dimanche 6 avril 2014

SE BATTRE


30e séance avec débat




SE BATTRE

Documentaire français de Jean-Pierre Duret, Andréa Santana. (2014 - 1h30)





La France compte de plus en plus de travailleurs pauvres. Tourné à Givors, ce documentaire dresse le portrait de ces « invisibles » : rapport au travail, survie au quotidien grâce au Secours populaire, etc. Il y a le combat – au pied de la lettre – d’Eddy, jeune boxeur, et il y a les autres, les précaires permanents, les chercheurs d’emploi chronicisés. Sans pathos, les réalisateurs constatent. C’est effrayant, mais le courage et l’espoir subsistent. Comme le dit un retraité, bénévole d’une association solidaire : « C’est toujours ça de pris sur la bêtise et l’indifférence. »

CINÉ-DÉBAT VENDREDI 4 AVRIL à 20h30






C’est un record qu’il sera bien difficile de battre. Nous qui sommes d’une prudence de Sioux quand il s’agit d’indiquer les chances d’obtenir un film qu’on nous demande, voilà que Jonathan a obtenu le sien aussitôt qu’il l’a demandé !
Malheureusement pris par le temps, et l’attention de toute la ville étant accaparée par la campagne municipale en cours, nous n’avons pas fait notre travail d’information et de sensibilisation auprès des associations locales travaillant dans le domaine de la lutte contre la précarité, pourtant particulièrement actives à Vierzon. Nostra maxima culpa, bien entendu, mais gardons plutôt ce style de coulpe battue pour le prochain film (c'est Noé)
C’est une chance alors que Jonathan nous ait servi de témoin privilégié, et soit venu prêter main forte aux animateurs en apportant son témoignage concret et emblématique.


Le film se termine sur un dialogue de sourd symbolique entre le jeune boxeur et sa copine : On dit tout à la fois qu’on va aller ailleurs et qu’on va rester là, qu’aller ailleurs, c’est peut-être bouger seulement de quelques centaines de mètres, mais on peut aussi bien dire que c’est encore rester là… Le film sans doute a connu cette dialectique paradoxale de l’ici et de l’ailleurs. Parti sur un projet semblable à celui du Brésil, rendre compte de la précarité à la française, dans un mouvement de démarche ethnologique inversée, la vanité d’aller chercher ailleurs ce qu’on trouvait déjà entièrement sur place l’a emporté. Et ce lieu, Givors, est vite devenu emblématique de beaucoup d’autres lieux semblables.

Par exemple :
Industries d’origine ancienne, bénéficiant d’une implantation favorable tant en routes qu’en voies d’eau, qui assurent pendant longtemps la prospérité de la ville.
Constance remarquable et à vrai dire rigoureusement ininterrompue (ce n’est pas vrai partout) d’une municipalité communiste depuis 1953. C’est même à la date historique de 1936, celle du Front Populaire, que le Parti communiste français ouvre à Givors son premier siège.
Pic de population nettement au-delà des 20 000 habitants atteint à la fin du XXe siècle, puis perte de plusieurs milliers d’habitants et passage sous la barre symbolique des 20 000 après la désindustrialisation et la crise économique.
Nombreuses grèves et combats multiples qui repoussent l’échéance mais qui ne l’empêchent pas.
Tentatives multiples, mais encore insuffisantes, pour trouver le salut dans une reconversion volontariste.

Au XVIIIe siècle, le grammairien Du Marsais se disait « persuadé qu’il se fait plus de figures un jour de marché à la Halle, qu’il ne s’en fait en plusieurs jours d’assemblées académiques ». On est frappé de constater presque à chaque plan dans le film que, si bien des débuts de dialogues nous embarquent dans beaucoup de lieux communs attendus (comme : « La vie est difficile », « Il faut se battre tous les jours », « Si on baisse les bras, on est perdu »,…), on est à la fin surpris par une notation inattendue et inventive, souvent placée en fin de séquence, véritable pépite drôle, émouvante, ou les deux à la fois.
L’exemple type est peut-être cette remarque de la dame aux ragondins : On mange beaucoup de pommes de terre, on mange beaucoup de pâtes… Le reste de ce qu’on mange, on ne le dit pas…

Pour cette même dame, l’exclusion médicale est soulignée. La vue qui « change », le prix des lunettes, et c’en est fini des chances de se réinsérer. Je suis étrangère à tous ceux qui passent, qui se pressent dans un sens ou dans un autre. Une mère est en détresse : On a perdu le papier de mon dossier qui était dans le carnet de santé de mon enfant, et on a perdu aussi le carnet de santé. Vérité tragique ou intox naïve ? Même interrogation par rapport à cette secrétaire d’édition qui maintenant ne trouve  plus rien et survit au milieu de ses animaux domestiques.


Autres paroles qui ont été notées au cours du débat : Il ne faut pas pleurer. Si on pleure, la misère peut venir, si on ne pleure pas, elle ne vient pas.

Certaines situations ont un statut particulier.

La moto donnée,  réparée et utilisée. Le bénéficiaire effectue deux journées en une.  Tu ne dors pas plus de 2 heures ? Je dors 4 heures. Avec un sourire qui n’a rien de vantard. Le calme nécessaire pour rester sur un fil, et ne pas sombrer.

Les médias en fond sonore. La télévision qui parle de paquets de billets. L’autoradio de la première scène qui égrène l’horoscope où tout va s’arranger. Ce son se maintient et déborde sur les images suivantes, et s’arrête sur la phrase « Un nouveau jour commence ! », pour que le dernier mot vienne ponctuer la fermeture de la porte de l’usine, décor numéro deux après l’intérieur de la voiture.

Le filmé qui s’adresse au cinéaste. Toi aussi, tu filmes tard… Sous entendu : Toi aussi, tu es comme moi un travailleur exploité ! Avec la part de l’humour.

Le public des associations qui luttent contre la précarité a changé, comme le constate localement une étude parue dans notre quotidien ce matin. Des plus jeunes et des plus âgés qu’avant, et aussi des gens qui avaient parfois une bonne situation mais qui ont subi ce qu’on appelle pudiquement et par euphémisme un « accident de la vie ».

Les regards qui démentent les paroles. Paroles qui se veulent positives, mais les regards sont souvent tout près d’être désespérés.

Le couple de la DASS (Direction des Affaires sanitaires et sociales). Nous de toute façon on va bien, on n'a toujours connu que la pauvreté. Insistance constante pour ne pas confondre la misère et la pauvreté. La misère, ce n’est pas nous, c’est autre chose. Se consoler, ou plutôt ne pas se plaindre, à l’idée qu’il y a pire que soi.

La question du budget. La seule qui en parle clairement est la femme noire qui trie les légumes. On commence par le loyer, on continue par la nourriture, et si il reste quelque chose on pense aux vêtements des enfants. Dans la même rubrique mais en sens inverse, l’adolescent qui annonce froidement qu’il vient d’acheter un portable à 100 euros. Le visage inquiet de la mère qui ne réagit même pas.
Le constat que pour tenir un budget les handicaps s’accumulent. Au moins faut-il savoir compter, écrire, être aidé pour les papiers. L’écrivain public de Vierzon n’a pas à craindre le manque d’activité, au contraire. Hypocrisie d’une société qui ne fait aucun effort, au contraire, pour fournir, à ceux qui y ont droit, des aides qu’ils ne pensent même pas à demander. Economies faites sur le dos des pauvres dont profitent in fine les plus fortunés.

Alors, la révolte ? Elle s’est exprimée dans la salle, mais il n’est pas apparu simple de renverser les effets délétères d’une économie exagérément financiarisée. On a évoqué en écho des films présentés à Ciné-Rencontres : La saga des Conti, le Gérard Mordillat,… ou rapprochés et vus ailleurs : La crise avec Vincent Lindon, et le père prémonitoire de tous, le film de Gérard Jugnot, Une époque formidable. Pour la première fois dans le grand public, on montre que chacun est susceptible d’être concerné personnellement par la précarité montante.

La révolte, dans le film, est soigneusement expurgée. Non parce qu’on veut en faire oublier la possibilité, mais parce que, au contraire, le froid constat ethnographique laisse tout loisir au spectateur de s’approprier les sentiments d’indignation. Une seule remarque, peut-être, dans le film, de la part d’un volontaire du Secours populaire :  Si on accepte ça, on accepte tout. Ça, c’est-à-dire les travailleurs pauvres. Des gens qui ont un travail et qui n’ont pas assez pour vivre ou faire vivre leur famille dans les besoins les plus basiques.
Le bourrage de crâne des experts « Chiens de garde » des médias est alors dénoncé : les pays classés uniquement en fonction des statistiques du chômage. Les conditions de travail sont systématiquement ignorées. L’idéal visé, c’est donc logiquement la société esclavagiste : tout le monde y est au travail. C’est l’essentiel. Pour rien ? C’est un détail. Pourvu qu’une minuscule minorité en profite abondamment et en totale bonne conscience. Le pourtant peu révolutionnaire La Bruyère serait aujourd’hui taxé d’extrémisme. Son « Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères » n’a vraiment plus cours dans notre société d’égoïsme décomplexé. Egoïsme suicidaire, d’ailleurs : qui peut se dire aujourd’hui à l’abri ?… Ce qui, il y a quelques années encore, était considéré comme un exotisme américain, quand  on découvrait l’expression de « working poors », s’est progressivement banalisé en Allemagne ensuite, et puis maintenant, chez nous, en France, malgré une protection sociale longtemps efficace, et visiblement devenue insuffisante…

Pudeur et dignité. Accepter dans ces circonstances de se laisser filmer, et filmer souvent en gros plan, ne doit pas être chose facile. La motivation ? Témoigner, et prendre sur soi pour cela. D’autres ont suggéré la possibilité d’une contrepartie en argent. Le louis d’or de Don Juan : Pourvu que tu veuilles jurer
Tous ceux qui sont les cibles naturelles des associations d’aide n’osent pas se montrer pour en profiter. D’autres au contraire auraient tendance à se les approprier abusivement. Dans le film, on est frappé par la retenue. Vous avez droit à 6 bouteilles de lait… - J’en prends deux, on fait de la Béchamel, mais on n’a pas d’enfant.
L’Europe qui sans pudeur prétend rogner davantage ces aides aux plus démunis. Plus facile que d’empêcher l’exil fiscal et les paradis de la même épithète.

En même temps, ne pas sous-estimer la capacité des pauvres à survivre dans des conditions extrêmes où bien des donneurs de leçon sombreraient aussitôt. On pense à l’émission de télévision anglaise où des députés ont été invités à vivre avec aussi peu d’argent qu’un pauvre. Instructif. Et en même temps limite de l’exercice : il y a un monde entre celui qui vit dans la précarité sans moyen d’en sortir, et celui qui sait qu’il peut retrouver à tout moment son confort habituel si c’est vraiment trop dur.
Symbole de cet art de faire du luxe avec rien : l’étonnant zoom arrière sur le plat de nourriture, depuis la purée un peu banale du centre,  et le pourtour décoratif arrangé avec goût que l’on dévoile progressivement, presque avec gourmandise.


Commentaire de l’affiche. Se battre avec la boxe (mais la mère voudrait plutôt un vrai métier qui rapporte de l’argent), et se battre dans la neige, moment de détente entre travailleurs généralement filmés dans la difficulté de leurs tâches, comme un moment fugace d’enfance joyeuse, pour eux qui n’ont sans doute eu ni beaucoup d’enfance ni beaucoup de joie.
Au milieu, le beau visage radieux de la femme qui crie sa joie d’avoir enfin réussi à gagner ses 600 euros. Joie aussitôt ternie après comparaison dans l’environnement proche. Toi, tu as 611 ? Et pourquoi ? Et vraie indignation qui s’amorce quand un autre annonce 622 euros. On est au bord d’un dispute sévère. Mais on n’en saura et on n’en verra rien : le plan est immédiatement coupé. Le conflit directement exposé, ce n’est pas le propos des réalisateurs.




Coïncidence.
Le soir où Vierzon voyait le film et en débattait, le réalisateur animait une séance tout près de ses terres, au Ciné Pilat, à Pélussin, dans la Loire.




Références.
Quand notre habituel cinéphile a fait le rapprochement avec La crise et Vincent Lindon, je croyais ne pas l’avoir vu. Puis j’ai vu que c’était le film de Colline Serreau, qu’en réalité j’ai effectivement vu, de mes yeux vu. Sauf erreur de ma part, c’est là qu’on trouve cette scène d’anthologie où Lindon abîme la portière d’une voiture.  En bondit aussitôt un automobiliste enragé tel un pitbull tous crocs dehors. Et bizarrement, c’est Lindon qui mord le plus fort, et qui sermonne vigoureusement sur le thème : Des millions de pauvres meurent de faim, l’Afrique est à feu et à sang, l’Asie manque de tout, et toi, toi tu es fou de rage parce qu’on t’as froissé une portière !




La crise de Coline Serreau (1992)  avec Vincent Lindon, Patrick Timsit, Zabout Breitman
Le même jour, Victor est abandonné par sa femme et perd son emploi de juriste. Personne autour de lui ne semble se préoccuper de son sort. La seule oreille attentive qu'il trouve est celle de Michou, un SDF rencontré dans un café, et qui va vivre à ses crochets.





CORRECTION - J'ai bien fait de dire "sauf erreur de ma part", parce que l'occasion du film de Coline Serreau Tout est permis, 39e film de notre saison du 20 juin 2014, m'a fait y regarder de plus près, et c'est en fait l'autre film avec Vincent Lindon, La belle verte,  qui contient cette séquence. C'est Francis Perrin,  d'abord comédien de théâtre et plutôt rare au cinéma à l'époque, qui est ce très convaincant automobiliste énervé. 













Une époque formidable de Gérard Jugnot (1991),avec Gérard Jugnot, Richard Bohringer, Victoria Abril.


Michel Berthier a tout pour être heureux : une femme, des enfants, un emploi stable. Mais du jour au lendemain, tout s'écroule et il est obligé de fuir le domicile conjugal. Il devient alors sans domicile fixe, aux côtés de Mimosa, de Crayon et du Toubib.












La saga des Conti (voir ici au 12 octobre 2013).




Le Grand Retournement de Gérard Mordillat (2013) avec Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer.



C’est la crise, la bourse dégringole, les banques sont au bord de la faillite, le crédit est mort, l’économie se meurt… Pour sauver leurs mises les banquiers font appel à l’État. L’État haï est soudain le sauveur ! Les citoyens paieront pour que le système perdure, que les riches restent riches, les pauvres pauvres. Adapté de la pièce de Frédéric Lordon cette histoire d’aujourd’hui se raconte en alexandrins classiques. C’est tragique comme du Racine, comique comme du Molière…







On peut évidemment puiser dans ce réservoir inépuisable qu’est en la matière le cinéma américain et italien, avec les mythiques Raisins de la colère ou Voleur de bicyclette. Sans parler de l’incarnation emblématique du pauvre, Charlot.
Le Kid (1921)













Contemporain du Jugnot sur le même sujet, je me souviens du film de  Mel Brooks, Chienne de vie.


Mel Brooks, Chienne de vie (Life stinks), 1991.



Le film raconte le pari fou d'un milliardaire (joué par Mel Brooks) qui va tenter de vivre le plus longtemps possible dans le quartier le plus pauvre, se séparant de ses richesses et de son train de vie quotidien.



Impossible d’oublier au vu de certaines images de Se battre de ne pas penser au film d’Agnès Varda, Les Glaneurs et la Glaneuse (2000).





Agnès Varda rencontre différentes personnes : jeunes, moins jeunes, agriculteurs, RMIstes, salariés, retraités, en ville ou à la campagne, qui vont glaner dans les champs ou grappiller dans les arbres après les récoltes, ramasser les légumes ou fruits hors calibre jetés par les entreprises vendant les fruits et légumes, récupérer de la nourriture dans les poubelles des supermarchés, boulangeries ou à la fin des marchés. Le film montre aussi les personnes récupérant des objets dans les poubelles ou dans les rues lors de la collecte des déchets encombrants. Ces objets sont réparés, réutilisés par ces personnes dans leur vie quotidienne ou par des artistes pour leurs œuvres d'art. Ces "glaneurs", comme les nomme Agnès Varda en référence à Des glaneuses de Jean-François Millet, sont proches des mouvements déchétariens.







Philippe Noiret et Silvia Monfort


Simplement pour aider à se demander si c’est bien vrai que la vie d’avant, même rude, était « meilleure » parce que plus solidaire que celle d’aujourd’hui, plus déshumanisée, j’évoquerai son film tourné à Sète, La Pointe courte (1955). Mais peut-être que la vraie raison de le voir figurer ici est l’occasion de se souvenir que celui qui en a fait le montage n’était autre qu’Alain Resnais, lui-même…





Contribution de Jonathan


Je souhaite m'inscrire pour la sortie à St Sévère le 10 mai. Pour le moment, je pense que je vais faire du covoiturage (nous serons 4 moi Jonathan, Annie et Jean-François).
 Sinon, j'ai vu ce midi sur France 2 un reportage dans le cadre de l'émission 13h15 le samedi sur des ouvriers de l'usine Madeleine Jeannette à Caen en liquidation judiciaire. Je pense qu'il peut avoir un lien avec le doc "Se battre".

Jonathan

FR3 Basse-Normandie
Publié le 19/12/2013 | 12:07, mis à jour le 21/03/2014 | 20:35

Liquidation de la biscuiterie Jeannette, la fin d'une époque à Caen
Mercredi soir, le tribunal de Caen a prononcé la liquidation de la biscuiterie Jeannette. Une entreprise née en 1850 qui faisait partie du patrimoine des Caennais. 




© France 3 Basse-Normandie Les célèbres boîtes des madeleines et biscuits Jeannette


L'histoire de la biscuiterie Jeannette se confond avec celle de Caen depuis 1850. C'était l'usine la plus ancienne de la ville. Le parfum sucré qui se dégageait des ateliers de l'avenue Charlotte Corday a marqué des générations de Caennais.
La biscuiterie, Mollier au départ, fabriquait des biscuits secs, du sablé au boudoir.
Rachetée par Raymond et Jean Vinchon en 1920, l'usine se lance dans la production de la fameuse madeleine, et travaille la pâte jaune.
Elle développe également «la chasse», des petits biscuits secs sur lesquels sont représentés un lapin, un chasseur, un chien et un oiseau.
Ce sont ces produits phares qui vont permettre à Jeannette d'acquérir sa notoriété.  


Depuis le début des années 90, la biscuiterie a malheureusement connu de nombreuses difficultés, avec plusieurs dépôts de bilan.
Le rachat en avril 2012 par l'entreprise du Calvados LGC représentait l'espoir d'un nouveau départ avec un projet de nouvelle usine à Falaise.
Un projet qui ne verra pas le jour, en raison d'un manque de soutiens financiers.  


Merci enfin à Christelle qui est l'auteure de ce portrait - à coup sûr beau et qu'on espère également utile pour sa quête - de Jonathan. 



Berry républicain 25 avril 2014




 Echos et résonances.
Le rapprochement avec le contemporain LA SAGA DES CONTI (voir au 12 octobre 2013) est évident, sans qu'on méconnaisse les différences dans les situations et les réactions. Il est aussi possible, ce rapprochement, avec le plus lointain XIXe siècle. Un film de Solveig Anspach (voir LULU FEMME NUE du 15 mars 2014) nous fournit un lien pertinent. 


Louise Michel, la rebelle

DE SOLVEIG ANSPACH
lundi 15 mars 2010 par CP



Les femmes de l’Union des femmes pour la défense de Paris sont très présentes et à la base du film de Watkins qui a choisi de représenter les inconnues qui ont joué un rôle capital dans les événements de 1871. Les femmes sont tout aussi importantes dans le film d’Anspach qui traite de la vie en déportation, après les massacres, les procès et l’emprisonnement. Le procès où Louise Michel lance à ses juges : « Il faut me retrancher de la société ; on vous dit de le faire ; eh bien ! Le commissaire de la République a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces… […] Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi…. »

Des paroles fortes que la réalisatrice reprend lorsque Louise s’insurge contre la séparation des hommes et des femmes au bagne. La rébellion, mais aussi la sensibilité, la force d’une femme dont les actes et la détermination font dire à la cinéaste : « J’ai l’impression que la Commune, au sens large, et Louise Michel en particulier, résonnent très fort aujourd’hui. Elle dit des choses qui font écho à ce que vivent aujourd’hui les gens au quotidien, pas seulement les femmes mais les gens dans la misère, les ouvriers, les travailleurs ou les sans-papiers. »












Contribution de JMB

Le film"Se battre" que nous avons eu le plaisir de voir vendredi n'est surtout pas à prendre pour ce qu'il n'est pas : ce n'est pas un tract , une histoire avec des solutions suggérées . C'est le regard assumé d'un cinéaste : pas de misérabilisme , pas de colère montrée  . Pas de conflits qui peuvent souvent dériver d'une compensation abusive d'alcool . La seule "dérive" assumée est le tabagisme . Ce constat est autant parlant dans ce qui n'est pas montré (ou monté...) que dans ce que nous voyons .
 Chacun a pu y apporter les manques supposés . Le débat a été intéressant car très diversifié.
Noé pour la semaine prochaine ... Deux documents pour lancer (ou clore?)

Réponse de JMF.
Plutôt clore. Laissons au maximum la possibilité d’une neutralité initiale pour favoriser ensuite la diversité des points de vue au moment du débat. Merci pour les envois qui seront utilisés à ce moment-là.




Pour clore ici, je propose cette citation de Jaurès: 

"Les hommes n'ont pas besoin de la charité qui est une forme de l'oppression ; ils ont besoin de la justice." 


 Mais est-ce bien certain que je n'empiète pas abusivement à mon tour sur le film suivant?...




1 commentaire:

  1. Merci d'avoir posté mon article et je pense d'avoir pu contribué à la diffusion de ce documentaire allant droit au but

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