29e séance avec débat
DE TOUTES NOS FORCES
Film de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy. (1h30)
Tous les échos possibles et imaginables créent aussitôt des
liens parfois étonnants entre nos films. Bien entendu l’enfant poussé par son
sportif de père dans son fauteuil roulant rappelle aussitôt les enfants tirant
et tractant le jeune Indien dans Sur le chemin de l’école.
Le séquences visant à combattre le préjugé qu’un handicap
physique n’est pas nécessairement associé à un handicap mental a fait remonter
à la mémoire notre séance sur les maths et l’autisme (le film est cette fois A
ciel ouvert), et nous a fait dire
par exemple que Stephen Hawking n’est pas dans la même situation que
John Nash. On pourra si on le souhaite se reporter à ce qui a été ajouté à
cette occasion dans l’article COMMENT... MATHS (3), du 23 février 2014.
Mais rappelons au moins ces séquences qui sont bien restées
dans la mémoire de tous les spectateurs, notamment celle du restaurant où l’on
considère comme évident qu’il faudra prévoir un repas adapté, et celle de la
rue, où la cliente du salon de coiffure de la mère dit, tout haut et comme sans penser à mal, qu’"il n’a pas
toute sa tête". Réponse venue du fauteuil : un simple doigt d’honneur qui montre
que la compréhension n’a pas fait défaut.
L’intérêt de ce blog est d’être une construction collective,
et les ajouts se font au gré des rencontres (c’est justement le nom de
l’association) ou des mails qui me parviennent. C’est même parfois les deux
successivement, et c’est le cas ici avec cette précieuse contribution de
Catherine.
J'ai pu retrouver quelques
liens Internet au sujet de cette histoire du père qui court l'Ironman en
compagnie de son fils handicapé. J'en avais déjà entendu parler il y a quelques
mois, et je savais que c'était inspiré d'une histoire vraie.
Il s'agit en fait de Dick
(le père) et de Rick Hoyt, tous deux originaires du Massachussetts.
Voici un article su eux
dans Wikipedia (en anglais)
Et sur YouTube, les
extraits documentaires ne manquent pas.
En voici un parmi d'autres
(en anglais également) :
Team Hoyt (l’Equipe Hoyt), c’est le père Dick né en 1940, et
le fils Rick né en 1962.
C’est une histoire comme on dit couramment que les
Américains les aiment. C’est trop beau pour être vrai. Certes, on est ému par
ce qui est avant tout une fable, un beau conte dont on accepte finalement les
conventions, même si elles sont invraisemblables. Après tout, ça fait partie de
la magie du cinéma. On se dit que monter la côte de la Turbie (485m de montée, le juge de paix
traditionnel de la célèbre classique Paris-Nice) avec cet engin, c’est bien
normal qu’on ne puisse pas le voir, même dans la fiction du film où l’on ne
montre que les descentes.
Ce bateau qui freine les meilleurs des nageurs, comment peut-il permettre de faire les performances indiquées ? Ces muscles tétanisés qui se remettent miraculeusement – il n’y a pas d’autre mot – à fonctionner pour gagner enfin la ligne d’arrivée, comment peut-on y croire ? Et pourtant c’est à partir de là que le film devient émouvant, et même déchirant. Et la musique redondante qui souligne l’émotion, si maladroite auparavant tellement elle était cousue de fil blanc, d’où vient qu’elle nous transporte littéralement maintenant à l’unisson des deux héros du film ? On peut contester le début, ne pas y adhérer, mais on peut difficilement nier que cette scène-là est une véritable scène d’anthologie.
Ce bateau qui freine les meilleurs des nageurs, comment peut-il permettre de faire les performances indiquées ? Ces muscles tétanisés qui se remettent miraculeusement – il n’y a pas d’autre mot – à fonctionner pour gagner enfin la ligne d’arrivée, comment peut-on y croire ? Et pourtant c’est à partir de là que le film devient émouvant, et même déchirant. Et la musique redondante qui souligne l’émotion, si maladroite auparavant tellement elle était cousue de fil blanc, d’où vient qu’elle nous transporte littéralement maintenant à l’unisson des deux héros du film ? On peut contester le début, ne pas y adhérer, mais on peut difficilement nier que cette scène-là est une véritable scène d’anthologie.
J’ai été voir les vidéos. C’est hallucinant. On ne songe
plus du tout après cela à s’interroger
sur la réalité des temps effectués, ni si les développements du vélo permettraient
simplement de se maintenir en équilibre en côte.
Voici quelques phrases glanées dans les vidéos (si John les
regarde, il pourra évidemment corriger mes possibles erreurs de
traduction) :
J’avais quarante ans, je n’étais pas un coureur.
I just
love my family.
Yes you can (la devise du Team Hoyt, sur le T-shirt).
Everything
is possible.
La présentatrice télé : Vous êtes plus qu’un père,
vous êtes un héros pour beaucoup de personnes.
Obama (citant les Hoyt après l’attentat de Boston qui les
a empêchés de franchir la ligne) : On ne peut pas laisser quelque chose
comme ça nous arrêter.
(Auto présentation lors de l’hommage à la
télévision) : A couple of stubborn guys.
Le père (parlant des handicapés) : They are people
too.
Le père (parlant de son fils) :Il communique par
l’intermédiaire d’un ordinateur.
Ils ont leur monument en bronze à Boston.
Rick est diplômé de l’Université de Boston.
Commentaire en off : Ils n’ont jamais terminé
derniers dans une course.
Le père (parlant de l’inscription à l’arrière du fauteuil
roulant) : He called himself « Free bird ».
Le père : J’ai acheté une maison près de l’eau pour
pouvoir nager et la première fois que je me suis mis à l’eau j’ai coulé.
Le père (très américain aussi, en tout cas vu de
France, la belle histoire de l’exemple positif, de la rédemption, de la
résilience) : Une jeune femme droguée qui voulait se suicider, après nous
avoir vus, s’est mise au triathlon et est devenue clean.
Mais n’est-ce pas aussi un sentiment universel au
fond ? Près de nous , depuis le moyen âge, le célèbre grand argentier
berruyer du "roi de Bourges" Charles VII, Jacques Cœur, nous a transmis sa devise
« A cœur vaillant rien d’impossible. » C’est peut-être ce qui fait
qu’on peut si aisément aimer les films d’Howard Hawks - où les "handicapés" sont souvent les héros - de part et d’autre de
l’Atlantique, et au-delà.
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