dimanche 11 mai 2014

NO GAZARAN





33e séance avec débat



NO GAZARAN
Film documentaire de Doris Buttignol, Carole Menduni. 
(2013 - 1h30)



Il y a trois ans, des milliers de citoyens découvrent que des permis d’exploration de gaz de schiste ont été accordés dans le plus grand secret. Ce déni de démocratie provoque alors une mobilisation sans précédent qui enflamme le sud-Est de la France. Face à la pression du lobby gazier sur le gouvernement, citoyens et élus locaux se préparent à la désobéissance civile. Mais de nouveaux forages démarrent. Cette résistance faite de solidarité, d’imagination et d’intelligence collective sera-t-elle suffisante pour relancer le débat sur la transition énergétique ?
Si Doris Buttignol est déjà habituée à la réalisation de documentaires, c'est en revanche la première fois que Carole Menduni réalise un long-métrage. Cette collaboration marque également le premier travail commun entre les deux femmes.

CINÉ-DÉBAT VENDREDI 9 MAI à 20h30


Le film est un pamphlet, et il a la franchise de ne jamais s'en cacher. Au contraire, il le revendique résolument et c'est évidemment son droit. La partie didactique a été appréciée, animation à l'appui. Tellement appréciée, d'ailleurs, qu'on aurait volontiers accueilli davantage de détails techniques sur les méthodes employées et les produits utilisés, même si, on l'a bien compris, ces derniers font l'objet de beaucoup d'opacité, tant pour garder les bénéfices des monopoles qui le produisent que pour éviter au maximum les polémiques sur l'environnement. Ce dernier thème, déjà largement évoqué à Ciné-Rencontres, rencontrait de nombreux échos dans les mémoires, que ce soit avec les décharges sauvages en Turquie, ou les risques nucléaires comme ce fut le cas à Tchernobyl en Ukraine (La Terre outragée).


Une réflexion sur la démocratie, impulsée par le film lui-même, n'a pas manquée d'être relayée dans la salle. Le pessimisme l'a emporté, un peu comme dans les films précédents où la prédominance de la finance sur les politiques était déjà dénoncée. La saga des Conti ou Le grand retournement nous revenaient en mémoire. 

La notion de désobéissance civile initiée par Thoreau était dans tous les esprits, et le film insiste en permanence sur l'opposition légal / légitime. Cette fois, on regardait du côté de Gandhi ou de Mandella. 


La comparaison entre les réactions aux Etats-Unis et en France a été largement exploitée. Plus combatifs par nature ou par histoire, les Français, moins fascinés par le pouvoir de l'argent ?  Attention aux préjugés nationaux hâtivement avancés pour des explications trop simplistes. Notons surtout que les Français ont moins à gagner étant donné des réserves plus réduites, et qu'ils voient leurs arguments nettement renforcés par l'expérience malheureuse des habitants de Pennsylvanie, subie depuis plus

d'une décennie déjà. 

Berry républicain 13 mai 2014.



ETONNANTS PARADOXES


          Les communes qui sont à l'épicentre de la question du gaz de schiste, Villeneuve-de-Berg en Ardèche et Jouarre en Seine-et-Marne, sont historiquement associées au fleuron de l'agriculture et de la connaissance de la nature en France. 



Né à Villeneuve-de-Berg, Olivier de Serre y est honoré par cette statue. 


Olivier de Serres  est un agronome français, protestant actif et auteur d'un vaste traité, le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs, qui connut 19 rééditions de 1600 à 1675. Il fut l’un des premiers à étudier de manière scientifique les techniques agricoles et à en rechercher l’amélioration par l'expérimentation. De ce point de vue, il est généralement considéré comme le père de l’agronomie française.

 Olivier de Serres pose quelques principes dans sa préface :

« Le fondement de l'agriculture est la connaissance du naturel des terroirs que nous voulons cultiver. »
L’ouvrage est apprécié du roi Henri IV, qui se faisait lire chaque jour un chapitre, et avait beaucoup d’estime pour Olivier de Serres.


En outre, il impulse la culture des mûriers pour nourrir des vers à soie et fabriquer en France les étoffes de soie qui, auparavant importées, coûtaient 6 millions d’écus au royaume. 

Dans son Théâtre d'agriculture, Olivier de Serres jette les fondements d'une viticulture et d'une œnologie en étroite relation avec les terroirs, mais surtout en accord avec la demande des consommateurs. Précurseur des physiocrates et des encyclopédistes, il ouvre la voie au rationalisme scientifique.





Buste de Antoine-Laurent de Jussieu par le sculpteur David d'Angers(1837). 
Né Lyon, mais vivant à Jouarre.
        En 1817, il achète le domaine de Venteuil, qui devient un véritable centre intellectuel où Antoine–Laurent reçoit ses amis, dont André-Marie Ampère, célèbre mathématicien et physicien. Le domaine est également un lieu de fêtes familiales, puisque chaque année la famille de Jussieu y fêtait la Saint-Antoine le 15 octobre. Très attaché à ce lieu, Antoine–Laurent choisit de terminer ses jours au château de Venteuil et y mourut en 1836.



Il développe les idées de son oncle Bernard de Jussieu sur la classification des végétaux suivant un système basé sur la morphologie des plantes. En 1774, il fait paraître son Exposition d'un nouvel ordre des plantes, adopté dans les démonstrations du Jardin royal dans les Mémoires de l'Académie des sciences, complétée quinze ans plus tard par son Genera plantarum secundum ordines naturales dispositaGeorges Cuvier en parlera comme d'« un livre admirable, qui fait dans les sciences d'observation une époque peut-être aussi importante que la chimie de Lavoisier dans les sciences d'expérience ». La méthode employée par Antoine-Laurent dans son Genera Plantarum sera reprise en zoologie par Cuvier. Cette œuvre est à la base de toute la classification actuelle des végétaux supérieurs ; en effet, on y retrouve la majorité des genres et familles décrites par Antoine-Laurent, qui ont été postérieurement corrigées et/ou complétées, puis enfin confortées par les résultats de la phylogénie.
  


En 1794, il est nommé directeur du nouveau Muséum national d'histoire naturelle, et il y fonde immédiatement une bibliothèque. En 1804, il occupe la chaire de Professeur de botanique à la faculté de médecine de Paris, il y restera jusqu'en1826. En 1829, il devient membre étranger de la Royal Society.



J-M-Raymond B. a attiré mon attention sur les ressources du site REPORTERRE. J'en prends quelques exemples, que l'on pourra développer sur le site en question si on le souhaite.

Le gaz de schiste en France ? Un mirage économique

BENJAMIN DESSUS
jeudi 9 mai 2013


Le dossier écologique du gaz de schiste est désastreux. Mais l’intérêt économique de son exploitation en France est tout aussi médiocre.

Source : Courriel à Reporterre. Cet article a aussi été publié dans Politis du 2 mai.

Benjamin Dessus est ingénieur et économiste spécialisé dans les questions d’énergie, et un des fondateurs de Global Chance.



Le gaz de schiste aux Etats-Unis n’est pas une si bonne affaire économique

ROBERT BELL ET OLEG RUSETSKY
jeudi 25 octobre 2012



Source : La Tribune

La transition énergétique sera citoyenne ou ne sera pas

SUSANA JOURDAN ET JACQUES MIRENOWICZ
vendredi 9 mai 2014

En Allemagne, la transition énergétique a pour principal moteur une dynamique citoyenne très forte. Mais cet élan est menacé par les lobbies fossile et fissile qui ont raté le train de la transition et tentent de l’enrayer.



Source : Courriel à Reporterre


En Allemagne, ce sont les citoyens qui mènent la transition énergétique

MARIE ASTIER (REPORTERRE)
vendredi 20 septembre 2013
Alors qu’en France, on tergiverse sur la transition énergétique et que la Conférence environnementale va encore papoter aujourd’hui, en Allemagne, les citoyens ont pris à bras-le-corps le changement énergétique. La transition s’opère doucement mais sûrement partout dans le pays. Reportage.
Source : Marie Astier pour Reporterre.




La lutte européenne contre les grands projets inutiles s’élargit au gaz de schiste et aux projets miniers

BARNABÉ BINCTIN (REPORTERRE)
mardi 13 mai 2014

Le quatrième forum européen contre les grands projets inutiles et imposés s’est achevé dimanche soir en Roumanie. Venus de tous les pays, les activistes ont élargi leur engagement, des infrastructures au gaz de schiste et à l’extraction minière.



Le gaz de schiste et la fracturation hydraulique ont aussi fait une entrée remarquée dans le Forum. L’enjeu est crucial en Roumanie, où le premier puits d’exploration est imminent dans le village de Pungesti auquel s’intéresse Chevron depuis la fin de l’année 2012. Malgré d’importantes manifestations animées notamment par l’association Vira, les explorations se développent dans l’ensemble du pays. Une autre association, R9TM, s’est ainsi inquiétée des intérêts supposés de Gazprom dans la région de Timisoara. La lutte contre le gaz de schiste se poursuit aussi en Grande-Bretagne, comme l’a raconté l’association Platform.

Source : Barnabé Binctin pour Reporterre.

 Alors, tournons-nous résolument vers l'énergie nucléaire?... Eh bien non : 

Les députés offrent un cadeau ruineux à Renault et à Bolloré au détriment de l’environnement

OBSERVATOIRE DU NUCLÉAIRE
samedi 10 mai 2014


Le 6 mai, une loi pour développer un réseau de bornes de recharge pour voitures électriques a été adoptée à l’Assemblée Nationale. Accordant des cadeaux coûteux aux industriels de la voiture électrique et du nucléaire, elle est néfaste pour l’environnement.
L’Observatoire du nucléaire dénonce fermement l’adoption, en première lecture à l’Assemblée nationale mardi 6 mai, d’une loi écrite "sur-mesure" pour favoriser les industriels de la voiture électrique et du nucléaire. Cette loi prévoit un ensemble de mesures permettant de développer sur le territoire national un réseau de bornes de recharge pour voitures électriques.

Source : Courriel à Reporterre de l’Observatoire du nucléaire.









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