vendredi 14 novembre 2014

LA SANTE DANS L'ASSIETTE












Une soirée très réussie, sympathique, souriante, et bien sûr  savante. Toutes les associations qui se sont énormément investies y ont trouvé la légitime récompense de leurs efforts.
Le film : politiquement inclassable, en effet, comme le signalaient les critiques venues d’Amérique, tant les propos y sont divers et parfois contradictoires. Mais, dans l’ensemble, il s’est révélé être un bon support de discussion,  meilleur que ce qu’on aurait pu craindre a priori. Il y eut bien quelques séquences discutables, qui n’ont pas manqué d’éveiller notre esprit critique, mais, la plupart du temps, il s’est révélé intéressant et utile.



Devant, on voit la représentante de la Caisse primaire d’assurance maladie. Derrière, les deux médecins, les Dr Abboud et Provendier sont côte à côte. A l’extrémité de leur rangée, Jill Gaucher, pour la ville de Vierzon, expose ses souhaits et ses projets dans le domaine qui a fait l’objet d’un débat particulièrement riche, dans lequel de nombreux intervenants ont pris la parole et posé un grand nombre de questions. C’était évidemment l’occasion à saisir, et elle ne fut pas manquée.
Au milieu, Jamila Naïd Khouja et Laurence Frischeteau, à l’origine du projet, se sont déclarées à la fin très contentes de cette première expérience en collaboration avec Ciné Rencontres. Il est donc fort vraisemblable qu’il y en aura d’autres, puisque de notre côté nous n’avions plus rien d’autre à exprimer que notre entière satisfaction, notamment au pot final où nous consommâmes un peu plus d’eau claire et un peu moins de sucre que d’habitude. 
C'est l'occasion  ici de leur renouveler nos remerciements, sans oublier celles et ceux qui ne figurent pas sur cette photo, donc la centaine de personnes qui ont vu le film ce soir-là. 



Mine de rien, on commence à se faire une petite thématique médicale :

(Mon âme par toi guéri, décembre 2013)
(Hippocrate, septembre 2014)

Pour ne pas dire nutritionnelle :

(Pierre Rabhi, février 2014)

et, sur un mode comique de dessin animé pour enfants :
(Ile des Miam-nimaux 2, mars 2014)



Echos du débat  et compléments personnels. 

Avant même d’avoir vu le film, je rapprochais dans la présentation (page précédente) le slogan sur le tabac, fumer tue, qui devrait sans doute inspirer un salutaire le soda tue. Or plusieurs plans nous montrent des convives qui mangent des salades en fumant. Cherchez l’erreur…

Quand des graphiques chocs nous présentent les pauvres Danois carnivores mourir en masse de maladies cardio-vasculaires quand tant de pays africains sont présentés comme de chanceux végétariens,  on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a quelque biais parfaitement  indécent dans cette présentation. Sans doute plusieurs d’entre eux aimeraient mieux, s’ils avaient le choix, courir le risque danois d’un infarctus tardif, et ne pas mourir prématurément de faim, de déshydratation, de manque d’eau potable, de maladie comme le sida, de manque de médicament,  ou encore de guerre civile.

Méfions-nous des corrélations hâtives. Des événements concomitants ne sont pas forcément  corrélés dans un rapport de cause à effet. Le coq Chantecler croit qu'il fait se lever le soleil, heureusement il est bien le seul et ça ne trompe personne.


Quand on regarde une statistique d’espérance globale de vie, on est ici dans la tête du classement :

Japon 84,6 
Italie 83,1
France 82,3
Allemagne 81
Etats-Unis 79,8
Danemark 79,5

En fin de tableau, on est aux alentours des 50 ans, et beaucoup de pays africains malheureusement s’y trouvent. Est-ce que cela ne compte pour rien aux yeux des médecins du film et du réalisateur ?


Pour ce type d’argument, j’ai coutume de renvoyer à Diderot. Faisons tant qu’on voudra l’éloge du bon sauvage, mais les faiseurs d’éloge restent prudemment en Europe auprès de leurs médecins et des PNB avantageux.



A. Ainsi vous préféreriez l'état de nature brute et sauvage ?
B. Ma foi, je n'oserais promener ; mais je sais qu'on a vu plusieurs fois
l'homme des villes se dépouiller et rentrer dans la forêt, et qu'un n'a jamais
vu l'homme de la forêt se vêtir et s'établir dans la ville.
A. Il m'est venu souvent dans la pensée que la somme des biens et des
maux était variable pour chaque individu ; mais que le bonheur ou le
malheur d'une espèce animale quelconque avait sa limite qu'elle ne pouvait
franchir, et que peut-être nos efforts nous rendaient en dernier résultat
autant d'inconvénient que d'avantage ; en sorte que nous nous étions bien
tourmentés pour accroître les deux membres d'uni équation, entre lesquels
il subsistait une éternelle et nécessaire égalité.
Cependant je ne doute pas que la vie moyenne de l'homme civilisé ne soit
plus longue que la vie moyenne de l'homme sauvage.
B. Et si la durée d'une machine n'est pas une juste mesure de son plus ou
moins de fatigue, qu'en concluez-vous ?
A. Je vois qu'à tout prendre, vous inclineriez à croire les hommes d'autant
plus méchants et plus malheureux qu'ils sont plus civilisés ?
B. Je ne parcourrai pas toutes les contrées de l'univers mais je vous avertis
seulement que vous ne trouverez la condition de l'homme heureuse que
dans Tahiti, et supportable que dans un recoin de l'Europe.


Et que dire des Norvégiens, presque invités à savoir gré aux envahisseurs nazis de leur avoir fait baisser leur taux de mauvais cholestérol en les privant d’à peu près tout ?


Le problème de l’étiquetage. Dont l'utilité est inversement proportionnel à sa pertinence sur les emballages et directement proportionnelle à la réticence des firmes à l'améliorer. 



Le problème de la préparation. Qu’y a-t-il de commun entre ces barbecues écoeurants où des flammes infernales grillent dans leur graisse des viandes dont on devine sans peine l’abondance des substances cancérigènes qu’elles dégagent, et la viande préparée selon les règles de l’art qui ont rendu si célèbres  nos cuisiniers français, même s’ils n’en ont pas le monopole ?  On pense à un film que nous avons projeté en son temps, Nos enfants nous accuseront. Le cas sensible des cantines scolaires. 

La qualité du produit. Compte-t-elle aussi pour rien ? En cas limite, disons qu’il vaudrait sans doute mieux un bon poulet grillé qu’une salade contaminée, et peut-être même carrément radioactive.


 Des questions très précises ont été posées sur les pieds des diabétiques et la possibilité d'accéder aux podologues. 

Le Dr Abbout, aphone mais pas absent. Il a même pris la parole à la fin avec bonheur et avec l'aide du micro. 

Pour une large part, c'est apparu comme un problème américain.

L'utilité pour certains n'a pas été le seul critère. Sans vouloir même contester les bienfaits des produits d'origine animale, ils s'en privent pour des raison supérieurs d'éthique : le respect, voire l'amour, des animaux.

Question de vocabulaire. Distinction végétarien (qui ne mange pas la chair des animaux) / végétalien (qui ne mange pas non plus de produit laitier).

Prévention. Les technologies du futur, les applications du smartphone, les implants distributeurs de médicaments dosés.

La culpabilisation du malade. Souvent excessive, parfois très injuste. Essayer de tenir un discours équilibré en relevant ce qui relève pour une assez grande part de notre responsabilité (nourriture, mode vie, nutrition) et ce qui n'en relève pas (la part génétique).


L'apport utile au cours du débat des professeurs d'éducation physique. Combattre l'excès des dispenses de sport pour des motifs peu fondés. Beaucoup de douleurs invoquées ne sont dues qu'à la banale croissance.

Le bilan.
Le plaisir de se retrouver ensemble, mais pas seulement. Utilité d'une séance comme celle-là où notre association joue pleinement son rôle. Elle est un instrument possible au service de qui veut bien s'en servir. Rien de plus triste qu'un instrument qui ne sert à rien. Et ce soir-là, quelle cause ô combien utile!


En piochant dans une revue de vulgarisation célèbre (Science et Vie) qui vient de paraître et qui est datée du mois suivant, on trouve l'actualité suivante en rapport avec notre sujet.


1) Où l'on voit qu'il n'est pas bon de généraliser des idées trop simples. De même qu'il n'est pas vrai que tout ce qui est naturel soit bon (la nature vous a de ces poisons...) et que tout ce qui est chimique soit nocif (dans un sens, tout est chimique...), il faut se garder de croire que tout végétal est bon et que tout animal soit mauvais.






2) Où l'on trouve la confirmation de ce qu'on était déjà enclin à penser.




3) Un argument supplémentaire pour un étiquetage préventif à l'égard du soda, avec en prime une information sur un point où je n'avais aucune idée arrêtée.



4) Un site d'informations fiables?





L'étymologie n'est pas tendre avec le barbecue. Au départ on trouve le mouton (signe du côté grégaire de l'activité ?)  A l'arrivée, de fil en aiguille, on trouve très vite la mauvaise viande.

Dictionnaire Le Robert:

          barbecue [barbəkju; barbəky] nom masculin
étym. 1938; mot anglais (1697); de l'espagnol barbacoa, probablement du taïno (Haïti) → barbaque

 1  Appareil de cuisson pour faire des grillades en plein air. Griller un poisson au barbecue. Barbecue au charbon de bois (→ brasero), à gaz. Barbecue électrique.
▫ Sauce barbecue : sauce tomate épicée servie avec les grillades, les boulettes…
 2  Repas en plein air où l'on se sert d'un barbecue. Être invité à un barbecue.


barbaque [barbak] nom féminin
étym. 1873; peut-être du roumain berbec « mouton », ou de l'espagnol barbacoa « gril servant à fumer la viande » (→ barbecue), ou d'après barbis, prononciation populaire de brebis.
  

■ Fam. Mauvaise viande (dure, grasse, etc.).
▫ Par ext. Viande. → bidoche.



 Complément 
Voir éventuellement :

« Global Gâchis », un film d’Olivier Lemaire, Maha Kharrat et Tristram Stuart le 17/10 à 20h50 sur CANAL +

Alors qu’un milliard d’êtres humains souffrent de malnutrition sur notre planète, un tiers de la production mondiale de nourriture est gâchée. L’ensemble des producteurs, dis- tributeurs et consommateurs des pays occidentaux jette une quantité de nourriture qui pourrait nourrir 7 fois la population qui a faim dans le monde.
Ce gaspillage, qui intervient tout au long de la chaîne alimentaire, soulève à la fois des questions environnementales, éthiques et économiques. Se poser la question du gaspillage alimentaire, c’est se poser la question de notre survie. en 2050, nous serons 9 milliards d’habitants sur terre et autant de bouches à nourrir. La production agricole doit réussir un tour de force : répondre à la forte hausse de la demande tout en préservant les ressources naturelles.

Lire la suite :




Et encore un coup violent sur la tête des sodas.


Le Canard enchaîné  3 décembre 2014




Y a pas qu'nous et c'est tant mieux...

Berry républicain 20 novembre 2014








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