séance avec débat
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
Le film est une tapisserie habilement tissée avec des archives familiales filmées comme fil de trame, et, comme fil de chaîne, les interviews de quatre femmes qui disent comment elles ont vécu cette période de guerre et d’occupation.
Mais si le point de départ évident est familial, on le dépasse largement avec une ambition féconde qui fait que ce film présente un intérêt réel dans de multiples directions.
Disons d’abord qu’il dépasse son cadre premier par le fait que, si les archives sont familiales (le filmage d’un grand oncle), ce dernier, faisant partie d’un collectif, permet d’accéder à des images beaucoup plus nombreuses, disponibles par exemple dans les archives de l’INA et dans celles de CICLIC en région Centre. Si bien qu’entre province et Paris, l’ambition de parcourir l’ensemble de la période et de sortir d’un cadre purement local est un succès.
A ce stade, deux écueils qui se présentaient devant les réalisateurs ont été habilement évités : d’abord celui de réaliser un énième film sur la Seconde Guerre mondiale, toujours forcément utile certes, mais aussi possiblement redondant et dépourvu d’originalité ; et celui de faire un support pédagogique de cours d’histoire, certes bien utile là encore, mais dont on ne verrait pas très bien l’usage pour une diffusion extra-scolaire dans les salles de cinéma.
C’est précisément le va-et-vient constant entre la grande histoire et le témoignage intime, tissé par un travail de montage et d’étalonnage qui harmonise la subjectivité des auteurs - avec leur point de vue, leur esthétique, bref leur style – et la subjectivité assumée et respectée des locutrices, lesquelles deviennent par ce dispositifs des personnages à part entière, et d’une certaine façon des comédiennes, avec toutes également leur style, à savoir leur tenue, le cadre dans lequel elles sont filmées et comme étant mises en scène, mais surtout leur langage très différent les unes des autres. A tel point qu’une spectatrice s’est dite presque gênée par le niveau de langue élevé, quasiment de style écrit, de l’une d’elles. Les réalisateurs nous ont appris que c’était son choix, qu’elle apprenait par cœur certaines phrases, mais que c’était aussi par ailleurs sa manière habituelle de s’exprimer. Dans le public, on a spontanément relié cette volonté à une manière, évidemment plus que respectable, d’affirmer sa dignité. D’autres exemples de cette quête ont été donnés dans le film : faire sa toilette à tout prix même dans les conditions atroces des camps de concentration, ou encore s’efforcer d’adopter une posture aussi droite que possible le plus longtemps possible, malgré les humiliations constantes et la déshumanisation recherchée par leurs bourreaux. L’émotion passe beaucoup par des moments comme ceux-là, et on aura compris que le film n’est pas que pédagogique.
Il en a pourtant aussi l’intérêt, bien évidemment. A ce titre, il serait bon, a-t-on souvent remarqué, de le diffuser abondamment dans les salles de classes. Et sa subjectivité même devient en effet un atout : interpellés par ce contact direct et cette subjectivité émouvante, les élèves n’en seront que d’autant plus réceptifs au discours complémentaire du professeur. Il trouvera en effet matière à faire réfléchir sur l’importance et la limite des témoignages vécus. L’exemple le plus net, qui a donné lieu à des échanges passionnés entre nous jusque sur le parking du cinéma, a été la survalorisation du rôle du débarquement principalement américain en Normandie, et, à rebours, l’occultation totale du rôle déterminant du front russe, notamment de la bataille de Stalingrad. Quelle aubaine pour le professeur que de faire réfléchir sur cette distorsion de perspectives !
Autre intérêt, qui dépasse le cadre scolaire et qui justifie une diffusion en salle en direction de ce qu’il est convenu d’appeler le grand public : nous vivons une période charnière où le devoir de mémoire devient à la fois critique et nécessaire. L’enjeu est alors une lutte entre les faits de mieux en mieux affirmés et d’autres raisons qui, au contraire, font courir à cette période cruciale le risque d’être davantage méconnue, et, partant, d’être victime de désinformations dommageables. Les faits sont mieux établis grâce au travail de découverte et de montage nouveau des archives, avec une colorisation qui les rend plus contemporaines, grâce au travail des historiens, lesquels rendent les interprétations qui font consensus de moins en moins contestables.
Mais le temps, qui éloigne les faits en question des contemporains, du même mouvement qu’il génère de la netteté, génère aussi du flou. Beaucoup des témoins de l’époque sont décédés, et les réalisateurs ont de la chance, eux, d’avoir des personnes entre 90 et 97 ans encore en vie, et même, visiblement, bien en vie. Mais de moins en moins de témoins directs seront susceptibles d’aller en personne dans les médias et dans les classes. Les réseaux sociaux, qui ont l’immense mérite de diffuser des informations importantes que les médias officiels mettent délibérément sous le tapis, ont aussi le pouvoir beaucoup plus nuisible de diffuser des contre-vérités préjudiciables à une saine manifestation de la réalité. On ne peut alors que se poser la question suivante : Comment peut-on être négationniste après avoir vu ce film ? On ne peut occulter la force de ces témoignages directs, de ces images insoutenables des morts vivants entassés dans les camps, de ces cadavres profanés… Le film a forcément dans ce contexte une valeur militante essentielle.
A montrer dans les écoles, donc, mais, paradoxalement, il faudra sans doute supprimer les plans trop durs (selon les niveaux) : dans la salle, certains adultes ont dit ne pas avoir pu les regarder.
Enfin, cerise sur le gâteau, les deux réalisateurs sont aussi sympathiques qu’intéressants, et, malgré la fatigue inhérente à la promotion de leur film dans la région (Cosne-Cours-sur-Loire et Romorantin avant, Argent-sur-Sauldre le lendemain), ils ont animé le pot convivial avec beaucoup de générosité en répondant de bonne grâce à toutes les sollicitations. On leur souhaite naturellement bon vent pour leurs futurs projets, en espérant qu’ils aient l’occasion de revenir au Ciné Lumière où ils ne manqueront pas d’être accueillis chaleureusement.
(En cours encore : John n’ayant pu être là, je me suis efforcé de présenter une réaction plus prompte que d’habitude en ce qui me concerne. Mais il me reste encore beaucoup à ajouter. Florian, qui a pris les photos, est aussitôt parti vers la neige : je vais les récupérer à son retour. On a aussi beaucoup évoqué les films passés à Ciné Rencontres qui sont revenus en mémoire à cette occasion (Simone, La rafle, Le fils de Saul, Chambord et les tableaux du Louvre, le Francofonia de Sokourov…), je rajouterai tout cela dès que j’aurai plus de disponibilités).
Jean-Marie
Retour de neige, les photos donc (Florian et Ana n'ont pas lésiné sur la quantité, tant mieux. Je mets tout, chacun triera les siennes) :
Pendant le débat, j'ai évoqué le film suivant sur les déportés résistants du Cher, issu d'un filmage par les élèves du lycée Edouard Vaillant de Vierzon, qui fut projeté, dans le même cinéma et peut-être même aussi dans la même salle, en 2006. Après le débat, il m'a été demandé s'il serait possible de le voir, et si oui, où et comment. Alors je l'ai mis en ligne sur YouTube immédiatement disponible pour chacun. Voici:
https://cinegraphe.blogspot.com/2015/11/vous-allez-voir-le-fils-de-saul.html#more
Un contrepoint pertinent signalé par Edwige sur France Culture:
+ FILMS DEMANDES
(Jean-Marie)
Les filles du soleil
« Bonjour, du 22 au 30/10 j'ai appris qu'il y avait le festival de la Palette du Monde à Vierzon (je connais un peu le président !) , on pourrait cumuler expo d'un artiste kurde et ciné débat ???? Laurent Ziegelmeyer »
(pour après les vacances)
(Edwige)
Un film soutenu par France Culture
MIZRAHIM, LES OUBLIÉS DE LA TERRE PROMISE
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=294914.html
et un film dont j'ai lu un petit article sur l'humanité.
LE PRINCE, de Lisa Bierwirth, un film allemand.
(John)
Suite à THE DUKE le 23 juin je rajoute quelques possibilités. On a le choix. Je vais passer une bonne partie des mois de juillet et août à Vierzon et je veux bien continuer les séances du jeudi soir si possible.
L’ECOLE DU BOUT DU MONDE
LES PASSAGERS DE LA NUIT. ( s’il n‘est pas encore passé à Vierzon)
FUIS MOI JE TE SUIS
LIMBO
SAIS-TU POURQUOI JE SAUTE ?
L’HYPOTHESE DEMOCRATIQUE
FILMS PREVUS
RECAPITULATIF.
jeudi 8/12. 20h30 ARIAFERMA (vo)
Jeudi 15/12. 20h30 LES ENGAGES
JEUDI 22/12. 20h30 NOS FRANGINS
JEUDI 29/12. 20h30 CARAVAGE (vo)
VENDREDI 6 / 1.20h30 LES BONNES ETOILES (vo) le ciné Lumière devrait fermer le jeudi
VENDREDI 13/1.20h30 JOYLAND (vo) le ciné Lumière devrait fermer le jeudi
JEUDI 19/1. 20h30 RETOUR A SEOUL (avant-première telérama) + festival télérama du 18 au 24 janvier (je fais les horaires du festival cette semaine)
JEUDI 26/1.20h30 NOSTALGIA (vo)
Vendredi 27/1.20h30 39-45 elles n'ont rien oublié ciné-débat en présence des réalisateurs Robin et Germain Aguesse
De nouvelles propositions.
semaine du 7/12 :
jeudi 8 décembre 20h30 : ARIAFERMA (vo)
semaine du 14/12 :
jeudi 15 décembre 20h30 : LES ENGAGES
semaine du 21/12 :
Jeudi 22 décembre 20h30 : NOS FRANGINS
semaine du 28/12 :
Jeudi 29 décembre 20h30 : LES BONNES ETOILES (vo)
semaine du 04/01 :
jeudi 5 Janvier 20h30 : LE PARFUM VERT. J’ai vu et trouvé très médocre; j’ai demandé « JOYLAND « à la place. A CONFIRMER
semaine du 11/01 :
jeudi 12 Janvier 20h30 : CARAVAGE (vo)
semaine du 18/01 :
Jeudi 19. Retour à Séoul
semaine du 25/01 :
jeudi 26/01 20h30 : NOSTALGIA (vo)
Trois dates possibles.
LE 17 ou 24 novembre ou le 1er décembre
J’aurai le soutien du SECOURS POPULAIRE DE VIERZON et d’un collectif d’associations de Bourges
Pour la suite je note. ARMAGEDDON TIME. Et NOSTALGIA. Sorties en novembre
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
CINE RENCONTRES.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon
02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org
Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir.
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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