samedi 15 mars 2014

LULU FEMME NUE


26e séance avec débat


CINÉ-DÉBAT VENDREDI 14 MARS à 20h30



LULU FEMME NUE
Fim français de Sólveig Anspach avec Karin Viard, Bouli Lanners. (2013-1h30). Scénario de Jean-Luc Gaget d'après la bande dessinée d'Etienne Davodeau.








À la suite d’un entretien d’embauche qui se passe mal, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle et part en laissant son mari et ses trois enfants.
Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter pleinement et sans culpabilité. En chemin, elle va faire trois rencontres décisives qui vont l’aider à se retrouver...
Dans "Lulu femme nue", tirée de la bande dessinée éponyme d'Etienne Davodeau, la réalisatrice Solveig Anspach et son scénariste Jean Luc Gaget font renaître avec drôlerie une quadragénaire devenue transparente dans sa vie, interprétée avec une impressionnante sensibilité par Karin Viard.



Jean-Luc Gaget, scénariste et co-réalisateur,
qui était venu à Vierzon en 2013 pour Queen of Montreuil.






De la part de John, un lyrisme communicatif  qui reflétait parfaitement
 le sentiment dominant du public.



Voici, sans attendre, la contribution de John (qui a assisté à la séance pendant que j'étais à celle du Conseil municipal des enfants):


HYMNE A LA VIE

  Touchés par son film précédent projeté à Vierzon il y a un an presque jour pour jour, nous avons été subjugués par « Lulu Femme Nue » hier soir. Solveig Anspach nous plonge dans son univers  à la fois désopilant avec ses personnages tragi-comiques, profondément oniriques, parfaitement taillés dans la réalité sociale, mais appartenant en même temps au monde des anges et des démons que chacun retrouve au plus profond de soi. Lulu, femme brimée au début du film car sans travail, sans amour et  sans horizon, va peu à peu sortir de sa chrysalide pour toucher de sa grâce les personnes rencontrées fortuitement lors de sa renaissance. La très belle Lulu nue surgissant de l’océan est clairement une Madone, une Vénus. C’est elle à la recherche de son propre bonheur qui sera catalyseur du bonheur des personnages truculents qu’elle croisera dans sa « folle » chevauchée.

    Charles le mort/morse échoué sur la plage qui vivra à nouveau une aventure amoureuse. Ses deux frères anges gardiens, prêts à tout pour le défendre et protéger son bonheur. Prêts  à tout mais deux chiens de garde à peine capables d’aboyer et surtout pas de mordre. Tout est là dans cette louange du petit bonheur des simples gens. Ce n’est pas par hasard que le café  un peu glauque et funeste rappelant par ailleurs le bistrot dans «  Henri »  s’appelle « Au Petit Bonheur ».

 Lulu sans baguette magique, mais avec sa simplicité et sa gentillesse, accompagnera la vieille Marthe vers sa mort . Marthe ayant retrouvé sa pétulance en sortant de sa solitude de vieille dame coupée de la vie en attendant la mort. Ses obsèques placées sous le signe de l’espoir avec son cortège d’ adolescents. La relève est assurée, la mort cède la place à la vie.

On retrouve par ci par là des planches de bandes dessinées qui rappellent l’origine du film, de longs plans immobiles. Lulu sur le rocher, la découverte du « mort » sur la plage, le repas gastronomique inoubliable devant la caravane, et la scène du feu sur la plage par exemple.



La réalisatrice s’engage du côté de la vie, de la noblesse des sentiments, des forces vitales qui nous conduisent tous tout au long de notre parcours. A nous de ne pas nous laisser avaler par la trivialité, la bassesse et les petites violences du quotidien en nous laissant prendre, telle l’alliance de Lulu vers les turbulences engourdissantes  et  plongeantes du siphon final..


Des dialogues ciselés, une série de sketchs  comiques inoubliables, des images de la mer magnifiques tout en douceur. Si Lulu redécouvre la vie en technicolor, le film est traité en tons pastels, les tons gris du malaise social suggéré, sous-jacent.

Dans une des dernières scènes du film, on voit un bateau au large, et on imagine aisément à bord nos trois frères clowns riant aux éclats dans une folle virée pour apporter du plaisir à Lulu, Marthe, la fille de Lulu, sa soeur et la petite serveuse. On pense au personnage de Jack Nicholson dans la scène du bateau dans « Vol au dessus d'un nid de  Coucou » qui veut à tout prix faire rire ses co-pensionnaires   de l’asile pour aliénés.

   Le public a largement approuvé ce nid de coucous de Solveig Anspach. Comme des quilles chaque spectateur, chaque personnage du film est progressivement renversé.


 CE FILM DEVRAIT ETRE REMBOURSE PAR LA SECURITE SOCIALE




Et le débat ne finit pas faute de débatteurs... Au contraire, il reprit de plus belle au pot final. Là, l'unanimité m'a paru légèrement entamée. L'opinion féminine, peut-être séduite par cette fugue par procuration, se déclarait très à l'aise et même en véritable bien-être avec ce film. Il n'en était pas tout à fait de même du côté masculin, où plusieurs aspects apparaissaient comme dérangeants. Une remarque, même d'un laudateur proclamé du film : "J'aimerais bien connaître cette extraordinaire cinéaste, Solveig Anspach... Mais elle ne doit pas être facile à vivre !" Un autre, en a parte discret mais ferme : "Mais enfin, Lulu, tout ce qui lui arrive, c'est quand même d'abord de sa faute à elle !"














Etonnant comme c’est instructif, que d’arriver au débat sans avoir vu le film. Vous mesurez alors la spécificité qui consiste à voir un film dans une séance en salle avec débat à suivre, la différence se remarquant non seulement, bien sûr, avec la vision d’un film privée à domicile, mais également, et c’est plus étonnant, avec la vision du même film à titre individuel dans une salle du même cinéma à un autre moment.
Vous voyez devant vous un groupe façonné globalement par la même expérience, ce qui donne immédiatement l’impression d’une grande connivence. Les mots clés les plus étonnants traversent l’espace, suscitant au quart de seconde les mêmes regards amusés, les mêmes sourires, chez tous les initiés. Amusements aussi quand le béotien naguère extérieur ne perçoit pas la saveur de stimuli comme siphon, écharpe, baleine, mobile home,… Bienveillance également pour lui expliquer ce que de toute façon il ne pourra jamais comprendre avec la même précision que ceux qui ont eu le privilège de voir le film : comment se retrouve-t-elle dans cette situation, et surtout sans argent ? C’est un conte ou c’est une histoire réaliste ? Un peu des deux,  mais dans une proportion exacte qui n’est perceptible que par ceux qui ont « vécu » le film. Il ne va pas même oser poser la question du titre : « femme nue », c’est au sens figuré, elle se dépouille moralement de son passé et c’est une façon de dire qu’elle repart de zéro, ou c’est au sens propre, et on a la chance de voir Karine Viard, déjà si belle habillée, même si - et peut-être parce que - elle ne correspond pas aux canons stéréotypés des mannequins à la mode et de la mode ? Par la suite, vous pensez bien, je me suis renseigné sur ces questions capitales : c’est bien au sens propre, courez voir le film.




J’ai bien lu ce qu’a écrit John : Lulu, c’est Vénus et la Madone à la fois. La mer, c’est la vie et la mort à la fois. Il n’en faut pas plus pour qu’incontinent (au sens ancien du terme, SVP) je chausse mes lourds sabots de vieux pédant (vieux dit surtout qu’il est trop tard pour espérer que je puisse un jour changer), et divague - à l’aide d’un discours savant produit par un autre, c'est un alibi commode - sur la vague merveilleuse où vient surfer la déesse Aphrodite.
En outre, si vous êtes attentif dans votre lecture, vous ne manquerez pas de remarquer qu'on pourrait également faire un rapprochement avec notre précédente séance sur les mathématiques. Ces dernières sont décidément partout. Mais, après une telle sensibilisation cinématographique, on ne s'étonne plus, bien au contraire, de les trouver en bonne place dans le monde de l'art.







Tempera sur toile, 172.5 x 278.5 cm
Galerie des Offices, Florence




La naissance de Vénus, scène profane, a été peinte en 1486 par Botticelli, dont les oeuvres à sujet religieux (douces madones, enfants Jésus, images des saints) constituaient alors la quasi totalité de la production artistique. Selon les estimations, les thèmes profanes n'en représentaient pour leur part que 13 % ; la plupart du temps il s'agissait de portraits.
C'est à l'apogée de sa gloire que le peintre des madones osa entreprendre une séries de mythologies grand format. Le premier nu masculin de la Renaissance, un jeune David en Bronze avait été modelé d'après nature en 1430 par le sculpteur florentin Donatello. Que cinquante années se soient écoulés entre cette oeuvre et La Naissance de Vénus montre que les tabous instaurés par un christianisme hostile au corps pesait davantage sur la représentation du sexe féminin. Pendant longtemps, seules des Eve pécheresses à la pomme et au serpent osaient se présenter dévêtues dans les oeuvres d'art, pour être bientôt punies et chassée du paradis, courbées de honte.

L'action du tableau est facile à comprendre. Venus sort de l'eau sur une coquille, conduite sur le rivage par le dieu du vent au milieu d'une pluie de roses. Lorsqu'elle va poser le pied à terre, une nymphe, l'une des Heures probablement, l'accueille avec un vêtement pourpre.

Botticelli connaissait sans nul doute la collection de gemmes antiques des Médicis, ornées de néréides et de divinité marines et la Venus de marbre du premier siècle avant JC. De la statuaire grecque classique, l'artiste de la Renaissance a repris l'appui sur une seule jambe, le séduisant déhanchement de la déesse et son geste de pudeur. Elle correspond au "canon" que des artistes comme Polyclète et Praxitèle avaient élaboré dans leur recherche d'harmonie et d'un idéal esthétique. Ce canon veut, par exemple, que l'écart entre les deux mamelons soit égal à celui qui sépare les mamelons du nombril et le nombril de l'entre-jambes. D'innombrables nus furent exécuté selon cette règle, depuis les statues de la Grèce antique jusqu'aux figures des sarcophages romains tardifs. Puis, elle tomba dans le discrédit et l'oubli. Redécouverte seulement à la Renaissance, elle continue d'influencer notre goût.

C'est aussi à cette époque que parurent les premières éditions imprimées des textes traduits par les humanistes florentins, par exemple les Hymnes homérique en 1488. "C'est Aphrodite, la belle, la vertueuse, que je veux chanter/... Le souffle du vent d'ouest l'a portée/ De l'écume jaillissante et par dessus la mer profonde/ Jusqu'à Chypre, son île, aux rivages frangés de vagues/ Et les Heures couronnées d'or,/ L'ont accueillie avec joie". Homère mentionne ainsi le dieu du vent joufflu en relation avec Vénus. Il se nommait Zéphyr, soufflait de l'ouest et apportait le printemps dans le pays. Au sujet de sa compagne Chloris, qui enlace de se membres d'albâtre le corps brun de Zéphyr, le poète romain Ovide rapporte qu'après l'avoir violée, le Vent la pris pour épouse et fit d'elle la déesse des fleurs, appelée Flore

Une pluie de rose accompagne la déesse de l'amour. C'est ainsi que le poète grec Anachréon (environ 580 à 495 av. J. C.) nous conte qu'un buisson de roses aurait jailli de terre lorsqu'elle posa pour la première fois le pied sur le rivage. Des roses rouge pâle enlacent la taille de la jeune fille qui attend Vénus sur la grève. Il pourrait s'agir d'une des trois Grâces qui, dans l'Antiquité, faisaient partie de la suite de la déesse, ou encore d'une des trois Heures, personnification des saisons. Les anémones à ses pieds et sa robe parsemée de bleuets annoncent l'Heure du printemps- la saison durant laquelle Vénus faisait revenir la beauté et l'amour après les rigueurs de l'hiver..
Au moyen-âge, on attribua les symboles traditionnels de la Vénus antique, les roses par exemple, au personnage qui, désormais, dominait tout et en était le pôle opposé, la Vierge Marie. Il en va de même avec le coquillage. En relation avec la déesse païenne, il signifie, à l'instar de l'eau, la fécondité et -en raison de sa ressemblance avec le sexe féminin- le plaisir des sens et la sexualité. Mais lorsqu'il forme une voûte au dessus de la madone du retable de saint Barnabé, il symbolise la virginité. On croyait, au Moyen-Age, que les coquillages étaient fécondés par la rosée. Botticelli n'éprouvait visiblement aucun scrupule à employer le même motif pour deux thèmes opposés
Dans sa Théogonie, écrite  au VIIe siècle avant Jésus-Christ, Hésiode parle lui aussi d'Aphrodite Anadyomème, c'est à dire sortie des eaux : lors du combat des dieux, Chronos renversa et émescula son père, Ouranos, le ciel. Lorsque la semence de ce dernier se répandit dans les flots, la déesse de l'amour naquit de l'écume de la mer, fécondée par le ciel. Cette naissance avait le caractère d'un mystère et se rattachait à des symboles que l'on retrouve dans le tableau de Botticelli.
C'est ainsi que le manteau de pourpre présenté à la déesse sur le rivage n'a pas seulement une fonction esthétique, mais aussi une signification rituelle. Figurant déjà que les vases grec de l'Antiquité, il marque la frontière entre deux domaines : le nouveau né comme le mort était toujours enveloppé dans un linge.
La naissance de Vénus est ainsi le symbole de la transmission de la beauté de l'ordre divin au monde des mortels. La Vénus de Botticelli est si belle que nous ne remarquons pas la longueur artificielle de son cou, la chute excessive de ses épaules et l'étrange façon dont son bras gauche est relié au corps. Ou plutôt, nous devrions dire que les libertés que Botticelli a prises avec la nature pour réaliser son oeuvre ajoutent à la beauté en communiquant l'idée que la féminité et la délicatesse ont été apporté sur nos rivages par un cadeau du ciel.
   
C'est sans doute parce que cette toile se trouvait dans une villa des environs de Florence que Vénus fut sauvée car, bientôt, tout les efforts des humanistes pour réhabiliter la déesse Vénus furent réduits à Néant. Après avoir chassé les Médicis de Florence, le moine Savanarole instaura en effet entre 1494 et 1498 une théocratie très sévère. Dans la nuit du Mardi gras 1497, il fit brûler sur un "bûcher des vanités", à côté des fards, des bijoux et des cheveux postiches, toutes les "images lascives". Il parait que Botticelli se serait trouvé lui-aussi du au nombre des partisans du moine fanatique. Quoi qu'il en soit, il y avait bien longtemps qu'il ne peignait plus de mythologies païennes ni de [Lulu] femmes nues.


Source (si j'ose dire) :
http://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/botticelli/naissancedevenus.htm




On a fait état par ailleurs de la fréquence des films contemporains où l'on vit en Mobile Home, films dont un certain nombre furent proposés à Ciné-Rencontres.  On a commencé par Grand Central, on a poursuivi par Mon âme par toi guérie, on le revoit ici. Est-ce un symbole du cinéma de notre époque, caractérisée par la montée des précarités, comme le fut en son temps le téléphone blanc, caractéristique d'une certaine aisance ? Il existe même un film franco-belge François Pirot (2012) qui s'est attribué le terme pour son titre.



Simon a quitté son travail et son amie en ville pour rentrer dans son village natal où vivent ses parents retraités. Il y retrouve Julien, son copain d'enfance, lequel vit avec son père qui se relève d'une grave maladie.
Un soir, sur un coup de tête, ces deux trentenaires décident de réaliser un rêve d'adolescence : partir à l'aventure sur les routes. Ils achètent un camping-car, et se lancent dans leur projet avec enthousiasme, mais une panne les retarde. Qu'à cela ne tienne, ils commenceront leur voyage... sur place.
Cette première étape qui s'éternise, les petits boulots qu'ils doivent trouver pour survivre et les rencontres qui s'ensuivent leur ouvrent d'autres perspectives sur leurs désirs réels et sur cet avenir qu'ils ont, un peu vite, rêvé...




L’exil est le royaume.  
Celui de Solveig Anspach, bien sûr, mais aussi celui, avant elle chronologiquement, de son héroïne : Louise Michel.



Suivons le bon chemin pour s’en convaincre. D’abord son site :

http://www.solveig-anspach.com/

sur lequel, dans les articles de presse, on trouve :


Daniel Lindvall, Film International


Dans l'esprit de Louise Michel: Reykjavik International Film Festival 2009


Cependant, la grande révélation pour moi au RIFF est sans aucun doute The Rebel, Louise Michel et sa réalisatrice, Sólveig Anspach. Louise Michel, anarchiste et féministe, professeur et poète, était l'une des femmes qui ont combattu pour la Commune de Paris au printemps de 1871, non seulement avec sa plume et ses compétences en matière d'organisation et d'inspiration, mais aussi avec un pistolet à la main.
Comme classes laborieuses et moyennes inférieures de Paris se sont soulevées à la suite de la désastreuse guerre contre la Prusse lancée par l'empereur Louis Bonaparte, et ont gouverné la ville pendant quelques semaines, les réformes démocratiques et socialistes ont été adoptées des décennies ou davantage en avance sur leur temps, et dans certains cas, nettement en avance sur les versions contemporaines de la démocratie. Mais, lorsque les troupes bourgeoises d’Adolphe Thiers reconquirent la ville, un bain de sang a eu lieu alors que des dizaines de milliers de communards ont été sommairement exécutés. Le nombre des victimes a largement dépassé celui de la «Terreur» infâme de la Révolution française, peut-être dix fois plus. Louise Michel échappé à la condamnation à mort et fut exilée avec les  4200 Communards déportés dans la colonie française de Nouvelle-Calédonie, dans le sud-ouest du Pacifique.
Contrairement à beaucoup d'autres déportés, elle est restée fidèle à l'internationalisme de la commune, même dans un contexte non-européen. Elle porta un grand intérêt à la culture de la population indigène, canaque, et se mit de leur côté quand ils se révoltèrent en 1878. C'est cette période d'exil qui fait l'objet du film de Anspach.

Anspach n'est pas étrangère à l'exil, quel qu’il soit. Son père roumain-allemand et sa mère islandaise se rencontrèrent en France, se marièrent aux Etats-Unis, et furent alors chassés vers l'Europe par l'apparition du maccarthysme. Anspach, elle-même, a grandi en Islande, sur les îles Westman, où, enfant, elle a connu l'évacuation temporaire de sa ville natale en raison d'une éruption volcanique en 1973.
Elle a fréquenté l'école de cinéma à Paris à la fin des années 1980, et a depuis travaillé largement en France et en Islande, tournant à la fois des documentaires et des films de fiction. Son site Web se trouve à www.solveig-anspach.com. Il vaut bien une visite pour ceux qui ont encore à découvrir son travail.

(Texte original traduit ci-dessus:)
However, the major revelation for me at RIFF was undoubtedlyThe Rebel, Louise Michel and its director, Sólveig Anspach. Louise Michel, anarchist and feminist, teacher and poet, was one of the women who fought for the Paris Commune in the spring of 1871, not only with her pen and her skills in organising and inspiring, but also with a gun in her hand. As the working and lower middle classes of Paris rose up following the disastrous war against Prussia launched by the emperor Louis Bonaparte, and ruled the city for a few short weeks, democratic and socialist reforms were enacted that were decades or more ahead of their time and in some cases far outdo contemporary versions of democracy. But when the bourgeois troops of Adolphe Thiers re-conquered the city, a bloodbath commenced as tens of thousands of Communards were summarily executed. The number of victims well exceeded those of the infamous ‘Terror’ of the French Revolution, possibly tenfold. Louise Michel escaped with her life and was instead among the 4,200 Communards deported to the French colony of New Caledonia in the southwest Pacific. As opposed to many of the other deportees, she remained true to the internationalism of the Commune even in a non-European context. She took a great interest in the culture of the indigenous, Kanak, population and sided with them as they rebelled in 1878. It is this period of exile that is the subject of Anspach’s film.
Anspach is no stranger to exile, of sorts. Her Romanian-German father and Icelandic mother met in France, married in the US and where then driven back to Europe by the onset of McCarthyism. Anspach, herself, grew up in Iceland, on the Westman Islands, where, as a child she experienced the temporary evacuation of her hometown due to a volcanic eruption in 1973. She went to film school in Paris in the late 1980s and has since worked extensively in both France and Iceland, making both documentary and fiction films. Her website can be found at www.solveig-anspach.com. It is well worth a visit for those who have yet to discover her work.




Sur ce même site de Solveig Anspach, la première référence qu’on rencontre est la suivante :



http://divergences.be/spip.php?article1871#nh8
CHRISTIANE PASSEVANT


Louise Michel, la rebelle

DE SOLVEIG ANSPACH
lundi 15 mars 2010 par CP



Les femmes de l’Union des femmes pour la défense de Paris sont très présentes et à la base du film de Watkins qui a choisi de représenter les inconnues qui ont joué un rôle capital dans les événements de 1871. Les femmes sont tout aussi importantes dans le film d’Anspach qui traite de la vie en déportation, après les massacres, les procès et l’emprisonnement. Le procès où Louise Michel lance à ses juges : « Il faut me retrancher de la société ; on vous dit de le faire ; eh bien ! Le commissaire de la République a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces… […] Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi…. »

Des paroles fortes que la réalisatrice reprend lorsque Louise s’insurge contre la séparation des hommes et des femmes au bagne. La rébellion, mais aussi la sensibilité, la force d’une femme dont les actes et la détermination font dire à la cinéaste : « J’ai l’impression que la Commune, au sens large, et Louise Michel en particulier, résonnent très fort aujourd’hui. Elle dit des choses qui font écho à ce que vivent aujourd’hui les gens au quotidien, pas seulement les femmes mais les gens dans la misère, les ouvriers, les travailleurs ou les sans-papiers. »















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