33e séance avec débat
Il y a trois ans, des milliers de citoyens découvrent que des permis d’exploration de gaz de schiste ont été accordés dans le plus grand secret. Ce déni de démocratie provoque alors une mobilisation sans précédent qui enflamme le sud-Est de la France. Face à la pression du lobby gazier sur le gouvernement, citoyens et élus locaux se préparent à la désobéissance civile. Mais de nouveaux forages démarrent. Cette résistance faite de solidarité, d’imagination et d’intelligence collective sera-t-elle suffisante pour relancer le débat sur la transition énergétique ?
Si Doris Buttignol est déjà habituée à la réalisation de documentaires, c'est en revanche la première fois que Carole Menduni réalise un long-métrage. Cette collaboration marque également le premier travail commun entre les deux femmes.
CINÉ-DÉBAT VENDREDI 9 MAI à 20h30
Le film est un pamphlet, et il a la franchise de ne jamais s'en cacher. Au contraire, il le revendique résolument et c'est évidemment son droit. La partie didactique a été appréciée, animation à l'appui. Tellement appréciée, d'ailleurs, qu'on aurait volontiers accueilli davantage de détails techniques sur les méthodes employées et les produits utilisés, même si, on l'a bien compris, ces derniers font l'objet de beaucoup d'opacité, tant pour garder les bénéfices des monopoles qui le produisent que pour éviter au maximum les polémiques sur l'environnement. Ce dernier thème, déjà largement évoqué à Ciné-Rencontres, rencontrait de nombreux échos dans les mémoires, que ce soit avec les décharges sauvages en Turquie, ou les risques nucléaires comme ce fut le cas à Tchernobyl en Ukraine (La Terre outragée).
Une réflexion sur la démocratie, impulsée par le film lui-même, n'a pas manquée d'être relayée dans la salle. Le pessimisme l'a emporté, un peu comme dans les films précédents où la prédominance de la finance sur les politiques était déjà dénoncée. La saga des Conti ou Le grand retournement nous revenaient en mémoire.
La notion de désobéissance civile initiée par Thoreau était dans tous les esprits, et le film insiste en permanence sur l'opposition légal / légitime. Cette fois, on regardait du côté de Gandhi ou de Mandella.
La comparaison entre les réactions aux Etats-Unis et en France a été largement exploitée. Plus combatifs par nature ou par histoire, les Français, moins fascinés par le pouvoir de l'argent ? Attention aux préjugés nationaux hâtivement avancés pour des explications trop simplistes. Notons surtout que les Français ont moins à gagner étant donné des réserves plus réduites, et qu'ils voient leurs arguments nettement renforcés par l'expérience malheureuse des habitants de Pennsylvanie, subie depuis plus
d'une décennie déjà.
d'une décennie déjà.
Berry républicain 13 mai 2014. |
Les communes qui sont à l'épicentre de la question du gaz de schiste, Villeneuve-de-Berg en Ardèche et Jouarre en Seine-et-Marne, sont historiquement associées au fleuron de l'agriculture et de la connaissance de la nature en France.
Né à Villeneuve-de-Berg, Olivier de Serre y est honoré par cette statue. |
Olivier de Serres
est un agronome français, protestant
actif et auteur d'un vaste traité, le Théâtre d’Agriculture et mesnage
des champs, qui connut 19 rééditions de 1600 à 1675. Il fut l’un des
premiers à étudier de manière scientifique les techniques agricoles et à en
rechercher l’amélioration par l'expérimentation. De ce point de vue, il est
généralement considéré comme le père de l’agronomie française.
Olivier de Serres pose quelques principes dans sa
préface :
« Le fondement de l'agriculture est la connaissance du
naturel des terroirs que nous voulons cultiver. »
L’ouvrage est apprécié du roi Henri IV, qui se faisait lire chaque jour un
chapitre, et avait beaucoup d’estime pour Olivier de Serres.
En outre, il impulse la culture des mûriers pour nourrir des
vers à soie et fabriquer en France les étoffes de soie qui, auparavant
importées, coûtaient 6 millions d’écus au royaume.
Dans son Théâtre d'agriculture, Olivier de
Serres jette les fondements d'une viticulture et d'une œnologie en étroite
relation avec les terroirs, mais surtout en accord avec la
demande des consommateurs. Précurseur des physiocrates
et des encyclopédistes, il ouvre la voie au rationalisme
scientifique.
Buste de Antoine-Laurent de Jussieu par le sculpteur David
d'Angers(1837).
Né Lyon, mais vivant à Jouarre.
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En 1817, il achète le domaine de Venteuil, qui devient un
véritable centre intellectuel où Antoine–Laurent reçoit ses amis, dont André-Marie Ampère, célèbre mathématicien et
physicien. Le domaine est également un lieu de fêtes familiales, puisque chaque
année la famille de Jussieu y fêtait la Saint-Antoine le 15 octobre. Très
attaché à ce lieu, Antoine–Laurent choisit de terminer ses jours au château de
Venteuil et y mourut en 1836.
Il développe les idées de son oncle Bernard de Jussieu sur la classification des
végétaux suivant un système basé sur la morphologie des plantes. En 1774, il fait paraître son
Exposition d'un nouvel ordre des plantes, adopté dans les démonstrations
du Jardin royal dans les Mémoires de l'Académie des sciences,
complétée quinze ans plus tard par son Genera plantarum secundum ordines
naturales disposita. Georges
Cuvier en parlera comme d'« un livre admirable, qui fait dans
les sciences d'observation une époque peut-être aussi importante que la chimie
de Lavoisier dans les sciences d'expérience ». La méthode employée par
Antoine-Laurent dans son Genera Plantarum sera reprise en
zoologie par Cuvier. Cette œuvre est à la base de toute la classification
actuelle des végétaux supérieurs ; en effet, on y retrouve la majorité des
genres et familles décrites par Antoine-Laurent, qui ont été postérieurement
corrigées et/ou complétées, puis enfin confortées par les résultats de la phylogénie.
En 1794, il est nommé directeur du nouveau Muséum national d'histoire naturelle,
et il y fonde immédiatement une bibliothèque. En 1804, il occupe la chaire
de Professeur de botanique à la faculté de médecine de Paris, il y restera
jusqu'en1826.
En 1829,
il devient membre étranger de la Royal Society.
J-M-Raymond B. a attiré mon attention sur les ressources du site REPORTERRE. J'en prends quelques exemples, que l'on pourra développer sur le site en question si on le souhaite.
Le gaz de schiste en
France ? Un mirage économique
BENJAMIN DESSUS
jeudi 9 mai 2013
Le dossier écologique
du gaz de schiste est désastreux. Mais l’intérêt économique de son exploitation
en France est tout aussi médiocre.
Source : Courriel à Reporterre. Cet
article a aussi été publié dans Politis du 2 mai.
Benjamin
Dessus est ingénieur et économiste spécialisé dans les
questions d’énergie, et un des fondateurs de Global Chance.
Le gaz de schiste
aux Etats-Unis n’est pas une si bonne affaire économique
ROBERT BELL ET OLEG RUSETSKY
jeudi 25 octobre 2012
Source : La Tribune
La transition
énergétique sera citoyenne ou ne sera pas
SUSANA JOURDAN ET JACQUES MIRENOWICZ
vendredi 9 mai 2014
En Allemagne, la transition énergétique a pour principal
moteur une dynamique citoyenne très forte. Mais cet élan est menacé par les
lobbies fossile et fissile qui ont raté le train de la transition et tentent de
l’enrayer.
Source : Courriel à Reporterre
En Allemagne, ce sont
les citoyens qui mènent la transition énergétique
MARIE ASTIER (REPORTERRE)
vendredi
20 septembre 2013
Alors qu’en France, on
tergiverse sur la transition énergétique et que la Conférence environnementale
va encore papoter aujourd’hui, en Allemagne, les citoyens ont pris à
bras-le-corps le changement énergétique. La transition s’opère doucement mais sûrement
partout dans le pays. Reportage.
Source : Marie Astier pour Reporterre.
La lutte européenne
contre les grands projets inutiles s’élargit au gaz de schiste et aux projets
miniers
BARNABÉ BINCTIN (REPORTERRE)
mardi
13 mai 2014
Le quatrième forum européen contre les grands projets
inutiles et imposés s’est achevé dimanche soir en Roumanie. Venus de tous les
pays, les activistes ont élargi leur engagement, des infrastructures au gaz de
schiste et à l’extraction minière.
Le gaz de schiste et la fracturation hydraulique ont aussi
fait une entrée remarquée dans le Forum. L’enjeu est crucial en Roumanie, où le
premier puits d’exploration est imminent dans le village de Pungesti auquel
s’intéresse Chevron depuis la fin de l’année 2012. Malgré d’importantes
manifestations animées notamment par l’association Vira, les explorations se développent dans
l’ensemble du pays. Une autre association, R9TM,
s’est ainsi inquiétée des intérêts supposés de Gazprom dans la région de
Timisoara. La lutte contre le gaz de schiste se poursuit aussi en Grande-Bretagne,
comme l’a raconté l’association Platform.
Source : Barnabé Binctin pour Reporterre.
Alors, tournons-nous résolument vers l'énergie nucléaire?... Eh bien non :
Les
députés offrent un cadeau ruineux à Renault et à Bolloré au détriment de
l’environnement
OBSERVATOIRE DU NUCLÉAIRE
samedi 10 mai 2014
Le 6 mai, une loi pour développer
un réseau de bornes de recharge pour voitures électriques a été adoptée à l’Assemblée
Nationale. Accordant des cadeaux coûteux aux industriels de la voiture électrique
et du nucléaire, elle est néfaste pour l’environnement.
L’Observatoire du nucléaire dénonce
fermement l’adoption, en première lecture à l’Assemblée nationale mardi 6 mai, d’une loi écrite "sur-mesure" pour
favoriser les industriels de la voiture électrique et du nucléaire. Cette loi
prévoit un ensemble de mesures permettant de développer sur le territoire
national un réseau de bornes de recharge pour voitures électriques.
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