lundi 28 octobre 2013

Vous allez voir Solitaire

12e séance avec débat
















Association Ciné-Rencontres 
        au Ciné Lumière de Vierzon






                                   
     
                                                                        www.cinelumiere-vierzon.info

      


EN SOLITAIRE
Film d'aventure français de Christophe Offenstein avec Guillaume Canet,
François Cluzet, Virginie Efira, Karine Vanasse... (1h36)


Yann Kermadec voit son rêve se réaliser quand il remplace
au pied levé, son ami Franck Drevil, au départ du Vendée Globe,
le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche
volonté de gagner, alors qu'il est en pleine course, la découverte
à son bord d'un jeune passager va tout remettre en cause...

Par souci de réalisme et volonté d'immersion, l'équipe du film a tourné
dans des conditions réelles en pleine mer : "Cette course n’est pas une
petite épreuve : c’est une odyssée de 80 jours avec les énormes difficultés
que cela représente. Pour lui donner l’authenticité et la force indispensables,
il fallait que nous la vivions nous aussi", indique le réalisateur.

A PARTIR DU MERCREDI 6 NOVEMBRE
+ CINÉ-DÉBAT VENDREDI 8 NOVEMBRE à 20h30








Christophe Offenstein, Samy Seghir et François Cluzet au 6e Festival du Film Francophone d'Angoulême, pour la présentation du film En solitaire, le 25 août 2013.




Longtemps cantonné au rôle de chef opérateur, Christophe Offenstein réalise avec En Solitaire son premier film en tant que réalisateur. Ce n'est pas un hasard non plus si l'on retrouve Guillaume Canet au casting de ce long-métrage puisque les deux hommes ont déjà travaillé ensemble sur Ne le dis à personne et Les Petits Mouchoirs.




En Solitaire est le premier film français qui bénéficie de la technologie Dolby Atmos. Ce procédé, utilisé pour la première fois sur le film d'animation Rebelle, permet une nouvelle reproduction du son surround et une gestion panoramique plus précise de la verticalité du son. En clair, chaque haut-parleur des salles équipées par ce système bénéficie de son propre flux de son pour une meilleure immersion du spectateur.









Timing parfait oblige, Christophe Offenstein a profité du départ du Vendée Globe 2012-2013 pour tourner des scènes dans la baie des Sables-d'Olonne. Le réalisateur a pu tourner ses plans quelques heures avant que ne soit donné le départ de la célèbre course au large, en solitaire et sans assistance, que François Gabart remporta.




            Christophe Offenstein a commencé au cinéma en 1988 comme chef électricien sur le film La Vouivre (de Georges Wilson, avec Lambert Wilson, Suzanne Flon, Jean Carmet).
Depuis, il a été 24 fois directeur de la photographie, et c’est ce qui m’a fait me souvenir d’une idée de John, à savoir de rendre hommage au métier de directeur de la photographie à l’occasion de la soirée Ma vie avec Liberace (biopic de Steven Soderbergh avec Michael Douglas, Matt Damon, Rob Lowe, 2013, 1h58) le vendredi 20 septembre, bien sûr au Ciné Lumière de Vierzon.
            Pour faire le lien avec le réalisateur de En solitaire, lequel mérite évidemment lui aussi cet hommage, il suffit de reproduire ici l’extrait de notre compte-rendu d’alors suivi du texte que nous avions lu à deux voix.


            Ce fut l’occasion de renouer avec une tradition que l’on réveillera certainement de loin en loin : lire un texte à deux voix rendant hommage au cinéma, souvent à des métiers du cinéma. Le costume et le décor étant des composantes importantes du film, il apparaît pertinent de rappeler le poids du directeur de la photographie, en l’occurrence de la directrice de la photographie, dans la construction du film. Caroline Champelier est importante dans le cinéma français, ayant présidé l’association des directeurs de photographie jusqu’en 2012. Elle a commencé, ce qui n’est pas rien, avec Jean-Luc Godard (Soigne ta droite, 1987), et a continué jusqu’à Hannah Arendt de Margarethe von Trotta (2013), que nous avons présenté à Ciné-Rencontres à la fin de la saison précédente, le 24 mai. Auparavant, elle officiait sur Holy Motors (Leos Carax, 2012), Sport de filles (Patricia Mazuy, Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois, 2010, film qui fit également l’objet d’un débat Ciné-Rencontres).

Le Monde 15/9/2013 Caroline Champetier Directrice de photographie « C’est une forme d’énergie »

Pour moi, la beauté passe surtout par le regard. Ce n'est pas quelque chose de concret, mais une espèce de puissance harmonique. La rencontre entre une forme et un récit. Un beau ciel est un ciel qui raconte quelque chose.
Avec le temps, j'ai compris que, dans mon métier, la beauté ne va pas sans une puissance de vie. La question du beau se pose au début de chaque tournage. Le cinéma est un art amical, il est fait pour que le spectateur adhère à ce qu'il voit, la beauté contribue à cela. Si le sujet nécessite que quelque chose ou quelqu'un ne soit pas beau, il faudra que je travaille la lumière, ou le cadre, pour que cette non-beauté devienne quelque chose à quoi on puisse adhérer. Je suis désespérée quand je vois que, dans des films, certains ne s'en préoccupent pas.
On pourrait dire que le contraire absolu de la beauté, c'est la téléréalité. Dans le regard qui est posé sur les personnages, il n'y a aucune espérance de transformation. Aucune volonté d'élever celui qui joue, ni celui qui est regardé.
Peut-être que je cherche toujours la beauté et que la caméra me permet de la voir. C'est particulièrement vrai du caractère photogénique des acteurs, notamment les femmes chez qui on attend (et c'est injuste) une plus grande harmonie que chez les hommes. Cette qualité n'est pas toujours visible au premier regard.
Je ne peux pas vous dire, a priori, si telle ou telle personne est photogénique. 1l y a des actrices à qui on ne donnerait pas l'heure dans la rue et qui sont transformées devant la caméra. Il s'agit là d'une extrême beauté, celle qui fera que l'image est transcendée. 1l y en a dans l'histoire du cinéma et il y en a avec qui j'ai travaillé, on se demande qui donne à l'autre.
Finalement, la beauté est nourrissante. Pour ma vie et pour mon métier. C'est une forme d'énergie, comme l'amour, ou l'argent. Un moteur, certainement. Quand quelque chose est beau, je me sens vivre. Je ne pense pas que je produise de la beauté, mais je la saisis. Je la reçois.
Autrefois, la caméra était érigée au centre d'un tournage, une sorte d'objet phallique : tout tournait autour d'elle. Avec l'arrivée des femmes « d'image », les choses ont évolué. Elle est devenue un lieu de réception. Et de transformation aussi, il existe une alchimie entre le regard et ce qui est regardé. C'est un art du mouvement, et la beauté est mouvement. Même s'il s'agit d'un mouvement imperceptible, dans un gros plan, par exemple.
A la fin d'un tournage, je veux pouvoir me dire que mon travail a fait surgir de la beauté. Le fait de trouver quelque chose beau est une manière de se réconcilier avec le monde, et avec l'autre. C'est important : j'ai toujours pensé que les films pouvaient aider à vivre. Ils le font bien pour moi ! •

***



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