Association Ciné-Rencontres
au Ciné Lumière de Vierzon
L'Université populaire du Pays de Vierzon
est une association sœur de la nôtre : si nos associations ont bien des individualités distinctes, elles font partie de la même famille culturelle.
C'est donc avec plaisir et tout naturellement que nous relayons son programme qui vient de nous parvenir.
VIERZON
Ecole du Bourgneuf
CYCLES:
SYSTEMES JUDICIAIRES
Intervenante Julie Dallois
les 5 et 19 novembre de 19h à
20h30
ENTREPRENDRE ET SOLIDARITE
Intervenant: Francis Vite
le 6 ou le 8 novembre de 18h à
20h00
DECOUVERTE DE L'ALLEMAGNE
PAR NOS VILLES JUMELLES
Intervenant: Hugues Dallois
les 12 et 26 novembre de 18h à
19h30
CONFERENCES ET
DEBATS:
IL Y A 100 ANS... ALAIN
(FOURNIER ) ET SIMONE
Intervenant : Michel Pinglaut
le 7
novembre de 18h à 20h00
Il y aurait
une façon stupide de rendre compte de cette soirée, qui consisterait à
mentionner objectivement l’affluence modeste du public présent et de laisser
croire ainsi à un faible intérêt de la conférence.
Ce fut tout le contraire :
le duo constitué par Michel Pinglaut et son épouse fonctionnait à merveille, et
ce fut véritablement un régal que d’assister à leurs échanges, en parallèle des
échanges épistolaires de Madame Simone et d’Alain-Fournier. On se demandait
même parfois si les parallèles ne parvenaient pas, en dépit d’Euclide, à se
rencontrer, si on en croit certains regards glissés par Michel en direction de
sa partenaire tout en habitant merveilleusement le texte d’Alain-Fournier,
vraiment peu avare en « Je t’aime ! » enflammés.
On aurait été ravi de cette
soirée même s’il n’y avait eu que la moitié du contrat de rempli. Ravi d’abord
si on s’était contenté d’y apprendre quelque chose, par exemple le fait que
l’auteur du Grand-Meaulnes fit l’expérience, tel un nouveau Tristan,
d’une retraite dans les bois. Ravi ensuite de n’assister qu’à un spectacle
prenant, tant les lectures étaient de qualité, grâce bien sûr au talent des
deux comédiens du Théâtre des Malins, mais aussi grâce à leur sincérité,
laquelle communiquait immédiatement le plaisir qu’ils prenaient à être là aux
spectateurs qui les écoutaient.
Madame
Nicole mettait immédiatement en garde : plusieurs admirateurs
d’Alain-Fournier, soucieux de conserver intact leur idéal d’amoureux
platonique, se sont souvent déclarés déçus d’apprendre la vérité charnelle de
l’écrivain, ou, la connaissant, faisaient comme ces dames qui, sortant des
conférences de Darwin, s’exclamaient bouleversées : « Pourvu que cela
ne se divulgue pas ! »
Pourtant la
lecture des textes pouvaient aussi provoquer la réaction paradoxale inverse. Il
y avait tellement de passion romantique (le mot est dans les lettres
d’Alain-Fournier), tellement de beauté alliée à la simplicité dans la forme,
tellement de pureté enfin et de délicatesse dans les sentiments exprimés, que le
mythe d’un Alain-Fournier éternel adolescent en sort plutôt renforcé, bien loin
d’être battu en brèche. Cet adolescent d’autrefois, au jugement d’un adolescent
d’aujourd’hui, n’a aucune raison, bien au contraire, de descendre de son
piédestal.
Le talent des
conférenciers était tel qu’on se demande si leurs « maladresses »
d’enchaînements dans leurs feuilles n’était pas calculé par avance au
millimètre près pour attirer encore davantage la sympathie déjà tout acquise du
public qui s’engouffrait aussitôt dans cet appel à davantage de décontraction
et de complicité. Ce fut en tout cas le résultat constaté.
Sur le même
ton se déroula le petit échange de la fin. On s’est demandé ce que
représenteraient des mythes tôt disparus s’ils étaient devenus vieux. Admiratrice
inconditionnelle de Gérard Philipe, Nicole Pinglaut s’est déclaré certaine
qu’un tel vieillard n’eût pas manqué d’être encore extraordinairement
séduisant. On s’est interrogés alors sur la différence d’âge entre les deux
amants de la conférence. Alors que lui n’avait pas survécu à la Grande Guerre,
on pensait bien qu’elle avait vécu sensiblement au-delà de la Seconde Guerre
mondiale, mais on n’imaginait pas à quel point. Renseignement pris, elle fit
mieux que le quasi centenaire Fontenelle, tout en restant assez loin cependant
encore des 122 ans de Jeanne Calment. De 9 ans l’aînée, elle survit pendant 71
ans à son amant, la comédienne dépassant la durée de vie de l’écrivain d’un
incroyable 80 ans. On rappela que l’exposition à la Médiathèque de Bourges
consacrée au centenaire du livre d’Alain-Fournier présentait une petite page
d’agenda particulièrement émouvante qui pouvait fixer la dernière entrevue des
deux amants. A la date du mardi 4 novembre 1913, AF avait griffonné qu’il lui
fallait voir S le soir même chez EP. (Emile-Paul, la maison d’édition où fut
publié Le Grand Meaulnes en 1913, ce qui permit aux deux frères Albert
et Robert de vivre des droits). On ne sait pas si ce souhait a pu se
concrétiser…
Sur la
table, Madame Simone ne nous quittait pas des yeux, dans le cadre d’une grande
et belle photo.
Une telle complicité dans la
transmission méritait bien d’être saluée. C’est fait. Merci, les
Pinglaut !
Michel et Nicole, lors d'un autre spectacle. |
Repères :
Alain-Fournier, demi-pseudonyme d'Henri-Alban
Fournier, né le 3 octobre 1886 à La Chapelle-d'Angillon dans le Cher et mort au combat le 22 septembre 1914 (à
27 ans) à Saint-Rémy-la-Calonne, est un écrivain français, dont
l’œuvre la plus célèbre est Le Grand
Meaulnes.
Madame Simone, Simone Le Bargy de son nom
d'épouse, est une comédienne puis femme de
lettres française née Pauline Benda le3 avril 1877 à Paris1 et
morte le 17 octobre 1985 (à
108 ans) à Montgeron. Née Pauline Benda, elle était la cousine de
l’écrivain Julien Benda (La trahison des clercs,
1927), elle prit la suite de Sarah
Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond
Rostand et participa à la création de Chantecler en
1910 dans le rôle de la Faisane.
La photo de la table avait de plus belles nuances de gris. |
Madame Simone se disait fascinée par l'éclat de son visage. |
Le 1er juin 1905,
jour de l'Ascension– il a dix-huit ans –, il croise, à la sortie d'une
exposition de peinture au Grand Palais, une grande et belle jeune fille, qui
lui dira son nom dix jours plus tard : Yvonne de Quiévrecourt
(1885-1964). Mais cet amour est impossible : Yvonne épousera, l'année
suivante, un médecin de marine, Amédée Brochet, avec postérité. Bouleversé par
cette brève rencontre, Fournier ne cessera, huit années durant, de penser à la
jeune femme et de l’évoquer dans sa correspondance. Il s'en inspirera pour le
personnage d’Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes.
Yvonne Toussaint de Quiévrecourt est née
le 31 mars 1885 (plus âgée aussi, mais d'une année seulement) à Paris 6è. L'immeuble où elle séjournait à Paris en juin 1905
était situé 12, boulevard St Germain, à l'angle de la rue du Cardinal Lemoine,
en allant vers la Seine.
Le café d'en face est resté à peu près dans le même
état que celui qu'Alain-Fournier a dû connaître et qu'il évoque dans "Le
grand Meaulnes".
Le 5 mai 1912, présenté par
Charles Péguy, il devient secrétaire de Claude Casimir-Perier, fils de l'ancien
président de la République et l'aide à mettre au point un gros ouvrage Brest,
port transatlantique qui sera publié en avril 1914 chez Hachette. Il
fréquente dès lors l'épouse de celui-ci, Pauline Benda, célèbre au théâtre sous
le nom de Madame Simone et lui rend de multiples
services. Simone révèlera en 1957 la liaison passionnée, souvent orageuse,
qu'elle a eue, à partir de juin 1913, avec le jeune écrivain, de neuf ans son
cadet, dans son livre Sous de nouveaux soleils (Gallimard).
Alain-Fournier est fréquemment reçu dans leur propriété de Trie-la-Ville,
où sont également accueillis Charles Péguy ou Jean Cocteau.
C'est sous les arbres du parc du château de Trie que Fournier écrira, en 1914,
plusieurs chapitres de son second roman qu’il appelle alors « Colombe
Blanchet », mais qu'il ne pourra achever avant la déclaration de guerre.
La correspondance des deux amants a été publiée en 1992, présentée et annotée
par Claude Sicard.
Durant cette même année 1913, qui voit, en juin, le début
de sa liaison avec Pauline Benda-Perier - Madame Simone -, Fournier rencontre
pour la seconde fois Yvonne de Quiévrecourt. Les chastes retrouvailles ont lieu
au cours de l’été, sans doute du 1er au 4 août 1913, à Rochefort-sur-Mer,
où la jeune femme, mère de deux enfants, est de passage chez ses parents. Le
jeune homme est bouleversé — des notes sur un petit carnet noir en témoignent —
mais sa vie sentimentale a pris désormais irrévocablement une direction
nouvelle. Il échangera encore quelques lettres avec Yvonne de Quiévrecourt,
mais ne la reverra pas.
Tombe d'Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier dans
la nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne (81 habitants, près de Verdun, Meuse, Lorraine).
BERRY REPUBLICAIN
Michel et Nicole
Pinglaut à l’Université populaire
Michel Pinglaut. - DONADIEU Alain
L'université populaire et le théâtre des Malins de
Villabon ont organisé, jeudi soir, une rencontre sur le thème de la relation
passionnée d'Alain-Fournier et de Simone.
Nicole et Michel Pinglaut ont lu les lettres
d'Alain-Fournier et de Simone. Elles furent échangées lors d'une relation
passionnée, née juste avant la Première Guerre mondiale. Cette relation courte
a duré de 1912 à 1914, et s'est conclue par la mort au champ d'honneur de
l'écrivain.
Écrites dans un français parfait, avec une sémantique
choisie, elles renferment toute l'expression de l'amour de ces deux êtres.
Empreints de tendresse et aussi de passion, ces courriers sont l'expression
même de sentiments intenses.
Les textes, non pas lus mais joués pas les deux
intervenants, ont permis à la dizaine de participants présents de s'imprégner,
voire de revivre ce que fût cet amour éphémère.
Simone, de son nom de jeune fille Pauline Benda, a été
mariée trois fois. À l'époque de sa relation avec Alain-Fournier, elle était
l'épouse de Claude Casimir Perier, fils de l'ancien président de la République.
Dans
un entretien, datant de juillet 1971 et conservé en archives à l'Institut
national de l'audiovisuel (INA), Simone se défend d'avoir inspiré
Alain-Fournier pour son personnage d'Yvonne de Galais dans Le grand Meaulnes. Elle a travaillé avec lui,
sur son roman Colombe
Blanchet, mais
n'a cependant pas participé à la rédaction : « J'ai contribué à l'équilibre du
roman, à sa composition », dit-elle.
Cent ans déjà, que cela passe vite cent ans...
Sur un blog vierzonnais
ce rapport curieux et émouvant avec Vierzon :
http://www.vierzonitude.fr/Ronvaux-Meuse-le-village-de-coeur-de-Vierzon-dans-la-tourmente-de-la-Grande-Guerre.html
Alain Fournier, à Saint-Rémy la Calonne
Décidemment, le hasard ou le destin, au choix, est une drôle de performance. Alain Fournier, auteur du Grand-Meaulnes, est né à la Chapelle d'Angillon, dans le Cher. C'est à Nançay, près de Vierzon (Vierzon qu'il cite plusieurs fois dans son roman, notamment la gare), que l'écrivain passe, enfant et adolescent, ses vacances d'été. Mobilisé, Alain Fournier meurt en septembre 1914 mais sa dépouille n'est pas retrouvée. En 1991, après d'intenses recherches, son corps et ceux de ses vingt compagnons d'arme sont retrouvés et identifiés grâce à leurs plaques, tout près de la Tranchée de la Calonne, près de.... Ronvaux. Il est inhumé au cimetière militaire de Rémy la Calonne.
Berry républicain 15 septembre 2014 |
Sur un blog vierzonnais
ce rapport curieux et émouvant avec Vierzon :
http://www.vierzonitude.fr/Ronvaux-Meuse-le-village-de-coeur-de-Vierzon-dans-la-tourmente-de-la-Grande-Guerre.html
Alain Fournier, à Saint-Rémy la Calonne
Décidemment, le hasard ou le destin, au choix, est une drôle de performance. Alain Fournier, auteur du Grand-Meaulnes, est né à la Chapelle d'Angillon, dans le Cher. C'est à Nançay, près de Vierzon (Vierzon qu'il cite plusieurs fois dans son roman, notamment la gare), que l'écrivain passe, enfant et adolescent, ses vacances d'été. Mobilisé, Alain Fournier meurt en septembre 1914 mais sa dépouille n'est pas retrouvée. En 1991, après d'intenses recherches, son corps et ceux de ses vingt compagnons d'arme sont retrouvés et identifiés grâce à leurs plaques, tout près de la Tranchée de la Calonne, près de.... Ronvaux. Il est inhumé au cimetière militaire de Rémy la Calonne.
Article de Rémy Beurion |
(A la fin de l'article EN SOLITAIRE du 10 novembre, vous trouverez un prolongement inattendu de celui-ci, pourtant consacré à Alain-Fournier. Point commun : la mer...).
Rappelons aussi notre propre rendez-vous de vendredi prochain:
CINÉ-DÉBAT VENDREDI 8 NOVEMBRE à 20h30
En sortie nationale
EN SOLITAIRE
Film d'aventure français de Christophe Offenstein avec Guillaume Canet,
François Cluzet, Virginie Efira, Karine Vanasse... (1h36)
Yann Kermadec voit son rêve se réaliser quand il remplace
au pied levé, son ami Franck Drevil, au départ du Vendée Globe,
le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche
volonté de gagner, alors qu'il est en pleine course, la découverte
à son bord d'un jeune passager va tout remettre en cause...
Par souci de réalisme et volonté d'immersion, l'équipe du film a tourné
dans des conditions réelles en pleine mer : "Cette course n’est pas une
petite épreuve : c’est une odyssée de 80 jours avec les énormes difficultés
que cela représente. Pour lui donner l’authenticité et la force indispensables,
il fallait que nous la vivions nous aussi", indique le réalisateur.
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