du cinéma... et de la photo !
CINEMA
24e séance avec débat
LA BELLE ET LA BÊTE
Film français-allemand de Christophe Gans avec Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussolier... (2014- 1h52)
L’incroyable histoire d’une jeune fille d'une grande beauté appelée Belle, joyeuse et pleine de grâce, et d’une Bête à l'aspect mi-humain mi-animal.
Au-delà de l'aspect terrifiant de la Bête, Belle va découvrir une âme pure dont elle tombe peu à peu amoureuse...
La Belle et la bête. A l’évocation de ce titre, on se souvient du film de Jean Cocteau, avec Jean Marais, sorti en 1946 et aussi le dessin animé de Walt Disney, en 1991. Le film de Christophe Gans revient aux origines de l’œuvre en s’inspirant du livre de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, publié en 1740.
A PARTIR DU MERCREDI 12 FEVRIER
+ CINÉ-DÉBAT VENDREDI 14 FEVRIER à 20h30
Synopsis
Retrouvailles
Et de neuf !
Une histoire de bêtes...
Inspiration
Générique de fin
Un studio classique pour un
classique de la littérature
Parti
pris
Production
Epoques
Choix
du casting
Montage et effets spéciaux
Mime
La
Bête prend vie
Un sentiment familial
Inspiration écossaise
"La Belle et la bête" tous azimuts en 2014
Cocteau, vous avez dit Cocteau? Il serait scandaleux en effet sur un tel sujet de ne pas lui donner la parole. De cet ouvrage, j'extrais le texte qui suit.
PHOTO
1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné
doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la
plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine
magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa
famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la
Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent
les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.
Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se
retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers
que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente
de percer les mystères de la Bête et de son domaine.
Une fois la nuit tombée, des rêves lui révèlent par bribes
le passé de la Bête. Une histoire tragique, qui lui apprend que cet être
solitaire et féroce fut un jour un Prince majestueux.
Armée de son courage, luttant contre tous les dangers,
ouvrant son coeur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et se
faisant, découvrir le véritable amour.
Secret de tournage sur La Belle et La Bête (ALLO CINE)
Retrouvailles
Treize ans après Le Pacte des
loups, Christophe
Gans retrouve Vincent
Cassel pour son nouveau film. Après plusieurs projets abandonnés, La
Belle et La Bête est également l'occasion de retrouvailles avec le public,
huit ans après Silent Hill.
Et de neuf !
La Belle et La Bête de Christophe
Gans est jusqu'à présent la neuvième adaptation du conte au cinéma.
Une dixième adaptation est prévue, elle sera réalisée par Guillermo del
Toro et son casting comprendra notamment Emma Watson.
Une histoire de bêtes...
Christophe
Gans semble attiré par les histoires populaires mettant en scène
des bêtes poilues. En effet, avec La Belle et la Bête, il revient treize
ans après avoir réalisé Le Pacte des
loups. Une histoire sur la bête du Gévaudan...
Inspiration
Christophe
Gans a déclaré s'être inspiré de l'univers du cinéaste japonais Hayao
Miyazaki car selon lui ses oeuvres incarnent une vraie notion
de féerie. De plus, le réalisateur a fait part de son envie de réaliser une
adaptation qui revenait à l'origine du conte. Il souhaite donner une nouvelle
vision du conte et faire de son film la première adaptation du texte original.
Le film est directement adapté du conte publié en 1740 par Madame de
Villeneuve.
Générique de fin
C'est le
gagnant de l'émission musicale "The Voice", Yoann Fréget, qui interprètera
la chanson "Sauras-tu m'aimer" dont le clip fera office de générique
de fin.
Un studio classique pour un
classique de la littérature
La Belle et La Bête a été tourné aux studios de
Babelsberg situés dans la banlieue berlinoise en Allemagne. Ces studios sont
devenus mythiques car ils ont abrité le tournage de nombreux films considérés
de nos jours comme des classiques du cinéma expressionniste allemand. Ils ont
notamment vu se tourner des films comme Le Golem réalisé en
1920 par Paul Wegener, Nosferatu le
vampire de Friedrich
Murnau en 1922 ou encore le Metropolis de Fritz Lang en
1927.
Parti
pris
Même si Christophe
Gans aime beaucoup la version du conte réalisée par Jean Cocteau en
1946, il ne souhaitait pas faire un remake. C'est pourquoi, dans son film, la
trame narrative se concentre plus autour de La Belle que de La Bête. De même,
la transformation de Vincent
Cassel en Bête a été réalisée par la suite en post-production.
Contrairement à Jean Marais, Cassel n'a
pas eu à subir quatre heures de maquillage par jour.
Production
Avec La Belle et La Bête, Christophe
Gans retrouve Richard
Grandpierre à la production. Celui-ci avait déjà produit Le Pacte des
loups en 2001. Il a récemment produit Zulu de Jérôme Salle avec Forest
Whitaker et Orlando Bloom.
Il a également produit et co-signé le scénario de Safari en 2009 réalisé
par Olivier
Baroux avec Kad Merad,
une histoire de plus mettant en scène quelques bêtes...
Epoques
Le réalisateur Christophe
Gans a choisi d'insérer deux époques dans le film. Une première
située pendant le Premier Empire, l'art de cette époque s'inspirant beaucoup de
l'art gréco-romain (rappelons que le livre s'inspire des mythologies grecques).
La deuxième, celle où le prince vit heureux, est symbolisée par un retour à une
Renaissance beaucoup imagée et moins réelle.
Choix
du casting
Pour Christophe
Gans et son équipe, il ne pouvait y avoir qu'un seul choix
d'acteurs : "Nous n’imaginions que Vincent
Cassel et Léa Seydoux pour
jouer les rôles. C’était notre premier et notre seul choix. (...) Il était évident
pour nous que Vincent Cassel était le seul en France capable de jouer à la fois
un prince décadent et une bête. (...) Quant à Léa Seydoux, elle a dans sa façon
d’être quelque chose de contemporain, à la fois éternel et classique, naturel
et sophistiqué."
Montage et effets spéciaux
Le plateau de tournage se situant très près de la salle
de montage, le film a été monté quasiment en même temps que le tournage. De
plus, un travail de dessins 2D a été réalisé pour éviter aux acteurs de tourner
sur fonds verts et ainsi avoir une idée précise du rendu des plans et des
effets spéciaux qu'il allait falloir insérer. Ce système a permis à la
production non seulement un gain de temps mais aussi un gain d'argent puisqu'un
effet numérique est facturé au photogramme près. Il ne faut donc pas dépasser
le nombre de plans établis dans le story-board. Enfin, cela a permis une
meilleure cohésion artistique entre Christophe
Gans et les membres réalisant les effets spéciaux, ceux-si
sachant tout de suite où le réalisateur voulait en venir.
Mime
Vincent
Cassel a débuté sa carrière en tant que mime. Cela lui a été
utile pour son rôle de la Bête car celle-ci doit compenser son physique par ses
manières et le contrôle de ses gestes, ce qui permet ensuite à Belle d'en
tomber amoureuse. La Bête au final doit être très élégante et le mime permet ce
contrôle.
La
Bête prend vie
Vincent
Cassel a en réalité dû interpréter deux fois ses performances.
Une première fois sur le plateau, puis une deuxième fois plus d'un mois après
le tournage. Des caméras captaient ses expressions pour ensuite y ajouter le
masque de la Bête. Le masque a été réalisé en matériaux durs (les poils ont été
implantés un par un) mais des corrections ont été apportées numériquement.
C'est le même type de procédé qui avait été utilisé sur le tournage de L'Etrange
histoire de Benjamin Button où Brad Pitt devait
avoir l'air très vieux.
Un sentiment familial
André Dussollier s'est
retrouvé très ému par le tournage aux studios de Babelsberg. Son père qui s'était
évadé d'un camp pendant la guerre avait travaillé dans ces mêmes studios
pendant la guerre en tant qu'éclairagiste. Dussolier a tourné, juste après La
Belle et la Bête, Diplomatie (qui
se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale) de Volker Schlöndorff,
réalisateur allemand et ancien directeur des studios. L'acteur a tenté de
retrouver les films sur lesquels son père avait travaillé, mais il n'a pas réussi,
ce qui ne l'empêche pas d'ironiser sur la situation et de qualifier cela
d'"Étrange clin d’oeil de l‘Histoire."
Inspiration écossaise
Thierry
Flamand, le chef décorateur du film, s'est inspiré de l'architecture
de la chapelle de Rosslyn en Ecosse (près d'Edimbourg) pour l'architecture et
l'ambiance à donner au château du prince après sa malédiction. Si ce nom ne
vous est pas inconnu, c'est normal, puisque la chapelle est au centre de
l'histoire du Da Vinci Code de Dan Brown.
On l'aperçoit également dans le film de Ron Howard avec Tom Hanks.
CULTUREBOX FRANCETVINFO
"La Belle et la bête" tous azimuts en 2014
Publié le 18/01/2014 à 11H38, mis à jour le 18/01/2014 à 11H41
Près de 70 ans après la célèbre adaptation
réalisée par Jean Cocteau, "La Belle et la Bête" revient en force
cette année au cinéma, en comédie musicale, en roman jeunesse et en bande
dessinée.
Crise des scénarios ? Comme c'est de plus en plus le cas,
les cinéastes se marchent sur les pieds en traitant au même moment d'un
même sujet. Après Yves Saint Laurent qui fait cette année l'objet de deux
films, c'est au tour du célèbre conte de Madame Leprince de Beaumont, "La
Belle et la Bête" de se voir deux fois adapté au cinéma. Rappelons que
c'est cette version du conte qui prévaut au cinéma. Mais ses fondamentaux
remontent à l'Antiquité, avec Apulée, repris à la Renaissance par Francesco Straparola.
Puis, c'est en France en 1740 que Madame de Villeneuve adapte le conte dans son recueil "La Jeune américaine et les contes marins". Mais c'est la version de Madame Leprince de Beaumont qui fera passer "La Belle et la bête" à la postérité, en l'insérant dans "Le Magasin des enfants" en 1757.
Puis, c'est en France en 1740 que Madame de Villeneuve adapte le conte dans son recueil "La Jeune américaine et les contes marins". Mais c'est la version de Madame Leprince de Beaumont qui fera passer "La Belle et la bête" à la postérité, en l'insérant dans "Le Magasin des enfants" en 1757.
"La Belle et la bête", illustration de Walter Crane © DR |
La première adaptation au cinéma remonte à 1899, produite en
France par Pathé. Puis il faut attendre 1946 et la version qu'en donne Jean
Cocteau avec Jean Marais et Josette Day pour revoir le conte à l'écran. Il y en
aura bien d'autres à sa suite à travers le monde, mais cette adaptation
féérique ne sera jamais égalée. qu'en sera-t-il pour les deux nouvelles
adaptations que l'on nous promet cette année ?
La première est signée du Français Christophe Gans ("Le pacte des Loups", "Silent Hill"...) avec Léa Seydoux et Vincent Cassel et sera sur les écrans le 12 février. La seconde est réalisée par le Mexicain Guillermo Del Toro ("Hellboy", "Le Labyrinthe de Pan", "Pacific Rim"), avec Emma Watson. La date de sortie n'est pas encore connue.
La première est signée du Français Christophe Gans ("Le pacte des Loups", "Silent Hill"...) avec Léa Seydoux et Vincent Cassel et sera sur les écrans le 12 février. La seconde est réalisée par le Mexicain Guillermo Del Toro ("Hellboy", "Le Labyrinthe de Pan", "Pacific Rim"), avec Emma Watson. La date de sortie n'est pas encore connue.
Cocteau, vous avez dit Cocteau? Il serait scandaleux en effet sur un tel sujet de ne pas lui donner la parole. De cet ouvrage, j'extrais le texte qui suit.
Je crois
bien que c'est ce conte de La Belle et la Bête qui a le plus frappé mon enfance. Et c'est à tel point que je le transformai, l'allongeai, le compliquai sans le savoir. Je rêvais d'en faire un livre, une pièce, un film. Et je ne le relisais pas, par crainte d'être déçu. Je le retrouvai, en 1939, sous la couverture prestigieuse de la Bibliothèque rose. II y voisine avec les contes de Perrault. Ce voisinage est cause qu'on oublie souvent son auteur: Mme Leprince de Beaumont, pour l'attribuer à celui de Peau d'Ane.
Je n'avais rien à craindre. Mon imagination dramatisait ce chef-d'œuvre
sans en omettre un détail, mais le conte, illustré de vignettes
exquises, était mille fois plus beau dans sa simplicité, sa brièveté, ses surprenantes perspectives. Une pièce me limitait trop. Je décidai de prendre le conte comme
point de départ d'un film et de
remplir ses marges avec des actes qui ne briseraient pas sa ligne droite, mais qui s'enrouleraient autour.
Restait de conserver le style inimitable des contes de fées, la naïve audace de leur langue et de traduire ce style en images. Restait
de trouver des artistes susceptibles de lui donner des figures et des voix, des costumes et des décors qui eussent cet air normal exigé par l'invraisemblable, lequel ne supporte pas la
moindre invraisemblance et impose des lois beaucoup plus sévères que le
réalisme. La Belle et la Bêle est un conte de fées sans fées, un conte humain très tendre et très
cruel dont le postulat : « Vous m'avez volé mes roses, vous méritez la
mort », annonce dès le début qu'il importe de
croire certaines choses sans essayer
de les comprendre. C'est le domaine de l'enfance. Elle croit ce qu'on lui montre. Elle n'oppose pas
aux faits, si étranges soient-ils, cette incrédulité néfaste des grandes
personnes. Et la seule chance du cinématographe, c'est d'imposer quelquefois
encore à ce public qui a perdu l'enfance une hypnose comparable à celle de la lanterne magique ou des images d'Epinal.
Le travail du film est un travail d'équipe. Or, comme il importe de travailler seul, je veux dire d'imprimer au film une certaine pente singulière, bonne ou mauvaise, le premier travail sera le choix d'une équipe amoureuse de l'entreprise et capable d'en épouser à toute vitesse les moindres circonvolutions. Christian Bérard fournirait à Moulaert (décors) et à Escoffier (costumes) les idées, les trouvailles, les formes et les couleurs dont les rapports mystérieux n'appartiennent qu'à ce gaucher de génie (Christian Bérard n'emploie jamais la main droite). Je dirigerais la mise en scène. Pour ce travail, je n'aurais pas à proprement parler d'assistant. René Clément serait mon conseiller technique. Clément, le chef opérateur Alekan, Ibéria (monteuse) et moi ne ferions pas une seule prise de vues sans l'avoir d'abord discutée ensemble. Nos interprètes collaboreront également à l'entreprise par leur bonne grâce et leur désir de sauter les obstacles qu'un sujet pareil accumule le long de leur route.
J'ai choisi Josette Day parce que j'admire qu'en la décapant, et en dévoilant son vrai caractère, on se trouve en face d'un véritable personnage des illustrations de Gustave Doré.
Jean Marais jouera trois rôles. Celui qu'il préfère est son rôle de la Bête, où les avantages physiques qui handicapent toujours un
jeune acteur ne risquent pas de le desservir.
Georges Auric
ajoutera cette musique à celles, merveilleuses, du Sang d'un poète et de L'Éternel Retour. Notre époque
rend un travail de film presque
insurmontable. Il est vrai que le problème
d'argent excite le poète et l'oblige à suppléer par la richesse d'esprit à la richesse tout court.
Remercions M. Paulvé, M. Darbon et M. Bertroud, sans lesquels ce vieux rêve et ces préparatifs d'une année resteraient lettre morte.
P.-S. -Je m'aperçois que je ne vous ai pas parlé du sens profond que pouvait présenter le film ni de sa vertu d'enseignement.
J'avoue que je me refuse à de tels préparatifs. Je préfère la force secrète qui se dégage d'un homme à son prestige de beau parleur. Il en va de même pour une œuvre dont la poésie doit se
dégager toute seule, sans que le poète la prémédite. S'il la préméditait, il ferait une de ces œuvres «poétiques» où la poésie se refuse et ne fonctionne pas. Pour dégager le sens profond du conte de Mme Leprince de Beaumont (conte qui s'adresse davantage aux grandes personnes qu'aux enfants), je
préconiserai une méthode qui ressemble à celle de l'ébéniste : construire une table solide. Je laisse à d'autres le soin d'y manger, d'y écrire, d'y jouer aux cartes, de la faire tourner et parler s'ils le
veulent. Une œuvre de poète doit être un véhicule qui permette à certains
fluides de se répandre, à certaines ondes de s'épanouir. Un point, c'est tout.
(Plaisir de
France, n° 112, septembre 1945.)
PHOTO
D’un
certain point de vue, le cinéma c’est une immense suite de photographies. Un
arrêt sur image classique se fait couramment par la publication de
photogrammes, un peu comme on en voit sur un blog. Où veux-je en venir avec cet
enfilage de banalités ?... A ceci,
qui est la véritable information d’importance et que nous relayons avec plaisir : Laurence, la
responsable communication de Ciné-Rencontres, expose dans la capitale locale de
la photographie – et même beaucoup plus, puisqu’il s’agit d’un musée
d’importance nationale.
A voir, comme au cinéma même si c’est d’un autre regard,
sans modération.
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