30e séance avec débat
SE BATTRE
La France compte de plus en plus de travailleurs pauvres. Tourné à Givors, ce documentaire dresse le portrait de ces « invisibles » : rapport au travail, survie au quotidien grâce au Secours populaire, etc. Il y a le combat – au pied de la lettre – d’Eddy, jeune boxeur, et il y a les autres, les précaires permanents, les chercheurs d’emploi chronicisés. Sans pathos, les réalisateurs constatent. C’est effrayant, mais le courage et l’espoir subsistent. Comme le dit un retraité, bénévole d’une association solidaire : « C’est toujours ça de pris sur la bêtise et l’indifférence. »
CINÉ-DÉBAT VENDREDI 4 AVRIL à 20h30
Nés de parents agriculteurs et originaire de Savoie,
Jean-Pierre Duret travaille dans leur exploitation jusqu'à l'âge de vingt ans.
Il devient alors preneur de son pour le cinéma puis ingénieur du son sur de
nombreux films français : Docteur Petiot (1989), Van Gogh (1990), Un héros très discret(1995), Place Vendôme (1997), Le Goût des autres (1999), Merci pour le chocolat (2000) ou
encore L' Adversaire (2002).
En 1986, Jean-Pierre Duret passe à la réalisation et signe son premier court métrage intitulé Un beau jardin par exemple. Il y dresse un portrait de ses parents et raconte leur histoire sur fond d'urbanisation croissante. Il enchaîne en 1996 avec Les Jours de la Lune qui remporte le Prix du public au Festival Côté Court de Seine-Saint-Denis.
En 2002, Jean-Pierre Duret met en scène, en collaboration avec la Brésilienne Andréa Santana, Romances de terre et d'eau, un documentaire sur des paysans du Sertao au Brésil.
En 1986, Jean-Pierre Duret passe à la réalisation et signe son premier court métrage intitulé Un beau jardin par exemple. Il y dresse un portrait de ses parents et raconte leur histoire sur fond d'urbanisation croissante. Il enchaîne en 1996 avec Les Jours de la Lune qui remporte le Prix du public au Festival Côté Court de Seine-Saint-Denis.
En 2002, Jean-Pierre Duret met en scène, en collaboration avec la Brésilienne Andréa Santana, Romances de terre et d'eau, un documentaire sur des paysans du Sertao au Brésil.
LES RÉALISATEURS
JEAN-PIERRE DURET
est né en Savoie
en 1953 dans le milieu paysan et y travaille jusqu’à l’âge de 20 ans.
Après des études d'animateur socio-culturel, et un passage chez Peugeot comme ouvrier spécialisé, c’est la rencontre décisive d’Armand Gatti qui le plonge dans le monde du théâtre, puis du cinéma. Ingénieur du son dès la fin des années 1980, il travaille pour Pialat, Resnais, Mazuy, Garcia, Jaoui, Doillon, Varda, les frères Dardenne, Straub et Huillet, Wajda, A. des Pallières, Kahn, Zulawski, Bonello…
En 1986, l’écrivain anglais John Berger l’encourage à réaliser son premier film,Un beau jardin, par exemple, consacré à ses parents paysans.
Après des études d'animateur socio-culturel, et un passage chez Peugeot comme ouvrier spécialisé, c’est la rencontre décisive d’Armand Gatti qui le plonge dans le monde du théâtre, puis du cinéma. Ingénieur du son dès la fin des années 1980, il travaille pour Pialat, Resnais, Mazuy, Garcia, Jaoui, Doillon, Varda, les frères Dardenne, Straub et Huillet, Wajda, A. des Pallières, Kahn, Zulawski, Bonello…
En 1986, l’écrivain anglais John Berger l’encourage à réaliser son premier film,Un beau jardin, par exemple, consacré à ses parents paysans.
ANDREA SANTANA
est née au Brésil
en 1964. Architecte et urbaniste de formation, elle s’installe en France en 1999
où sa rencontre avec Jean-Pierre Duret la met sur la voie du cinéma
documentaire.
Dans les années
2000, ils réalisent ensemble une série de trois films tournés au Brésil :
Romances de terre et d’eau (2001- 35mm - 78min)
Romances de terre et d’eau (2001- 35mm - 78min)
Le Rêve de São Paulo (2004 - vidéo -
100min)
Puisque
nous sommes nés (2008 - 35mm - 90min)
Brésilienne originaire du Nordeste, Andréa Santana devient documentariste aux côtés du réalisateur français Jean-Pierre Duret avec ‘Romances et terre d’eau’, son premier long métrage. Bien qu’architecte et urbaniste de formation, elle prend goût au cinéma et coréalise avec lui deux autres films, ‘Le Rêve de Sao Paulo’ et ‘Puisque nous sommes nés’. Ensemble, le Français et la Brésilienne dressent le portrait cinématographique de toute une région, le Nordeste, frappée par la pauvreté et les inégalités sociales. Qu’ils donnent la parole à des paysans du Sertao ou à deux adolescents déshérités, leur objectif est surtout de dénoncer l’indifférence face à des situations dramatiques. Andréa Santana stimule ainsi réflexion et échange autour de lieux près desquels elle a grandi.
NOTE D'INTENTION
Il y a dans ce
film ce que nous sommes, ce qui nous anime en tant que citoyens et cinéastes.
Nous sommes
arrivés à Givors en novembre 2011 pour ouvrir le chantier du film. Pourquoi
Givors? C’est une ville moyenne de 20000 habitants, sise entre le Rhône et le
Gier, adossée à la campagne et traversée par l’autoroute qui de Lyon conduit à
Saint-Étienne. Elle fut une grande ville ouvrière, son bassin industriel a créé
beaucoup d’emplois et attiré nombre d’immigrés venus de toute part. Et puis
tout s’est écroulé très rapidement, il n’y a pas si longtemps.
Givors nous
semble être emblématique d’une histoire telle que la connaissent une grande
majorité de français.
Les personnes que nous avons filmées sont quelques unes
parmi les millions qui, dans notre pays, ont des fins de mois difficiles,
qu’elles aient un travail ou non.
Ce n’est pas un
film sur la précarité ou la pauvreté. C’est un film fait avec des êtres
qui traversent cette précarité dans la banalité du quotidien, du chômage, de la
survie ou du travail mal payé. Ils sont le paysage à découvrir avec leur
vitalité, leur détermination à vivre, leur culture de résistance. En effet, ce
n’est pas parce qu’on est pauvre, qu’on est dénué de parole, de rêves, de
sentiments, ou qu’on n’est pas dépositaire de mémoire et d’envie de transmettre
à ses enfants l’idée d’un monde meilleur.
Nous sommes en
train d’accepter petit à petit en France l’idée d’une société à deux vitesses,
entre ceux qui ont plus au moins, et ceux qui n’ont plus. Mais être pauvre
aujourd’hui chez nous, c’est aussi ne plus être entendu, ne plus être vu ou
regardé, c’est se cacher, se taire, et subir un vrai racisme social. Tous ces
mots par lesquels on les stigmatise, assistés, déclassés, et tant d’autres qui
font mal, provoquent ainsi chez eux un sentiment de culpabilité, tout en les
séparant de plus en plus de nous.
Filmer, c’est
prendre soin de l’autre. Chacun de nous construit sa vie en se confrontant aux
regards des autres. Si ce regard n’existe plus, la vie s’arrête.
C’est pourquoi nous voulions aussi rendre hommage au travail
des bénévoles des associations d’entraide, une véritable armée de l’ombre, qui
aux côtés des plus démunis essaye de ne pas les laisser seuls. L’évidence avec
laquelle certains êtres aident les autres, leur don de soi, est quelque chose
d’admirable.
Nous avons eu le sentiment de
filmer à Givors la substance d’un pays, sa moelle. Nous avons rencontré le
peuple français tel qu’il est tel et tel qu'il maintient vive sa culture de
résistance et de générosité, sa part de singularité.
A condition de lui prêter
attention. A condition de le considérer et ne pas le laisser dans la solitude.
Jean-Pierre Duret et
Andréa Santana
Une fois n'est pas coutume, j'annonce sur la même page deux événements qu'on vient de porter à ma connaissance et que je trouve utile de relayer.
Etes vous au courant du petit festival
de films amateurs locaux de Châteauroux ? Il démarre ce soir (2
avril 2014) avec une carte blanche à Laurent MABED
(journaliste à BIP TV, frère de Delphine MABED que vous avez accueillie pour
le film sur St Laurent). Je vous invite à
découvrir le programme.
(Pour Yves Saint-Laurent sur ce blog : voir 11 janvier 2014.)
Suite à la rencontre avec Francis Fourneau lors de l'AG de
Ciné Rencontres, nous avions évoqué l'éventualité de rejouer notre pièce
"POUR TOUT L'OR DU MONDE" au cinéma ciné Lumière pendant la
semaine du colloque des Cinémas du Centre.
Adrienne BONNET , notre prof de théâtre, a pris contact avec
Francis Fourneau.
Si vous voulez en savoir plus sur notre compagnie de théâtre
:
http://www.puzzlecentre.fr/
(Il faut que cela ait lieu, bien sûr. Nous travaillerons en ce sens, et il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement étant donné la réciprocité des motivations. Pour le théâtre et l'origine du projet, voir sur ce blog l'article REUNION du 8 janvier 2014).
Micheline ETIENNE
(Misha)
PROGRAMME
La Nouvelle-République.fr
Festival
des 8èmes Rencontres cinématographiques dédiées à la mémoire
Indre - du mercredi 02/04/2014 au mardi 08/04/2014
> Mercredi 2 avril. 18h30: films amateurs commentés
tournés entre 1940 et 1980 consacrés à l'automobile. 20h45: Carte blanche à
Laurent Mabed, avec un programme de films amateurs tournés entre 1930 et 1980,
consacrés à l'art de vivre.
> Jeudi 3 avril. 18h15: séance-rencontre, projection du
film L'Avenir de la mémoire, avec Diane Baratier, directrice de la photographie
et réalisatrice. 20h45: ciné-concert, Max Linder. Avec Stéphane Goudet,
historien du cinéma, spécialiste du burlesque.
> Vendredi 4 avril. 18h30: séance-rencontre La Cicatrice,
une famille dans la Grande Guerre, miroir de la vie d'un pays tout entier
divisé entre le front et l'arrière. Présentation et discussion avec Laurent
Véray, professeur d'université, historien du cinéma et cinéaste. 20h45:
ciné-concert, Verdun, visions d'histoire, film-monument de Léon Poirier (1928).
> Samedi 5 avril. 17h30: ciné-concert et séance-rencontre
Châteauroux, les fêtes du retour des poilus, 24 août 1919 et L'Héroïque
cinématographe. Avec Laurent Véray. 20h45: projection inédite en 3D de
L'Étrange Créature du lac noir, de Jack Arnold.
> Dimanche 6 avril. Séance-rencontre, Le Dernier des
injustes, de Claude Lanzmann. Présentation et discussion avec Laura Koeppel,
assistante à la mise en scène du film.
> Lundi 7 avril. 14h et 18h30: Marker tout court,
programme de films de Chris Marker (aussi mardi 8 avril, 12h15). 20h45: La
Mélodie du boucher, d'Amélie Bonnin qui signe un film d'une grande finesse sur
son oncle, boucher à Vendoeuvres.
> Mardi 8 avril. 18h15: ciné-conférence sur le MashUp,
pratique de remontage et détournement d'images, par Jean-Yves de Lépinay,
directeur des programmes du Forum des images, à Paris. 20h45: live audiovisuel
de MashUp, à partir de films amateurs.
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