Journée colombienne
Cette semaine, nos partenaires...]
A balles réelles, de Roméo Langlois avec la collaboration de Pascale Mariani (Documentaire, France 2012, 0h26)
Si le documentaire est le cinéma du réel, celui-ci est en
outre un cinéma du vrai. Certes, on a vu ailleurs, dans maints films de guerre,
des images plus spectaculaires, des situations plus extraordinaires. Mais c’est
justement ce moins extraordinaire qui donne son poids de réalité au
film. A tout moment, on se dit que ce que l’on voit est vrai, que ce n’est pas,
au sens trivial du terme, du cinéma. Parfois on a besoin d’aide ou de temps
pour décoder cet impondérable effet de réel. Pourquoi ce paysan, pris par les
soldats en pleine activité illégale près de son atelier de drogue, est-il si
peu effrayé ? Réponse : il est filmé, un journaliste est présent, et
dans ce cas l’expérience lui a appris que les soldats ne le traiteront pas mal.
Mais, à part les terribles images de fin, celles de la mort et de la blessure,
forcément hors catégories par leur sujet même, quelles sont les éléments qui
nous forcent à penser avec le plus d’intensité : je vois des images,
mais ce qu’elles me montrent est vrai ? Pour ma part, je répondrais
sans hésiter : les séquences où la respiration est perceptible. C’est le
cas dans les déplacements rapides, en général associés aux moments du danger
maximal. Le souffle vital, à la fois puissant et précaire, est accéléré.
Manifestation de la course, à coup sûr, mais aussi - et dans quelle
proportion ? - de la tension. On n’est pas sûr, tant les brèves interviews
précédentes étonnaient par le sang froid des soldats qui s’y exprimaient -
comme s’ils étaient chez eux, comme si le danger qu’ils couraient ne pouvait
être perceptible que par leurs proches -, qu’on soit absolument autorisé à
parler ici de peur. Mais comment éviter d’y penser ?…
Le pouvoir suggestif de la respiration, je le
retrouve, par une coïncidence étonnante de l’actualité cinématographique,
remarquablement exprimé par quelqu’un qui vient de le ressentir avec une grande
intensité dans un univers fictif. J’ai trouvé ce témoignage dans le blog du
Ciné Lumière de Vierzon. J’en reproduis le début :
"Gravity"
la critique de Céline de JustCinema.net
25 Octobre 2013
Gravity : déjà un classique du cinéma !
Publié par Céline du site JustCinema.net le
22 Octobre 2013 (allez y faire un tour !)
J'ai longtemps réfléchi à la critique
que j'allais écrire à propos de Gravity.
J'ai eu la chance de voir le film d'Alfonso Cuaron (Harry Potter et le
prisonnier d'Azkaban, le fils de l'homme...) en avant-première, en grande
pompe dans un cinéma à l'écran exceptionnel et avec pas moins de 52 enceintes pour un son impeccable.
Beaucoup d'entre vous le verrons dans une salle "normale" ou même en
DVD/Bluray, mais cela n'enlèvera rien à l'exception du film, croyez-moi. C'est
à voir !
Alors le mieux, c'est que je vous
raconte directement l'expérience vécue en regardant ce huit-clos spatial, car
finalement Gravity n'est pas simplement à voir, c'est un film à ressentir (vl'a que je fais de la poésie
maintenant) !
Petite précision : Gravity n'est PAS un
film de science-fiction, tout peut-être réel. Pas d'alien ni rien de tout ça,
c'est un peu un Apollo 13 en 20 fois mieux si vous préférez ;-)
Une grand salle. Des centaines de
personnes. Certains cinéphiles avertis, d'autres moins. Certains là pour les
rumeurs d'un chef d'oeuvre, d'autres pour le réalisateur qu'on aurait la chance
de rencontrer ensuite, d'autres aussi pour la curiosité car la bande-annonce et
l'affiche n'en livraient pas beaucoup. Même quelques-uns pour voir Sandra
Bullock "possiblement" ruiner un bon film...
Les lumières s'éteignent et on entend
une respiration intense, maladroite, hésitante, limite malade... Les premières
images : la Terre vue de l'espace, un vide noir avec quelques points brillants
au loin, la caméra se rapproche, des astronautes, une station internationale...
et cette respiration qui s'intensifie. Les premières paroles, le personnage Matt Kowalski (interprété par
Georges Clooney) parle à
Houston, la base spatiale, puis s'adresse au Docteur
Ryan Stone (interprété par Sandra Bullock).
C'est sa respiration à elle.
Scientifique bien terrienne, amenée dans l'espace pour un projet, suite à
quelques mois d'entrainement. On la sent malade, mal à l'aise, envie de vomir,
mal à respirer... A peine quelques minutes devant le film et on se sent déjà
mal nous aussi. La bande son est impressionnante.Juste quelques images
et quelques secondes de respiration et ça y est, Alfonso Cuaron nous a accroché,
il va falloir tenir le rythme s'il ne veut pas qu'on lâche. Mais là, on ne sera
pas déçus, loin de là !
D'un seul coup, un accident ! Une pluie
de déchets ou météorites, j'avoue que je ne sais plus trop bien, s'abat sur la
station. Chocs, sons crissants, tourbillons... On vrille avec eux, on se sent
impuissants, on a envie de se raccrocher à quelque chose pour ne pas se laisser
emporter dans le vide nous aussi. Même
si on entend Clooney, on VIT pour Sandra Bullock, tout est centré sur
elle, son inexpérience, guidée par les paroles pro et concentrées de Clooney.
La respiration se coupe... Bullock
s'éloigne dans l'espace, sans aucun moyen de revenir, en respirant très fort,
si fort qu'on a envie de lui crier "PENSE A TON OXYGENE, CALME TOI
!"... Les secondes passent, on la voit vriller... 2 survivants : Clooney et Bullock. Livrés à
eux-mêmes. L'un avec des propulseurs, l'autre sans. L'un avec très peu
d'oxygène, l'autre avec. L'un sans expérience, l'autre oui. L'un vivant sa
dernière mission, l'autre sa première.
Le film s'enchaîne, avec la mission
suivante : survivre ! Rejoindre une autre station (pas de bol, y'a plus de
métro dans l'espace à cette heure-ci). Mais ça serait si simple s'il n'y avait
pas d'autres emmerdes sur le chemin.
On est déjà à 30 minutes du film et on
se ronge les ongles en ce disant qu'il va forcément y avoir d'autres galères
sinon, soit ce film est une arnaque, soit c'est du suspens à la chaîne. Banco,
2e solution !
Avec des prises de vues incroyables, des
zoom passant à travers le casque/vitre d'astronaute, et une bande son inédite,
le réalisateur nous offre un voyage pour l'espace mais aussi pour un périple de
survie.
A partir d'ici, je ne peux plus vous
révéler l'histoire car ce serait vous spoiler la suite et elle MERITE d'être
vécue, vue, entendue.
L'ENLEVEMENT
LE MONDE
Colombie: «Tout indique» que Roméo Langlois a été enlevé, affirme le
président Santos
ENLÈVEMENT -
L'incertitude régnait jusqu'à présent sur le sort du journaliste français
disparu depuis samedi...
Le président Juan Manuel Santos a levé lundi soir les
doutes entourant le sort deRoméo Langlois, disparu samedi dans le sud de la Colombie, en
assurant que «tout indique» que journaliste français a été enlevé par la
rébellion des Farc.
Photo transmise par France 24 du journaliste Roméo Langlois,
datant de juin 2011 AFP.COM
Des «indices très clairs» révèlent «que le journaliste
français est détenu par les Farc (...) aujourd'hui tous les éléments nous
indiquent qu'il est aux mains» de cette rébellion, a affirmé sans plus de
précisions le président colombien à la presse convoquée au palais présidentiel
de Bogota.
Blessé au bras lors
de l'accrochage
(…)
Le journaliste de France 24, âgé de 35 ans, a disparu
samedi alors que les militaires qu'il accompagnait pour un reportage sur la
lutte contre le trafic de drogue dans le département de Caqueta (sud) ont été
pris sous le feu d'un groupe décrit par les autorités comme appartenant aux
Farc. Roméo Langlois a été blessé au bras dans l'accrochage, selon le ministre
de la Défense Juan Carlos Pinzon.
La Croix-Rouge se
porte volontaire
Quatre militaires sont morts et huit ont été blessés dans
l'attaque. Le journaliste a disparu après avoir retiré son casque, son gilet
pare-balles et s'être dirigé vers les assaillants en s'identifiant comme civil,
selon le ministre. «Je souhaite demander aux Farc qu'ils le libèrent le plus
rapidement possible, notamment parce que nous avons appris qu'il est blessé», a
annoncé Juan Manuel Santos. «Il y a quelques semaines, (les Farc) ont promis à
la Colombie et au monde qu'ils allaient cesser les enlèvements (...) Tenez
parole. Tout ce qui arrivera à ce journaliste relève de la responsabilité
exclusive des Farc», a encore déclaré le président colombien.
Lundi soir, le Comité international de la Croix-Rouge
(CICR), impliqué dans une trentaine de libérations d'otages des Farc depuis
2008, a proposé d'apporter son concours dans l'éventuelle libération de Roméo
Langlois. «Nous sommes disposés et disponibles pour collaborer (...) s'il est
confirmé que le journaliste a été enlevé par les Farc», a déclaré à l'AFP Maria
Cristina Rivera, porte-parole du CICR en Colombie.
Avec AFPDécontraction à la libération... forcément un début de polémique. |
Le journaliste français Roméo Langlois, le jour de sa
libération, le 30 mai 2012. (LUIS ACOSTA / AFP)Par
France INFO
Langlois accusé de "faire la promotion des Farc"
par la droite colombienne
La libération
festive du reporter de France 24 et ses déclarations à la presse ont provoqué
un tollé dans une partie de la classe politique colombienne, ainsi que dans
certains médias du pays.
forme même", "tout sourire", décrit France
24, la chaîne qui l'emploie comme correspondant.
Il n'y a eu "aucune tractation, aucun échange, aucune
condition" avec les Farc pour la libération du
journaliste français Roméo Langlois, a assuré François Hollande.
Concernant la remise en liberté du journaliste de France 24, la polémique est
ailleurs. FTVi revient sur une libération pas comme les autres.
Un show médiatique orchestré par
les Farc
C'est la fête, mercredi 27 mai, dans le petit village de San Isidro,
dans la Caqueta, une région isolée au sud du pays. Après 33 jours de captivité,
Roméo Langlois vient d'être conduit par ses geôliers sur le lieu de sa
libération. Des villageois se pressent autour de lui qui, caméra au poing,
filme cette scène surréaliste. Dans la liesse, le commandant Jairo, chef
guérillero des Farc, le remet aux membres du Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) puis répond, calmement, aux questions des
journalistes.
Des déclarations fracassantes
Passées les images, ce sont ensuite les déclarations du reporter
qui étonnent. "J'ai été
traité comme un invité", a-t-il expliqué dès sa libération, mercredi.
Arrivé à Paris, il a corrigé : "J'ai
dit que j'étais un otage VIP, c'est peut-être un peu exagéré, mais je ne me
plains pas trop" ; "j'ai été très, très bien
traité", a-t-il insisté.
Et puis il y a cette forme de détachement, lorsque Langlois
évoque sa détention : "Ils m'ont donné une radio, le kit du
parfait otage", a-t-il
sourit en conférence de presse, notant par ailleurs que ses proches avaient
sans doute davantage souffert que lui. "Il
aura fallu que je me fasse enlever pour me rendre compte qu'il y a un grand
nombre de gens qui m'aiment", a-t-il plaisanté.
Un discours qui dérange
Sans cautionner leurs actes, le journaliste évoque des "relations
professionnelles" avec
les guérilleros, jugeant aussi important de comprendre le soutien apporté par
les guérilleros dans les régions reculées "où il n'y a ni routes, ni
hôpitaux, ni de quoi manger". Il
a par ailleurs dénoncé le "blocage
médiatique" et déploré que le conflit soit trop peu couvert... ou mal
couvert. "C'est extrêmement tragique. Il n'y a ni bons ni
méchants. Parfois la presse et le gouvernement parviennent à vendre des images
distordues, mais quand on vient dans des zones comme celle-ci, on voit que la
réalité est plus complexe", a-t-il
expliqué.
L'ex-président
colombien est furieux
Dès mercredi, Roméo Langlois a donné sa vision du
conflit. Une vision qui dérange au sommet de l'Etat colombien ainsi que
dans les médias du pays, note LatinReporters.com. Cette petite victoire
médiatique des Farc, qui ont notamment imposé leurs conditions, a provoqué la
fureur de l'ancien président Alvaro Uribe et de la droite colombienne, laquelle
avait fait de la lutte contre la guérilla une priorité absolue. Jeudi,
l'ancien président a violemment attaqué le journaliste sur Twitter,
l'accusant de complaisance : "Langlois,
ne nous trompez plus, 50 % des familles colombiennes ont été victimes des terroristes
dont vous faites la promotion", écrit-il."Langlois sait
mentir, aujourd'hui il est revenu à la liberté qu'il n'a jamais perdue et il
est revenu au mensonge qu'il n'a jamais oublié", a-t-il
poursuivi.
Ainsi attaqué, le journaliste
a rappelé que l'homme politique ne le porte pas dans son cœur : il
lui avait posé des questions "qui
ne lui avaient pas plu", s'est-il
souvenu, après avoir qualifié la déclaration d'Uribe de "farce de mauvais
goût".LE PRIX ALBERT-LONDRES
France 24
Le journaliste de FRANCE
24 Roméo Langlois reçoit le Prix Albert-Londres
Presque un an après sa libération par les
FARC, Roméo Langlois, journaliste de FRANCE 24, a reçu vendredi à Montréal le
prestigieux Prix Albert-Londres 2013 pour son reportage "Colombie : à
balles réelles", diffusé en juin 2012.
Le journaliste, qui avait été capturé le 28 avril 2012 par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), filmait une opération antidrogue dans la jungle au moment de son enlèvement.
"J’ai été très heureux et très honoré d’apprendre que j’avais remporté le prix Albert Londres", confie Roméo Langlois. "J’ai aussi des sentiments très mélangés. Gagner ce prix m’a aussitôt replongé dans ce passé douloureux. J’ai beaucoup repensé au sergent Cortès, chargé d’assurer ma sécurité, qui a perdu la vie pendant le tournage. Je lui dédie ce prix."
Très ému par la récompense, qu'il a manquée à plusieurs reprises, le journaliste entend associer d'autres noms à cette distinction. "Je la dédie également à la journaliste Pascale Mariani, qui a collaboré au documentaire. J’ai regretté qu’elle ne soit pas associée au prix, j’aurai préféré que nous le recevions ensemble. Je remercie aussi tous les Français et Colombiens qui m’ont aidé."
Le lauréat du 29e Prix Albert-Londres de l'audiovisuel "espère toutefois que le prix fera naître une vraie réflexion autour de ce conflit fratricide qui sévit en Colombie."
La caméra salvatrice
Le reportage de 26 minutes montre aussi bien le départ de l’armée en mission, l'embuscade des Farc, que la mort filmée en direct du sergent Cortès chargé de la protection de Roméo Langlois. Le film s'achève ensuite brusquement, en plein milieu des combats, quelques secondes avant que le journaliste, blessé au bras, ne soit capturé par les Farc et détenu pendant 33 jours dans la jungle.
"La caméra a eu quelque chose de salvateur", confiera-t-il, plus tard, sur FRANCE 24. "C'est la caméra qui aide le journaliste à rester lucide justement [au moment de l'embuscade]. Elle nous permet de continuer à filmer. On réfléchit à la fois à l'image et à la situation qui se déroule autour de nous pour savoir par où on va pouvoir s'échapper".
UN JOURNALISTE RESPONSABLE
Libération
Roméo Langlois, dix ans
d'expérience en Colombie
30 MAI 2012 À 21:52
PORTRAIT
Le
journaliste Roméo Langlois, 35 ans, libéré mercredi après avoir été fait
prisonnier par les Farc, est un excellent connaisseur de ce mouvement de
guérilla et de la Colombie où il travaillait depuis une dizaine d’années, selon
ses confrères et employeurs.
«Nous étions arrivés ensemble en Colombie en
tant qu'étudiants en 2000. Nous sommes devenus journalistes et avons travaillé
ensemble. Il connaissait parfaitement les Farc et la Colombie, son pays
d’adoption», a déclaré Pascale Mariani,
ex-journaliste au Figaro et ancienne compagne de Romeo Langlois, peu après
qu’il a été pris en otage.
Originaire
de Toulouse, Roméo Langlois est devenu correspondant pour le Figaro au début
des années 2000, après des études à Sciences politiques et en communication,
puis il a travaillé pour France 24. Il réalisait un reportage pour cette chaîne
de télévision lorsqu’il a été fait prisonnier dans le cadre d’une opération
contre le trafic de drogue dans le département de Caqueta, au sud du pays, aux
côtés d’une unité des forces aéronavales colombiennes.
Il a
également réalisé deux documentaires remarqués pour Canal +, dont un sur les
dessous de la libération d’Ingrid Betancourt et sur l’or de Colombie, «tournant
des choses que personne n’avait jamais tournées», selon Stéphane Haumant,
patron du service d’investigation de la chaîne cryptée.
«Il
adore le terrain et il y va souvent. Il avait créé d’innombrables contacts et
établi une relation de confiance avec les Farc (rebelles marxistes des Forces
armées révolutionnaires de Colombie). Je ne crois pas que c'était son truc
d'être 'embedded'» (pris en charge par l’armée), a
souligné Patrick Bèle, journaliste au Figaro chargé de l’Amérique du sud.
«Il
a travaillé dix ans en Colombie sans jamais avoir d’ennuis. Il savait où il
mettait les pieds»,
a-t-il ajouté.
Même
appréciation de Michaela Cancela-Kieffer, journaliste de l’Agence France Presse
qui a dirigé le bureau de Bogota : «c’est
quelqu’un qui a une longue expérience de la Colombie et qui a l’habitude
d’aller au plus près des situations dangereuses en connaisance du terrain».
«Je
ne l’ai jamais vu prendre des risques inconsidérés. Il avait fait cela
plusieurs fois (aux côtés de l’armée), a encore dit Pascale Mariani. Il ne se
contentait jamais d’un reportage fait à moitié. C’est quelqu’un de très
courageux et qui a d’innombrables contacts, notamment parmi les Farc dont il
connaît les codes, le langage», avait-elle souligné.
«Pendant
toutes ces années, nous avons suivi tout ce qui touchait au conflit et avons
été plusieurs fois confrontés à des combats entre l’armée et les Farc. Nous
essayons à chaque fois de nous placer du point de vue des civils», a-t-elle ajouté.
La
directrice des rédactions de l’Audiovisuel Extérieur de la France, Nahida
Nakad, avait également assuré «faire
confiance» à Roméo Langlois,
en raison de sa connaissance du terrain et de son expérience.
(AFP)
TELERAMA
Roméo Langlois, prix Albert Londres 2013 de l'audiovisuel
JOURNALISME
| L'ancien otage des FARC,
aujourd'hui grand reporter à France 24, a reçu le 29e prix Albert Londres de
l'audiovisuel pour son reportage “A balles réelles”.
Le journaliste Roméo Langlois
donnant une conférence à l'ambassade française de Bogota (Colombie) le 31 Mai
2012, suite à sa libération, après avoir été détenu pendant 33 jours par les
FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie).
© Eliana
Aponte/Landov/MAXPPP
C'est dans la Grande bibliothèque de Montréal que le jury du
Prix Albert Londres a dévoilé ce vendredi 10 mai 2013 les lauréats de la plus
prestigieuse récompense du journalisme français, décernée pour la première fois
en 1933. Alors que la journaliste Doan Bui (Le Nouvel Observateur)
s'est vu remettre le prix de la presse écrite, le journaliste Roméo Langlois,
correspondant pendant dix ans en Colombie, aujourd'hui grand reporter à France
24, a reçu lui le 29e Prix Albert Londres de l'audiovisuel pour A balles réelles.
PASCALE MARIANI
MEDIAPART
Roméo Langlois, un reporter à l’indépendance
incontestable
Pascale Mariani
12.10.2012
- Culturesmonde | 12-13
INGRID BETANCOURT
Pourquoi Canal déprogramme ses reportages sur la libération d’Ingrid
Betancourt
"Les 10 jours où les Farc ont perdu Ingrid
Betancourt", de Pascale Mariani et Roméo Langlois. - DR
Une vaillante petite troupe de Berry Latino était présente au Ciné Lumière ce soir-là. L'un des membres se dévoue pour en assurer le repérage.
MEDIAPART
Roméo Langlois, un reporter à l’indépendance
incontestable
Communiqué du comité de soutien à Roméo Langlois
Paris
– 28 mai 2012
Il
y a tout juste un mois le journaliste Roméo Langlois, 35 ans, était blessé au
cours d’une opération antidrogue de l’armée colombienne qu’il suivait pour le
compte de la chaîne France 24. Il est depuis retenu par les forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont annoncé sa libération dans les jours
à venir.
Originaire du sud de la France,
Roméo est un journaliste de talent, aguerri aux terrains dangereux. Depuis son
installation en Colombie en 2002, il travaille, en duo avec sa consœur Pascale
Mariani, pour de très nombreux quotidiens et magazines francophones : le Figaro et son magazine, titre pour lequel ils ont signé plus de
deux cent reportages, Marie Claire, VSD, ainsi que l’agence Corbis.
Ces dernières années, Pascale et
Roméo ont réalisé plusieurs documentaires d’investigation. Le dernier en date, Pour tout l’or de
Colombie, produit
par WOOW, et diffusé sur Canal Plus en janvier dernier a été sélectionné parmi
les finalistes du Prix Albert Londres. Depuis 2006, nos deux confrères et amis
sont devenus plus spécifiquement les correspondants de la chaîne d’information
France 24. En Colombie comme en France, leur professionnalisme, leur
indépendance et leur honnêteté journalistique sont reconnus par l’ensemble de
la profession. Ceux qui les ont côtoyés ont également été témoins de leurs qualités
humaines.
Roméo
Langlois et Pascale Mariani travaillent régulièrement depuis près de 10 ans en
immersion avec tout les acteurs du conflit colombien (aussi bien l’armée
nationale que les FARC ou d’autres mouvements rebelles ou ex paramilitaires).
Au fil des années, ils se sont imposés comme des spécialistes de ce pays. Ils
ont toujours cherché à comprendre la situation au delà des communiqués
officiels, par un travail de terrain rigoureux. Leurs analyses et
reportages sont précieux pour permettre à l’opinion publique de comprendre la
société colombienne. Leur travail ne relève d’aucune ambigüité.
En
annonçant une date pour sa libération, les FARC nous ont donné, au cours du
week-end, un important signe d’espoir. Nous comptons sur le respect des
engagements de tous et espérons de tout cœur que le calendrier fixé sera tenu.
Nous,
parents, amis et collègues de Roméo, tenons à remercier celles et ceux qui,
depuis 30 jours, en Colombie comme en France, travaillent activement à sa
libération ainsi que toutes les personnes qui nous ont témoigné soutien et
affection.
Alors
qu’une issue positive se dessine pour notre ami, nos pensées les plus sincères
vont à toutes les familles qui restent sans nouvelles d’un proche depuis des
mois, voire des années. Que la joie qui nous animera dès son retour vous incite
à garder l’espoir.
France culture
correspondante pour France 24 et Le Figaro à Bogota.
Pascale Mariani
12.10.2012
- Culturesmonde | 12-13
Table ronde actualité internationale - La paix est-elle
possible en Colombie? 49 minutes
Pascale Mariani |
Les négociations entre le
gouvernement colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie vont
débuter à Oslo le 15 octobre prochain. Une occasion historique d’en finir avec
un conflit qui dure depuis un demi-siècle qui a fait des dizaines de milliers
de morts et disparus.
INGRID BETANCOURT
TELERAMA
Pourquoi Canal déprogramme ses reportages sur la libération d’Ingrid
Betancourt
ENTRETIEN
| La chaîne cryptée devait passer
ce soir, dans “Spécial investigation”, deux documents consacrés à la libération
d'Ingrid Betancourt, dont un tourné au sein des FARC. Mais la chaîne a décidé
de reporter cette diffusion au 14 novembre. Les explications de Stéphane
Haumant, rédacteur en chef de l'émission.
"Les 10 jours où les Farc ont perdu Ingrid
Betancourt", de Pascale Mariani et Roméo Langlois. - DR
Télérama : Vous
deviez diffuser ce soir un reportage tourné au cœur d'une unité des FARC, au
moment précis où les combattants apprennent à la télévision la libération
d'Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages. Le second revient sur
l'histoire secrète de cette opération militaire. Pourquoi avez-vous décidé d'en
reporter la diffusion ?
Stéphane Haumant : Ce type de déprogrammation est rarissime. Nos deux journalistes, Pascale Mariani et Roméo Langlois, qui vivent en Colombie depuis huit ans, ont des contacts privilégiés avec les FARC, l'armée ou les émissaires français. Nous étions en montage final lorsqu'ils ont pu récupérer de nouvelles images exceptionnelles et inédites, qui nous permettent de réaliser non pas deux documents de 26 minutes, mais un de 45 minutes et un autre de 26 minutes. Dans l'enquête de 45 minutes, on va raconter une année de tractations, de diplomatie, parfois de coups tordus, et la course de vitesse entre la France et la Colombie pour libérer Ingrid Betancourt. Le second sujet reste celui tourné dans le camp d'entraînement des FARC au moment où les otages ont été libérés.
Stéphane Haumant : Ce type de déprogrammation est rarissime. Nos deux journalistes, Pascale Mariani et Roméo Langlois, qui vivent en Colombie depuis huit ans, ont des contacts privilégiés avec les FARC, l'armée ou les émissaires français. Nous étions en montage final lorsqu'ils ont pu récupérer de nouvelles images exceptionnelles et inédites, qui nous permettent de réaliser non pas deux documents de 26 minutes, mais un de 45 minutes et un autre de 26 minutes. Dans l'enquête de 45 minutes, on va raconter une année de tractations, de diplomatie, parfois de coups tordus, et la course de vitesse entre la France et la Colombie pour libérer Ingrid Betancourt. Le second sujet reste celui tourné dans le camp d'entraînement des FARC au moment où les otages ont été libérés.
Que voit-on sur
ces nouvelles images ?
Stéphane Haumant : Après la libération des otages, l'armée colombienne a donné deux-trois minutes d'images aux médias, que l'on a vues dans le monde entier. Nos journalistes ont eu accès à d'autres images, filmées avec des téléphones portables ou des appareils photo, par exemple la séquence au sol où la fausse mission humanitaire arrive dans le champ de coca et se voit remettre les otages par les guérilleros. On voit aussi en détail le faux journaliste chargé de « distraire » les membres des FARC afin de donner de la crédibilité à toute l'histoire. On suit également la préparation des hommes dans les hangars secrets d'une base militaire colombienne, où l'on a repeint les hélicoptères et répété les étapes de la fausse mission humanitaire. Enfin, on montrera des images inédites d'Ingrid Betancourt dans les minutes qui ont suivi sa libération, et lors de son transfert en avion vers Bogota. Les images sont de très bonne qualité – on voit par exemple très bien le visage du général au moment où il apprend que l'opération a réussi. Notre but n'était pas de faire un document brut d'images émouvantes, ni une bouillie d'images récupérées. On voulait donner la parole à tous les acteurs, construire notre propos autour des stratégies de la France et de la Colombie, et revenir sur une année de tractations, qui part des déclarations de Nicolas Sarkozy lors de son élection en mai 2007 et s'achève le 2 juillet 2008.
Stéphane Haumant : Après la libération des otages, l'armée colombienne a donné deux-trois minutes d'images aux médias, que l'on a vues dans le monde entier. Nos journalistes ont eu accès à d'autres images, filmées avec des téléphones portables ou des appareils photo, par exemple la séquence au sol où la fausse mission humanitaire arrive dans le champ de coca et se voit remettre les otages par les guérilleros. On voit aussi en détail le faux journaliste chargé de « distraire » les membres des FARC afin de donner de la crédibilité à toute l'histoire. On suit également la préparation des hommes dans les hangars secrets d'une base militaire colombienne, où l'on a repeint les hélicoptères et répété les étapes de la fausse mission humanitaire. Enfin, on montrera des images inédites d'Ingrid Betancourt dans les minutes qui ont suivi sa libération, et lors de son transfert en avion vers Bogota. Les images sont de très bonne qualité – on voit par exemple très bien le visage du général au moment où il apprend que l'opération a réussi. Notre but n'était pas de faire un document brut d'images émouvantes, ni une bouillie d'images récupérées. On voulait donner la parole à tous les acteurs, construire notre propos autour des stratégies de la France et de la Colombie, et revenir sur une année de tractations, qui part des déclarations de Nicolas Sarkozy lors de son élection en mai 2007 et s'achève le 2 juillet 2008.
Avez-vous montré ces images à Ingrid Betancourt ?
Stéphane Haumant : Nous l'avons invitée à réagir, mais elle ne souhaite pas s'exprimer pour le moment. Je tiens d'ailleurs à souligner que notre collaboration avec les Colombiens a été facile et efficace. Ce qui, bizarrement, n'a pas été franchement le cas côté français. Certains acteurs majeurs n'ont plus trop envie de parler. Bernard Kouchner, par exemple, réserve toujours sa réponse.
Stéphane Haumant : Nous l'avons invitée à réagir, mais elle ne souhaite pas s'exprimer pour le moment. Je tiens d'ailleurs à souligner que notre collaboration avec les Colombiens a été facile et efficace. Ce qui, bizarrement, n'a pas été franchement le cas côté français. Certains acteurs majeurs n'ont plus trop envie de parler. Bernard Kouchner, par exemple, réserve toujours sa réponse.
Une vaillante petite troupe de Berry Latino était présente au Ciné Lumière ce soir-là. L'un des membres se dévoue pour en assurer le repérage.
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