lundi 26 mai 2014

D'UNE VIE A L'AUTRE



35e séance avec débat







D’UNE VIE A L’AUTRE (Zwei Leben)

Film allemand de Georg Mass avec Juliane Köhler, Liv Ullmann. (2014 - vostf- 1h37)




Europe 1990, le mur de Berlin est tombé.
Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans.
Elle est le fruit d’une relation entre une Norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère.
Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse. Progressivement de lourds secrets refont surface…
CINÉ-DÉBAT  VENDREDI 23 MAI à 20h30

   



A cause de l’histoire d’amour contrarié d’une part, qui entraîne aussitôt des tensions familiales multiples, et du contexte politique compliqué et non moins tendu d'autre part, lequel fait planer des menaces de disparition plus ou moins radicales sur les protagonistes, le spectateur constate que l’intrigue qui lui est proposée est tirée tantôt vers un film sentimentalo-familial, tantôt vers un thriller nourri de politique et d’espionnage.

A cause de ces deux caractéristiques, certains se sont cru autorisés à établir des rapprochements avec le film précédent, Grace de Monaco, malgré la salutaire remarque de John en préambule au débat : « On est ici bien loin de l’atmosphère du film de la semaine dernière et du biopic people. » En  effet, l’atmosphère d’un film allemand de guerre froide n’est pas celle d’un film hollywoodien courant après le happy end et s’arrêtant au moment précis où il est atteint.
Du coup, d’autres rapprochements ont été effectués, mais cette fois sur le mode de l’humour (noir) en dépassant le happy end précédent jusqu’à l’accident de voiture final sur le Rocher monégasque. Sans doute pour évacuer un certain malaise qui planait sur la réception de cet objet filmique dont il était bien difficile, aussitôt après la projection, de le cerner aisément, on a même été jusqu’à évoquer l’hypothèse surréaliste d’une Grace de Monaco victime d’un règlement de compte en raison de son passé secret d’enfant Lebensborn impliqué dans des affaires d’espionnage très sensibles. Ah ! ces iconoclastes qui ne respectent rien !

Force est bien de constater que pendant toute la fin du film et la musique du générique personne ne mouftait vraiment dans la salle, et que pendant le débat même, malgré la présence d’un bon groupe heureusement généralement disert, il y eut des moments inhabituels de silence où l’émotion et la perplexité se prolongeaient.

Par la suite, le débat se déroula logiquement entre ces deux aspects plus ou moins heureusement mêlés, le sentimental et le politique, avec bien entendu un ciment cinématographique où le jeu des acteurs se trouva loué, et la présence d’une icône de l’histoire du septième art saluée comme il se doit.




Les actrices sont à l’honneur ces temps-ci :  Grace Kelly et Nicole Kidmann la semaine dernière, Liv Ullmann (et Juliane Köhler) maintenant, et, avec le film suivant, Maps to the stars, le prix d’interprétation féminine à Cannes pour Julianne Moore.




Ossies oder nicht Ossies ?



C’est donc l’histoire d’un mariage difficile, fondé sur des mensonges ou des non dits ou des agressions antérieures, conjugalement et politiquement parlant.

On est vite dans le cadre de tous ces mariages « inter quelque chose », que l’on juge à tort ou à raison comme difficilement compatibles :  familles rivales, comme avec Roméo et Juliette qui débouche entre autres sur West Side Story, pays en guerre qui donnent les femmes tondues de la libération, ou les cyniques opportunistes plus ou moins espionnes qui trahissent pour des biens matériels.

Le tragique de la situation est matérialisé depuis les temps médiévaux avec le philtre d’amour de Tristan et Iseult, cette dernière étant initialement promise à un autre, en l’occurrence le roi Marc. Si l’artifice du filtre disculpe dans ce cas les amants de toute responsabilité morale, il n’évite pas non plus le drame final.

Dans le cas de la fracture cicatrisée entre l’Allemagne de l’Ouest et celle de l’Est, le filtre kohlien suffit-il ?  Pas sûr, répond le prix Nobel de littérature Günther Grass, et les constructions politiques humaines ayant peu à voir avec la magie, il est bien possible que ce soit en l’occurrence une tout autre histoire, c’est-à-dire une autre paire de manches

Que valent alors les dénominations Wessies et Ossies ? Les forums bruissent d’interprétations différentes : péjoratives ou non, surtout pour l’Est ou pas, utilisées avec plus ou moins d’humour et de distance dans des couples où l’on joue au ping-pong avec des gentillesses comme « fasciste » ou « stalinien »,…
Un exemple un peu léger, mais néanmoins significatif se trouve ici :

Au cours d’une soirée en Angleterre, un homme pose à une jeune femme la question : « "Sind Sie Ossie oder Wessie?". La question est apparemment banale, qui vise à savoir si elle vient de l’ex-Allemagne de l’Ouest ou de l’ex-Allemagne de l’Est, mais la réponse, au lieu du compliment attendu sur la bonne connaissance de l’Allemagne, révèle une interlocutrice outragée devant ce qu’elle a perçu comme une question grossière, presque insultante : "Oooh, that's very rude!" 
La suite du forum essaie de nuancer, ou de réfuter,  ou d’étayer cette impression. Visiblement, ce n’est pas une notion aussi simple qu’il pourrait y paraître à première vue.


Au cours du débat, on s’est même interrogé brièvement sur la réalité de l’Ostalgie, la nostalgie de l’Allemagne de l’Est.
Définition :
L'Ostalgie (die Ostalgie en allemand, depuis les mots Ost (Est) et Nostalgie) désigne les regards en arrière sur des éléments de la vie de tous les jours dans l'ancienne République démocratique allemande (RDA).

La notion est utilisée pour elle-même sans connotation positive ou négative. Quelques « Ostalgiker » ressentent toutefois le sentiment d'être méprisés, si leur avis est ainsi qualifié. L'Ostalgie provient entre autres d'une perte d'identité des anciens ressortissants de la RDA après la réunification des deux États allemands en 1990.
Les célèbres Ostalgie-Partys sont un exemple typique de l'Ostalgie, pendant lesquelles se montrent des sosies de Erich Honecker, des airs de musique de la RDA sont joués, et des produits alimentaires typiques consommés, comme le « Club Cola ».
La tradition est d'aller à ces fêtes à bord d'une voiture Trabant et dans des vêtements exhibant les anciens insignes de la RDA.
Depuis 2006, le DDR Museum de Berlin retrace la vie quotidienne sous l'ancienne République démocratique allemande.
L'Ostalgie possède aussi une composante commerciale : ainsi, à l'Est, ces produits de l'Est se vendent particulièrement bien, et parfois aussi de vieilles partitions de musique dont les licences sont aujourd'hui possédées par BMG.
En fait, le souvenir des aspects positifs du « communisme » (égalité hommes-femmes, éducation, travail, culture, logement assurés…) ressurgit peu à peu, d'autant plus que le passage brutal au capitalisme de marché a fait beaucoup de dégâts. Surtout, certains retrouvent l'ambiance de leur jeunesse, la nostalgie de l'enfance se reportant alors sur une période historique pourtant marquée par la dictature. Parmi les éléments regrettés, l’absence d’envahissement de l’espace public par la publicité, marque de l’emprise du capitalisme sur la vie de tous les jours, est un élément important.
Malgré le caractère joyeux de ces fêtes, le comportement ostalgique est sujet à débat en Allemagne. Comme le système de la RDA était une dictature qui négligeait certains droits de l'homme, surtout ceux des opposants, les personnes qui réclament un point de vue objectif sans une fausse glorification sont de plus en plus nombreuses. Un film comme La Vie des autres va à l'encontre de cette tendance.
La réalité de l'« Ostalgie » a été attestée par un sondage réalisé par l'institut Emnid pour le quotidien Berliner Zeitung et qui révèle qu'une majorité d'Est-allemands pense que l'ex-RDA avait « davantage d'aspects positifs que négatifs ».
Il faut également relever que cette population, qui s'est retrouvée du jour au lendemain confrontée à de nouvelles habitudes de vie, n'a vécu aucune phase de transition. Certains considèrent que les Allemands de la RDA ont été les délaissés de la réunification, et souffrent encore de la rapidité avec laquelle a été menée l'unité allemande, même s'ils étaient favorables à celle-ci. Ils n'étaient tout simplement pas « bien préparés ».


Films représentatifs :

·                                 Sonnenallee (1999)

·                                 Good Bye, Lenin! (2003)

·                                 La vie des autres (2006)


Quelques objets fétiches :


Trabant : (on dit familièrement et affectueusement : ma Trabi) c’est une voiture plutôt sommaire, avec une carrosserie en plastique et un moteur deux-temps.


Ampelmännchen : ce sont les bonshommes verts et rouges (à chapeaux) des feux-piétons.





Gros plan sur l'affiche


      Pour La vie des autres, personne n'a rien trouvé à redire, et plusieurs ont même fait eux-mêmes et spontanément le rapprochement. Pour Borgen, en revanche, la parenté nous a semblé nettement moins évidente. Est-ce le fait que les activités "politiques" de la femme s'effectuent au détriment de l'harmonie de la famille?... Il faut malgré tout mettre une bonne dose de guillemets pour oser le rapprochement d'activités aussi différentes.






La Vie des autres (Das Leben der Anderen) est un film allemand sorti en 2006, écrit et réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck et récompensé de nombreuses fois, notamment par l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.


Au début des années 1980, en Allemagne de l'Est, l'auteur à succès Georg Dreyman et sa compagne, l'actrice Christa-Maria Sieland, sont considérés comme faisant partie de l'élite des intellectuels de l'Etat communiste, même si, secrètement, ils n'adhèrent aux idées du parti.
Le Ministère de la Culture commence à s'intéresser à Christa et dépêche un agent secret, nommé Wiesler, ayant pour mission de l'observer. Tandis qu'il progresse dans l'enquête, le couple d'intellectuels le fascine de plus en plus...







Borgen, une femme au pouvoir (Borgen, c'est-à-dire "le château") est une série télévisée danoise en trente épisodes de 58 minutes créée par Adam Price et ses coscénaristes Jeppe Gjervig Gram et Tobias Lindholm et diffusée entre le 26 septembre 2010 et le 10 mars 2013 sur DR1.
Elle expose les rouages de la démocratie danoise en mettant en scène l'exercice du pouvoir par une centriste intègre sur fond d'intrigues politiciennes. Bien qu'il s'agisse d'une fiction, le personnage principal de la série, Birgitte Nyborg, peut faire songer à l'actuel chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, notamment parce que cette dernière est également mère de deux enfants et que la ligne politique de son parti peut, dans une certaine mesure, être assimilée à celle des centristes de la série. 




Jeu (romanesque) du chat et de la souris appliqué au thème de la réunification




Toute une histoire (Ein weites Feld) est un roman de Günter Grass, publié en 1995. Il a été traduit en français par Claude Porcell et Bernard Lortholary en 1997 et est disponible chez Points-Seuil.
Toute une histoire se veut une peinture exhaustive, épique, ironique et critique de l'histoire allemande et surtout de l'Allemagne réunifiée, traversée par deux personnages hauts-en-couleur inspirés de Don Quichotte et dont l'un d'eux sert de porte-voix à Theodor Fontane qui devient un personnage à la fois réel et fantasmé. Grass reconnaît le style de Fontane comme modèle pour ce roman mais affirme également avoir voulu donner une relecture de Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert.
Theo Wuttke, surnommé Fonty, petit et trapu, est accompagné de Spitzel Hoftaller, grand et maigre. Le premier, né en 1919, est la réincarnation de Theodor Fontane. Le second n'a pas d'âge défini et est un ancien agent de la police politique. Par sa capacité à traverser les âges, ce couple à la Don Quichotte et Sancho Panza vit plusieurs grandes périodes de l'Histoire : des Hohenzollern aux Première et Seconde Guerre mondiale, en passant par la République de Weimar, la création de laRDA et la construction du mur de Berlin. Ils côtoient Karl Marx, l'idéalisme, le réalisme, le spartakisme, l'hitlérisme, lecommunisme... D'un œil amusé et acéré, les deux compères livrent leurs observations à Berlin, de 1989 à 1991, sur laRéunification allemande.

La sortie de Toute une histoire provoque une importante controverse, outre-Rhin, car Grass n'hésite pas à y exprimer son scepticisme face à l'évolution de la Réunification et rappelle le traumatisme qu'elle fut pour certains Allemands de l'Est (lesOssies) qu'il juge être les otages du modèle économique libéral des Allemands de l'Ouest (les Wessies). Le critiqueMarcel Reich-Ranicki accepte que le Spiegel publie un photomontage où on le voit en train de déchirer le livre avec le titre « L'échec d'un grand écrivain. ». La presse populaire s'insurge aussi contre le romancier : la Bild Zeitung titre « Grass n'aime pas son pays » et dénonce un roman au « style creux » qu'elle estime être « une insulte à la patrie ». L'auteur explique ainsi cette polémique : « Cette polémique n'avait, en vérité, qu'un but : se débarrasser purement et simplement du livre. […] Cela vient, je crois, de ce que j'ai enfreint un tabou. Alors qu'on a toujours écrit l'histoire du point de vue des vainqueurs, j'ai choisi pour ma part une tout autre perspective, j'ai écrit du point de vue des gens concernés. D'où la surprise des lecteurs populaires, dans les nouveaux Länder, qu'un homme de l'Ouest soit capable de se mettre à leur place. Or, n'est-ce pas là le rôle de l'écrivain ? C'est ce que j'ai toujours fait. ».


L’avis d’un lecteur éclairé :

Voici la présentation de l'éditeur: Berlin, de 1989 à 1991, au moment de la réunification, observée par un couple digne de Cervantès : le grand et maigre Fonty, le petit et trapu Hoftaller. Le premier est né en 1919, a fait la guerre dans l'aviation de Goering comme journaliste correspondant de guerre, ensuite Il a été instituteur, puis conférencier littéraire en RDA enfin appariteur dans les ministères : un témoin. Mais il est aussi la réincarnation de Theodor Fontane, le grand romancier né un siècle plus tôt, dont il connaît par coeur les romans, les chroniques et la vie, et auquel il s'identifie jusque dans les détails de son existence privée. Hoftaller son " vieux compagnons " qui l'espionne sans désemparer, est sans âge et aussi vieux que la police politique : il traquait déjà le jeune Marx, il a connu la révolution de 1848, l'unification de 1871. la république de Weimar, il a travaillé avec la Gestapo, avec la Stasi : toujours au service de l'ordre. Il " tient " Fonty-Fontane, dont le libéralisme gauchisant a été suspect à tous les régimes, et qui a quelques peccadilles à se reprocher. Ce vieux couple infernal de l'intellectuel et de l'espion permet une vision stéréoscopique de l'histoire, récente et moins récente : un tableau cocasse et effarant, mais aussi nuancé, poétique et profond. Avec sa verve prodigieuse, doublée d'une minutie acerbe, l'auteur du Tambour donne ici le livre monumental qu'on attendait sur le grand tournant de cette fin de siècle. Il a valu à Günter Grass un extraordinaire déchaînement de critiques haineuses. C'est qu'il ne s'agit pas seulement de la réunification allemande, mais de l'effondrement des " socialismes réels " et du triomphe mondial du capitalisme libéral. Toute une histoire ! Toute notre histoire évoquée par un romancier de génie. 

C'est peut-être toute une histoire, mais le résultat est très décevant. Pourtant cette histoire avait tout pour me plaire, je n'avais jamais lu de livres sur la réunification des deux Allemagnes, le sujet m'intéresse et je sortais d'une autre lecture de Günter Grass, "Les années de chien", que j'avais bien apprécié. "Toute une histoire" est écrit dans un style un peu plus conservateur et classique que "Les années de chien", mais on retrouve la forme satirique que l'auteur semble souvent utiliser. C'est une farce, une dénonciation politico-économique et en apparence, le roman est simple alors qu'il est d'une complexité extrême. J'étais perdu dans les méandres des chapitres la plupart du temps. 

Günter Grass est très critique du capitalisme et il le démontre bien ici. Il critique les marques, les idioties du capitalisme. Ce roman nous montre le triomphe du néolibéralisme sur le communisme. Par contre, on ne peut pas dire que Grass encense le communisme, bien au contraire, mais il est davantage nuancé que les essayistes de la question. Grass est de toute évidence à gauche du spectre politique mais il ne tombe pas dans les extrêmes. 

Ce roman est étrange. Certains passages rappellent le genre du réalisme, mais rien ne semble vraiment sérieux, parce qu'il glisse constamment vers l'allégorie, la satire. Les personnages sont tout aussi étranges, avec Hoftaller qui n'existe pas réellement, parce qu'il est davantage un fantôme à moitié réel et moitié imaginaire (si l'on peut qualifier un fantôme de réel). Il est une sorte de double miniature du personnage principal, Fonty, et il se fond en lui, en plus de le surveiller, de le suivre. Ces personnages nous échappent, le roman en entier nous fuit. La narration est à la première personne mais on la confond souvent avec la narration plus classique, celle de la troisième personne du singulier. Dostoïevski emploie souvent ce genre de narration, où le narrateur est effacé derrière un voile de mystère. Au fur et à mesure que le récit avance, on perçoit un peu plus clairement ce narrateur. L'arrière-plan du récit est la réunification des deux Allemagnes mais l'écrivain choisit plutôt de se tenir un peu à l'écart du sujet, de compliquer notre lecture, etc. Certains passages font penser aux contes de Dickens. 

Donc, en conclusion, ce livre m'a laissé de glace mais je me suis amusé avec le narrateur, en jouant avec lui, en essayant de le découvrir. C'est, selon moi, la plus grande force du bouquin. Pour le reste, c'est relativement raté.



Vous avez aimé les régimes « libertiphobes » de Walter Ulbricht et d’Erich Honecker, vous aimerez les expropriations « libertiphiles » de la Treuhand.


Treuhand de nom complet Treuhandanstalt (littéralement en français : « Agencefiduciaire ») était l'organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande (RDA) après la réunification du pays. Elle fut créée par la Volkskammer, le parlement est-allemand, par la loi du 17 juin 1990.
Son responsable, Detlev Karsten Rohwedder, fut assassiné par la Fraction armée rouge en 1991. Il fut remplacé par Birgit Breuel jusqu'en 1994, date de la dissolution de l'agence.


  Le Detlev-Rohwedder-Haus, ancien bâtiment du « Ministère de l'Air du Reich » en 2006 vu de la  Wilhelmstraße, également ancien siège du Treuhand. Il abrite désormais le siège du Ministère fédéral des Finances.





Atmosphère, atmosphère !…




Le Troisième Homme (The Third Man) est un film britannique de Carol Reed sur un scénario de Graham Greene, tourné en 1948 sur le champ de ruines de Vienne et sorti en 1949. Ce film a reçu le Grand prix du festival de Cannes 1949, et est souvent considéré comme l'un des meilleurs films noirs.
















L'Espion qui venait du froid (The Spy Who Came In from the Cold) est un film britannique de Martin Ritt sorti en 1965 et adapté du roman éponyme de John le Carré, sorti deux ans plus tôt.
Au cœur de la Guerre froide, l'action se déroule en Angleterre, auxPays-Bas et en République démocratique allemande et met en scène un espion britannique qui, considéré comme un transfuge, parvient à gagner la confiance des services de contre-espionnage d'Allemagne de l'Est.




Notre agent à La Havane (Our Man in Havana) est un film britannique réalisé par Carol Reed, sorti en 1959.
Joe Wormold, un vendeur d’aspirateurs anglais, vit dans La Havane de 1960 avec sa fille Milly, en pleine guerre froide. Wormold va faire la rencontre d’un agent des services secrets anglais, M. Hawthorne. Il lui propose de servir son pays en étant agent secret britannique. Wormold n’y connait rien en espionnage et dans un premier temps refuse l’offre de Hawthorne. Mais le Dr. Hasselbacher, son seul ami sur l’île, va le faire changer d’avis. Il lui explique qu’il pourrait bien mentir aux agents anglais en leur transmettant des informations erronées. Ainsi il peut récolter les primes de risques ainsi que les salaires de son équipe factice. Grâce à cela il peut subvenir aux besoins de sa fille, qui sont, à son grand regret, très importants.



A CHACUN SA SCHIZOPHRENIE


Toutes proportions gardées, bien entendu, le thème des « murs » hérités de l’histoire, et donnant lieu à des phénomènes parfois surprenants de persistance mentale, n’est pas ignoré des Vierzonnais.
On pourrait remonter ainsi au Moyen-Age, avec ses châteaux forteresses plus ou moins bien reliés au prestigieux duc Jean de Berry disséminés le long du Cher, avec les luxueux refuges de Charles VII durant la Guerre de Cent ans, lequel succéda au précédent en son château de Mehun-sur-Yèvre pour faire un temps de Bourges la voisine, après son accession au trône en 1422, la capitale d’une France menacée par les Anglais et leurs alliés bourguignons.
Au XVIIIe siècle, la Révolution qui érige Vierzon en commune crée en même temps une potentielle division entre le centre et la périphérie, division officiellement gommée, mais officiellement seulement, par la réunification de 1937.
Bien sûr, on pensera essentiellement aux guerres contemporaines, qu’on peut du reste presque considérer comme une seule longue guerre franco-allemande de 75 ans, tellement chacune d’elle est déterminée par la précédente, depuis donc l’invasion de 1870, où les armées prussiennes s’arrêtèrent précisément à Vierzon, jusqu’à la seconde guerre mondiale, où la même Vierzon se trouva coupée en deux par la ligne de démarcation séparant la zone occupée du nord de la zone libre du sud.

Cette page de Rémy Beurion (déjà utilisée pour "Visite à Tati" dans un tout autre contexte) rappelle l'essentiel :


(Rémy Beurion, Vierzon de A à Z)







Nous sommes "en zone libre".
Le centre-ville,
par delà le Cher, au bout de cette rue des Ponts qui était alors barrée ici,
 est "en zone occupée".





Cependant, dans l’actualité récente, c’est incontestablement l’année 2008 qu’il faut retenir.

Berry Républicain

TEMPS FORT : Vierzon

BOURGES
Psychologie 
mercredi 9 avril 2008 - 06:00

Soyez les bienvenus chez les... psys !


"Êtes-vous conscient que Vierzon rend Vierzon plus intéressant que Vierzon ?" C'est la question qui sera posée le 17 mai, aux Vierzonnaises et Vierzonnais qui viendront se coucher sur l'un des cinquante divans installés sur l'esplanade de la Société-Française.


La très sérieuse Agence nationale de psychanalyse urbaine (Anpu), qui a pignon sur Internet, a déjà décortiqué l’inconscient des villes de Tours et de Béthune.
Depuis plusieurs mois, elle s’attaque aux névroses profondes de la ville de Vierzon par l’intermédiaire d’un projet cinématographique à la fois fou, décalé, osé et ambitieux.
À tel point qu’un journaliste de l’hebdomadaire le Monde 2 (supplément du week-end au journal le Monde) a passé une journée entière, jeudi dernier, avec les protagonistes de cette étonnante aventure, pour un reportage qui sera publié en mai.
Psychanalyste urbain
Les élèves de l’option cinéma d’Édouard-Vaillant planchent sur le sujet avec un indéfectible sérieux, guidés par le plus Brélien des profs du bahut, Jean-Marie Favière.
Sans doute l’enseignant n’aurait-il pas osé franchir le pas sans la proposition du vidéaste castelroussin, David Legrand et de Bandis-Mages, de psychanalyser Vierzon grandeur nature. Lui-même ayant fait la connaissance de Laurent Petit, psychanalyste urbain. La boucle est ainsi bouclée.
Le travail avance. Dix heures de témoignages sont déjà en boîte. Enregistrées sur le marché, dans les bistrots, les magasins, à domicile… Les élus, piétinant dans leur campagne électorale, y ont eu droit autant que les autres Vierzonnais.
Comment guérir de cette mauvaise réputation ? C’est la principale motivation de cette enquête. David Legrand adore Vierzon. Et c’est justement ce sentiment paradoxal qu’entretiennent les habitants avec leur ville que David Legrand a voulu percer.
Enthousiasme enfoui
Pas de panique : il n’y a vraiment rien là-dessous qui puisse intenter à la ville car justement, le vidéaste a senti un « enthousiasme enfoui » chez les Vierzonnais. Enfoui ? Refoulé ? Pourquoi ?
Au fil des semaines, le projet a pris du cuir. Il s’agit maintenant de monter un long-métrage, provisoirement appelé Destination Zon qui, par la grâce d’un producteur belge, pourrait être édité en DVD. Quand on pense que le meilleur ambassadeur de Vierzon fut un Belge… Doit-on vraiment écrire son nom ?
Frédéric Potet, le journaliste du Monde 2, a découvert ce projet en lisant le Berry républicain, quelque part, chez ses parents, entre Vierzon et Bourges.
Spontanément, lui aussi, jeudi matin, dans la conversation, a cité la chanson de Jacques Brel parmi les miasmes contagieux de cette mauvaise réputation…
Le 17 mai, entre 14 et 17 heures, les Vierzonnais seront invités à venir s’étendre sur un divan
Les témoignages recueillis constitueront la première partie du long-métrage. La seconde est, disons, plus spectaculaire.
Le 17 mai, entre 14 et 17 heures, les Vierzonnais et Vierzonnaises seront invités à venir s’étendre sur l’un des cinquante divans qui recouvreront l’esplanade de la Société-Française. Là, ils seront entendus avec un soin particulier. Entendus et même filmés pour les volontaires qui accepteront de répondre à une seule et unique question : êtes-vous conscient que Vierzon rend Vierzon plus intéressant que Vierzon ? À cogiter.
La formulation de cette question est loin d’être anodine. Elle sera placardée sur des affiches en ville, avec comme icône du Berrichon freudien, un patron vierzonnais de bar à vins qui a déclaré sérieusement : « La mauvaise réputation, c’est moi. »
Un grand événement
Laurent Petit, le psychanalyste urbain, sera bien évidemment présent au cours de cette séance collective, promise comme « un grand événement ».David Legrand voit, dans cette esplanade et dans l’architecture qui la surplombe, une grandeur qui ne correspond plus à une ville de trente mille habitants.
Le film devrait être terminé en octobre et projeté au cinéma de Vierzon. Avec le succès qu’on lui souhaite et qu’il mérite pour avoir soulevé un enthousiasme aussi culotté !
C’est la première fois que les habitants de Vierzon se livrent ainsi, collectivement, devant une caméra, et la première fois aussi qu’une telle initiative ne cherche pas à entraîner Vierzon par le fond.
Au contraire, la volonté avouée est de pousser ses habitants à aimer leur ville comme elle le mérite.
Rémy Beurion









D'autant plus que le hasard a voulu que la modernité de la fusion de 1937 soit visible pour tout le monde, comme en témoigne ce Berry républicain ancien (grand) format du mercredi 10 janvier 2007:









Le Monde 2, 17 mai 2008 :





Berry républicain 16 avril 2011





Pour revenir directement au film, voici quelques extraits de la bande annonce, sur une chaîne franco-allemande, natürlich...













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