lundi 26 mai 2014

Vous allez voir Maps



36e séance avec débat














MAPS TO THE STARS

Film canadien (franco-américano-germano-canadien) de David Cronenberg avec John Cusack, Julianne Moore, Robert Pattinson, Carrie Fisher... Interdit aux moins de 12 ans
Selection officielle au Festival de Cannes (2013 - vostf - 1h51)





Hollywood, ton univers impitoyable. David Cronenberg s'intéresse aux rêves de gloire et aux névroses de la dynastie Stafford : Un père analyste, une mère qui gère la carrière d'un enfant star de 13 ans tout juste sortie d'une désintox de quatre ans. Une grande fille pyromane récemment libérée d'un sanatorium, qui se lie d'amitié avec un aspirant acteur. Et une cliente du père, actrice elle aussi, hantée par sa mère, star des années 60. Une famille on ne peut plus formidable, en somme.

DU MERCREDI 28 MAI AU LUNDI 2 JUIN
 + CINÉ-DÉBAT VENDREDI 30 MAI à 20h30

(C'est bien 20h30, malgré la petite coquille de nos amis du Berry républicain, lequel indique 20h.)

A Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie Weiss (Evan Bird), 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss (John Cusak), auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand (Julianne Moore), qu’il aide  à se réaliser en tant que femme et actrice. 

La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha (Mia Wasikowska), une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana (Robert Pattinson), qui aspire à la célébrité. 

Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchaînement des pulsions et l’odeur du sang.

LE SENS DU TITRE?

J'avoue avoir été un peu dérouté par le titre, même en anglais : Des cartes pour les étoiles (?). Ce n'est apparemment pas la carte des étoiles ce qui ne ferait que décrire un état de fait statique (maps of the stars), une sorte de carte des constellations du ciel hollywoodien. Or il s'agit de cartes (au sens de cartes routières ou de navigation, pas de cartes à jouer bien sûr) qui permettent d'aller vers les étoiles (les stars). De fréquenter les étoiles existantes, ou d'en devenir une soi-même, ou les deux?... J'ai hâte de découvrir le titre québécois, lorsqu'il sera couramment diffusé.

Bien sûr, les initiés savent les limites plutôt prosaïques de la référence originelle, qui n'est autre qu'un objet touristique :


La "carte des stars," prospectus touristique pour trouver la maison des vedettes, s'avère donc être la carte aux étoiles, tableau cosmique que Cronenberg nous propose de déchiffrer. 


 ("Maps to the Stars" : quand Cronenberg condamne Hollywood au bûcher, c'est fascinant
 - Modifié le 30-05-2014 à 06h48
Par  Chargée de cours en cinéma). 








UN FILM D'ACTRICES ?

Force est bien de constater, quand on considère la liste des "actrices et acteurs" du film présentée par ordre d'importance du rôle, que les actrices ont un quasi monopole. 








L'impression est plus que confirmée quand on jette un oeil sur le palmarès du festival de Cannes qui vient de s'achever :


LONGS MÉTRAGES

COURTS MÉTRAGES



N’ai-je pas conclu un peu trop vite ? C’était le cas pour AlloCiné, mais pas pour Cinéma passion, qui fait plus que rétablir la parité :



Enfin, n'oublions pas le jeune Evan Bird :





L'équipe du film "Maps to the stars" lors de leur montée des marches à Cannes, le 19 mai 2014 (ALBERTO PIZZOLI / AFP)



       Carrie Fisher devint elle-même une star en 1977 avec le rôle de la Princesse Leia (encore une princesse…) du Star Wars de George Lucas. Elle reviendra dans le rôle de Princesse Leia Organa d’Alderande dans le Star Wars épisode VII en 2015. On n’a pas oublié son vrai nom dans la fiction : Leia Amidala Skywalker, devenue plus tard Leia Organa Solo.



Dans le film, elle joue son propre rôle.





Même si on ne présente plus David Cronenberg…





David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Ontario, Canada) où il vit encore actuellement.
Ses genres de prédilection sont l'horreur, le fantastique et la science-fiction. Son cinéma, influencé par la psychanalyse, sonde les névroses et les phobies de la société occidentale, laissant libre cours au déchaînement de pulsions refoulées. Ses deux thèmes récurrents sont le double et la métamorphose. Sa vision du corps humain martyrisé, mutilé et dégradé peut rappeler la peinture de Francis Bacon. Ses films, caractérisés par une grande maîtrise technique et un univers à la fois malsain, ultra-violent et cérébral, ouvrent la voie à de nombreuses lectures sur le conditionnement, le mal, l'aliénation et la confusion entre réel et virtuel.

Également acteur, Cronenberg n'hésite pas à jouer dans certains films quand on fait appel à lui. Ainsi, on le voit apparaître dans son propre film La Mouche, mais aussi entre autres dans Crash en mort accidenté de la route.




 Il est le fils d'Esther Sumberg, pianiste, et Milton Cronenberg, écrivain et éditeur, d'origine juive lituanienne. Il étudie au Harbord Collegiate Institute, puis est diplômé en littérature de l'University College (Université de Toronto) après avoir commencé à étudier les sciences. Il cite William S. Burroughs et Vladimir Nabokov comme influences majeures. 

La reconnaissance internationale vient en 1986 avec La Mouche, remake de La Mouche noire, film fantastique des années 1950 réalisé par Kurt Neumann. 

De La mouche noire (avec Vincent Price) à La Mouche (avec Jeff Goldblum). 




En 1996, Cronenberg adapte un écrivain culte, J. G. Ballard, avec Crash, film sur la fascination sexuelle qu'exercent les accidents de voiture. L'œuvre, assez controversée, obtient le Prix spécial du jury au 49ème Festival de Cannes.


En 2005, il signe une fable sur la violence refoulée dans la société américaine, A History of Violence, adaptée du comic éponyme avec Viggo Mortensen, qu'il retrouve ensuite en 2007 dans Les Promesses de l'ombre. Ce film, sur la mafia russe àLondres, est le premier que Cronenberg tourne entièrement hors du Canada.

En 2010, il réalise A Dangerous Method, version cinématographique de la pièce de théâtre The Talking Cure de Christopher Hampton. Sélectionné à la 68ème Mostra de Venise et sorti en décembre 2011 en France, le film revient sur la rivalité entre les psychanalystes Carl Jung et Sigmund Freud.
En 2012, il écrit et réalise Cosmopolis, tiré du roman éponyme de Don DeLillo, avec Robert Pattinson comme tête d'affiche. Le film est sélectionné en compétition au 65ème Festival de Cannes. La réception critique est divisée sur ce long métrage au ton absurde, futuriste et sarcastique, qui explore le penchant monstrueux du capitalisme et du monde de la finance, devenu totalement abstrait1. L'œuvre originale était en effet considérée comme inadaptable.
En 2014, Cronenberg met en scène Maps To The Stars, un film sur une famille de stars à Hollywood, les Weiss. Le film se conçoit comme une virulente critique des valeurs d'Hollywood et du cinéma contemporain (opportunisme, régression, manipulation). Il ouvre aussi une réflexion sur les conséquences de « l'usine à rêves » sur le comportement individuel et la confusion entre fantasme, images mentales et réalité objective. Le scénario est écrit par Bruce Wagner. Maps to the Starsentre dans la compétition du 67ème Festival de Cannes. La distribution inclut John Cusack, Julianne Moore, Mia Wasikowska et Robert Pattinson pour sa seconde collaboration avec le cinéaste. L'œuvre est globalement bien accueillie par la presse lors de sa présentation cannoise. Julianne Moore reçoit peu après le Prix d'interprétation féminine pour son rôle d'actrice quinquagénaire dans le creux de la vague, névrosée, ivre de reconnaissance et prisonnière d'une relation aussi destructrice qu'incestueuse avec une mère ex-star de cinéma plus adulée qu'elle.




Le réalisateur fera ses premiers pas en littérature avec le roman Consumed, un thriller qui convoque journalisme et géopolitique. La sortie nord-américaine du roman est prévue pour septembre 2014, parallèlement à la sortie internationale deMaps To The Stars.






Un projet de longue date
Ecrit par Bruce Wagner, le script de Maps To The Stars était dans les tiroirs de David Cronenberg depuis... 8 ans. Le réalisateur confie : "Ce n’était pas un scénario fait pour être tourné tel quel. Bruce le décrivait comme une catharsis, quelque chose qu’il devait faire. Il me l’a fait lire, je l’ai trouvé merveilleux et je voulais le tourner. On a travaillé, j’ai effectué des changements et on a essayé de le financer…C’était il y a 8 ou 10 ans."
Des difficultés de financement
Maps To The Stars peinait à voir le jour faute de financement. Mais après de nombreuses péripéties, le projet a pu être mis sur pied. David Cronenberg explique : « Pour des raisons de financement, ça ne pouvait être qu’une co-production canado-européenne, et, dans ce cadre, l’auteur ne pouvait pas être américain. De plus, on ne pouvait pas tourner à Los Angeles pour des raisons financières, et le film s’en serait ressenti. Finalement, un nouveau traité entre l’Allemagne et le Canada a permis de terminer le montage d’une coproduction. Voilà donc l’histoire du film. »
Un habitué de la Croisette
Maps to the stars marque la cinquième participation de David Cronenberg au Festival de Cannes, après Crash en 1996, Spider en 2002, A History of Violence en 2005 et Cosmopolis en 2012. Il fut également Président du Jury en 1999.
Retrouvailles
Pour Maps to the stars, David Cronenberg retrouve Robert Pattinson, avec qui il avait précédemment collaboré dans Cosmopolis. L'acteur est une fois de plus l'une des têtes d'affiche.
Changement d'acteurs
Viggo Mortensen et Rachel Weisz devaient à l'origine tenir les premiers rôles. Ils ont dû se retirer du projet, leurs emplois du temps respectifs ne leur permettant pas de participer au tournage. Les deux acteurs ont été remplacés par John Cusack et Julianne Moore.
Poésie
Bruce Wagner a inclus dans le script de Maps To The Stars, quelques vers de Paul Eluard, tirés de son poème Liberté. Une poésie qui rejoint parfaitement l'esprit et la thématique du film, car selon le réalisateur: «Dans le monde d’Hollywood, c’est la gloire qui est la vraie liberté ».
Une première pour Cronenberg
Maps To The Stars est le premier film de David Cronenberg a être tourné aux USA, le réalisateur ayant pour habitude de poser ses caméras au Canada ou au Royaume-Uni. Une partie du tournage s'est effectuée pendant 5 jours à Los Angeles et Beverly Hills et l'autre, pendant 24 jours dans le Toronto natal du réalisateur.
"Esprit, es-tu là?"
De nombreux fantômes se baladent dans ce nouveau long-métrage de Cronenberg. Le réalisateur explique qu'il faut y voir un clin d'œil aux icônes défuntes d'Hollywood : "Le fantôme de James Dean hante encore le monde… Dans le scénario original, il y avait beaucoup plus de fantômes. Je m’en suis débarrassé, car j’ai une aversion philosophique pour les fantômes. Ils supposent une vie après la mort et à mes yeux, c’est un concept religieux. Je suis très antireligieux. (…) J’accepte les fantômes de l’expérience et de la mémoire. Et c’est ainsi que je les ai dépeints dans le film : des fantômes reliés à la mémoire."
"Rated R"
Sexe, violence, inceste... le contenu explicite de Maps To The Stars vaudra au film d'être défendu aux mineurs non accompagnés aux USA.
Un problème récurrent
Maps To The Stars n'est pas le premier film de Cronenberg dont la production s'étale sur de nombreuses années. Pour Faux Semblant et A Dangerous Method, la mise en place du projet a duré près d'une décennie.
Réunion de famille
Pour Maps To The Stars, le metteur en scène canadien a confié la réalisation des costumes à sa sœur, Denise Cronenberg. Ce n'est pas la première fois qu'ils travaillent ensemble puisqu'ils avaient collaboré pour A Dangerous Method et Cosmopolis.
Un film incestueux?
A travers cette saga familiale, Cronenberg voulait aborder le thème de l'inceste. Non pas de façon indécente, mais à travers une métaphore des relations hollywoodiennes. Il précise : « C’est un type d’inceste assez spécial. On connaît mieux les relations Père-fille, ou mère-fils. Le monde du cinéma est incestueux en ce qu’il est très limité, même si sa diffusion est mondiale (…) C’est un tout petit groupe de gens qui ne cessent de se rencontrer, dans les mêmes restaurants, les même quartiers, ou dans les festivals, par exemple. Tout le monde a les mêmes problèmes, les mêmes discussions, les mêmes centres d’intérêt. Et Hollywood est une communauté incroyablement petite. Donc l’inceste est dans le business, la sensibilité et la créativité. Les résultats tendent à confirmer la nature dangereuse de l’inceste telle qu’un généticien pourrait la définir : prenez les grands studios hollywoodiens, les films qu’ils produisent semblent être le fruit d’une union incestueuse. »









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