12e séance avec débat
Association Ciné-Rencontres
au Ciné Lumière de Vierzon
EN SOLITAIRE
Film d'aventure
français de Christophe Offenstein avec Guillaume Canet,
François Cluzet,
Virginie Efira, Karine Vanasse... (1h36)
Yann Kermadec voit son
rêve se réaliser quand il remplace
au pied levé, son ami
Franck Drevil, au départ du Vendée Globe,
le tour du monde à la
voile en solitaire. Habité par une farouche
volonté de gagner,
alors qu'il est en pleine course, la découverte
à son bord d'un jeune
passager va tout remettre en cause...
Par souci de réalisme
et volonté d'immersion, l'équipe du film a tourné
dans des conditions
réelles en pleine mer : "Cette course n’est pas une
petite épreuve :
c’est une odyssée de 80 jours avec les énormes difficultés
que cela représente.
Pour lui donner l’authenticité et la force indispensables,
il fallait que nous
la vivions nous aussi", indique le réalisateur.
A PARTIR DU MERCREDI 6
NOVEMBRE
+ CINÉ-DÉBAT VENDREDI 8
NOVEMBRE à 20h30
Christophe Offenstein, Samy
Seghir et François Cluzet au 6e Festival du Film Francophone d'Angoulême, pour
la présentation du film En solitaire, le 25 août 2013.
people france - photo - festival - cinéma - News people
Longtemps cantonné au rôle de chef opérateur, Christophe Offenstein réalise avec En Solitaire son premier film en tant que réalisateur.
Ce n'est pas un hasard non plus si l'on retrouve Guillaume
Canet au casting de ce long-métrage puisque les
deux hommes ont déjà travaillé ensemble sur Ne le
dis à personne et Les
Petits Mouchoirs.
En Solitaire est le premier film français qui bénéficie de la
technologie Dolby Atmos. Ce procédé, utilisé pour la première fois sur le film
d'animation Rebelle,
permet une nouvelle reproduction du son surround et une gestion panoramique
plus précise de la verticalité du son. En clair, chaque haut-parleur des salles
équipées par ce système bénéficie de son propre flux de son pour une meilleure
immersion du spectateur.
Timing parfait oblige, Christophe Offenstein a profité du départ du Vendée Globe 2012-2013 pour tourner des scènes dans la baie des Sables-d'Olonne. Le réalisateur a pu tourner ses plans quelques heures avant que ne soit donné le départ de la célèbre course au large, en solitaire et sans assistance, que François Gabart remporta.
Christophe
Offenstein a commencé au cinéma en 1988 comme chef électricien sur le film La
Vouivre (de Georges Wilson, avec Lambert Wilson, Suzanne Flon, Jean
Carmet).
Depuis, il a été 24 fois directeur de la photographie, et
c’est ce qui m’a fait me souvenir d’une idée de John, à savoir de rendre
hommage au métier de directeur de la photographie à l’occasion de la soirée Ma vie avec Liberace
(biopic de Steven Soderbergh avec Michael Douglas, Matt Damon, Rob Lowe, 2013,
1h58) le vendredi 20 septembre, bien sûr au Ciné Lumière de Vierzon.
Pour faire
le lien avec le réalisateur de En solitaire, lequel mérite évidemment
lui aussi cet hommage, il suffit de reproduire ici l’extrait de notre
compte-rendu d’alors suivi du texte que nous avions lu à deux voix.
Ce
fut l’occasion de renouer avec une tradition que l’on réveillera certainement
de loin en loin : lire un texte à deux voix rendant hommage au cinéma,
souvent à des métiers du cinéma. Le costume et le décor étant des composantes
importantes du film, il apparaît pertinent de rappeler le poids du directeur de
la photographie, en l’occurrence de la directrice de la photographie, dans la
construction du film. Caroline Champelier est importante dans le cinéma
français, ayant présidé l’association des directeurs de photographie jusqu’en
2012. Elle a commencé, ce qui n’est pas rien, avec Jean-Luc Godard (Soigne
ta droite, 1987), et a continué jusqu’à Hannah Arendt de Margarethe von Trotta (2013), que nous avons présenté à
Ciné-Rencontres à la fin de la saison précédente, le 24 mai. Auparavant, elle
officiait sur Holy Motors (Leos Carax, 2012), Sport de filles
(Patricia Mazuy, Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois, 2010, film
qui fit également l’objet d’un débat Ciné-Rencontres).
Le Monde 15/9/2013
Caroline Champetier Directrice de photographie « C’est une forme
d’énergie »
Pour moi, la beauté passe surtout par le regard. Ce n'est pas quelque chose de concret, mais une espèce de puissance harmonique. La rencontre entre une forme et un récit. Un beau ciel est un ciel qui raconte quelque chose.
Avec le temps,
j'ai compris que, dans mon métier, la beauté ne va pas sans une
puissance de vie. La question du beau se pose au début de chaque
tournage. Le cinéma est un art amical, il est fait pour que le spectateur
adhère à ce qu'il voit, la beauté contribue à cela. Si le sujet nécessite que quelque chose ou
quelqu'un ne soit pas beau, il faudra que je travaille la lumière, ou le
cadre, pour que cette non-beauté devienne quelque chose à
quoi on puisse adhérer. Je suis désespérée quand je vois que, dans des films,
certains ne s'en préoccupent pas.
On pourrait dire que le contraire absolu de la beauté, c'est la téléréalité. Dans
le regard qui est posé sur les personnages, il n'y a aucune espérance
de transformation. Aucune volonté d'élever celui qui joue, ni celui qui est
regardé.
Peut-être que
je cherche toujours la beauté et que la caméra me permet de la voir. C'est
particulièrement vrai du caractère photogénique des acteurs, notamment les
femmes chez qui on attend (et c'est injuste) une plus grande harmonie
que chez les hommes. Cette qualité n'est pas toujours visible au premier regard.
Je ne peux
pas vous dire, a priori, si telle ou telle personne est photogénique.
1l y a des actrices à qui on ne donnerait pas l'heure dans la rue
et qui sont transformées devant la caméra. Il s'agit là d'une extrême
beauté, celle qui fera que l'image est transcendée. 1l y en a
dans l'histoire du cinéma et il y en a avec qui j'ai travaillé, on se demande
qui donne à l'autre.
Finalement, la beauté est nourrissante. Pour ma vie et pour mon métier.
C'est une forme d'énergie, comme l'amour, ou l'argent. Un moteur,
certainement. Quand quelque chose est beau, je me sens vivre. Je
ne pense pas que je produise de la beauté, mais je la saisis. Je la
reçois.
Autrefois,
la caméra était érigée au centre d'un tournage, une sorte
d'objet phallique : tout tournait autour d'elle. Avec l'arrivée des femmes «
d'image », les choses ont évolué. Elle est devenue un lieu de réception. Et
de transformation aussi, il existe une alchimie entre le regard et ce qui est regardé.
C'est un art du mouvement, et la beauté est mouvement. Même s'il s'agit d'un
mouvement imperceptible, dans un gros plan, par exemple.
A
la fin d'un tournage, je veux pouvoir me dire que mon travail a fait surgir
de la beauté. Le fait de trouver quelque chose beau est une manière de
se réconcilier avec le monde, et avec l'autre. C'est important : j'ai
toujours pensé que les films pouvaient aider à vivre. Ils le font bien pour moi ! •
***
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