lundi 24 mars 2014

Vous allez voir Forces




29e séance avec débat


       

DE TOUTES NOS FORCES

Film de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy. (1h30)



Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il va mettre au défi son père pour tenter d’aller au bout d’un incroyable exploit...
Nils Tavernier évite les écueils du pathos et signe un beau film classique, servi par des comédiens absolument formidables. Cette famille attachante nous donne envie de croire en nos rêves de toutes nos forces !
A PARTIR DU MERCREDI 26 MARS
+ CINÉ-DÉBAT VENDREDI 28 MARS à 20h30







Ce film est aussitôt classé par les médias dans les « feel good movies », le genre de film qu’on est par avance, en raison du sujet même, obligé d’aimer, ou plutôt obligé de dire qu’on l’aime.
Esprit de contradiction oblige, j’ai recherché une critique négative. Celle-ci est la plus négative (parmi les critiques sérieuses) que j’aie pu trouver.





LES BONS SENTIMENTS, par Clément Graminiès

De toutes nos forces

réalisé par Nils Tavernier
On sait d’avance qu’en se montrant plus que circonspect par le film De toutes nos forces, on risque fort de passer pour des insensibles de première classe. Il faut dire que Nils Tavernier ne laisse pas vraiment le choix au spectateur de ne pas le suivre dans sa démarche de cinéaste, tant la prétendue noblesse du propos semble vouloir annihiler toute dimension critique face au procédé employé. Il ne s’agit pas de jouer les grincheux mais de ne pas succomber pour autant à la tentation d’une émotion trop facile où il ne serait plus nécessaire de questionner le moindre choix d’écriture. Et pourtant, en contant l’aventure d’un jeune paraplégique engagé dans un triathlon aux côtés d’un père au départ peu causant, De toutes nos forces ne se fixe pas d’autre objectif que celui d’être rassembleur, de faire parler d’une même voix tous les spectateurs forcément touchés par une telle leçon de courage. Et pour mieux dissiper le doute, le cinéaste n’a justement pas hésité à faire jouer un « vrai » paraplégique, Fabien Héraud, qui a probablement le beau mérite d’être le seul à se mettre en danger au sein d’un récit cousu de fil blanc où les schémas psychologiques prédominent.

Peur du désordre

La répartition des rôles est ici pensée selon leur stricte utilité pour permettre au récit d’avancer : soit Julien, adolescent rêvant de grande aventure et de flirts amoureux, constamment ramené à la frustration qu’amène son lourd handicap. Autour de lui, une mère excessivement aimante et culpabilisée (Alexandra Lamy, un peu raide), un père démissionnaire (Jacques Gamblin, un peu transparent) et une sœur qui est là parce qu’il faut bien créer quelques (faux) appels d’air face à tant de déterminismes scénaristiques. Empesés, explicatifs et lourdement naturalistes, les dialogues ne sont là que pour créer d’artificiels obstacles au désir de Julien selon une stratégie de vases communicants qui font du père puis de la mère les clés de résolution de l’intrigue. Alors qu’il est ici question d’affirmation de soi, De toutes nos forces semble craindre le désordre comme la peste, comme si insuffler un peu de vie et de spontanéité au propos risquait de perturber la trajectoire du film.

L’autocélébration

Pourtant, le mouvement aurait dû être la clé de voûte du long-métrage. Mais on devine trop rapidement ce que le réalisateur sera capable d’en faire : il suffit par exemple de voir comment au statisme des scènes d’intérieur, la mise en scène répond par d’amples travellings sur les paysages montagneux environnants, comme pour rappeler de manière trop symbolique la prison intérieure à laquelle est condamné Julien. De toutes nos forces est entièrement tourné vers l’épreuve de triathlon (qui représente à elle-seule le dernier tiers du métrage), point d’achèvement logique à un film qui n’a pas dessiné la moindre autre piste narrative. Le résultat n’a rien à envier aux feel good téléfilms de première partie de soirée diffusés sur TF1 : dans une sorte de drôle d’autocélébration, le réalisateur filme sans se lasser les nombreux spectateurs applaudissant à tout rompre le courage d’un jeune paraplégique accompagné d’un père qui semble avoir découvert tout à coup qu’il aimait son fils. Il y a là une satisfaction devant l’exploit qui cache péniblement la vacuité totale du propos. Avec cette neutralité universelle et bien pensante, Nils Tavernier a condamné son film à être terriblement inoffensif, ce que le sujet et son interprète principal ne méritaient probablement pas.



Sur le même site, on trouve également une critique du film précédent du même réalisateur.





ENTREZ DANS LA DANSE, par Audrey Jeamart

Aurore

réalisé par Nils Tavernier (2006)
Aurore, l’héroïne du film de Nils Tavernier, a un problème : elle ne peut exercer librement sa passion pour la danse et son père veut la marier à un prince pour assurer la survie du royaume. Aurore, le film de Nils Tavernier, a également un problème : un cruel manque de rythme et une réalisation qui, contrairement à notre danseuse, ne s’envole pas. Non dénué de charme et de poésie, le film pourra néanmoins séduire les amateurs de contes.
Aurore est à n’en pas douter un conte, dont le respect de tous les ingrédients force l’admiration. L’héroïne est une jeune princesse aussi belle que gracieuse, dont la passion pour la danse est contrariée par l’interdiction mise en place par son père. Ce dernier, averti par son conseiller que les caisses du royaume sont presque vides, décide, sur les conseils du malveillant, d’organiser des bals - trois, plus exactement, selon un rythme ternaire récurrent dans le film - afin de présenter sa fille à de riches princes et pouvoir ainsi la marier. Mais la princesse, têtue et passionnée, non seulement continue de danser mais aussi jette son dévolu sur le jeune peintre chargé de réaliser ses portraits.
La réussite de Nils Tavernier est d’avoir su donner corps à cet univers de fées et de princesses. Dès la scène d’ouverture, montrant Aurore dansant en robe blanche sur une pelouse d’un vert bleuté qui n’existe que dans les rêves, nous entrons dans un univers parallèle, où les fées se transformant en oiseaux et le monde des nuages existent. Essentiellement connu pour ses documentaires, Nils Tavernier déclare avoir voulu assumer avec Aurore son désir d’esthétisme. Ainsi, une attention particulière a été apportée aux éclairages, aux décors et aux costumes. Les couleurs du film ne sont pas anodines, de même que le léger voile vaporeux qui semble envelopper la plupart des scènes.
Mais si l’esthétique du film possède sa propre personnalité, nous ne pouvons malheureusement pas en dire autant de la réalisation de Nils Tavernier, qui a sans doute mis toute son énergie dans les détails plastiques plutôt que dans la mise en scène. Le film souffre d’un cruel manque de rythme dans toute sa première partie et un scénario traitant de la passion pour la danse, de la fraîcheur et de la pureté de la jeunesse aurait mérité un traitement plus aérien, plus inspiré. À l’image de la princesse, corsetée dans sa robe de bal et contrainte de danser un insipide menuet, elle qui ne rêve que de pas chassés et d’arabesques, la mise en scène se contente la plupart du temps de suivre l’action. L’utilisation constante du panoramique pour filmer les arrivées d’Aurore dans la salle de bal témoigne de ce fatidique manque d’inspiration.
Seules les scènes de bal proprement dites obtiennent les faveurs d’une mise en scène en accord avec son sujet. La première chorégraphie se compose de danses orientales, destinées à réveiller la part de sensualité qui sommeille chez la toute jeune Aurore. Les corps sont donc exaltés, les mouvements magnifiés. Le second bal présente une séquence de butô, danse japonaise née après les bombardements d’Hiroshima et mettant en scène dans un même mouvement la mort et la renaissance. La réalisation se fait alors plus âpre, plus tendue. Enfin, la caméra se rapproche des visages des danseurs européens du dernier bal, symbole du sentiment d’amour qui naît en Aurore pour le jeune peintre.
En dépit de ses recherches formelles, Aurore souffre d’un manque de souffle et risque fort de laisser certains spectateurs au seuil du royaume. Pour ceux qui seront parvenus à y rester, le plaisir viendra de l’originalité de ce monde hors du temps, sorte d’enclave de pureté, de la légèreté des pas de danse de Margaux Châtelier et de l’interprétation de Carole Bouquet, qui incarne une reine noble et douce, et de François Berléand, souverain dur au cœur tendre. Pour un premier long métrage de fiction, Nils Tavernier a au moins le mérite d’assumer ses choix, tant dans le sujet que dans le traitement. Une audace à souligner.

 ·                                 Interprétation: 
Margaux Châtelier (Aurore), Carole Bouquet (la reine), François Berléand (le roi), Nicolas Le Riche (le peintre), Thibault de Montalembert (le conseiller du roi), Monique Chaumette (la gouvernante)...





Trop négatif? Alors passons sans transition à ceci :



Gamblin, portrait de l'acteur en coureur de fond




Le Point - Publié le 20/03/2014


Dans "De toutes nos forces", l'acteur incarne un père emporté par le désir de son fils handicapé de participer au triathlon Ironman.



Il y a chez lui du brut et de l'élégance à la fois. Est-ce cette voix un peu éraillée, posée sur cette finesse de traits et ce regard d'aigle ? Il y a chez lui aussi quelque chose de sain, d'authentique, de juste, qui ne trompe pas : un paradoxe pour un acteur. Aux États-Unis, Gamblin aurait été abonné aux westerns. Bertrand Tavernier, qui aime tant le cinéma américain, l'avait d'ailleurs choisi pour deux de ses films, Laissez-passer et Holy Lola. Gamblin, ou un James Stewart à la française, l'image de l'homme honnête qu'on voudrait être, qui tombe, se relève, qui se bat.
Sportif
Après le père, voici le fils Tavernier, Nils, qui l'a embarqué dans un drôle de film fou. De toutes nos forces. Ou le combat d'un père mutique, emporté par le désir irréductible de son fils handicapé de participer au triathlon Ironman, qui affole Nice une fois par an. Seul, déjà, le défi est inhumain : à deux, c'est démentiel. Mais, pour donner toutes ses forces, on peut compter sur Gamblin, qui, à 56 ans, est affûté comme aucun autre acteur. "La dureté de l'effort s'est imprimée très tôt chez moi. Ne rien pouvoir avaler. Le stress du départ. L'accélération au bon moment..." dit-il.

De lui on pourrait d'ailleurs faire un portrait en sportif. Judo d'abord : "Mais le corps-à-corps, dans la sueur, me dérangeait." Football ensuite : "Milieu de terrain : je cours, jamais à la bonne place. Et quand tu reçois le ballon, tu es si étonné que tu ne sais pas quoi en faire." Tennis aussi : "Une remise en question à chaque balle. Qui nécessite une grande humilité, une grande force de caractère." Course à pied enfin : "C'est ma ligne d'arrivée, un effort long, solitaire, qui me va", analyse ce lecteur d'Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, de Murakami, et qui dévora aussi le Courir de Jean Echenoz.

Sur le papier, le pathos était à craindre, mais, à l'écran, tout est sec, à l'os, d'une énergie formidable et d'une crédibilité à toute épreuve. Un film qui emporte.




Ou bien encore :



«De toutes nos forces» : Ce film réveille la vie ***
Quand on veut, on peut : telle est la démonstration, lumineuse et bouleversante, du long-métrage de Nils Tavernier sur l'amour entre un père et son fils, qui sort aujourd'hui.

Pierre Vavasseur | Publié le 26.03.2014, 07h05

l y a des films qu'on a envie de soutenir de toutes nos forces. Parce que dans le grand carambolage qu'est la vie, ils défendent des valeurs essentielles : la volonté, la ténacité et la certitude de réussir en dépit des efforts, de la souffrance et du temps que cela prendra. Avec la victoire au bout. Cette philosophie toute simple est le terreau de « De toutes nos forces », le nouveau film de Nils Tavernier, 48 ans, fils de Bertrand, plutôt remarqué jusqu'ici pour ses documentaires tant pour le cinéma (« Tout près des étoiles », tourné à l'Opéra de Paris) qu'à la télévision (« Que reste-t-il de nos erreurs ? », sur l'erreur médicale). 

Un scénario très simple 

Avec « De toutes nos forces », Nils Tavernier renoue avec la fiction, mais en serrant de très près la réalité. L'histoire, qui sort sur 300 écrans, est celle d'un père de famille, Paul (Jacques Gamblin), ancien coureur de fond, réparateur de téléphériques, qui se retrouve du jour au lendemain au chômage. Marié à Claire (Alexandra Lamy), il est toujours passé à côté de son fils, Julien (Fabien Héraud), handicapé moteur, qui en éprouve évidemment du dépit. Mais l'adolescent, réellement handicapé dans la vie, n'a nullement envie de se résigner. Et pour aborder frontalement ce problème d'absence de communication, il propose à son père de tomber avec lui en enfer : concourir ensemble, à Nice, dans un Ironman, le plus implacable des triathlons. Il faudra pour cela que Paul nage 3,8 km en tirant le canot où est installé son fils ; qu'il en couvre 180 à vélo dans le montagneux arrière-pays avec un engin soudé à un fauteuil carbone et qu'il pousse enfin le fiston sur la distance du marathon, soit 42,195 km.

Sur un scénario très simple, « très lisible » comme dit Jacques Gamblin qui n'a jamais autant payé de sa personne, Nils Tavernier emporte l'adhésion. La différence, l'amour filial y sont ici traités avec une fougue revigorante. Triomphalement accueilli lors des avant-premières, ce film est un peu comme une chanson des Rolling Stones, une partition de Mozart, un tube inoxydable d'Hallyday. Il donne envie d'avoir envie. De se battre et d'aimer.



Au même endroit, on trouve ce rapprochement plutôt utile et judicieux :





« Quand Intouchables est sorti, j'ai eu peur »
Nils Tavernier, réalisateur du film ;
P.V. | Publié le 26.03.2014, 07h08


Il y a trois ans, Nils Tavernier a pleuré à cause d'un film qui faisait rire. C'était au Grand Rex et ça s'appelait « Intouchables ». Le cinéaste réputé pour ses documentaires avait pourtant trouvé formidable la comédie d'Olivier Nakache et Eric Tolédano, mais il y avait un hic. Lui-même préparait, avec difficulté, un projet avec un fauteuil d'infirme au centre du jeu.


Or, son producteur venait de lui apprendre qu'il se retirait de l'aventure. « J'ai fondu en larmes. Je me disais que le métier avait investi une fois sur ce thème et qu'il n'allait pas recommencer. »

Mais le fils de Bertrand, père de deux enfants, un garçon de 21 ans et une fille de 4 ans, le sait au fond mieux que personne : c'est lorsque les noeuds se compliquent qu'ils donnent encore plus envie de les dénouer. Et qu'au regard de l'énergie et la volonté déployée les anges gardiens débarquent filer un coup de main.

C'est ainsi qu'un duo de producteurs a pris le relais et que cette histoire d'ado infirme ignoré par son père, jusqu'à ce qu'ils participent ensemble à un triathlon, reparte d'un bon pied. Pas comme sur des roulettes, il ne faut pas exagérer. Pour dénicher Julien, alias Fabien Héraud, son jeune acteur de 17 ans, le réalisateur a battu la campagne et les établissements spécialisés. « Ça m'a pris cinq mois. Jusqu'à ce que les enfants que j'avais rencontrés sur le tournage de Destins de famille ( NDLR : un doc sur des familles confrontées à la maladie d'un enfant) me fassent parvenir des vidéos. Sans le dire à ses parents, Fabien m'a envoyé un clip où il déconnait avec son fauteuil roulant. Je l'ai trouvé solaire. Il a fallu encore quatre mois de coaching. »

Des terrains difficiles
Ensuite, roulez jeunesse, notamment embarquée à 55 km/h sur un vélo transporteur solidement bidouillé, le tout sans doublage si l'on excepte une sortie de route à la Tati accomplie par des cascadeurs. Les séquences les plus difficiles à filmer ont été celles de natation lorsque Gamblin crawle pour tirer le canot de Julien. Une fois de plus, le cinéaste est allé poser ses caméras sur un terrain difficile : celui, dit-il, de la différence et de l'exclusion. « Je me sens touché par ça. Si je suis dans un train par exemple, la personne à laquelle je vais adresser la parole, c'est toujours celle qui est le plus dans la merde. »

Et cet admirateur du « Huitième Jour » -- Palme d'or à Cannes en 1997, avec l'acteur trisomique Pascal Duquenne et Daniel Auteuil -- d'aller plus loin : « J'ai eu très tôt le sentiment de n'être pas assez utile. Alors je me suis employé à témoigner. Surtout sur la place de l'enfant dans la société. Sur mes 35 documentaires, la moitié s'y rapporte. » Aujourd'hui, ce petit monde est resté en contact et espère que « De toutes nos forces » changera le regard sur le handicap.
Le Parisien




Le Huitième Jour, film belge de Jaco Van Dormael (1996)
Harry est un homme seul qui se voue sept jours sur sept à son travail. Tout va basculer quand il va rencontrer Georges, une personne handicapée mentale atteinte du syndrome de Down (« trisomie 21 »), qui vit dans l'instant. Ces deux êtres que tout oppose vont devenir inséparables. Harry est un homme seul qui se voue sept jours sur sept à son travail. Tout va basculer quand il va rencontrer Georges, une personne handicapée mentale, qui vit dans l'instant. Ces deux êtres que tout oppose vont devenir inséparables.





Gala.fr
Gala: D’où est venue cette “idée originale de Nils Tavernier"?
Nils Tavernier: Je venais de passer deux ans à l’hôpital Necker en neurologie pour un documentaire sur des familles dont les enfants étaient passés par le service. J’étais fasciné par les parents, les enfants, leur force de vie ou parfois leur désespoir. 
Parallèlement à ça, je suis tombé sur une info concernant la famille Hoyt, dont l’enfant est infirme moteur cérébral, donc en fauteuil, qui n’a pas accès à la parole et qui a trouvé le moyen de convaincre son père de faire l’Ironman avec lui. J’ai trouvé cette histoire très forte donc j’ai voulu reconstituer une famille dans laquelle l’enfant, joué par Fabien Héraud, également infirme moteur cérébral, tombe sur un article traitant de l’exploit de cette famille aux Etats-Unis et décide de faire la même chose.

Gala: Dans le rapport père-fils, vous êtes-vous inspiré de ce que vous vivez chez vous, ou des choses que Fabien Héraud peut vraiment vivre dans la vie?
N.T.: Non, c’était à Fabien de venir vers mon personnage. Pas l’inverse. Je ne voulais pas vraiment connaître les rapports de Fabien avec son père. Je voulais le plonger dans quelque chose qui vient davantage de chez moi ou de ce que j’ai pu voir autour de moi.

Gala: Fabien dit que par rapport à une personne valide, il a sans doute moins de mal à jouer les émotions d’un enfant rejeté, pour sa différence, ce qu’il a pu déjà ressentir dans la vraie vie...
N.T.: D’un point de vue technique, psy, les infirmes moteurs cérébraux ont ce qu’on appelle un facteur “e” (pour émotionnel ndlr). Je ne veux surtout pas faire de généralité, mais on a pu observer chez ces enfants des difficultés à gérer les émotions, une façon d’être un peu frontale, telle qu’ils sont. Et ça pour un acteur, c’est formidable. C’est vrai que je n’aurais pas eu cela chez un enfant valide, mais, quoi qu’il en soit, je voulais vraiment faire jouer un enfant handicapé. J’en ai accompagné au cours des soins, je suis proche des familles, donc pour moi c’était une évidence. Les IMC c’est 150000 enfants en France, ce n’est pas beaucoup, mais ça me touche particulièrement.
Il y a vingt ans, on pensait que le pronostic vital de ces enfants était engagé, ce qui n’est plus le cas mais Fabien a forcément entendu parler de ça, or il a une force de vie incroyable.
Avec lui, on a surtout joué sur la colère qu’il devait ressentir vis à vis de ses parents: ce qu’il ne connaît apparemment pas dans la vraie vie. Donc il a dû faire un vrai travail d’acteur.

Gala: Vous avez vous-même des projets avec votre fils, votre père est Bertrand Tavernier, vous écrivez aussi avec votre soeur. On peut parler d’une affaire de famille?
N.T.: Si vous voulez. J’ai découvert l’image grâce à mon père, j’ai travaillé avec lui, donc forcément il m’a transmis des trucs. J’avais 12 ans quand je suis tombé amoureux de la caméra, et j’ai décidé de faire de l’image et c’était sur un tournage avec mon père. On a aussi travaillé ensemble sur Les Grands Pêchés (De l’autre côté du périph’, 1997), donc on a échangé. Même chose avec mon fils, qui a passé sa vie sur des tournages avec moi, donc à qui j’ai forcément transmis des choses.
C’est incontournable. Et tant mieux!
Propos recueillis par Camille Choteau. 








Voici une contribution précieuse de notre fidèle JMB. Là, c’est aussi mon opinion : on est partagé entre l’admiration quasi obligatoire, et un certain malaise devant ce qui peut apparaître comme une forme d'acharnement, lequel n’est pas sans conséquences, on l’imagine, ni sur les principaux intéressés, ni sur l’environnement proche qui, peut-être, n’a rien demandé de tel, et même serait susceptible d’en souffrir. Mais chut !… laissons au débat le soin d’apporter toutes les affirmations et nuances souhaitées sur un sujet aussi « délicat » que le précédent.


Dans le numéro 26 (printemps 2014) de la revue XXI , il y a notamment un reportage concernant un ancien montagnard devenu hémiplégique à la suite d'un accident .
Il continue à faire des randonnées "tractées" dans les Alpes :tiré par 6 montagnards de chaque côté (avec une équipe de remplaçants...) dans des sorties de plusieurs jours  à plus de 4000m!
C'est époustouflant comme esprit de dépassement , de collaboration , un peu de masochisme rédempteur (là, c'est mon opinion).
Je te joins un petit complément informatif sur le sujet, tiré de la rubrique pour aller plus loin de cette même revue.
A ce soir.








Des questions sur l'Ironman? Voici quelques éléments de réponses.

D'abord le site officiel, sans traduction...



Anything is Possible
"In 1978, U.S. Naval Commander John Collins and his wife Judy issued a challenge. They proposed combining Oahu’s 2.4 mile swim race, 112 mile bike race, and 26.2 mile marathon. On February 18, 1978 fifteen competitors, including Collins, traveled to Waikiki to take on the first-ever IRONMAN challenge.

Swim 2.4 miles, bike 112 miles, run 26.2 miles- BRAG FOR THE REST OF YOUR LIFE. "
- John Collins, IRONMAN co-founder.



Le commandant Collins et sa femme, Judy, avaient participé aux triathlons organisés en 1974 et1975 par le San Diego Track Club à et autour de Mission Bay, ainsi qu'à l'Optimist Sports Fiesta Triathlon à Coronado (Californie), en 1975.
Plusieurs autres militaires dans le public étaient aussi des habitués des courses de San Diego, et ils comprirent rapidement le concept quand le commandant Collins suggéra que le débat soit tranché par une course combinant les trois compétitions de longue distance existant sur l'île ; leWaikiki Roughwater Swim (3,85 km), la course cycliste Around-Oahu (115 miles ; originellement une compétition sur deux jours) et le marathon d'Honolulu (42,195 km).
Aucune personne présente à ce moment n'avait jamais effectué une course cycliste ; le Cdt Collins calcula qu'en raccourcissant la course de 3 miles et en roulant dans le sens horaire autour de l'île, la partie cycliste pourrait démarrer à l'arrivée de la Waikiki Rough Water et finir à l'Aloha Tower, le départ traditionnel du marathon d'Honolulu. Afin de concourir, chaque athlète reçut un document de trois pages listant quelques règles et une description de la course. Écrite à la main sur la dernière page, on pouvait lire cette exhortation : « Swim 2.4 miles ! Bike 112 miles ! Run 26.2 miles ! Brag for the rest of your life! » (« Nagez 2,4 Miles ! Roulez 112 miles ! Courez 26,2 miles ! Vantez-vous pour le reste de votre vie ! »). Avec un signe d'assentiment à un coureur local qui était notoirement connu pour ses séances d'entraînement exigeantes, Collins dit : « Whoever finishes first, we'll call him the Iron Man. » (« Celui qui finit premier, nous l'appellerons l'homme de fer. »). Des quinze hommes ayant démarré l'épreuve tôt le matin du 18 février 1978, douze achevèrent la course et le premier « Ironman » du monde,Gordon Haller, l'accomplit en 11 heures, 46 minutes, et 58 secondes.







Et (après cette Wiki parenthèse) retour sur le même site, avec une traduction automatique tellement pittoresque que je la livre telle quelle.




Situé au cœur de la mythique Côte d'Azur, les athlètes viennent de partout dans le monde chaque année pour tenir sur cette course remarquable et faire partie de l'histoire du triathlon.
Le Triathlon de Nice est devenu IRONMAN France cas en 2005. athlètes commenceront avec un départ de plage et de se lancer sur un à deux boucles de 2,4 mile nager dans les eaux cristallines de la mer Méditerranée. Le parcours vélo 112-mile est le joyau de l'IRONMAN France comme il suit à peu près de la route de Nice Triathlon original et passe à travers les villages et les montagnes. Il y a 5000 pieds de montées difficiles, mais les athlètes pourront profiter de belles vues panoramiques. La course de 26,2 mile comprendra un cours de quatre boucle plat et rapide le long de la Promenade des Anglais. Les athlètes peuvent s'attendre à un très bon support des spectateurs le long du parcours.
Il y a 50 places qualificatives pour le Championnat du Monde Ironman à Kailua-Kona, HI.





 Enfin, pour les fans, les inévitables Wiki compléments. Pour ma part, comme il y avait de la nostalgie avec les catcheurs légendaires remontés à la surface de l'actualité grâce au film Nos héros sont morts ce soir, je retrouve dans le même état d'esprit celui que j'ai le plus suivi en son temps, celui qui m'a le plus impressionné, celui dont je conserve toujours les images d'arrivées triomphales en tête, bref mon préféré: Marc Allen. 

Le format d'Ironman reste inchangé, et l'Ironman hawaïen est toujours vu comme le plus important triathlon au monde. Il est d'ailleurs nommé « Championnat du Monde Ironman ». Pour son 25e anniversaire, le 18 octobre 2003, environ 1 500 athlètes ont participé.
Concernant le record de l'épreuve, celui-ci est détenu chez les hommes par l'australien Craig Alexander en 8 h 3 min 56 s en 2011. Chez les femmes par Chrissie Wellington en 8 h 33 min 56 s (en 2011 lors de l'Ironman Port Elizabeth en Afrique du Sud).
Le record absolu sur une course distance Ironman est détenu chez les hommes par l'Allemand Andreas Raelert en 7 h 41 min 33 s lors de l'Ironman de RothAllemagne(Challenge) en 2011 et chez les femmes par Chrissie Wellington lors du Challenge Roth 2011 en 8 h 18 min 13 s (ancien record : 8 h 19 min 13 s par elle-même lors du Challenge Roth 2010).



Comme la nostalgie des catcheurs de légende a pu remonter à la surface de la mémoire à l'occasion de Nos héros sont morts ce soir,  on peut connaître des sentiments comparables avec ce film. Pour ma part, celui qui m'a le plus impressionné, celui dont je garde le plus d'images en mémoire, bref, mon préféré, c'est incontestablement Marc Allen. Mais que ce mot "ancien" est cruel dans les biographies actuelles!



Mark Allen (né le 12 janvier 1958 à Glendale, en Californie) est un ancien triathlète américain.
Diplômé de l'université de Californie à San Diego, Mark Allen a remporté à 6 reprises l'Ironman Triathlon d'Hawaii en 19891990199119921993 et 1995, égalant la performance de son compatriote Dave Scott.

Après avoir disputé et perdu six fois l'Ironman Triathlon, Mark Allen obtint enfin la victoire en 1989, remportant l'une des compétitions d'un jour les plus difficiles au monde.
Ce fut la première de ses six victoires Ironman, la dernière, obtenue à 37 ans, en 1995 fit de lui le champion le plus âgé de la discipline.
Il se montra également excellent sur la distance olympique, plus courte, remportant le premier titre de champion du monde dans cette catégorie en 1989 à Avignon(France), avec plus d'une minute d'avance sur le second.
Il fut invaincu en dix courses au triathlon international de Nice, et, de 1988 à 1990, il aligna une série de 20 victoires consécutives.








Triathlètes légendaires de l'Ironman

Paula Newby-Fraser (Zimbabwe)
8 fois victorieuse du Ironman d'Hawaï (record absolu)
23 victoires Ironman (record absolu)
Son surnom est "The Queen of Kona" ("La Reine de Kona")





Dave Scott (USA)
6 fois vainqueur du Ironman d'Hawaï (record masculin)
Son surnom est « The Man » (« L'Homme »)






Mark Allen (USA)
6 fois vainqueur du Ironman d'Hawaï (record masculin)
5 victoires consécutives à Hawaï
Son surnom est « The Grip »





Luc Van Lierde (Belgique)
Troisième performance mondiale sur distance Ironman (7 h 50 min 27 s) réalisé à Roth (Allemagne)




Record sur la distance Ironman (7 h 41 min 33s) réalisé à Roth (Allemagne)





4 fois championne du monde
Record sur la distance Ironman (8 h 18 min 13s) réalisé à Roth (Allemagne)







Meilleure performance française (aucun homme au palmarès). 







Laurent Jalabert, ancien coureur cycliste français qui fut notamment numéro un mondial de sa discipline de 1995 à 1997 et en 1999, participe à l'Ironman de Zurich. Il se classe vingt-deuxième en 9 h 12 min 29 s et se qualifie dès sa première tentative pour l'Ironman d'Hawaï 2007 où il termine à la 76e place en 9 h 19 min 58 s.
Lors de l'épreuve de cyclisme (180,2 km) de ce dernier Ironman, il va rattraper pas moins de 939 concurrents qui l'avaient devancé dans l'épreuve de natation où se situe son « point faible ». Lors des 15 derniers kilomètres de l'épreuve cycliste, il relâcha son effort, en prévision du marathon qu'il termina en environ 3 h 10.





Le symbole d'Ironman, le M-Dot (M-Point) : "Une tête saine au-dessus d'un corps sain", variante sportive du fameux aphorisme de Juvénal "Un esprit sain dans un corps sain" (Mens sana in corpore sano).






Est-ce cela, l'avenir?... Vers le cybathlon?...

La première compétition de Jeux Bioniques va avoir lieu en 2016 en Suisse. Il s’agira de la toute première fois que s’affronteront des athlètes de haut niveau augmentés par des prothèses bioniques. L’objectif principal est de sensibiliser les foules aux potentiels des membres artificiels.
La technologie et le sport ont toujours fait bon ménage. Ces dix derniers années, on a vu poussé sur les terrains, les pistes d’athlétisme et les piscines des nouveaux équipements bénéficiant des dernières avancées en matière d’aérodynamisme et de capteurs.
Des performances augmentées à la tricherie il n’y a qu’un pas. La frontière est si mince que certains commencent à se poser des questions. A partir de quel moment la technologie prend le pas sur les performances véritables de l’athlète ? Dans quelle mesure un athlète augmenté est-il favorisé par rapport à un athlète valide ?
Ainsi, nous avons connu des jours comme ce 4 août 2012 où un athlète est entré dans l’histoire. Oscar Pristorius. Ce jour là, il devient le premier athlète amputé à courir aux côtés d’athlètes valides dans l’épreuve du 400 mètres aux Jeux olympiques de Londres. Plus récemment, pendant les J.O. d’hiver 2014 de Sotchi, certains juges se sont plaint des équipements de certains athlètes jugés trop augmentés grâce à une technologie de nanofibres imaginée par les ingénieurs de Lockheed Martin.
Sans doute les épreuves les plus étonnantes : 

L’épreuve BCI brain computer interface
Dans cette épreuve, les participants tétraplégiques seront équipés d’interfaces cerveau-machine qui leur permettront de contrôler un avatar avec la pensée. L’avatar virtuel participera à un jeu vidéo de course à cheval ou de voitures.


 Course d’exosquelettes
Les personnes marchant à l’aide d’un exosquelette pourront participer à cette course où des obstacles tels que des marches, un tronc d’arbre ou des terrains inclinés les attendront.



Si vous souhaitez en savoir plus, consultez le site des Humanoïdes.

http://www.humanoides.fr/2014/03/28/cybathlon-les-premieres-olympiades-pour-athletes-bioniques-en-2016/







LE CYBORG, ENQUÊTE SUR OSCAR PISTORIUS
Auteur : Fred De Vries
Auteur : Taryn Arnott
Illustrateur : Vincent Roché

Premier athlète handicapé à participer aux Jeux olympiques, à Londres en 2012, le champion sud-africain s’est trouvé propulsé dans la stratosphère. Pour l’« Iron Man » de l’industrie cosmétique, un slogan fut forgé : « Je suis la balle dans le chargeur. » Prémonitoire.






Le grand fantasme :



Film de John Favreau, avec Robert Downey Jr (2008)


Iron Man (littéralement l'Homme de Fer) est un super-héros de comic books créé en 1963 par Stan Lee pour Marvel Comics. Apparu pour la première fois dans Tales Of Suspense #39, la série était scénarisée par Larry Lieber et dessinée par Don Heck. À partir de 1968, le personnage a eu son propre comics qui a été publié par Marvel jusqu'en 1996 avec le no 332.
En France, la série a été publiée par les éditions Lug dans les pages du petit format Strange dès son premier numéro en 1970. Les publications débutaient avec le no 1 de la série parue dans le comics Iron Man de 1968 en omettant les épisodes parus depuis 1963 dans Tales of Suspense.
Iron Man fait partie des multiples super-héros créés par Stan Lee, qui avait déjà imaginé Spider-ManDaredevil et les Quatre Fantastiques. Anthony Stark, au début de sa carrière de super-héros, avait pour principale occupation de lutter contre les communistes dans le contexte de la guerre froide, de manière beaucoup plus systématique que les autres personnages de Marvel Comics. Ce cadre historique a progressivement disparu, au profit d'aventures de science-fiction. Le contexte de la série Iron Man a ensuite continué d'évoluer avec les années, le personnage affrontant en majorité des menaces de type technologique.












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire