10ème séance avec débat
SUPER TRASH
Martin Esposito a filmé pendant plus de deux ans, sa vie passée dans une décharge du sud de la France. Long-métrage aux airs de documentaire, Super Trash montre l'envers du décor d'une consommation exacerbée. Les protagonistes ? Les déchets, et Martin Esposito, 35 ans, qui se met en scène. Certains seront choqués, et c'est le but.
CINE DEBAT VENDREDI 28 NOVEMBRE à 20H30
dans le cadre de la
SEMAINE EUROPEENNE DE LA REDUCTION DES DECHETS
Synopsis et détails
Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux
sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Seule sa
cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l'époque,
maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de s'y installer et de vivre
dans ce monde fait d'ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant
des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à
petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent
les secrets de cette “zone“ : l'endroit de l'enfouissement des fûts d'arsenic,
le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui s'écoule à
travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu'à la mer. Martin, au fil des
jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusqu'à sembler
aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer
un univers vivable au milieu de la valse des camions qui l'évitent en le frôlant.
Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers
ludique, humain. Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave
dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les
animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les
détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un
effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde loin de la culpabilité.
Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se
l'approprier, l'ingérer, le digérer. Jusqu'au jour de la fermeture définitive où
il sauvera une dernière mouette de l'empoisonnement. La décharge fermée, Martin
erre dans ce no man's land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne
parmi les Caterpillar abandonnés comme s'il ne pouvait se résoudre à quitter
cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de
plastique s'échappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui
frappent la caméra.
Site du distributeur :
http://www.destinydistribution.com/distribution/super-trash/
Allociné
Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables
autour de "Super Trash" et de son tournage !
Inspiration
En réalisant Super Trash, Martin Esposito dénonce la
surconsommation et le gaspillage qui en résulte. L’idée de ce film a germé dans
sa tête en regardant Une Vérité qui Dérange d’Al Gore : "Lorsque j’ai vu le film (…)
j’ai eu un déclic… Un choc… Une évidence… Il me fallait faire un tour du monde
des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation,
à la surproduction et aux problèmes de recyclage…"
Super Man
C’est pour réveiller la conscience des gens que Martin Esposito a décidé
de faire ce documentaire. Il espère que son action aura des répercussions
positives sur la sauvegarde de la planète : "Je crois qu’il n’est pas
encore trop tard. Nous pouvons encore arrêter ce désastre. On doit agir. On
doit se remettre en question, revoir toute la chaîne de production et de
consommation… du début à la fin."
Une décharge qui jette un froid
Martin Esposito a décidé
de tourner ce documentaire dans un endroit qu’il connaît très bien : la décharge
de La Glacière, à deux kilomètres de chez ses grands-parents, sur la Côte d’Azur.
Mais alors qu’il ne pensait accorder que très peu de temps à ce dépotoir, pour
visiter les différentes décharges des pays étrangers par la suite, il a fini
par y rester 14 mois :"Je croyais n’y consacrer qu’une semaine de tournage
et enchaîner avec mon tour du monde. Mais très vite j’ai vu que la folie
humaine était aussi présente chez moi, en France."
Man Vs Trash
Martin Esposito a filmé le
ballet incessant des camions-poubelles du groupe Veolia pendant des mois jusqu’à
la fermeture de la décharge, le 17 juillet 2009. Dans cette version trash de
Man vs Wild, Esposito filme toutes ses journées, confie ses impressions à la
caméra et révèle le mal qui a transformé le paisible vallon de La Glacière en
montagne d’immondices : "J’ai filmé ce trou immense qui peu à peu s’est
transformé en montagne de millions de tonnes de déchets. Révolté, j’assistais à
un drame environnemental et écologique. Ma mission est de témoigner, là où j’ai
grandi, dans ma région, dans mon pays, dans l’endroit que je pensais connaître
mieux que personne."
Bon appétit bien sûr!
Le "jus" nauséabond qui résulte des matières
organiques des poubelles, et qui se retrouve dans les décharges, a particulièrement
marqué le réalisateur pendant ses 14 mois d’observation: "J’ai vu les rivières
empoisonnées par ce jus de décharge dont je ne connaissais pas encore le nom :
le lixiviat. (...) L’odeur vous ne pouvez plus la retirer de votre nez, elle
est spécifique et elle s’accroche à vous comme une sangsue."
Merci Maman!
Le projet a été financé par la mère de Martin Esposito, Philomène. Celle-ci l’a
toujours soutenu dans son parcours dès ses débuts, que ce soit dans la
photographie ou lorsqu'il a décidé de réaliser des courts et moyens métrages.
Elle a continué d’épauler son fils, dans ce premier long-métrage, notamment
lors du stade difficile du montage.
A voir aussi si intéressé
En dehors d'une photo à ne pas regarder avant de passer à table, on y trouve notamment ce portrait :
Martin
Esposito. Peine à ordures
Quatorze mois durant, cet ex-champion de windsurf a filmé
une décharge à ciel ouvert dans les Alpes-Maritimes. Edifiant.
Berry républicain 21 novembre 2014
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