29e séance avec débat
DE TOUTES NOS FORCES
Film de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy. (1h30)
Comme tous les
adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on
vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour
y parvenir, il va mettre au défi son père pour tenter d’aller au bout d’un
incroyable exploit...
Nils Tavernier évite
les écueils du pathos et signe un beau film classique, servi par des comédiens
absolument formidables. Cette famille attachante nous donne envie de croire en
nos rêves de toutes nos forces !
A PARTIR DU MERCREDI
26 MARS
+ CINÉ-DÉBAT
VENDREDI 28 MARS à 20h30
Ce film est aussitôt classé par les médias dans les
« feel good movies », le genre de film qu’on est par avance, en
raison du sujet même, obligé d’aimer, ou plutôt obligé de dire qu’on l’aime.
Esprit de contradiction oblige, j’ai recherché une critique
négative. Celle-ci est la plus négative (parmi les critiques sérieuses) que
j’aie pu trouver.
LES BONS SENTIMENTS, par
De
toutes nos forces
réalisé par Nils Tavernier
On sait d’avance qu’en se montrant plus que circonspect par le
film De toutes nos forces,
on risque fort de passer pour des insensibles de première classe. Il faut dire
que Nils Tavernier ne laisse pas vraiment le choix au spectateur de ne pas le
suivre dans sa démarche de cinéaste, tant la prétendue noblesse du propos
semble vouloir annihiler toute dimension critique face au procédé employé. Il
ne s’agit pas de jouer les grincheux mais de ne pas succomber pour autant à la
tentation d’une émotion trop facile où il ne serait plus nécessaire de questionner
le moindre choix d’écriture. Et pourtant, en contant l’aventure d’un jeune
paraplégique engagé dans un triathlon aux côtés d’un père au départ peu
causant, De toutes nos forces ne se fixe pas d’autre objectif que
celui d’être rassembleur, de faire parler d’une même voix tous les spectateurs
forcément touchés par une telle leçon de courage. Et pour mieux dissiper le
doute, le cinéaste n’a justement pas hésité à faire jouer un « vrai »
paraplégique, Fabien Héraud, qui a probablement le beau mérite d’être le seul à
se mettre en danger au sein d’un récit cousu de fil blanc où les schémas
psychologiques prédominent.
Peur du désordre
La répartition des rôles est ici pensée selon leur stricte utilité
pour permettre au récit d’avancer : soit Julien, adolescent rêvant de
grande aventure et de flirts amoureux, constamment ramené à la frustration
qu’amène son lourd handicap. Autour de lui, une mère excessivement aimante et
culpabilisée (Alexandra Lamy, un peu raide), un père démissionnaire (Jacques
Gamblin, un peu transparent) et une sœur qui est là parce qu’il faut bien créer
quelques (faux) appels d’air face à tant de déterminismes scénaristiques.
Empesés, explicatifs et lourdement naturalistes, les dialogues ne sont là que
pour créer d’artificiels obstacles au désir de Julien selon une stratégie de
vases communicants qui font du père puis de la mère les clés de résolution de
l’intrigue. Alors qu’il est ici question d’affirmation de soi, De toutes nos forces semble craindre le désordre comme la
peste, comme si insuffler un peu de vie et de spontanéité au propos risquait de
perturber la trajectoire du film.
L’autocélébration
Pourtant,
le mouvement aurait dû être la clé de voûte du long-métrage. Mais on devine
trop rapidement ce que le réalisateur sera capable d’en faire : il suffit
par exemple de voir comment au statisme des scènes d’intérieur, la mise en
scène répond par d’amples travellings sur les paysages montagneux environnants,
comme pour rappeler de manière trop symbolique la prison intérieure à laquelle est
condamné Julien. De toutes nos
forces est entièrement tourné
vers l’épreuve de triathlon (qui représente à elle-seule le dernier tiers du
métrage), point d’achèvement logique à un film qui n’a pas dessiné la moindre
autre piste narrative. Le résultat n’a rien à envier aux feel good téléfilms de première partie de soirée
diffusés sur TF1 : dans une sorte de drôle d’autocélébration, le
réalisateur filme sans se lasser les nombreux spectateurs applaudissant à tout
rompre le courage d’un jeune paraplégique accompagné d’un père qui semble avoir
découvert tout à coup qu’il aimait son fils. Il y a là une satisfaction devant
l’exploit qui cache péniblement la vacuité totale du propos. Avec cette
neutralité universelle et bien pensante, Nils Tavernier a condamné son film à
être terriblement inoffensif, ce que le sujet et son interprète principal ne
méritaient probablement pas.
Sur le même site, on trouve également une critique du film
précédent du même réalisateur.
ENTREZ DANS LA DANSE, par
Aurore
réalisé par Nils Tavernier (2006)
Aurore, l’héroïne du film de Nils Tavernier, a un
problème : elle ne peut exercer librement sa passion pour la danse et son
père veut la marier à un prince pour assurer la survie du royaume. Aurore, le film de Nils Tavernier, a
également un problème : un cruel manque de rythme et une réalisation qui,
contrairement à notre danseuse, ne s’envole pas. Non dénué de charme et de
poésie, le film pourra néanmoins séduire les amateurs de contes.
Aurore est à n’en pas douter un conte, dont le
respect de tous les ingrédients force l’admiration. L’héroïne est une jeune
princesse aussi belle que gracieuse, dont la passion pour la danse est
contrariée par l’interdiction mise en place par son père. Ce dernier, averti
par son conseiller que les caisses du royaume sont presque vides, décide, sur
les conseils du malveillant, d’organiser des bals - trois, plus exactement, selon
un rythme ternaire récurrent dans le film - afin de présenter sa fille à de
riches princes et pouvoir ainsi la marier. Mais la princesse, têtue et
passionnée, non seulement continue de danser mais aussi jette son dévolu sur le
jeune peintre chargé de réaliser ses portraits.
La réussite de Nils Tavernier est d’avoir su donner corps à cet
univers de fées et de princesses. Dès la scène d’ouverture, montrant Aurore
dansant en robe blanche sur une pelouse d’un vert bleuté qui n’existe que dans
les rêves, nous entrons dans un univers parallèle, où les fées se transformant
en oiseaux et le monde des nuages existent. Essentiellement connu pour ses
documentaires, Nils Tavernier déclare avoir voulu assumer avec Aurore son désir d’esthétisme. Ainsi, une
attention particulière a été apportée aux éclairages, aux décors et aux
costumes. Les couleurs du film ne sont pas anodines, de même que le léger voile
vaporeux qui semble envelopper la plupart des scènes.
Mais si l’esthétique du film possède sa propre personnalité, nous
ne pouvons malheureusement pas en dire autant de la réalisation de Nils
Tavernier, qui a sans doute mis toute son énergie dans les détails plastiques
plutôt que dans la mise en scène. Le film souffre d’un cruel manque de rythme
dans toute sa première partie et un scénario traitant de la passion pour la
danse, de la fraîcheur et de la pureté de la jeunesse aurait mérité un
traitement plus aérien, plus inspiré. À l’image de la princesse, corsetée dans
sa robe de bal et contrainte de danser un insipide menuet, elle qui ne rêve que
de pas chassés et d’arabesques, la mise en scène se contente la plupart du
temps de suivre l’action. L’utilisation constante du panoramique pour filmer
les arrivées d’Aurore dans la salle de bal témoigne de ce fatidique manque d’inspiration.
Seules les scènes de bal proprement dites obtiennent les faveurs
d’une mise en scène en accord avec son sujet. La première chorégraphie se
compose de danses orientales, destinées à réveiller la part de sensualité qui
sommeille chez la toute jeune Aurore. Les corps sont donc exaltés, les
mouvements magnifiés. Le second bal présente une séquence de butô, danse japonaise née après
les bombardements d’Hiroshima et mettant en scène dans un même mouvement la
mort et la renaissance. La réalisation se fait alors plus âpre, plus tendue.
Enfin, la caméra se rapproche des visages des danseurs européens du dernier
bal, symbole du sentiment d’amour qui naît en Aurore pour le jeune peintre.
En dépit de ses
recherches formelles, Aurore souffre d’un manque de souffle et
risque fort de laisser certains spectateurs au seuil du royaume. Pour ceux qui
seront parvenus à y rester, le plaisir viendra de l’originalité de ce monde
hors du temps, sorte d’enclave de pureté, de la légèreté des pas de danse de
Margaux Châtelier et de l’interprétation de Carole Bouquet, qui incarne une
reine noble et douce, et de François Berléand, souverain dur au cœur tendre.
Pour un premier long métrage de fiction, Nils Tavernier a au moins le mérite
d’assumer ses choix, tant dans le sujet que dans le traitement. Une audace à
souligner.
Margaux Châtelier (Aurore), Carole Bouquet (la
reine), François Berléand (le roi), Nicolas Le Riche (le peintre), Thibault de
Montalembert (le conseiller du roi), Monique Chaumette (la gouvernante)...
Le Point - Publié
le 20/03/2014
Dans "De toutes nos forces", l'acteur
incarne un père emporté par le désir de son fils handicapé de participer au
triathlon Ironman.
Il y a
chez lui du brut et de l'élégance à la fois. Est-ce cette voix un peu éraillée,
posée sur cette finesse de traits et ce regard d'aigle ? Il y a chez lui aussi
quelque chose de sain, d'authentique, de juste, qui ne trompe pas : un paradoxe
pour un acteur. Aux États-Unis,
Gamblin aurait été abonné aux westerns. Bertrand
Tavernier, qui aime tant le cinéma américain, l'avait d'ailleurs
choisi pour deux de ses films, Laissez-passer
et Holy Lola. Gamblin, ou
un James Stewart à la française, l'image de l'homme honnête qu'on voudrait
être, qui tombe, se relève, qui se bat.
Sportif
Après le père, voici le fils Tavernier, Nils, qui l'a
embarqué dans un drôle de film fou. De
toutes nos forces. Ou le combat d'un père mutique, emporté par le désir
irréductible de son fils handicapé de participer au triathlon Ironman, qui
affole Nice une fois par an. Seul, déjà, le défi est inhumain : à deux, c'est
démentiel. Mais, pour donner toutes ses forces, on peut compter sur Gamblin,
qui, à 56 ans, est affûté comme aucun autre acteur. "La dureté de l'effort
s'est imprimée très tôt chez moi. Ne rien pouvoir avaler. Le stress du départ.
L'accélération au bon moment..." dit-il.
De lui on pourrait d'ailleurs faire un portrait en sportif.
Judo d'abord : "Mais le corps-à-corps, dans la sueur, me dérangeait."
Football ensuite : "Milieu de terrain : je cours, jamais à la bonne place.
Et quand tu reçois le ballon, tu es si étonné que tu ne sais pas quoi en
faire." Tennis aussi : "Une remise en question à chaque balle. Qui
nécessite une grande humilité, une grande force de caractère." Course à
pied enfin : "C'est ma ligne d'arrivée, un effort long, solitaire, qui me
va", analyse ce lecteur d'Autoportrait de
l'auteur en coureur de fond, de Murakami, et qui dévora aussi le Courir de Jean Echenoz.
Sur le papier, le pathos était à craindre, mais, à
l'écran, tout est sec, à l'os, d'une énergie formidable et d'une crédibilité à
toute épreuve. Un film qui emporte.
Ou bien encore :
«De toutes nos forces» : Ce film réveille la vie ***
Quand on veut, on peut : telle est la démonstration,
lumineuse et bouleversante, du long-métrage de Nils Tavernier sur l'amour entre
un père et son fils, qui sort aujourd'hui.
Pierre
Vavasseur | Publié le 26.03.2014, 07h05
l y a des films qu'on a envie de soutenir de toutes nos
forces. Parce que dans le grand carambolage qu'est la vie, ils défendent des
valeurs essentielles : la volonté, la ténacité et la certitude de réussir en
dépit des efforts, de la souffrance et du temps que cela prendra. Avec la
victoire au bout. Cette philosophie toute simple est le terreau de « De toutes
nos forces », le nouveau film de Nils
Tavernier, 48 ans, fils de Bertrand, plutôt remarqué jusqu'ici pour ses
documentaires tant pour le cinéma (« Tout près
des étoiles », tourné à l'Opéra de Paris) qu'à la télévision (« Que reste-t-il de nos
erreurs ? », sur l'erreur médicale).
Un scénario très simple
Avec « De toutes nos forces », Nils Tavernier renoue avec la fiction, mais en serrant de très près la réalité. L'histoire, qui sort sur 300 écrans, est celle d'un père de famille, Paul (Jacques Gamblin), ancien coureur de fond, réparateur de téléphériques, qui se retrouve du jour au lendemain au chômage. Marié à Claire (Alexandra Lamy), il est toujours passé à côté de son fils, Julien (Fabien Héraud), handicapé moteur, qui en éprouve évidemment du dépit. Mais l'adolescent, réellement handicapé dans la vie, n'a nullement envie de se résigner. Et pour aborder frontalement ce problème d'absence de communication, il propose à son père de tomber avec lui en enfer : concourir ensemble, à Nice, dans un Ironman, le plus implacable des triathlons. Il faudra pour cela que Paul nage 3,8 km en tirant le canot où est installé son fils ; qu'il en couvre 180 à vélo dans le montagneux arrière-pays avec un engin soudé à un fauteuil carbone et qu'il pousse enfin le fiston sur la distance du marathon, soit 42,195 km.
Avec « De toutes nos forces », Nils Tavernier renoue avec la fiction, mais en serrant de très près la réalité. L'histoire, qui sort sur 300 écrans, est celle d'un père de famille, Paul (Jacques Gamblin), ancien coureur de fond, réparateur de téléphériques, qui se retrouve du jour au lendemain au chômage. Marié à Claire (Alexandra Lamy), il est toujours passé à côté de son fils, Julien (Fabien Héraud), handicapé moteur, qui en éprouve évidemment du dépit. Mais l'adolescent, réellement handicapé dans la vie, n'a nullement envie de se résigner. Et pour aborder frontalement ce problème d'absence de communication, il propose à son père de tomber avec lui en enfer : concourir ensemble, à Nice, dans un Ironman, le plus implacable des triathlons. Il faudra pour cela que Paul nage 3,8 km en tirant le canot où est installé son fils ; qu'il en couvre 180 à vélo dans le montagneux arrière-pays avec un engin soudé à un fauteuil carbone et qu'il pousse enfin le fiston sur la distance du marathon, soit 42,195 km.
Sur un scénario très simple, « très lisible » comme dit
Jacques Gamblin qui n'a jamais autant payé de sa personne, Nils Tavernier
emporte l'adhésion. La différence, l'amour filial y sont ici traités avec une
fougue revigorante. Triomphalement accueilli lors des avant-premières, ce film
est un peu comme une chanson des Rolling Stones, une partition de Mozart, un
tube inoxydable d'Hallyday. Il donne envie d'avoir envie. De se battre et
d'aimer.
Au même endroit, on trouve ce rapprochement plutôt utile
et judicieux :
« Quand Intouchables est sorti, j'ai eu peur »
Nils Tavernier, réalisateur du film ;
P.V. | Publié le 26.03.2014,
07h08
Il y a
trois ans, Nils Tavernier a pleuré à cause d'un film qui faisait rire. C'était au Grand Rex
et ça s'appelait « Intouchables ». Le cinéaste réputé pour ses
documentaires avait pourtant trouvé formidable la comédie d'Olivier Nakache et
Eric Tolédano, mais il y avait un hic. Lui-même préparait, avec difficulté, un
projet avec un fauteuil d'infirme au centre du jeu.
Or, son producteur venait de lui apprendre qu'il se retirait
de l'aventure. « J'ai fondu en larmes. Je me disais que le métier avait investi une fois sur ce thème et
qu'il n'allait pas recommencer. »
Mais le fils de Bertrand, père de deux enfants, un garçon de
21 ans et une fille de 4 ans, le sait au fond mieux que
personne : c'est lorsque les noeuds se compliquent qu'ils donnent encore
plus envie de les dénouer. Et qu'au regard de l'énergie et la volonté déployée
les anges gardiens débarquent filer un coup de main.
C'est ainsi qu'un duo de producteurs a pris le relais et que
cette histoire d'ado infirme ignoré par son père, jusqu'à ce qu'ils participent
ensemble à un triathlon, reparte d'un bon pied. Pas comme sur des roulettes, il
ne faut pas exagérer. Pour dénicher Julien, alias Fabien Héraud, son jeune acteur de 17 ans, le réalisateur a battu
la campagne et les établissements spécialisés. « Ça m'a pris
cinq mois. Jusqu'à ce que les enfants que j'avais rencontrés sur le
tournage de Destins de famille ( NDLR : un doc sur des familles confrontées à la maladie
d'un enfant) me fassent
parvenir des vidéos. Sans le dire à ses parents, Fabien m'a envoyé un clip où
il déconnait avec son fauteuil roulant. Je l'ai trouvé solaire. Il a fallu
encore quatre mois de coaching. »
Des terrains difficiles
Des terrains difficiles
Ensuite,
roulez jeunesse, notamment embarquée à 55 km/h sur un vélo transporteur
solidement bidouillé, le tout sans doublage si l'on excepte une sortie de route
à la Tati accomplie par des cascadeurs. Les séquences les plus difficiles à
filmer ont été celles de natation lorsque Gamblin crawle pour tirer le canot de
Julien. Une fois de plus, le cinéaste est allé poser ses caméras sur un terrain
difficile : celui, dit-il, de la différence et de l'exclusion. « Je
me sens touché par ça. Si je suis dans un train par exemple, la personne à
laquelle je vais adresser la parole, c'est toujours celle qui est le plus dans
la merde. »
Et cet admirateur du « Huitième Jour » -- Palme d'or à Cannes en 1997, avec l'acteur trisomique Pascal Duquenne et Daniel Auteuil -- d'aller plus loin : « J'ai eu très tôt le sentiment de n'être pas assez utile. Alors je me suis employé à témoigner. Surtout sur la place de l'enfant dans la société. Sur mes 35 documentaires, la moitié s'y rapporte. » Aujourd'hui, ce petit monde est resté en contact et espère que « De toutes nos forces » changera le regard sur le handicap.
Et cet admirateur du « Huitième Jour » -- Palme d'or à Cannes en 1997, avec l'acteur trisomique Pascal Duquenne et Daniel Auteuil -- d'aller plus loin : « J'ai eu très tôt le sentiment de n'être pas assez utile. Alors je me suis employé à témoigner. Surtout sur la place de l'enfant dans la société. Sur mes 35 documentaires, la moitié s'y rapporte. » Aujourd'hui, ce petit monde est resté en contact et espère que « De toutes nos forces » changera le regard sur le handicap.
Le Parisien
Le Huitième Jour, film belge de Jaco Van Dormael (1996) |
Gala.fr
Gala: D’où est venue cette “idée originale de Nils
Tavernier"?
Nils Tavernier: Je venais de passer deux ans à
l’hôpital Necker en neurologie pour un documentaire sur des familles dont les
enfants étaient passés par le service. J’étais fasciné par les parents, les
enfants, leur force de vie ou parfois leur désespoir.
Parallèlement à ça, je suis tombé sur une info concernant la
famille Hoyt, dont l’enfant est infirme moteur cérébral, donc en fauteuil, qui
n’a pas accès à la parole et qui a trouvé le moyen de convaincre son père de
faire l’Ironman avec lui. J’ai trouvé cette histoire très forte donc j’ai voulu
reconstituer une famille dans laquelle l’enfant, joué par Fabien Héraud,
également infirme moteur cérébral, tombe sur un article traitant de l’exploit
de cette famille aux Etats-Unis et décide de faire la même chose.
Gala: Dans le rapport père-fils, vous êtes-vous inspiré de
ce que vous vivez chez vous, ou des choses que Fabien Héraud peut vraiment
vivre dans la vie?
N.T.: Non, c’était à Fabien de venir vers mon
personnage. Pas l’inverse. Je ne voulais pas vraiment connaître les rapports de
Fabien avec son père. Je voulais le plonger dans quelque chose qui vient
davantage de chez moi ou de ce que j’ai pu voir autour de moi.
Gala: Fabien dit que par rapport à une personne valide, il a
sans doute moins de mal à jouer les émotions d’un enfant rejeté, pour sa
différence, ce qu’il a pu déjà ressentir dans la vraie vie...
N.T.: D’un point de vue technique, psy, les infirmes
moteurs cérébraux ont ce qu’on appelle un facteur “e” (pour émotionnel ndlr).
Je ne veux surtout pas faire de généralité, mais on a pu observer chez ces
enfants des difficultés à gérer les émotions, une façon d’être un peu frontale,
telle qu’ils sont. Et ça pour un acteur, c’est formidable. C’est vrai que je
n’aurais pas eu cela chez un enfant valide, mais, quoi qu’il en soit, je
voulais vraiment faire jouer un enfant handicapé. J’en ai accompagné au cours
des soins, je suis proche des familles, donc pour moi c’était une évidence. Les
IMC c’est 150000 enfants en France, ce n’est pas beaucoup, mais ça me touche
particulièrement.
Il y a vingt ans, on pensait que le pronostic vital de ces
enfants était engagé, ce qui n’est plus le cas mais Fabien a forcément entendu
parler de ça, or il a une force de vie incroyable.
Avec lui, on a surtout joué sur la colère qu’il devait
ressentir vis à vis de ses parents: ce qu’il ne connaît apparemment pas dans la
vraie vie. Donc il a dû faire un vrai travail d’acteur.
Gala: Vous avez vous-même des projets avec votre fils, votre
père est Bertrand Tavernier, vous écrivez aussi avec votre soeur. On peut
parler d’une affaire de famille?
N.T.: Si vous voulez. J’ai découvert l’image grâce à mon
père, j’ai travaillé avec lui, donc forcément il m’a transmis des trucs.
J’avais 12 ans quand je suis tombé amoureux de la caméra, et j’ai décidé de
faire de l’image et c’était sur un tournage avec mon père. On a aussi travaillé
ensemble sur Les Grands Pêchés (De l’autre côté du périph’,
1997), donc on a échangé. Même chose avec mon fils, qui a passé sa vie sur des
tournages avec moi, donc à qui j’ai forcément transmis des choses.
C’est incontournable. Et tant mieux!
Propos
recueillis par Camille Choteau.
Voici une contribution précieuse de
notre fidèle JMB. Là, c’est aussi mon opinion : on est partagé entre
l’admiration quasi obligatoire, et un certain malaise devant ce qui peut
apparaître comme une forme d'acharnement, lequel n’est pas sans conséquences, on
l’imagine, ni sur les principaux intéressés, ni sur l’environnement proche qui,
peut-être, n’a rien demandé de tel, et même serait susceptible d’en souffrir.
Mais chut !… laissons au débat le soin d’apporter toutes les affirmations
et nuances souhaitées sur un sujet aussi « délicat » que le
précédent.
Dans le numéro 26 (printemps 2014)
de la revue XXI , il y a notamment un reportage concernant un
ancien montagnard devenu hémiplégique à la suite d'un accident .
Il continue à faire des randonnées
"tractées" dans les Alpes :tiré par 6 montagnards de chaque côté
(avec une équipe de remplaçants...) dans des sorties de plusieurs jours
à plus de 4000m!
C'est époustouflant comme esprit de
dépassement , de collaboration , un peu de masochisme rédempteur (là, c'est mon
opinion).
Je te joins un petit
complément informatif sur le sujet, tiré de la rubrique pour aller plus
loin de cette même revue.
A ce soir.
Des questions sur l'Ironman? Voici quelques éléments de réponses.
D'abord le site officiel, sans traduction...
Anything is Possible
"In 1978, U.S. Naval Commander John Collins and his
wife Judy issued a challenge. They proposed combining Oahu’s 2.4 mile swim
race, 112 mile bike race, and 26.2 mile marathon. On February 18, 1978 fifteen
competitors, including Collins, traveled to Waikiki to take on the first-ever
IRONMAN challenge.
Swim 2.4 miles, bike 112 miles, run 26.2 miles- BRAG FOR THE REST OF YOUR LIFE. "
Swim 2.4 miles, bike 112 miles, run 26.2 miles- BRAG FOR THE REST OF YOUR LIFE. "
- John Collins, IRONMAN co-founder.
Originally from: http://eu.ironman.com/#ixzz2xG9VLyEz
Le commandant Collins et sa femme, Judy, avaient participé
aux triathlons organisés en 1974 et1975 par
le San Diego Track Club à et autour de Mission Bay, ainsi qu'à
l'Optimist Sports Fiesta Triathlon à Coronado (Californie),
en 1975.
Plusieurs autres militaires
dans le public étaient aussi des habitués des courses de San Diego, et ils comprirent rapidement le
concept quand le commandant Collins suggéra que le débat soit tranché par une
course combinant les trois compétitions de longue distance existant sur
l'île ; leWaikiki Roughwater
Swim (3,85 km), la course cycliste Around-Oahu (115 miles ;
originellement une compétition sur deux jours) et le marathon d'Honolulu (42,195 km).
Aucune personne présente à ce
moment n'avait jamais effectué une course cycliste ; le Cdt Collins
calcula qu'en raccourcissant la course de 3 miles et en roulant dans le sens
horaire autour de l'île, la partie cycliste pourrait démarrer à l'arrivée de la
Waikiki Rough Water et finir à l'Aloha Tower, le départ traditionnel du
marathon d'Honolulu. Afin de concourir, chaque athlète reçut un document de
trois pages listant quelques règles et une description de la course. Écrite à
la main sur la dernière page, on pouvait lire cette exhortation : « Swim
2.4 miles ! Bike 112 miles ! Run 26.2 miles ! Brag for the rest
of your life! » (« Nagez 2,4 Miles ! Roulez 112
miles ! Courez 26,2 miles ! Vantez-vous pour le reste de votre
vie ! »). Avec un signe d'assentiment à un coureur local qui était
notoirement connu pour ses séances d'entraînement exigeantes, Collins
dit : « Whoever finishes first, we'll call him the Iron Man. » (« Celui
qui finit premier, nous l'appellerons l'homme de fer. »). Des quinze
hommes ayant démarré l'épreuve tôt le matin du 18 février 1978, douze
achevèrent la course et le premier « Ironman » du monde,Gordon Haller, l'accomplit en 11 heures,
46 minutes, et 58 secondes.
Et (après cette Wiki parenthèse) retour sur le même site, avec une traduction automatique tellement pittoresque que je la livre telle quelle.
Situé au
cœur de la mythique Côte d'Azur, les athlètes viennent de partout dans le monde
chaque année pour tenir sur cette course remarquable et faire partie de
l'histoire du triathlon.
Le
Triathlon de Nice est devenu IRONMAN France cas en 2005. athlètes
commenceront avec un départ de plage et de se lancer sur un à deux boucles de
2,4 mile nager dans les eaux cristallines de la mer Méditerranée. Le parcours
vélo 112-mile est le joyau de l'IRONMAN France comme il suit à peu près de la
route de Nice Triathlon original et passe à travers les villages et les
montagnes. Il y a 5000 pieds de montées difficiles, mais les athlètes
pourront profiter de belles vues panoramiques. La course de 26,2 mile
comprendra un cours de quatre boucle plat et rapide le long de la Promenade des
Anglais. Les athlètes peuvent s'attendre à un très bon support des
spectateurs le long du parcours.
Il y a 50
places qualificatives pour le Championnat du Monde Ironman à Kailua-Kona, HI.
Enfin, pour les fans, les inévitables Wiki compléments. Pour ma part, comme il y avait de la nostalgie avec les catcheurs légendaires remontés à la surface de l'actualité grâce au film Nos héros sont morts ce soir, je retrouve dans le même état d'esprit celui que j'ai le plus suivi en son temps, celui qui m'a le plus impressionné, celui dont je conserve toujours les images d'arrivées triomphales en tête, bref mon préféré: Marc Allen.
Le format
d'Ironman reste inchangé, et l'Ironman hawaïen est toujours vu comme le plus
important triathlon au monde. Il est d'ailleurs nommé « Championnat
du Monde Ironman ». Pour son 25e anniversaire, le 18
octobre 2003,
environ 1 500 athlètes ont participé.
Concernant
le record de l'épreuve, celui-ci est détenu chez les hommes par
l'australien Craig Alexander en 8
h 3 min 56 s en 2011. Chez les femmes par Chrissie Wellington en 8 h 33 min 56 s (en
2011 lors de l'Ironman Port Elizabeth en Afrique du Sud).
Le record
absolu sur une course distance Ironman est détenu chez les hommes par
l'Allemand Andreas Raelert en 7 h 41 min 33 s lors de
l'Ironman de RothAllemagne(Challenge)
en 2011 et chez les femmes par Chrissie Wellington lors du Challenge Roth
2011 en 8 h 18 min 13 s (ancien record : 8 h 19 min 13 s par elle-même
lors du Challenge Roth 2010).
Diplômé de l'université de Californie à San Diego,
Mark Allen a remporté à 6 reprises l'Ironman
Triathlon d'Hawaii en 1989, 1990, 1991, 1992, 1993 et 1995,
égalant la performance de son compatriote Dave Scott.
Après avoir disputé et perdu six fois l'Ironman Triathlon,
Mark Allen obtint enfin la victoire en 1989,
remportant l'une des compétitions d'un jour les plus difficiles au monde.
Ce fut la première de ses six victoires Ironman,
la dernière, obtenue à 37 ans, en 1995 fit
de lui le champion le plus âgé de la discipline.
Il se montra également excellent sur la distance olympique,
plus courte, remportant le premier titre de champion du monde dans
cette catégorie en 1989 à Avignon(France), avec
plus d'une minute d'avance sur le second.
Il fut invaincu en dix courses au triathlon international de Nice, et, de 1988 à 1990,
il aligna une série de 20 victoires consécutives.
Triathlètes légendaires de l'Ironman
Paula Newby-Fraser (Zimbabwe)
8 fois victorieuse du Ironman d'Hawaï (record absolu)
23 victoires Ironman (record absolu)
Dave Scott (USA)
6 fois vainqueur du Ironman d'Hawaï (record masculin)
Son surnom est « The Man » (« L'Homme »)
Mark Allen (USA)
6 fois vainqueur du Ironman d'Hawaï (record masculin)
5 victoires consécutives à Hawaï
Son surnom est « The Grip »
Luc Van Lierde (Belgique)
Troisième performance mondiale sur distance Ironman (7 h 50
min 27 s) réalisé à Roth (Allemagne)
4 fois championne du monde
Record sur la distance Ironman (8 h 18 min 13s) réalisé à Roth
(Allemagne)
Meilleure performance française (aucun homme au palmarès).
Laurent Jalabert, ancien coureur cycliste
français qui fut notamment numéro un mondial de sa discipline de 1995 à 1997 et
en 1999, participe à l'Ironman de Zurich. Il se classe vingt-deuxième en 9 h 12
min 29 s et se qualifie dès sa première tentative pour l'Ironman d'Hawaï 2007
où il termine à la 76e place en 9 h 19 min 58 s.
Lors de l'épreuve de cyclisme (180,2 km) de ce dernier Ironman, il
va rattraper pas moins de 939 concurrents qui l'avaient devancé dans l'épreuve
de natation où se situe son « point faible ». Lors des 15 derniers
kilomètres de l'épreuve cycliste, il relâcha son effort, en prévision du
marathon qu'il termina en environ 3 h 10.
La première compétition de Jeux Bioniques va avoir lieu en 2016 en Suisse. Il s’agira de la toute première fois que s’affronteront des athlètes de haut niveau augmentés par des prothèses bioniques. L’objectif principal est de sensibiliser les foules aux potentiels des membres artificiels.
La technologie et le sport ont toujours fait bon ménage. Ces dix derniers années, on a vu poussé sur les terrains, les pistes d’athlétisme et les piscines des nouveaux équipements bénéficiant des dernières avancées en matière d’aérodynamisme et de capteurs.
Des performances augmentées à la tricherie il n’y a qu’un pas. La frontière est si mince que certains commencent à se poser des questions. A partir de quel moment la technologie prend le pas sur les performances véritables de l’athlète ? Dans quelle mesure un athlète augmenté est-il favorisé par rapport à un athlète valide ?
Ainsi, nous avons connu des jours comme ce 4 août 2012 où un athlète est entré dans l’histoire. Oscar Pristorius. Ce jour là, il devient le premier athlète amputé à courir aux côtés d’athlètes valides dans l’épreuve du 400 mètres aux Jeux olympiques de Londres. Plus récemment, pendant les J.O. d’hiver 2014 de Sotchi, certains juges se sont plaint des équipements de certains athlètes jugés trop augmentés grâce à une technologie de nanofibres imaginée par les ingénieurs de Lockheed Martin.
Sans doute les épreuves les plus étonnantes :
L’épreuve BCI brain computer interface
Dans cette épreuve, les participants tétraplégiques seront équipés d’interfaces cerveau-machine qui leur permettront de contrôler un avatar avec la pensée. L’avatar virtuel participera à un jeu vidéo de course à cheval ou de voitures.
Dans cette épreuve, les participants tétraplégiques seront équipés d’interfaces cerveau-machine qui leur permettront de contrôler un avatar avec la pensée. L’avatar virtuel participera à un jeu vidéo de course à cheval ou de voitures.
Si vous souhaitez en savoir plus, consultez le site des Humanoïdes.
http://www.humanoides.fr/2014/03/28/cybathlon-les-premieres-olympiades-pour-athletes-bioniques-en-2016/
LE CYBORG, ENQUÊTE SUR OSCAR PISTORIUS
Auteur : Fred De
Vries
Auteur : Taryn Arnott
Illustrateur : Vincent Roché
Premier athlète handicapé à participer aux Jeux olympiques,
à Londres en 2012, le champion sud-africain s’est trouvé propulsé dans la
stratosphère. Pour l’« Iron Man » de l’industrie cosmétique, un
slogan fut forgé : « Je suis la balle dans le chargeur. »
Prémonitoire.
Iron Man (littéralement l'Homme de Fer) est un super-héros de comic books créé en 1963 par Stan Lee pour Marvel Comics. Apparu pour la première fois dans Tales Of Suspense #39, la série était scénarisée par Larry Lieber et dessinée par Don Heck. À partir de 1968, le personnage a eu son propre comics qui a été publié par Marvel jusqu'en 1996 avec le no 332.
En France, la série a été publiée par les éditions Lug dans les pages du petit format Strange dès son premier numéro en 1970. Les publications débutaient avec le no 1 de la série parue dans le comics Iron Man de 1968 en omettant les épisodes parus depuis 1963 dans Tales of Suspense.
Iron Man fait partie des multiples super-héros créés par Stan Lee, qui avait déjà imaginé Spider-Man, Daredevil et les Quatre Fantastiques. Anthony Stark, au début de sa carrière de super-héros, avait pour principale occupation de lutter contre les communistes dans le contexte de la guerre froide, de manière beaucoup plus systématique que les autres personnages de Marvel Comics. Ce cadre historique a progressivement disparu, au profit d'aventures de science-fiction. Le contexte de la série Iron Man a ensuite continué d'évoluer avec les années, le personnage affrontant en majorité des menaces de type technologique.
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