour les rendre légales sont restées en travers du gosier de beaucoup.
Au moins trois citoyens qui ont fait le travail de se renseigner précisément sur les analyses disponibles. On croyait la seule Bretagne le désespoir hydrique de la France. Il faut croire que la Champagne berrichonne est la Bretagne de notre territoire local.
On a évoqué les eaux de la Loire captées pour diluer les eaux locales et minimiser ainsi les effets des concentrations excessives en produits nocifs. C'est au moins avant la "Grand Centrale" de Belleville. Ouf!...
On a revu dans le film Philippe Desbrosses que nous avons reçu à l'occasion d'un autre film au Ciné-Lumière. Il est satisfait de la norme AB dont il est l'un des créateurs.
Mais la récupération guette, c'est la rançon du succès et l'hommage du vice à la vertu. On voit fleurir des labels abusifs, quand ils ne sont pas de purs et simples attrape-nigauds ("viande sélectionnée" : bravo, mais par qui, où, sur quels critères,...? Impossible de le savoir).
Le retour à la terre, la terre ne ment pas,... Prudence avec des slogans qui évoquent vite des périodes sombres de notre histoire, comme dit l'euphémisme.
Poésie, mais pas seulement. Philosophie aussi. Se réjouir du travail de la vieille taupe hegelienne qui finira par faire tomber le sol à la solidité illusoire de nos sociétés post-modernes. Confiance dans la loi de l'histoire qui voit disparaître les totalitaires qui se croyaient éternels. Mais l'histoire dévore aussi bien des utopistes.
A titre personnel, la taupe qui ravage mon potager construit à grand peine ne m'a pas du tout réjoui. Mais avait-il de l'avenir? Le film nous apprend que tout dépend du compost, et que sa fabrication nécessite une technique précise dont je me suis senti aussitôt très éloigné.
Yves Thréard du Figaro introduisant sans complexe Pierre Rabhi. Il y a comme une légère incohérence à rechercher la caution de ce défenseur acharné du libéralisme le plus débridé.
Monsanto en a pris pour son grade, comme lors de notre précédent débat sur les abeilles. Ne parlons pas alors de l'accueil reçu par l'idée folle de breveter le vivant.
Eloge (presque) paradoxal.
Celui du ver de terre qui, dans un champ, fait le travail de deux boeufs. On imagine une compétition à la manière de La Fontaine.
De la nécessité de réhabiliter certaines de nos expressions péjoratives.
Fumier. Traiter quelqu'un de "fumier" était jusqu'ici une insulte des plus violentes. Il convient désormais, si on veut absolument le faire, de rajouter "de mauvaise qualité". Car quand il est de bonne qualité, le fumier devient un trésor et l'insulte se change en compliment involontaire.
Crotte de bique. Là encore, le mépris n'est plus de mise. Une terre aride et au-delà du semi-désertique. Pierre Rabhi y plonge la main, en ressort quelques brindilles et quelques crottes. Là est le secret de la fertilisation proche. Jésus faisait craquer les filets dans un lac où les poissons ne vivaient plus. Mais c'était une pêche qui tenait tout du miracle religieux. Ici, le miracle est scientifique et naturel.
On pense à tous ces obstinés qui ont tant peiné pour réaliser leurs rêves de cultures (Pierre Rabhi ne sépare pas les deux sens du mot) et qui auraient tant gagné à connaître un personnage de cet acabit . On pense à Clémenceau créant à grand renfort de varech un jardin sur la dune de Saint-Pierre-de Jard sous les yeux de son ami Monet. Ou, dans la fiction, à Jean de Florette, qui en perdra la vie, et que Manon vengera. Plus généralement, aux cours de géographie de l'enfance, où les tracteurs productivistes viennent ravager à jamais les terres fragiles en faisant remonter la latérite et en détruisant le peu d'humus existant. Que n'eussent-ils fait appel bien plutôt à Pierre Rabhi!
Le souhait de réinvestir dans la production, de combattre les inégalités scandaleuses. On ne lutte pas contre tout cela en se mettant à l'écart, ont affirmé certains. Rien ne se fera si on ne s'attaque pas au circuit de l'argent. Les pauvres n'ont pas mauvais goût (pareil dans les arts...), ils ont avant tout un manque d'argent.
Education selon Pierre Rabhi (ou ses proches). Importance de la musique: idée d'harmonie? Utopie progressiste ou pré-secte? Ne jamais réprimander les enfants: est-ce bien raisonnable?...
Curieuse impression devant l'interview de l'épouse. Un regard qui tente pudiquement de réprimer une expression douloureuse devant les difficultés de son couple. Mais on n'en saura pas plus.
Le hippie persuadé qu'il anticipait les découvertes de la science en "sentant" les micro-organismes à l'oeuvre dans le sol. Ravi de la confirmation de son sentiment par le microscope électronique. Prudence quand même devant ce genre d'arguments.
Avec lui, Pierre Rabhi, "bio", c'est peut-être du grec, mais ce n'est pas de l'hébreu. Il sait fort bien que ça veut dire "vie". Avant, j'avais tendance à confondre biologie et agrobiologie. Le second mot renvoie davantage à l'idée de réhabilitation de terrains qui, autrement, seraient incultes. En forçant un peu, le bio protège surtout, là où l'agro conquiert (ou régénère). Si j'ai bien compris...
Deux des trois "représentantes" (il faudrait, j'ai bien compris, mettre ici un paquet de guillemets) des Colibris figurant sur la photo de presse (article précédent "Vous allez voir Pierre") étaient dans la salle, et ont très utilement éclairé notre lanterne. L'une d'elle s'appelle Porracchia. Est-elle parente de François Porracchia, notre habituel Grand Témoin quand il était question d'agriculture, et dont nous ne nous souvenons jamais sans beaucoup d'émotion et d'affection?
On peut se souvenir de cette anecdote relatée par un administrateur de château de la Loire (Documentaire FR3). On avait fait venir, sur son excellente réputation, un jardinier du Nord. Bientôt, on le trouva décevant, sans doute incompatible avec sa nouvelle région, et on s'apprêtait à le renvoyer. Le principal reproche était qu'on prévoyait son inefficacité future, parce qu'il n'avait encore acheté aucun outil d'importance. Pour toute réponse, il se contenta de montrer son pouce... Deux conceptions opposées de l'agriculture sont ici symbolisées.
Le blog se construit par ajouts successifs et pas toujours donc de façon linéaire. C’est ainsi qu’une information que j’ai reçue plus tard (article « Transition ») concerne bien ce film. Je recopie pour rapporter ici l’information :
On m'apprit que, pour ce même film, l'ingénieur du son
était un Vierzonnais. Je l'aurais peut-être remarqué si j'avais mieux lu le
générique, car la famille Guyader est connue à Vierzon où le père était
horloger.
Je rajoute une précision : le
mari était responsable des prises de son en studio, l’épouse à l’extérieure, ce
qui n’était pas forcément le plus facile, vu le nombre de séquences tournées
dans la nature et les perturbations sonores habituelles ou inopinées qui
viennent souvent perturber le travail.
J’en profite pour en dire un peu
plus sur ce métier grâce au site de L’Etudiant :
Sur un plateau de tournage,
l’ingénieur du son est l’oreille du réalisateur. À la
fois artiste doté d’une bonne culture musicale
et technicien de haut vol, il est le responsable de l’identité
sonore du film. Qualité du son, tonalité des dialogues, choix des
bruitages… son travail commence dès la lecture du scénario, durant
laquelle il imagine la couleur sonore du film. En fonction de ses
choix et de son analyse, il adapte son matériel de prise de son.
Lors du tournage, il
collabore avec les perchistes, qui positionnent les micros en fonction de
ses indications. La hantise de “l’ingé son” ? Les parasites et
les interférences qui “abîment” un son. Après le tournage, il
réalise le mixage, étape essentielle qui consiste à mélanger et doser les différentes
sources sonores pour obtenir la bande-son définitive du film.
Quand il ne travaille pas pour l’audiovisuel, l’ingénieur du son évolue dans le monde musical : il enregistre des albums en studio, sonorise des salles de concert, etc.
Quand il ne travaille pas pour l’audiovisuel, l’ingénieur du son évolue dans le monde musical : il enregistre des albums en studio, sonorise des salles de concert, etc.
Ses compétences : enregistrer, mixer, sonoriser.
Sa formation : un BTS métiers de
l’audiovisuel option métiers du son, une formation en école
spécialisée (bac+3 à bac+5), comme l'ENMIS (ex-Femis)
ou l'école Louis-Lumière,
ou bien le Conservatoire national supérieur de musique à Paris, qui recrute
chaque année une dizaine d’étudiants à bac+2 (cursus scientifique) pour une
formation en 4 ans qui mène au diplôme de
“musicien-ingénieur du son”. Il existe aussi des formations à la
fac, comme le master pro image
et son à Brest (29), et la filière SATIS
(sciences et technologies de l’image et du son) à Aix-Marseille
Université.
(1) Salaire hebdomadaire minimal conventionnel dans le cinéma, sur une base de 39 heures, pour un contrat à durée déterminée d'usage. Les employés des sociétés audiovisuelles, plus souvent mensualisés, touchent comparativement un salaire moins élevé.
Si j’ai bien compris, il a été
formé à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière Saint-Denis (La Cité du
Cinéma) qui fournit cette présentation :
L’enseignement « Son » forme aux
métiers tels que ingénieur du son, monteur son, mixeur, directeur technique,
ingénieur systèmes audio, certes en rapport étroit avec les secteurs de l’image
mais aussi avec le monde musical, le spectacle vivant et la radio. Il doit
permettre à l’étudiant d’entrer, selon son choix, dans les domaines
professionnels de la production, la postproduction, l’industrie et de la
recherche.
Exemple de matériel trouvé sur ce
site :
(Je me souviens
surtout, du haut de ma toute petite expérience, à quel point tout cela est
délicat à utiliser !).
Mixette
AETA Mixy
Magnétophone
AETA 4Minx
Sonosax SX R4
Microphones
Neumann Kmr81i
Neumann Km150
Neumann Km185
Neumann Skm140 + câbles actifs
Beyer M88
Neumann Km150
Neumann Km185
Neumann Skm140 + câbles actifs
Beyer M88
Systèmes HF
Micron Explorer 100 FK16 SDR
Capsule Sanken COS-11pt
Accessoires
Perches
Vdb M
Ambient QP 4140
Ambient QP 4140
Bonnettes
Rycote et Janisse
Timecode
Ambient ALL 601
Playback/Sono
Sur demande
Multicanal
Croix IRT
sur une base de Neumann km140
Comme annoncé exactement au même
endroit que la contribution précédente (dans Transition), voici maintenant la contribution de Michel Cl., dont la pertinence n'échappera à personne.
Suite à notre bavardage , je te
confirme qu'il existe bien un film de Marie-Monique Robin titré " Les moissons du
futur " , qui traite, dans une enquête, de l'agro foresterie, sous-titré
"Comment l'agro-écologie peut nourrir le monde ». Il existe aussi un
livre ( que je peux te prêter ). Of course, le film est visible sur You Tube.
Tout en pointant les raisons qui
expliquent qu’aujourd’hui encore un sixième de l’humanité ne mange pas à sa
faim, cette investigation démontre que rien n’est inéluctable. Du Mexique au
Japon, en passant par le Malawi, le Kenya, le Sénégal, les Etats-Unis et
plusieurs pays européens, Marie-Monique Robin a filmé des expériences
d’agriculture familiale et biologique efficaces d’un point de vue agronomique,
économique et écologique. Elle montre que » l’on peut faire autrement
» pour résoudre la question alimentaire en respectant l’environnement et
les ressources naturelles, à condition de revoir de fond en comble le système
de distribution des aliments et de redonner aux paysans un rôle clé dans cette
évolution indispensable à l’avenir de l’humanité.
Marie-Monique Robin est une
réalisatrice de documentaires, spécialisée dans les questions de société. Son
combat contre la multinationale Monsanto l'a rendue célèbre. Elle poursuit sa
lutte pour une agriculture qui privilégie les alternatives à l'agrochimique, le
modèle de développement encore dominant. Elle mène la vie dure aux stéréotypes
du genre : « Si on fait des produits sans pesticides, c'est 40
% de production en moins, 50 % de coûts en plus », et démontre qu'il
existe des alternatives au modèle agrochimique pour les moissons du futur.
C'est à cette question que répond ici Marie-Monique Robin, en menant l'enquête sur quatre continents. S'appuyant sur les témoignages d'experts mais aussi de nombreux agriculteurs, elle dresse le bilan du modèle agro-industriel : non seulement il n'est pas parvenu à nourrir le monde, mais il participe largement au réchauffement climatique, épuise les sols, les ressources en eau et la biodiversité, et pousse vers les bidonvilles des millions de paysans. Et elle explique que, pratiquée sur des exploitations à hauteur d'homme, l'agroécologie peut être hautement efficace et qu'elle représente un modèle d'avenir productif et durable.
Rendez-vous Artisanat de Printemps
Nous vous informons de
notre exposition avec les fontaines aux Grottes du Lac à Bourges. Voir détail
en pj.
Au plaisir de vous
rencontrer dans ce cadre insolite !
Michaël & Sylvie
Monziès
Atelier
Coralis
18330
Saint Laurent
+
33 02 48 515 818
www.fontainecoralis.com
POESIE
Nous venons de parler technique, et c'est normal dans le cinéma. En voilà pour la première partie du nom de notre blog, mais nous n'oublions pas la seconde.
Cinégraphe, en effet, c'est le nom de notre blog. C'est dire que nous avons apprécié à sa juste valeur la qualité d'écriture de Pierre Rabhi, qui n'a pas son pareil pour magnifier les moments les plus humbles de l'existence par des trouvailles étonnantes qu'il a l'art de nous faire croire naturelles.Ciné-Rencontres, c'est le nom de notre association. C'est dire qu'à ce double titre nous avons apprécié de rencontrer Christophe, qui allie la rigueur de la physique, qu'il enseigne dans une ville voisine, à l'imaginaire poétique, puisqu'il nourrit un blog de ses créations. C'était l'occasion de lui demander l'autorisation d'utiliser ici un de ses poèmes dont le titre illustre le sujet principal de cet article. Il a aussitôt très gentiment accepté.
Nature
Par chris73 dans Merveilleux cheval, Dessin, Nature, Tropiques, Vacances,
Voyage, Sagesse le 30
Mai 2011 à 22:24
J'aime me promener les
pieds dans la rivière
Plus haut que moitié
Sans une frontière
Pour me donner crainte
de mots comme guerriers
D'un coup j'entrevois
De petits animaux
courir tout éveillés
Pensez mon émoi!
Les regarder ainsi
jouer en majesté
D'un coup ils me
quittent
Puis je regarde les
grands arbres balancer
Comme dans un mythe
Dans une immense plaine
toute élancée
Quels étonnants
spectacles de bleu et de vert!
Entre les montagnes
Ou entre les herbes
Habitent mille féeries
qui gagnent
Mon Coeur...
http://christophe-marseguerra.eklablog.com/merveilleux-cheval-dessin-nature-tropiques-vacances-voyage-sagesse-c717680
Il n’est
pas sûr que l’on trouve aisément, en poésie, un éloge du travail des paysans
plus beau et plus convaincant que celui qu’en fit, à la Renaissance, le poète
soldat Agrippa d’Aubigné.
Sort inique et
cruel ! le triste laboureur
Qui s’est arné le dos à suivre sa charrue,
Qui sans regret semant
la semence menue
Prodigua de son temps
l’inutile sueur,
Car un hiver trop long
étouffa son labeur,
Lui dérobant le ciel
par l’épais d’une nue,
Mille corbeaux
pillards saccagent à sa vue
L’aspic demi pourri,
demi sec, demi mort.
Un été pluvieux, un
automne de glace
Font les fleurs, et
les fruits joncher l’humide place.
A ! services
perdus ! A ! vous, promesses vaines !
A ! espoir
avorté, inutiles sueurs !
A ! mon temps
consommé en glaces et en pleurs.
Salaire de mon sang,
et loyer de mes peines !
Utiles, les paysans servent
naturellement à condamner les nuisibles de la société de son temps (et du
nôtre ?…).
Ce ne sont pas les grands, mais les simples
paysans,
Que la terre connaît pour enfants complaisants
La terre n’aime pas le sang ni les
ordures :
Il ne sort des tyrans et de leurs mains
impures
Qu’ordures ni que sang : les aimés
laboureurs
Ouvragent son beau sein de si belles couleurs,
Font courir les ruisseaux dedans les vertes prées
Par les sauvages fleurs en émail
diaprées :
Ou par ordre et compas les jardins azurés
Montrent au ciel riant leurs carreaux
mesurés :
Les parterres tondus et les droites
allées :
Des droiturières mains au cordeau sont
réglées :
Ils sont peintres brodeurs et puis leurs
grands tapis
Noircissent de raisins et jaunissent d’épis.
Rodrigue, qui l’eût cru ?… Chimène, qui l’eût dit ?…
Oui, étonnant… Encore que, dans le film, les présupposés de
l’établissement scolaire présenté aient pu paraître déjà plutôt étranges à
plusieurs.
Pierre Rabhi vu par le CCMM (Centre Contre les Manipulations
Mentales)
fondé par l’écrivain (prix Goncourt 1955), journaliste,
professeur, résistant Roger Ikor
L’Etat accorde le statut
d’école privée sous contrat simple à un établissement proche du mouvement
anthroposophique
M. Pierre
Rabhi, président d’honneur, fondateur, et porte-parole du mouvement Colibris se
réclame également dumouvement ésotérique anthroposophique, et écrit dans son
ouvrage « Du Sahara aux Cévennes », réédité en 2002 :
« La méthode d’agriculture dite biodynamique de
l’anthroposophe autrichien Rudolf Steiner me semble apte à répondre à
l’exigence de globalité. Elle éveille la conscience à la notion de subtilité,
comme le fait l’homéopathie dans le domaine des substances. On ne tient plus
seulement compte des mécanismes et des effets les plus évidents, mais aussi des
phénomènes qui, bien qu’échappant à notre analyse, n’en produisent pas moins
des effets probants, comme l’utilisation des préparats. »
Par
ailleurs, le Centre d’information et de conseil des nouvelles spiritualités
(CICNS), association qui s’en prend très explicitement à la vigilance française
en matière de dérives sectaires et, au premier chef à la Miviludes, porte un
projet de création d’un Observatoire indépendant des minorités spirituelles en
France.
M. Pierre
Rabhi fait partie des principaux soutiens à ce projet.
Le texte
du CICNS présentant cet observatoire remet en cause, non seulement le travail
réalisé par la Miviludes, mais aussi celui d’associations de prévention du
phénomène sectaire, reconnues d’utilité publique, comme l’UNADFI et le CCMM, et
l’on peut y lire, par exemple : « L’instrumentalisation des pouvoirs
publics par ces associations a considérablement déséquilibré le débat en
privilégiant une approche victimaire outrancière (uniquement basée sur le
témoignage des « sortants de sectes » ou « apostats ») et
en généralisant une politique de la rumeur et du « lieu commun ». Ces
associations prennent, petit à petit et sans aucune véritable compétence, la
place des sociologues des religions pour porter un regard sur les croyances,
ainsi que celle des parlementaires pour établir des listes de personnes classées
comme dangereuses. La façon dont ces associations se sont intégrées dans
l’arsenal de lutte antisectes des pouvoirs publics français est un phénomène
unique parmi les pays démocratiques ; ».
A
l’instar des Ecoles Steiner-Waldorf, le Mouvement Colibris initié par
M. Rabhi promeut la création d’écoles privées. C’est le cas de
« l’Ecole du Colibri, Les Amanins », créée en 2006 dans la Drôme. Les
Amanins et la directrice de l’école n’hésitant pas à inviter récemment
l’anthroposophe, M. Henri Dahan, Délégué général de la Fédération des
écoles Steiner-Waldorf en France, dans le cadre « d’un séminaire
d’intelligence collective unique dédié aux professeurs, enseignants, éducateurs
et citoyens parents ».
L’endoctrinement
à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf a été souligné dans un
témoignage détaillé publié par l’UNDAFI. S’en est suivi un procès à l’issue
duquel la Fédération des Ecoles Steiner-Waldorf a perdu.
Nous
apprenons que l’École du Colibri, Les Amanins, sera officiellement, à la
rentrée de septembre 2014, une école privée sous contrat simple.
Cette
reconnaissance n’est-elle pas problématique pour les valeurs défendues par
l’État et la République ?
Source :
CIPPAD, 24 juin 2014
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