mercredi 14 mai 2014

Vous allez voir Grace

MODIFICATIONS A L'UP :
Mercredi 14 Mai 
à la salle de l'up à 18h: 
"Héritage en peinture" 
par Alexis Guenault

Jeudi 15 Mai 
à la salle de l'up à 18h : 
"Découverte de l'Allemagne - villes jumelles" 
par Hugues Dallois

 34e séance avec débat







GRACE DE MONACO



Biopic français d'Olivier Dahan avec Nicole Kidman, Tim Roth, Paz Vega...
(2013 - vostf et vf - 1h40) Film d’ouverture du Festival de Cannes 2014.

Le film évoque un moment de la vie de l’actrice américaine Grace Kelly devenue Grace de Monaco lorsqu’elle épousa le Prince Rainier III en 1956, ce qui fut qualifié de mariage du siècle…

Le film Grace de Monaco n’en finit pas de susciter la polémique dans la principauté monégasque. Alors que le Rocher avait déjà émis des réserves
concernant le biopic d’Olivier Dahan, la situation s’envenime de nouveau autour de ce film événement qui fera l’ouverture du Festival de Cannes.




A PARTIR DU MERCREDI 14 MAI

NOTRE SOIREE DEBAT 
DU VENDREDI 16 MAI A 20H30


Débat... c'est le moins qu'on puisse dire.



Mais pourquoi, exactement ?
Au nom du respect absolu de la vérité historique ? (De Gaulle sur le Rocher, ce n’est pas vrai, c’est insupportable, nous aimons la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, c’est pourquoi ma famille ne verra pas le film et je le censure à Monaco).
Au nom de l’image du prince paternel ? (Ma mère est présentée comme une femme de caractère, c’est bien, mais c’est au détriment de mon père, présenté, lui, comme faible et maladroitement possessif envers sa femme).
Au nom de l’image de la mère princesse et actrice ? (Tout cela est trop glamour et donc trop superficiel pour notre famille si « normale » et si discrète, bien éloignée de ces mœurs people, c’est bien connu, et ce n’est pas tolérable).
Au nom de l’image du Rocher ? (Rappeler avec insistance que c’est un paradis fiscal au cœur de l’Europe, c’est sans doute vrai, cette fois, on ne peut pas le nier, mais toute vérité n’est pas toujours bonne à dire, c’est parfois agaçant).
Au nom de non dits actuels que peut-être nous découvrirons plus tard ? Les raisons précédemment mises en avant seraient alors surtout de faux prétextes, voire des rideaux de fumée ? On peut tout imaginer, les paris sont ouverts. (De grâce, ne nous faites pas parler Grace par la voix française de Julie Gayet, ou bien : Ne culpabilisez pas les enfants que nous étions et qui seraient responsables de la fin de la carrière de Grace Kelly parce qu'il fallait une maman princière pour nous garder).
Suspens à la Hitchcock! Pas de printemps pour Grace au Rocher
Mais l'avenir nous donnera la solution de cette énigme.
Enfin, peut-être.







Note d'intention du réalisateur


Olivier Dahan explique ce qui l'intéressait chez Grace de Monaco : "Essentiellement le fait qu’elle soit actrice et que ce soit une artiste qui renonce à sa carrière. Faire un biopic ne m’intéresse pas, il faut que le film parle de choses que je ressens et que je pense. S’il s’agit de raconter l’histoire factuelle d’un personnage, c’est très ennuyeux. J’essaie toujours de mélanger les choses et de parler de moi en même temps. Et je crois que ce qui me touchait dans le parcours de Grace se trouvait caché entre les lignes et résonnait avec ma vie personnelle. GRACE DE MONACO n’est pas un geste historique, même s’il relate des événements qui ont existé. Ce qui m’intéressait, c’était de raconter la difficulté, les tiraillements, d’une femme qui n’arrive pas – ou à du mal – à concilier son mari, ses enfants, sa vie de femme et son travail. Pour moi, GRACE DE MONACO est une image de ça."




Principales déclarations d'Olivier Dahan à la radio (France Info,  14 mai):



Le film tout entier est une mise en abîme, Nicole Kidman jouant Grace Kelly, qui elle-même joue Grace de Monaco.

C’est une métaphore, la princesse n’est pas l’essentiel, il s’agit avant tout d’une femme et de ses choix.

Monaco, c’est la fabrication d’une vitrine gardée où on apprécie pas que quelqu’un d’autre entre, vienne bouger un objet ou un autre.


Ce n’est pas un film à charge, c’est juste une exploration de ce que le palais lui même a créé, c’est-à-dire des icônes.





Biopic or not biopic ?
Occasion de zoomer sur un genre.

Rappelons que vous avez déjà pu voir dans notre salle, depuis le début du blog: 
Rabhi, Mandela, Saint-Laurent, Diana, Liberace. 

D'ailleurs, que disions-nous de Naomi Watts dans Diana ? Entre autres, ceci :


Notre premier biopic de princesse.

"Depuis, avec Nicole Kidman (DogvilleRetour à Cold Mountain, sans oublier Invasion du même Oliver Hirschbiegel dont on vient de voir l’affiche), puis Charlize Theron (Dans la vallée d’Elah, Prometheus) et enfin Natalie Portman (V pour Vendetta, Black Swan), elle est généralement considérée comme appartenant au carré d’as hollywoodien du glamour cinématographique."


Définition

Un film biographique, également connu dans le milieu du cinéma sous l'anglicisme « biopic » (contraction de « biographical motion picture »), est une œuvre cinématographique de fiction, centrée sur la description biographique d'un personnage principal ayant réellement existé. Les événements et l'environnement de son époque sont donc subordonnés à son récit.

Notoriété : faible contrainte

Un film biographique relate l'existence d'un personnage passé, la plupart du temps, mais sans que cela soit obligatoire, une figure historique d'importance. Son choix importe pour susciter la fréquentation lors de la sortie en salles.

Rigueur historique : très faible contrainte

Comme il s'agit d'une œuvre artistique, la représentation donne le champ libre à l'interprétation à la fois pour l'acteur chargé du rôle principal et pour le réalisateur dans l'éclairage qu'il donne sur le personnage : l'occasion est donnée de différer du consensus laissé par le discours officiel et l'historiographie à propos du sujet traité.

Identifications : forte contrainte

Ce genre de film est par ailleurs parfaitement intégré au star system (en) dans la mesure où le choix de l'acteur qui incarne le personnage est lui aussi facteur d'adulation pour les masses et provoque des entrées : on va voir un biopic autant pour le personnage que pour l’interprète qui le joue, la relation d'identification profitant à la carrière de ce dernier et à son image auprès du public. 

Exhaustivité : très faible contrainte

Le titre du film est parfois simplement le nom du personnage principal. Toutefois, il serait bien réducteur d'affirmer qu'aller voir un biopic se réduit à suivre une biographie : la matière fournie est souvent prétexte au choix d'une intrigue se focalisant sur les moments les plus déterminants de sa vie, ceux qui l'ont fait entrer dans l'Histoire dans la plupart des cas, ce qui permet le développement du climax et des caractéristiques des films à succès : développement de la dimension humaine du protagoniste projeté sur des évènements, qu'un résumé biographique éclipse, voire introduction d'une thèse sur le destin du personnage à partir d'une énigme que de nouveaux éléments d'archives aurait permis de dévoiler.

Variété importante

Largement identifié comme type de film apprécié du public, le film biographique regroupe aujourd'hui un large spectre du cinéma mondial, associant des superproductions tels Alexandre comme le retour sur des personnages beaucoup plus modestes au regard d'un « récit national » comme Sophie Scholl - les derniers jours, dont la sortie concorde avec une réflexion en Allemagne sur la période la plus sombre de son histoire.

Favorisé par le progrès techniques

Le genre a acquis une particulière popularité depuis les années 1980 grâce aux progrès des techniques d'imagerie rendant possible la reconstitution de paysages, et de zones urbaines d'époque, crédibles pour le spectateur, voire la fusion d'images d'archives avec des images tournées pour le film.


Le site de Télérama est plus que suffisant pour se faire une opinion à propos de notre film. Pour ma part, je balaie d’un revers de main les jérémiades sur les « vérités historiques non respectées » (jamais si nettement établies qu’on le croit, d’ailleurs, même quand on examine sa propre existence : c’est le problème de l’autobiographie, alors pour la biographie…), la liberté de création n’étant guère contestable en art. Je suis un peu plus en suspens en ce qui concerne la limitation a priori sur une seule année (1962), la période de « crise » d’une femme et d’une star au tournant de sa vie, mais pas au point de refuser le terme de biopic. J’attends d’ailleurs de voir le film pour me faire une opinion affinée : il suffirait d’ailleurs de quelques éclairages sur des périodes différentes pour que le débat soit réglé.



TELERAMA 

“Grace de Monaco” ou les déboires d’un biopic princier

FESTIVAL DE CANNES 2014 |
Le film d'Olivier Dahan aura connu bien des épreuves : après le conflit avec son distributeur, il se heurte à l'hostilité de la famille de la princesse.
Le 14/05/2014 à 11h17
Caroline Besse

Avril 2012, on apprend que Nicole Kidman va jouer l'une des princesses les plus connues du monde : l'actrice Grace Kelly, devenue pour l'éternité Grace de Monaco après son mariage avec le prince Rainier III, le 19 avril 1956. Le tournage commence en octobre, et une première photo de l'actrice grimée en princesse est dévoilée.
On découvre alors le visage sans ride de Nicole Kidman, alors âgée de 45 ans, coiffure et maquillage parfaits, qui doit incarner une période précise de la vie de Grace : l'année 1962 et le moment où, alors que celle-ci est âgée de 33 ans, Hitchcock lui propose le rôle de Marnie dans son célèbre film Pas de printemps pour Marnie. Un rôle de femme névrosée, imaginé spécialement pour elle. Car Grace Kelly, Oscar 1955 pour Une fille de province (George Seaton) a déjà joué dans certains des plus grands films du maître du suspense : Le crime était presque parfait,Fenêtre sur cour et La Main au collet.
Après ces triomphes au cinéma, l'actrice découvre d'autres ors : ceux du palais monégasque, et du lourd diadème qu'elle porte sur la tête. En 1962, son couple avec Rainier bat de l'aile, et c'est aussi le moment où la France menace d'annexer le Rocher. Les relations sont alors ultra-tendues entre le prince et le général de Gaulle. Tiraillée, Grace décide finalement de décliner le rôle offert par Hitchcock pour contribuer à la résolution du conflit. C'est donc sur cette période que se concentre le film.
A la tête de ce biopic princier, le Français Olivier Dahan, 46 ans, responsable de l'un des plus grands succès du cinéma français : La Môme, qui consacra l'actrice Marion Cotillard dans le rôle d'Edith Piaf avec un Oscar de la meilleure actrice (quatrième française à obtenir une statuette).





Le film a un distributeur américain, le puissant Harvey Weinstein. Les ennuis comencent lorsque la sortie américaine du film, d'abord annoncée pour novembre 2013 (à temps pour les Oscars), est repoussée au 14 mars. Raison officielle invoquée par la Weinstein Company : le besoin de « plus de temps pour le terminer ».

En octobre, Olivier Dahan s'exprime avec une certaine violence dans Libération : « Je m'en fous en fait, ils le sortent quand ils veulent. On a beau essayer de lutter, quand on affronte un distributeur américain, Weinstein pour ne pas le citer, il y a peu de solutions : soit on leur dit “démerdez-vous avec votre tas de merde”, soit on s’arc-boute pour faire en sorte que le chantage opéré ne soit pas aussi violent […] Il y a deux versions du film pour l’instant, la mienne et la sienne… que je trouve catastrophique », explique-t-il. Le réalisateur français et le bouillonnant producteur Harvey Weinstein, surnommé « Harvey scissorhands » – il est connu pour ses coupes impitoyables de films – sont donc en violent désaccord concernant le montage. Qui a le fameux « final cut » ?
Fin janvier, le Hollywood Reporter dévoile que le film est carrément retiré du calendrier de la Weinstein Company, mais on apprend dans la foulée qu'il fera l'ouverture du Festival de Cannes, le 14 mai, hors compétition. Quelques semaines après, selon un article de Variety, on apprend que Harvey Weinstein abandonnerait la distribution du films aux Etats-Unis… Depuis, il aurait peut-être changé d'avis.
Mais le feuilleton ne s'arrête pas : Olivier Dahan ne doit pas affronter seulement la Weinstein Company. A quelques jours de l'ouverture du Festival de Cannes, la famille princière de Monaco annonce qu'elle ne se rendra pas sur la Croisette, contrairement à la tradition. L'endroit est pourtant très symbolique pour la construction de la légende familiale : c'est là que se sont rencontrés Grace Kelly et le prince Rainier, en 1955.
En fait, depuis plusieurs semaines, la famille (qui a seulement lu le scénario), est vent debout contre le film, et riposte sur tous les fronts. D'abord par le biais d'un communiqué officiel diffusé début mai : « le palais princier tient à réaffirmer que ce long métrage ne peut en aucun cas être qualifié de "biopic" […] La bande annonce fantaisiste confirme le caractère totalement fictionnel de ce film. Celle-ci renforce la conviction laissée lors de la lecture du scénario qu'il s'agit d'une production, d'une page de l'histoire de la principauté, basée sur des références historiques erronées et littéraires douteuses. »
Puis, dans les colonnes de Nice Matin, ce dimanche 11 mai, c'est Stéphanie, l'une des filles de Grace, qui se fait la porte-parole de ses frère et sœur : « Ce film ne fait pas l'éloge de Monaco, ni du grand homme qu'était mon père, le prince Rainier ». Elle demande même aux photographes de boycotter la montée des marches, en posant leur appareil photo au moment du passage de l'équipe du film (!). L'actrice Nicole Kidman s'exprime dans le Daily Mail, en assurant « comprendre la colère » de la famille. « Je sais qu'ils [Olivier Dahan et la famille Grimaldi, ndlr] sont fâchés. Je le serais moi aussi s'il s'agissait de ma mère », a déclaré l'actrice qui a tenu à préciser que le film n'était « pas une biographie, mais plutôt l'exploration d'une tranche de vie tragique de la princesse ».
Olivier Dahan répond lui aussi par médias interposés : dans Le Parisien magazine, il qualifie la réaction des Grimaldi de « disproportionnée ». Il y a un an déjà, face aux réticences de la famille Grimaldi, il avait avancé son « droit à la fiction » dans le JDD. Dimanche, il s'exprimait de nouveau dans l'hebdomadaire : « quand je lis dans leur communiqué que tout cela n’a été fait qu'à "des fins commerciales”, je me sens insulté ».
Malgré tous ces obstacles, c'est bien la version souhaitée par Olivier Dahan qui sortira dans les salles françaises le 14 mai. Après des mois de buzz, il devrait éviter le flop connu par Diana, un biopic consacré à une autre célèbre princesse. A moins que les spectateurs ne lui préfèrent le monstre Godzilla, en salles le même jour…


Un film clé

pour la compréhension de la carrière de Grace Kelly et pourtant bien (injustement) oublié. Si vous avez un moment, n’hésitez pas à en savoir plus grâce à :
http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2013/04/une-fille-de-province-country-girl.html

Une fille de province - The Country Girl, George Seaton (1954)





Un metteur en scène de Broadway tente de permettre à un chanteur-acteur, qui a sombré dans l'alcoolisme, de remonter sur scène.

Un beau mélo qui valut à Grace Kelly un Oscar au nez et à la barbe d'une Judy Garland favorite pour Un étoile est née et où l'on ne pourra qu'une fois de plus regretter qu'elle ait abandonné si tôt sa carrière d'actrice. Elle se place en fait à la hauteur de ses partenaires Bing Crosby et William Holden dans cette adaptation de la pièce éponyme de Clifford Odets qui explore avec une force rare les désespoirs et les doutes de l'artiste et son entourage.

On plonge ici dans le monde du théâtre où trois personnages vont se déchirer quelques semaines avant la première de la pièce sur laquelle ils travaillent. Bernie Dodd (William Holden) metteur en scène entièrement voué à son travail décide de donner sa chance à la star déchue Frank Elgin (Bing Crosby) mais ce dernier est encore rongé par l'alcoolisme et la perte d'estime personnelle. Ces tourments semblent être alimentés par sa jeune et dominatrice épouse Georgie (Grace Kelly) qui ne cesse de le dévaloriser.



George Seaton pousse loin ce tableau de départ avant de le faire imploser. Grace Kelly surprend ainsi dans un registre dénué de tout glamour, avec ses tenues strictes et ses airs pincés, son phrasé plouc et la dureté de ses traits et attitudes. Seaton la filme même tel un cerbère fantomatique (l'apparition dans la pénombre dans le théâtre) présent pour tourmenter son époux déjà bien mal en point et joué avec une fragilité bouleversante par Bing Crosby. Pourtant chaque artiste amène avec lui ses démons dans son expression et l'accomplissement naît de ce qu'il en fait, s'ils le paralysent ou le stimulent.




Un film prémonitoire


Le Cygne (Charles Vidor, 1956)

·                    Le titre du film est une référence indirecte à l'étoile Vega, dont il est souvent question, et qui est proche de la constellation du cygne.
Les jours de faste de la princesse Beatrice sont comptés à moins que sa fille Alexandra ne fasse bonne impression auprès d'un lointain cousin, le prince Albert.
Grace Kelly joue le rôle de la princesse Alexandra, Alec Guinness celui du prince Albert…


Le dernier film

Haute société (Charles Walters, 1956)

Une jeune fille de la bonne société américaine est prise dans un triangle amoureux le jour de son mariage avec son ex-mari chanteur de jazz et un photographe à scandale qui tient absolument à couvrir l'événement.


Le premier film

14 heures (Fourteen hours)  (Henry Hattaway, 1951)



Les deux premiers célèbres

Le train sifflera trois fois (High Noon) (Fred Zinnemann, 1952)
Mogambo (John Ford, 1953)

Les trois films avec Hitchcock

Le crime était presque parfait  (Dial M for Murder)  (1954)
Fenêtre sur cour  (Rear window)  (1954)
La main au collet  (To catch a thief)  (1955)












 Emissions du 16 janvier 2014.
Où l’on voit que Hitchcock a plus de valeur que Seaton !









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