mardi 29 avril 2014

Pré-propositions avril 14


(Précisions dans l'article du 1er avril)


La sortie à Sainte-Sévère, c'est J - 12 !















De ce qui est présenté ici, rien n’est définitivement fixé, sauf précision contraire. C’est même la spécificité de cette rubrique.
Elle nous permet en tout cas de ne pas oublier, de montrer qu’on n’a pas oublié, et de faire connaître à tous ce qui nous a été proposé ou ce que nous avons envisagé nous-mêmes pour notre prochain programme.





dimanche 27 avril 2014

Actu Avril 2014 Synarchie


(Précisions dans l'article du 1er avril)



Sainte-Sévère, c'est bientôt !



















Rendez-vous Artisanat de Printemps
Biscuiterie Jeannette à Caen
Café repaire Auberge de jeunesse
Annie Lacroix-Riz, historienne, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris VII- Denis Diderotet spécialiste en particulier de la période de l’entre-deux guerres.
                                        Le thème de son intervention sera la Synarchie.

dimanche 20 avril 2014

UNE PROMESSE


(Précisions dans l'article du 1er avril)















          C'est les vacances, et il n'y a pas de séance Ciné-Rencontres avec débat pendant cette période. Mais Ciné-Rencontres est néanmoins présent avec ses films demandés et soutenus. Parmi ceux-ci (voir la page du programme MARS-AVRIL-MAI), on fera tout naturellement ici un sort particulier au dernier Leconte, étant donné les liens privilégiés entre ce réalisateur et notre Ciné Lumière.



UNE PROMESSE
Film de Patrice Leconte avec Rebecca Hall, Alan Rickman, Richard Madden.
D'après Stefan Zweig, «Le voyage dans le passé». (France Belgique, 2014 - vostf et vf - 1h38)





LA COUR DE BABEL


(Précisions dans l'article du 1er avril)

Nous sommes 17...
... dépassons la vingtaine!









32e séance avec débat








LA COUR DE BABEL

Film documentaire de Julie Bertuccelli. (2013 - 1h30)

Soutien ACC (voir site ACC dans la liste des sites associés à notre blog).







dimanche 13 avril 2014

Vous allez voir Babel


(Précisions dans l'article du 1er avril)

N'oubliez pas...









32e séance avec débat


Dans la Bible, l'épisode de la tour de Babel suit immédiatement l'histoire de Noé. Par un curieux hasard, il en est exactement de même dans notre programmation. 






LA COUR DE BABEL

Film documentaire de Julie Bertuccelli. (2013 - 1h30)

Soutien ACC (voir site ACC dans la liste des sites associés à notre blog).







Ils viennent d’arriver en France. Ils sont Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais... Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé les échanges, les conflits et les joies de ce groupe de collégiens âgés de 11 à 15 ans, réunis dans une même classe d’accueil...
Un regard vivifiant, sans ombre ni faux-semblants sur une France plurielle dans le microcosme d'une salle de classe. Une pépite à partager sans tarder.

DU JEUDI 17 AU LUNDI 21 AVRIL
+ CINÉ-DÉBAT VENDREDI 18 AVRIL à 20h30



      Nous avons déjà passé de nombreux films sur l'école dans le cadre de nos débats. Ce n'est pas un hasard si les trois premiers films cités dans l'article suivant ont fait l'objet en leur temps de séances Ciné-Rencontres.




http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/la-cour-de-babel.html


L’ÉCOLE POUR TOUS
, par Carole Milleliri

La Cour de Babel

réalisé par Julie Bertuccelli

La classe, ce microcosme rempli d’individus hétéroclites, ce vivier de personnalités en gestation, ce lieu de protection, de violence, de vie, de partage… À la fois espace matériel (la salle) et symbolique (le groupe), la classe ne cesse de passionner toujours plus les cinéastes pour ses ressources dramatiques et scéniques. Du documentaire à la fiction, de Être et avoir à Entre les murs en passant par Monsieur Lazhar, le cinéma aime regarder la classe dans toutes ces configurations possibles, comme une entité à la fois repliées sur elle-même et symptomatique d’un certain état du monde. Dans La Cour de Babel, Julie Bertuccelli explore bien cette dialectique, en s’attachant aux particularités d’un ensemble singulier : la classe d’accueil d’un collège parisien, par laquelle transitent des élèves arrivés des quatre coins du monde.

Un monde moins ordinaire

On ne retrouve pas ici les qualités esthétiques de son cinéma de fiction (Depuis qu’Otar est parti, L’Arbre), mais on reconnaît son attention inflexible pour les sujets qu’elle filme. Sa caméra, qu’elle manipule elle-même pour minimiser le dispositif de tournage, s’attache à l’humain et saisit les émotions au fil de leur affleurement. Les visages, les regards, les gesticulations, les soupirs importent plus que la qualité plastique de l’image dans La Cour de Babel. La réalisatrice, rompue au documentaire, a suivi les élèves de Brigitte Cervoni pendant un an : sa proximité avec son sujet et son intimité avec les individus filmés sont donc inévitables. De cette absence de distance, le film fait pourtant une force, en demeurant presque tout le temps entre les quatre murs de la salle de classe, où le passage des mois n’est sensible que dans la façon dont les élèves s’expriment. De nouveaux mots dans leur vocabulaire, des accents plus intelligibles, une capacité croissante à verbaliser viennent suggérer le fil des saisons. Pour saisir la complexité de ces adolescents, la caméra virevolte, capte les visages en gros plans, élargit pour espionner les complicités naissantes… Ça fuse parfois dans tous les sens, suivant l’énergie d’une classe soudée mais en mal de reconnaissance, dans un établissement où ces élèves étrangers sont ramenés en permanence à leur altérité par leur rassemblement. Mais on rit, on s’esclaffe, on s’exprime, on s’insurge dans ce petit bout d’école de la république. Le montage tempère aussi des moments de calme, comme les rencontres parents-professeur où la complexité de ces élèves emportés, tantôt colériques, tantôt renfermés, est dévoilée avec pudeur. Les situations familiales et sociales variées font la richesse de cette classe hétéroclite, constituée de types d’individus qui ne seraient jamais rencontrés dans leurs pays d’origine.
Sans jamais être édifiant, La Cour de Babel affirme une sensibilité saine dans le portrait d’adolescents attachants et graves, confrontés non seulement à un âge d’incertitude, mais aussi à des problématiques identitaires complexes. La mixité sociale et ethnique du groupe est montrée comme une partie intégrante de la pédagogique de l’enseignante, figure à la fois autoritaire et éminemment maternelle. La poignante scène d’adieux, forcément lacrymogène, tire malheureusement le film vers une sentimentalité dont il sait pourtant faire l’économie.



Géorgie, 2003.

Australie, 2010.



Hasard et coïncidence

Actualité du moment…



Les enseignants ont une image très contrastée de leur métier

LE JEUDI 10 AVRIL 2014 À 06:00 mis à jour à 09:50



EXCLUSIF | France Info vous révèle les résultats surprenants d'un sondage Opinion Way réalisé pour l'association de parents d'élèves de l'enseignement libre (Apel) et l'enseignement catholique. Ce sondage a été réalisé auprès des enseignants du public et du privé. Il montre qu'un enseignant sur trois n'est pas satisfait de son métier et que seuls 40% des profs conseilleraient ce métier à leurs enfants.  Explications...
Pour réaliser ce sondage (voir au bas de la page) - pour l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre (Apel) et l'enseignement catholique - sur le métier d'enseignant, l'institut Opinion Way a décidé de croiser les regards des enseignants, justement, et des parents d'élèves. Avec des résultats souvent convergents.
Concernant l'image du métier, 70 % des parents versent dans le positif, mais sans excès, seulement 10 % s'en font une idée très positive. Du côté des enseignants, ils sont 69 % à être satisfaits de leur métier, mais un tiers, quand même, exprime son insatisfaction. Enseigner garde ainsi une bonne cote, malgré les débats récurrents dans le monde éducatif.

Attractivité et finalité
Chez les parents, ils sont 69 % à déclarer qu'ils conseilleraient le métier d'enseignant à leurs enfants. En premier lieu parce qu'il permet de "concilier vie professionnelle et vie privée". En revanche, seulement quatre enseignants sur dix conseilleraient ce métier à leurs enfants. Constat très dur, quand on s'aperçoit aussi que 80 % des enseignants considèrent le métier comme "mal reconnu socialement et financièrement".

Les deux catégories de sondés divergent également sur leurs attentes. Alors que les parents attendent surtout une transmission des savoirs, les enseignants eux souhaitent transmettre "le goût de l'effort". Et ces derniers aimeraient pouvoir "davantage développer les compétences personnelles de chaque élève".

publié par France_Info.fr






Site ACC
qui présente entre autres un important dossier pédagogique (format pdf)








I/ LA « COUR DE BABEL »
Résumez le film en quelques phrases.
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Que représente l’affiche du film (document 1) ?
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Quelle conclusion tirez-vous de la comparaison avec le tableau de Bruegel, La Tour de Babel (1568) (document 2) ?
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À partir du document 3, répondez aux questions suivantes :
Combien de langues parlaient les Hommes avant la construction de cette tour selon la Bible ? ..........................................................................
Pourquoi les Hommes ont-ils entrepris la construction de cette tour ?
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Films parallèles mars avril 14


     Le titre de cette rubrique est un peu énigmatique, mais la réalité qu'il recouvre est cependant des plus simples. Il s'agit tout bonnement de rendre compte, même avec des données statistiques extrêmement réduites, des opinions de nos adhérents sur les films des films sélectionnés par Ciné-Rencontres, mais non suivis d'un débat, qu'ils ont pu voir.


IDA
Fim polonais de Pawel Pawlikowski avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, Joanna Kulig...(vostf - 2013 - 1h20)

Pologne, 1962. Avant de prononcer ses voeux, une jeune orpheline quitte le couvent où elle a été élevée pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à ses parents durant l’occupation nazie.
Ida, ou une jeune fille à la recherche de ses improbables racines, est un périple bouleversant, entre road trip religieux et reconstruction identitaire.
Soutien ACC (voir site ACC dans la liste des sites associés à notre blog).

Etait du  JEUDI 27 MARS au LUNDI 31 MARS  au Ciné-Lumière de Vierzon.




>>> film exceptionnel. L'enthousiasme est perceptible et même communicatif. Séance de rattrapage possible au Ciné-Palace de Romorantin, chez nos amis des Amis du Cinéma, LUNDI 14 AVRIL à 18h et 20h45.




THE GRAND BUDAPEST HOTEL
Divertissement de Wes Anderson avec F. Murray Abraham, Mathieu Amalric,
Willem Dafoe, Ralph Fiennes, Jeff Goldblum, Harvey Keitel, Edward
Norton, Jude Law, Bill Murray, Adrien Brody... (2013 - vostf - 1h40)
Pendant l'entre-deux guerres, le concierge d'un grand hôtel et son jeune
protégé se retrouvent impliqués dans des histoires rocambolesques...
Quelle légèreté dans le propos, quelle énergie, quelle drôlerie dans les
personnages, l’intrigue et les sous-intrigues, constamment relancées.
Wes Anderson atteint sans doute ici le parachèvement de son oeuvre,
avec une élégance tout en verve et un rare sens du récit. Objet filmique 
non identifié, ce film vaut le détour : dépaysement garanti !

DU JEUDI 10 AU LUNDI 14 AVRIL au Ciné-Lumière de Vierzon.

>>> L'enthousiasme est ici moins marqué, mais le film est classé parmi les bons films à voir. Prolongation possible toujours à Romorantin le LUNDI 21 AVRIL à 18h (prix réduit 5e) et 21h.





NOE


31e séance avec débat







NOÉ

Film d'aventure de Darren Aronofsky avec Russell Crowe, Emma Watson. (2h20)





Adaptation de l’histoire du Déluge et de l’Arche de Noé. Dans un monde rongé par le pêché des hommes, Noé est promis à un destin exceptionnel.  Il s’est vu confier une mission divine : construire une arche pour sauver l’humanité du déluge apocalyptique qui va détruire le monde.


Ciné Débat organisé avec l’équipe d’animation paroissiale...

CINÉ-DÉBAT VENDREDI 11 AVRIL à 20h







On pense ce qu’on veut du film, mais une chose est certaine, c’est que le débat s’est déroulé dans une parfaite atmosphère d’échanges, tantôt pleins d’érudition tantôt surtout emprunts d’émotion, mais toujours marqués par une grande tolérance envers les opinions des autres.

Le contenu et l’histoire des principaux textes concernés ayant été parfaitement exposés par un spectateur très érudit en ces matières, le père Krauth fut libre de mettre surtout l’accent sur les problématiques humaines suggérées par le film, dans un langage direct et chaleureux auquel chacun a été sensible. Faisant allusion au retour de l’actualité rwandaise, il a montré qu’il était bien possible, dans ces circonstances extrêmes, de désespérer de l’humanité. Un peu à la manière de la divinité qui se trouve exaspérée par sa création au début de l’histoire de Noé. On a pu constater aussi qu’en ce temps-là vieillir en bonne santé n’était pas un simple slogan de ministre de la santé la veille d’une élection, mais une réalité constatée par tout un chacun : Russell Crowe, porte ses 600 ans avec une vaillance et une vigueur hors normes qui laissent bien augurer des 350 autres années qu’il lui reste alors à vivre au milieu des siens.

J'ai beaucoup lu que le film pâtissait gravement de l'importance accordée aux effets spéciaux. Personne pourtant ne s'en est plaint, et même j'avoue que je me suis placé avec John dans les tous premiers rangs pour pouvoir me trouver, avec le confort bien entendu que procure notre cinéma, au milieu d'une catastrophe écologique sans les risques afférents. Un film en quatre dimensions avec projection de gouttelettes d'eau n'aurait sûrement pas déplu, au contraire.
Mon plan favori, celui que je retiendrai sûrement, est pourtant beaucoup plus modeste, du moins en apparence. C'est celui du point de vue de la "goutte d'eau - caméra" qui descend en piqué à une vitesse vertigineuse, avant de venir s'écraser avec une précision quasi-chirurgicale juste dans le coin de l'oeil de Noé.


On dira que c’est là façon de prendre ce film catastrophe aux effets grandioses par un bien petit bout de lorgnette. C’est vrai, et il existe d’autres entrées aussi étroites. Par exemple, l’association, pour ne pas dire l’alliance, de Noé et de la vigne. On sait que les effets de cette dernière peuvent être fâcheux, et pas seulement pour la santé. Chipotons, encore que ce détail me paraît avoir son importance : ce sont les pudenda de Noé, et non son hémipartie fessue, qui sont censé être exhibés. On sait aussi que nombreux sont ceux qui honorent Noé, non pour ses eaux, mais bien pour son vin. Le sujet est même dans notre plus belle tradition poétique.




Le Grand Pan


Du temps que régnait le Grand Pan,
Les dieux protégeaient les ivrognes
Des tas de génies titubants
Au nez rouge, à la rouge trogne.
Dès qu'un homme vidait les cruchons,
Qu'un sac à vin faisait carousse
Ils venaient en bande à ses trousses
Compter les bouchons.
La plus humble piquette était alors bénie,
Distillée par Noé, Silène, et compagnie.

Le vin donnait un lustre au pire des minus,
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus.

Mais en se touchant le crâne, en criant "J'ai trouvé"
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.


Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore,
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes.
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes.
Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort.


            Dirait-on pas ici que Brassens se place une fois de plus dans les pas moyenâgeux de son maître François Villon, notre maître à tous en vérité :


Père Noé, qui plantâtes la vigne,
Vous aussi, Loth, qui bûtes ou rocher,
Par tel parti qu'Amour qui gens engigne
De vos filles si vous fit approcher
(Pas ne le dis pour le vous reprocher),
Archetriclin, qui bien sûtes cet art,
Tous trois vous pri que vous veuillez prêcher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Jadis extrait il fut de votre ligne,
Lui qui buvoit du meilleur et plus cher,
Et ne dût-il avoir vaillant un pigne ;
Certes, sur tous, c'étoit un bon archer :
On ne lui sut pot des mains arracher ;
De bien boire oncques ne fut fêtart.
Nobles seigneurs, ne souffrez empêcher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Comme homme vieil qui chancelle et trépigne,
L'ai vu souvent, quand il s'alloit coucher,
Et une fois il se fit une bigne,
Bien m'en souvient, pour la pie juchier ;
Bref, on n'eût su en ce monde cercher
Meilleur pïon, pour boire tôt ou tard.
Faites entrer quand vous orrez hucher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Prince, il n'eût su jusqu'à terre cracher ;
Toujours crioit : " Haro ! la gorge m'ard. "
Et si ne sût onc sa seuf étancher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart.






Hasard et coïncidence

Actualité du jour…


Dans les textes originels, les femmes ne sont en aucun cas problématiques. Les trois fils ont leurs femmes respectives, Noé a bien entendu la sienne, et les huit personnes naviguent calmement dans l’arche. Il en va tout autrement, avec un véritable avis de tempête, dans le film où les femmes ont une personnalité autrement marquée, et sont très loin de se cantonner dans un rôle de second plan. Le fils qui n’a pas de femme, et qui a failli en avoir une, s’énerve au point de mettre en péril la vie de son propre père. Et la femme de Noé résiste à un mari devenu la proie d’une soudaine crise de fanatisme. Quant à la belle (Emma Granger) fille, elle  est au centre de questions éthiques étonnamment modernes. Dans ce contexte, une nouvelle qui réactive les ressorts du Da Vinci code ne pouvait qu’entrer puissamment en résonance.



VIDEO. Jésus marié: le manuscrit qui l'affirme serait bien ancien
 Par LEXPRESS.fr, publié le 10/04/2014 à 20:39, mis à jour à 20:43

Selon des analyses scientifiques, le papyrus dans lequel est évoqué "la femme de Jésus" serait bien ancien, malgré le scepticisme de certains spécialistes et les réserves du Vatican. 

Il s'agit d'un fragment de papyrus de 3,8 sur 7,6 cm, sur lequel sont écrits les mots en langue copte: "Jésus leur a dit, ma femme" ainsi que: "elle pourra être ma disciple". 
L'existence de ce document, révélée en 2012 par Karen King, professeur d'histoire à la Harvard Divinity School, et suggérant que le Christ était marié, avait été accueilli avec le plus grand scepticisme au Vatican comme par les historiens qui avaient conclu qu'il s'agissait probablement d'un faux, citant son origine indéterminée, la forme des caractères des lettres et les erreurs grammaticales. Une étude de la Harvard Theological Review plaide désormais pour son authenticité. 

Ce document a été soumis à différentes techniques de datation dont la spectroscopie pour l'encre et le radio carbone pour le papyrus par des scientifiques à l'Université de Columbia, de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology. "Ces experts ont conclu que la composition chimique du papyrus et son oxydation correspondent à des vieux papyrus, comme celui de l'évangile de Saint Jean", précise l'étude. Les analyses scientifiques situent l'origine du document entre le VIe et le IXe siècle. 
"Toutes ces analyses et le contexte historique indiquent que ce papyrus est presque certainement le produit des chrétiens anciens et non un faux d'aujourd'hui", conclut l'étude dans la Harvard Theological Review


Les raisons de douter



Actualité proche

Libération
Les députés valident le changement de statut des animaux
AFP 15 AVRIL 2014 À 12:35 

La définition des animaux est passée dans le code civil de «bien meuble» à «être vivant doué de sensibilité». Bien mais pas suffisant selon les associations et des élus écologistes.
Les députés ont reconnu mardi soir aux animaux la qualité symbolique d’«être vivants doués de sensibilité», alors que jusqu’à maintenant le code civil les considère comme «des biens meubles». Cette modification législative fait suite à une pétition lancée il y a près de deux ans par la fondation de protection animale Trente Millions d’Amis, et qui a reçu le soutien de plusieurs intellectuels.








Berry républicain 15 avril 2014








Echos (divers!) du débat


Le problème du mal? Relisez Voltaire: Zadig, Candide: le Sultan ne s'inquiète pas si les souris sont à leur aise dans la cale de ses navires. Le navire, c'est notre terre, les souris, ce sont les hommes.

Le big-bang : une création à partir de rien ?  Plutôt le contraire : toute la matière hyperconcentrée  dans un point hyperdense, qui partira dans une expansion qui se poursuit aujourd'hui.

Les descendants des fils. Les fils sont les ancêtres de peuples différents. Mais pourquoi noircir Cham à ce point? Comment cela peut-il être perçu, notamment aux Etats-Unis?

Bernard reste perplexe devant les gants percés de Noé, qu'il garderait même quand il caresse sa femme. Quelle est donc l'adresse de son fournisseur?

Remettre dans le contexte. Avant l'épisode de Noé, dans la Bible, il y a les fils de Dieu qui trouvent à leur goût les belles mortelles (une raison de l'exaspération divine?). Après, tout se dégradera de nouveau (orgueil humain), et la punition sera la confusion des langues dans la tour de Babel.


Et puisque la soirée était oecuménique, aucune considération d'aucune sorte ne m'empêchera de dire que j'ai revu dans cette grande salle du Ciné-Lumière Max Albizzati, qui fait partie des personnes qui ont oeuvré en première ligne pour que ce magnifique cinéma fût créé quasiment à partir de rien, autre type de création ex nihilo nous nous bénéficions tous actuellement.

Tubal-Caïn et son (bon) côté prométhéen. Il montre à certains moments la voie vers le détachement des superstitions et la rationalité, un peu comme les chimpanzés progressistes de La Planète des Singes. Malheureusement pour lui, il est insensible à toute morale, seul le pouvoir l'intéresse et le mal n'est pas pour lui un problème. Face à Noé qui aurait dans cette fable le rôle de l'Orang-outan rétrograde, Tubal a tout du gorille tel que les clichés le dépeignent : un primate brutal.

Noé plongé dans sa folie intégriste, et sauvé par les femmes. Il a mal compris l'histoire: il ne fallait pas seulement sauver les animaux, mais aussi les hommes. Il finit par faire le bien : humanité du personnage. Avec le rôle de la chanson du père à son enfant (autre forme de transmission, il n'y a pas que les peaux de serpents), il fait presque preuve de sentimentalisme. L'important est qu'il retombe du côté du bien et de la vie. Alors, finalement optimiste, voire écologiste, ce film globalement bien sombre, pour ne pas dire bien dur? Mais c'est oublier les plus que nombreuses autres victimes. Est-ce une spécificité hollywoodienne? On a l'impression que tout va bien dans un film quand les héros qu'on a suivis de près jusque là (généralement une famille avec père, mère et enfant) s'en sortent sains et saufs à la fin, même si un très grand nombre périt en route. Quelques exemples? La guerre des mondes, 2012,...

Cas de conscience qui a pu évoquer ceux de la Résistance. Essayer de sauver mes proches, même au prix du sacrifice d'un grand nombre, ou l'inverse.  Se livrer, en espérant ainsi sauver un être cher: c'est ce que sa femme propose, en vain, à Noé.

Dans le même ordre d'idées, Noé anticipe la fameuse maxime de La Rochefoucauld selon laquelle "Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés." Il doute que leurs actions, présentées comme généreuse, ne soient en réalité autre chose, par exemple un égoïsme déguisé. 

Effort dérisoire de générosité de la part de la belle fille, qui suggère de laisser pendre des cordes pour en sauver quelques-uns. Vu l'ampleur de la catastrophe, les chances seraient évidemment nulles. 

Figuration du péché originel. Les premiers parents et le serpent. Le crime de Caïn sur Abel en ombre chinoise reproductible. 

Parfois on dit qu'il faut sauver un couple, et parfois 7 animaux quand il s'agit d'animaux purs. Y a-t-il plusieurs strates du texte?

Est-il possible de compter efficacement, en se référant au texte, le nombre de jours que dura le déluge?

Les hommes sont punis parce qu'ils sont mauvais, soit. Mais les animaux sont eux aussi punis et noyés en masse, puisqu'on ne sauve qu'un couple de chaque espèce à la fois. Vu le nombre de reptiles dans le film (scènes spectaculaires) on peut se demander s'il n'y a pas des resquilleurs qui dépassent le quota prévu.

Dieu ne peut punir l'homme que si celui-ci est libre, sinon ce serait bien injuste, or Dieu est juste par définition. Mais la liberté de l'homme ne limite-t-elle pas la toute puissance divine? C'est évidemment impossible aussi. Comment concilier les deux? Vaste et vieux problème... 

Est-ce important? C'est Dieu, et non Noé, qui dans la Bible ferme la porte de l'arche. Cela dit, je suis tombé sur un texte allemand qui fait de Noé le portier final: "Noah gehorchte Gott. Er baute das Schiff. Dann ging er mit seiner Familie und den Tieren in das Schiff und verschloss die Tür."

Peut-on prendre autant de liberté avec le texte qu'on adapte au cinéma? C'est généralement accepté comme faisant partie du libre-arbitre du créateur, pourvu bien entendu qu'il réussisse son oeuvre. Jean-Jacques Annaud ne suit pas, surtout à la fin, le roman pourtant remarquable d'Umberto Eco, et réalise un des plus beaux films de l'histoire du cinéma. Et Disney avec Notre-Dame de Paris, qui ne fait même pas référence à Victor Hugo. Et les péplums... Un titre comme Les travaux d'Hercule n'en présente que trois ou quatre sur les douze attendus.  Il se regarde sans déplaisir, pourtant.





AUTRES RECITS DU DELUGE
(A peu près connu dans toutes les civilisations, même si certains en doutent pour la pourtant grande et ancienne civilisation chinoise).



Gustave Doré

La plus ancienne?


Le déluge mésopotamien

Plusieurs récits épiques (rédigés en sumérien et sur des tablettes d'argile datées fin du IIIe millénaire av. J.C.) racontent les exploits de Gilgamesh en tant que héros.

Gilgamesh dans les textes sumériens anciens est un personnage héroïque de la Mésopotamie antique, roi de la cité d'Uruk où il aurait régné vers 2650 av. J.-C., ainsi qu'un dieu des Enfers dans la mythologie mésopotamienne. Il est le personnage principal de plusieurs récits épiques, dont le plus célèbre est l'Épopée de Gilgamesh, qui a rencontré un grand succès durant la Haute Antiquité.

Mortifié par le décès de son ami, Gilgamesh décide de partir pour trouver un moyen d'éviter la mort. Cela l'amène sur l'île où vit l'immortel Ut-napishtim, survivant du Déluge, qui lui apprend qu'il ne pourra jamais obtenir la vie éternelle. Gilgamesh rentre alors à Uruk, cherchant à mener une vie heureuse jusqu'à sa mort.

Oublié depuis la fin de la civilisation mésopotamienne aux débuts de notre ère, Gilgamesh est redécouvert après la traduction des tablettes de son épopée de la version des bibliothèques de Ninive exhumées dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il s'agit d'une des découvertes les plus retentissantes des débuts de l'assyriologie, puisque c'est par la traduction de tablettes de l'Épopée que l'anglais George Smith redécouvre en 1872 la première version mésopotamienne du mythe du Déluge, qui marque le début des découvertes jetant un pont entre la tradition biblique et la mythologie mésopotamienne. 



La plus proche de la Bible ? (avec l'Atlantide de Platon,...).



Le déluge grec

Dans la mythologie grecque, Deucalion, fils du Titan Prométhée et de Pronoia (ou de Clymène selon les traditions), est l'époux de Pyrrha, de qui il a Hellen, Amphictyon, Protogénie, Pandore et Thyia.
Il est, avec sa femme Pyrrha, un des seuls mortels qui survécut au Déluge. Réfugiés sur le mont Parnasse, ils reçoivent l'ordre de l'oracle de Thémis de jeter derrière eux les os de leur grand-mère afin de repeupler la terre. Comprenant qu'il s'agissait de Gaïa (la Terre), dont les pierres sont les os, ils ramassèrent des pierres et les jetèrent derrière eux : celles que jetait Deucalion se changèrent en hommes ; et celles que jetait Pyrrha, en femmes.


LE DELUGE DANS UN FILM CATASTROPHE MODERNE






2012, Roland Emmerich (2009)



En raison de bombardements de neutrinos dus à une éruption solaire, le noyau de la Terre commence à chauffer à un rythme inconnu jusqu'alors, causant en fin de compte des déplacements de la croûte terrestre avant décembre 2012, tel que cela avait été prévu. Il s'ensuivra un scénario de fin du monde qui plongera l'humanité dans le chaos. Le film suit un groupe de personnages alors qu'ils échappent de justesse à d'innombrables catastrophes. En même temps, des savants et des dirigeants du monde tentent de sauver le plus de vies possible avant l'arrivée des désastres.
Los Angeles est engloutie dans l'océan Pacifique après sa destruction causée par son tremblement de terre, la caldeiradu Parc national de Yellowstone entre en éruption, Hawaï devient un torrent de lave et des tremblements de terre ravagent le monde entier dont Las Vegas et le Vatican, détruisant toute civilisation et causant des tsunamis gigantesques dont un submerge Washington, la Maison-Blanche est percutée par le porte-avions USS John F. Kennedy. Suite à cela, le pôle Sud (magnétique) se retrouve dans le Wisconsin, et le massif du Drakensberg en Afrique du Sud devient le sommet le plus élevé du nouveau monde. Après de multiples péripéties en avion, le groupe de personnages arrive finalement aux « arches » construites et ancrées dans l'Himalaya et dont le nombre de places est limité.














Dans Cavanna il y a vanne. ouvrons donc grandes les vannes diluviennes aux vannes hilarantes de Cavanna. Elles vont si bien avec les dessins de Reiser. Vannes ? Ailleurs, dans la Bible (de Jérusalem), on dit écluses. Dans la Bible (King James Version ou KJV), on dit simplement (tant le prosaïque est voisin du poétique)  « windows of heaven ». Le résultat est bien sûr le même : une grosse inondation.

Chez Cavanna aussi on est intrigué par le fait que la colère divine suive l’épisode fâcheux des anges et des mortelles. Le motif de l’exception noéenne est inattendu. Et encore, on ne donne pas tout.


1. Mais Noé trouva grâce devant l'Éternel.
2.        Noé fut un homme juste et plein d'intégrité en
son temps, et il marchait avec Dieu.
3.        Et ni ses femmes, ni ses filles, ni les femmes de
ses fils ne copulèrent ni ne forniquèrent avec
les anges, les fils de Dieu,
4.        Ni ses servantes, ni ses cousines, ni sa maman,
la très vieille, la presque sourde, la tout à fait
édentée,
5.        Ni ses génisses, ni ses chamelles, ni ses brebis,
ni sa chatte, ni les punaises de son lit,
6.        Car toutes les femelles de la maison de Noé
étaient   laides   de   leur   visage   à   glacer   la
semence dans les bourses du mâle,
7.        Et la puanteur de leur haleine eût décroché les
astres du firmament si elles n'eussent été tou­
jours muselées afin de ne pouvoir souffler vers
le haut.

L’Eternel Dieu justifie alors ses compétences de Grand Architecte. « Fais-toi une arche de bois de gopher… Et au-dessus de la porte tu écriras « Sam-Su-Phy. », … et l’eau ne la pénétrera pas, et elle recevra de la part de l’eau une poussée verticale dirigée de bas en haut égale au poids du volume d’eau déplacé. » Puis Noé fait du mauvais esprit : « Et les poissons, seigneur ? – Quoi, les poissons ? » Oui, pourquoi ne seraient-ils pas éliminés comme les autres ? « -Tiens, c’est vrai, ça ! » Mais l’Eternel n’apprécie pas. Noé recule.
« Certainement les poissons mourront noyés, s'il plaît à Votre Sagesse qu'ils oublient qu'ils savent nager. Je voulais seulement savoir si je dois construire des bassins dans l'arche et les remplir d'eau pour les poissons. » - Non, ils sont restés purs… -Et les baleines ? (car la baleine n'est pas un poisson, mais un quadrupède mammifère, puisqu'elle appartient à l'embranchement des Vertébrés, qu'elle possède un système de régulation qui maintient constante sa température interne, que son corps  est  couvert  de  poils,  bien  que   rares, qu'elle est vivipare et qu'elle allaite ses petits.) – Attache-les devant l’arche, elles la tireront. Problème pour constituer les couples, les hermaphrodites : « Et même des escargots, qui sont à la fois mâle et femelle ».
L’arche bloquée sur le mont Ararat, Noé « lâcha le pigeon pour voir s’il y avait du sec quelque part. Mais Noé eut beau guetter, il ne vit pas revenir le pigeon. Car le pigeon avait fait le tour du monde et il était rentré dansl’arche par l’autre côté, par la fenêtre de derrière. » Puis Dieu s’amuse : il dit à Noé que c’est sec, Noé tombe dans l’eau qui reste.
      Après l’alliance, la fin de l’histoire : « Or Noé commença à planter la vigne, car il croyait qu'il avait inventé la pomme de terre. »

18.          Et il but du vin, et il crut que c'était de la purée
de pommes de terre, et il fut soûl comme une
vache, et il crut que la purée ne lui réussissait
pas, et il appela tout le monde, et il souleva sa
robe pour leur montrer où il avait mal, et ils
virent ce qu'ils virent.
19.          Et Cham ricana bêtement, car ce que Noé mon­
trait était aussi rouge que son nez.
20.          Mais ses frères, Sem et Japhet, prirent un man­
teau, et ils en couvrirent la nudité de leur père
sans la regarder.
21.          Et Noé sut ce que Cham avait fait, car Sem et
Japhet étaient de sales petits rapporteurs.
22.          Et il maudit le petit Canaan, fils de Cham, qui
n'était pas là et n'avait rien vu, et il bénit Sem
et Japhet.
23.          Et Noé vécut encore trois cent cinquante ans,
sans dessoûler.


Merci aux contributeurs suivants. D’abord, à JMB pour les illustrations,la première dans l'esprit Cavanna, la seconde dans l'actualité politique du moment,  puis à Catherine pour les films, les chansons, les musiques.









De Catherine :

Ma modeste contribution à Noé :

D'abord le petit court-métrage d'animation extrait de Fantasia 2000 de Disney, avec Donald dans le rôle de Noé. C'est assez marrant. En revanche j'ai l'impression que You tube n'a pas été autorisé à utiliser la musique d'Elgar d'origine, si bien que la fameuse marche de "Pomp and Circumstance" d'Elgar n'est pas entendue. 


Au niveau des chansons, j'avais oublié de te rappeler la chanson "Noé" de Julien Clerc, extrait de son album Utile


Une très rapide allusion à l'ivresse de Noé dans la chanson de Juliette Petite messe solennelle (chanson à la gloire du vin) . C'est tellement furtif que ça ne vaut peut-être pas la peine d'être mentionné. 


En regardant sur Wikipedia, j'ai vu que le compositeur français Jacques-Fromental HALEVY  a composé un opéra laissé inachevé, Noé, qui fut complété par son gendre. Je ne le savais pas. Je ne connaissais d'Halévy que son opéra le plus connu, La Juive. On trouve l'opéra d'Halévy aussi sur You Tube, apparemment en intégralité (je n'ai écouté que l'ouverture). 



Fantasia 2000

 Les animaux ont entendu le signal.
 Bizarre, l'arche est déjà construite.
 Les escargots vont remettre les tortues sur le bon chemin.
 Les plans divins.
 L'orage est prévu.
 Donald est l'élu.
 Les couples sont formés.
 L'arche flotte.
L'arc-en-ciel consacre.








Julien Clerc Noé
1992

Ce soir c'est le Déluge,
Le dernier, le plus beau.
C'est la vraie fin du Monde
On a fait un bateau.
On a pris des vermines
Un peu malgré nous,
Il ne sauve rien,
Celui qui ne sauve pas tout...

Noé, Noé, Noé...

On a pris des lentilles,
On a pris des bijoux.
On aimait ce qui brille
La nuit et qui rend fou.
On a pris l'éléphant
Et ses deux dernières dents,
Dernier éléphant
Premier million de cure dents.

Noé, Noé, Noé...
Pourquoi t'es pas sur le bateau ?
Noé, Noé,
Pourquoi t'as troué la voile
Et le drapeau ?

On a pris les castors,
On a pris les oiseaux...
Et toutes les fourrures
Pour nous faire des manteaux.
On s'est dit: les poissons
Ils resteront dans l'eau.
Comment mettre une baleine
Tout au fond d'un bateau ?

Noé, Noé, Noé...

On a pris des gazelles
Et même des manchots,
Un couple d'hirondelles
Des putois, des blaireaux.
Comme il faisait froid
Tout au fond du bateau,
On a pris des menteurs
Pour dire qu'il fait chaud...

Noé, Noé, Noé...
Pourqoi t'es pas sur le bateau ?
Noé, Noé,
Pourquoi t'as troué la voile
Et le drapeau ?

Comme on avait compris
Qu'on aurait pas de journaux,
On a pris des mannequins
Pas trop maigres et très beaux,
Des tonnes de maquillage
De dentelles, de maillots
Pour faire face à la plage
Quand il referait beau...

Noé, Noé, Noé...

On a pris des punaises
Pour les posters de Dieu,
Ces rêves de camionneur
Qui nous pincent le coeur.
Ce soir, c'est le Déluge,
Le dernier, le plus beau.
C'est la vraie fin du Monde.
On a fait un bateau...

Noé, Noé, Noé...
Pourquoi t'es pas sur le bateau ?
Noé, Noé,
Pourquoi t'as troué la voile
Et le drapeau ?





NOÉ

Opéra en 5 actes de Georges Bizet et Fromenthal Halévy
Livret de Hubert de Saint Georges


Lorsque Fromenthal Halévy meurt le 17 mars 1862, il laisse à son élève et gendre, Georges Bizet, le soin de compléter la partition inachevée de son dernier "Grand Opéra". 



Halévy

On a peu d'informations sur l'avancement de l'oeuvre au décès du musicien et, le manuscrit ayant disparu, il est difficile d'identifier qui est l'auteur de quoi : si l'on reconnaît bien la patte de Bizet en de nombreux endroits (par exemple à l'acte I où les choeurs évoquent les Pêcheurs de Perles), d'autres sont typiques de Halévy, tels les grands ensembles dramatiques. Usé par l'échec de Carmen, Bizet mourut sans terminer l'ouvrage et l'on doit à une troisième main anonyme un certain nombre de compléments tel le ballet, adapté deDjamileh.




Bizet

C'est pourquoi, on n'attendait pas de cette oeuvre une unité particulièrement marquée : de fait, certains passages fleurent un peu trop le "Bizet d'opéra-comique" ; toutefois, passé le premier acte (de loin le plus convenu), l'ouvrage prend de la hauteur et culmine avec quelques scènes anthologiques : on ressort de là intrigué, sinon totalement conquis, avec la forte envie de voir et revoir ce Noé pour mieux s'imprégner de ses richesses et de ses indéniables originalités.
Première surprise, le livret assez "déjanté" de Hubert de Saint Georges.









A l'acte un, Noé, avec sa tribu, chante la prière du matin, se réjouissant à l'avance des fiançailles prochaines de son second fils Sem avec Ebba, fille d'Eliacin, le chef de la tribu la plus riche de la région.
Au tableau suivant, Noé confie son inquiétude à Japhet, son dernier fils de 14 ans (rôle travesti) : depuis quelque temps, Sarai, femme de Cham (le fils aîné de Noé), semble en proie à des angoisses depuis que son époux l'a quittée pour rejoindre une tribu armée.
Sarai se confie à Noé : Cham la délaisse, explique-t-elle, avant de finir par avouer la seconde raison de ses alarmes : un soir elle a entendu une voix qui lui murmurait comme dans un rêve :
" Pourquoi pleurer quand on est belle ?
On t'oublie, oublie à ton tour.
Le coeur de l'homme est infidèle,
Moi j'aime d'éternel amour".

Noé crie au mauvais ange et console sa belle-fille. Arrivent alors, pour la célébration des fiançailles, les familles des deux tribus. Les réjouissances sont bien vite troublées par l'entrée de Cham qui vient brutalement répudier Sarai. Tous l'interrogent mais Cham refuse de livrer le secret de son comportement et l'acte s'achève par un grand ensemble traditionnel du genre.
Au deux, nous sommes dans une oasis ; Sarai, endormie, rêve ; une silhouette lumineuse apparaît : c'est l'Ange Ituriel qui, profondément épris de Sarai, a bravé la colère des cieux pour tenter de ravir son amour. "L'éternité pour un seul jour" chante-t-il dans une splendide (et redoutable) cavatine. Les voix du Ciel tentent de le ramener vers le séjour céleste, en vain ; sous la malédiction divine, Ituriel perd ses ailes pour prendre une apparence humaine.
Ces assiduités ne sont pas franchement du goût de Sarai (brutalement tirée de son sommeil par les imprécations célestes : on ne saurait plaire à tout le monde) : celle-ci hurle son épouvante, tente d'échapper aux étreintes de son amant, et n'est plus très loin d'être convaincue par les romances séraphiques. Soudain un bruit interrompt leurs troubles relations : il s'agit, explique Ituriel, de Cham qui vient, avec quelques sbires, d'enlever Ebba, sa propre future belle-soeur ! C'en est trop pour la pauvre Sarai qui, entre deux blasphèmes, s'abandonne finalement à la passion de l'ange déchu.
Ebba découvre avec une surprise teintée d'horreur l'identité de son ravisseur. Rien ne peut attendrir Cham, pas même l'arrivée de son propre frère Sem (trio typique) et l'infâme emporte avec lui la jeune fille.
L'acte trois nous mène à Henoch, sorte de Sodome et Gomorrhe où Sarai, sans être amoureuse de son séducteur, accepte que soit célébrée cette union : "Je tâcherai d'oublier qui m'oublie".
Bacchanale.
Alors que Sarai reste perdue dans ses pensées (elle songe toujours à son époux), on annonce l'arrivée d'un étranger épuisé : c'est justement Cham. Sarai le reçoit, voilée. Cham vient demander secours à la reine : sa fiancée a été enlevée par des inconnus à son entrée dans la ville. "Tu mens" rétorque Sarai qui se fait reconnaître. L'explication qui suit nous vaut un duo "de haine" assez unique dans le répertoire lyrique du XIXème. 
Cham parti, Japhet introduit Ebba qui vient implorer son pardon (alors qu'elle n'a, de fait, rien à se faire pardonner) : trio.
Les protagonistes tentent de quitter le palais, mais ils sont interrompus par l'arrivée d'Ituriel et de sa cour, auxquels s'est joint Cham. Couplets bachiques divers.
Ituriel appelle ses suivants à se consacrer au plaisir, étreignant avec passion une idole : "Il faut un dieu d'argile aux ennemis de Dieu".
Sarai, puis Ebba qui se fait reconnaître, tentent d'arracher Cham au délire ambiant: celui-ci reprend alors ses esprits, mais c'est pour saisir Ebba qu'il croyait avoir perdue et l'entraîner avec lui.
Dans la confusion générale, Noé apparaît, maudissant les impies dont l'idole se brise. Dans le tonnerre des éléments déchaînés, il entraîne Sarai, Cham, Ebba, Japhet et cie (c'est beau la famille) vers l'Arche qui les protégera de la catastrophe.
Interlude orchestral durant lequel presque tout le monde meurt.
Noé et les siens apparaissent, sortant de l'Arche, et chantent les louanges du Créateur.
Si "Noé" n'est pas un chef d'oeuvre, c'est déjà plus qu'une simple curiosité musicale. La partition d'Halévy-Bizet recèle de nombreux passages beaux ou forts : en particulier l'entrée d'Ituriel et son duo avec Sarai, l'acte d'Hénoch tout entier, l'interlude orchestral ou la scène finale. Un ouvrage somme toute hybride par son mélange de styles, mais attachant de par sa force irrésistible.
( http://www.forumopera.com/v1/concerts/noe_compiegne.htm)

METAPHORES USUELLES

Noé a bon dos dès qu'il s'agit de sauver ou sauvegarder des animaux. Parfois, comme c'est le cas près de chez nous, le rapprochement n'est pas usurpé.







Le big-bang existe, je l'ai même rencontré...

... Enfin, je l'ai rencontré dans le Science et Vie du mois de mai 2014.