lundi 1 avril 2019

C’EST ÇA L’AMOUR

33ème séance avec débat






C’EST ÇA L’AMOUR

  
Film français de Claire Burger avec Bouli Lanners, Justine Lacroix... (2019-1h38)



VENDREDI 5 AVRIL 2019
20h30

Une paternité bouleversée après le départ de la femme du foyer.
Sensibilité, crise familiale, amour et pouvoir, à chacun son point de vue,…





Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d'indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme.












Souvenez-vous : Party Girl, c’était elle, Claire Burger, et c’était notre film de rentrée 2014.



Et Petit paysan comme Lulu femme nue, c'était lui, Bouli Lanners. 









Allociné :
Signification du titre
Claire Burger voit le titre de son film comme étant davantage une question qu'une affirmation. Pour la réalisatrice, C'est ça l'amour explore l'amour sous toutes ses formes et chaque personnage incarne une position différente face à lui, à un moment critique de son existence. Elle précise : "En plongeant au coeur d’une ville et d’une famille, dans un moment de crise, je voulais observer les liens qui se font ou se défont au gré des incompréhensions mutuelles, des prises de positions hâtives. Raconter le désordre familial et social, comme une polyphonie où se confrontent les subjectivités de chacun. Un champ de bataille, où les personnages, sous pression constante, en proie aux rapports passionnels et aux émotions à fleur de peau, se font parfois la guerre avec violence. Il est ici question d’amour mais aussi de pouvoir, de territoire, de reconquête ou de désertion. Mario n’est pas seul à batailler pour conserver ou fabriquer du lien. Niki et Frida sont elles aussi en quête d’amour. Des amours naissants, adolescents. Et le bouleversement intime que vit Frida, qui découvre sa sexualité, vient lui aussi chambouler l’ordre familial."

Le personnage de Mario
Le précédent film de Claire Burger, Party Girl, dressait le portrait d'une femme forte, indépendante et libre, alors que C'est ça l'amour se centre sur un homme fragile. La cinéaste explique : "J'ai voulu montrer comment un père dévoué se confronte à ces mêmes questions. Dans le film, le personnage de Mario est débordé par des femmes aux lourds tempéraments. Autour de lui, toutes sont fortes, solides, et toutes le bousculent – ses filles, sa femme, ses collègues, celle aussi qu'il rencontre sur une aire d'autoroute... Le film s'inscrit dans une période où les femmes gagnent des acquis et de la liberté. Mais l'idée n'était pas de représenter un homme en opposition à ce changement. Le personnage de Mario change lui aussi, se repositionne dans ce contexte. Je voulais faire le portrait d'un homme délicat, sensible, tendre, loin des clichés de la virilité. J'ai été élevée par un homme comme ça. Pour le personnage de Mario, je me suis inspirée de mon père, dans sa personnalité, son rapport à la paternité et surtout à la transmission. C'est son éducation, et d'une certaine façon son féminisme, qui nous ont permis à ma soeur et moi je crois, de nous sentir fortes en tant que femmes, et ensuite pour ma part, légitime à vouloir devenir cinéaste."

Puiser dans son vécu
Dans ses précédents films, Forbach, C'est gratuit pour les filles et Party Girl, Claire Burger a souvent travaillé à partir d'un matériau autobiographique ou inspiré par ses proches. Avec C'est ça l'amour, la réalisatrice s'est inspirée de la séparation de ses parents. Elle raconte : "J'ai caractérisé les personnages du film en m'inspirant de mes proches. Mais plus que dans mes précédents films, je me suis autorisée à aller vers la fiction. Elle m'a permis d'aborder cette histoire familiale en imaginant tous les points de vue, celui du père, de la mère et de chacune des filles. Pour raconter cette histoire, je devais sortir de ma subjectivité, imaginer comment cette séparation avait été vécue par les autres membres de ma famille. J'ai pris beaucoup de plaisir à libérer mes personnages de la question du réel ou de la vérité pour les amener à vivre leur propre histoire. J'ai aussi voulu travailler pour la première fois avec un acteur professionnel pour le rôle de Mario. Le scénario était très structuré et les dialogues très écrits. Je voulais qu'ils soient joués tels que je les avais imaginés, et donc, avoir moins recours à l'improvisation que sur mes précédents films."
Côté casting
Jusque là, Claire Burger avait principalement travaillé avec des acteurs non-professionnels originaires de sa région. Avec C'est ça l'amour, elle passe donc à une autre étape et explore d'autres formes de jeu. La réalisatrice précise : "Cette fois-ci, j'avais envie de mélanger les gens et les genres... Des parisiens, des lorrains, issus de toutes les classes sociales. Vivre une aventure humaine collective et trouver de l'harmonie entre des personnes totalement différentes. J'étais curieuse de ce qu'un acteur professionnel pouvait apporter au film, mais je voulais que ce comédien puisse s'ancrer dans le territoire que je filmais : Forbach, à la frontière allemande, au Nord-Est de la France. J'ai assez vite regardé du côté des Belges et j'ai pensé à Bouli Lanners pour incarner Mario. Bouli est lui aussi frontalier, il parle plusieurs langues, dont le dialecte pratiqué dans ma région. C’est quelqu’un qui a énormément d’enfance et une immense sensibilité. Lorsque nous avons décidé de nous voir pour parler du rôle, il a proposé que l’on se rencontre à Forbach et non pas à Paris. Il voulait voir la maison de mon père, s'imprégner de la ville. Il a immédiatement compris que ce territoire était important pour moi."

Lieu de tournage
Claire Burger a tourné C'est ça l'amour dans la maison de son enfance et a écrit le scénario en pensant à la maison de son père où elle a grandi. La cinéaste se rappelle : "Je pouvais facilement imaginer le découpage, faire évoluer les personnages dans ce décor que je visualisais parfaitement. Comme pour mes précédents films j'ai tenu à tourner dans ma ville natale, Forbach. C'est un territoire singulier que je voulais continuer à explorer. Lors des repérages nous avons cherché des maisons plus spacieuses qui auraient facilité le travail de l'équipe, mais je n’ai pas réussi à me résoudre à tourner ailleurs. Il y avait quelque chose d'émouvant et de réparateur pour moi dans le fait de filmer cet espace lié à mon enfance, d'y faire évoluer les acteurs. Je voulais parler avec le plus de sincérité et d'intimité possible d'une situation qu'on peut considérer comme banale, mais qui est dramatique pour beaucoup de famille au moment où elle survient."

Mise en abyme
Il y a une mise en abyme dans le film. Le personnage de Mario participe à une pièce de théâtre : "Atlas". Il s'agit d'une pièce mise en scène par Ana Borralho et João Galante, que Claire Burger est allée voir à Nanterre il y a quelques années. Le dispositif d’"Atlas" est particulier puisque la pièce se crée avec les habitants d’une ville, dans un processus où chaque participant doit trouver une phrase qui le raconte. 

"Cette phrase exprime ce qu’il est, souhaite être ou vivre. Il s’agit de faire spectacle de son intimité, pour dire quelque chose de son monde et du monde en général, quelque chose qui peut parler à tous. Cette démarche et le travail sur l’auto-représentation me parlaient beaucoup. Elle faisait écho à ce que j’ai fait au cinéma jusqu’à présent en travaillant sur des formes hybrides, entre fiction et documentaire, dans ma ville natale, parfois même en faisant jouer à des acteurs non-professionnels leur propre histoire. Antonia Buresi, qui joue dans le film, fait vraiment partie de l’équipe d’Atlas. Elle m’a proposé d’accompagner la troupe à Charleroi, une ville sinistrée de Belgique, dont l’histoire ouvrière est proche de celle de ma ville natale. En suivant la troupe, j’ai vu comment le groupe se constituait en créant du lien social. Dans des populations qui se sentent fragilisées, peu écoutées, très peu regardées, le fait d’exprimer quelque chose de soi publiquement peut être bouleversant. Nous avons recréé un Atlas à Forbach, pour le film, en recrutant des gens de différentes couches sociales et de différentes communautés."









Une fois de plus, et c'est bien naturel, les points de vue sur le film ont été divers et variés. On a d'abord spontanément exprimé une empathie très forte envers l'histoire et les protagonistes (le jeu de l'acteur principal unanimement apprécié) et dans ce cas c'est essentiellement la sensibilité qui parlait.
Pour d'autres, en revanche, on allait un peu trop dans des clichés pas très convaincants, et le débat alors est allé dans la direction suivante: puisqu'il y a dysfonctionnement, qui est responsable? 
La réponse à cette question fut à son tour différente selon les options de chacun: le père trop passif, la mère trop peu empathique, la fille trop butée... on a fait le tour des possibilités. Il s'en est même trouvé pour regretter qu'un Depardieu bien énervé n'ait pas été là à la place de Bouli Lanners (attendrissant par ailleurs) pour remettre vertement à sa place la pétasse du camion. 
Jean-François n'a pas mis tout le monde d'accord, ce n'était pas le but, mais il a fait cette reparque toute simple et fondamentale à la fois: on donne à voir une situation de crise, mais on ne nous en fournit pas la genèse. Quelle est exactement l'histoire de cette famille? 
Sans cette connaissance, en effet, bien difficile de distribuer sans erreur les bons et les mauvais points. Ce qui n'empêche pas non plus d'avoir sa petite idée, en s'appuyant sur les données que le film nous fournit. Encore une fois, chacun se fait son film à partir de son propre vécu et de ce qu'il voit sur l'écran.
Bref, chacun fut spontanément le psychanalyste des personnages.. et aussi, sans doute, un peu de lui-même.  
Enfin, est-ce se montrer injuste si on remarque que l'effet de surprise de Party Girl étant maintenant derrière nous, le film actuel en paraisse sensiblement moins épicé? 
Jean-Marie Favière





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Berry républicain 2 décembre 2017



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