séance avec débat
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
Impossible pour moi de regarder ce film sans penser à la Palme d'Or de 1996 de Mike Leigh « Regards et Sourires ». C'est le même thème qui est traité, celui de la recherche des parents biologiques par une jeune femme adoptée.
On change de pays, de langue et de culture mais l'on se retrouve confronté aux mêmes angoisses et traumatismes de l'abandon.
Freddie, la jeune héroïne adoptée par une famille française, se retrouve par « surprise » (vraiment ?) à Seoul suite à un typhon, vent fou, qui l 'empêche de voler vers sa destination prévue. Drôle de destin qui aimante la jeune femme et qui, malgré elle, l'emmène sur le chemin de ses racines. Je dis, malgré elle, car elle vit avec la peur au ventre en attendant de confronter son passé. Elle explique qu'elle est dans la vie comme un musicien devant une nouvelle partition, qui s'efforce de déchiffrer les notes, les croches et doubles croches, pages en mode mineur. Sa défense consiste à se cacher derrière des masques, des carapaces qui la protègent et l'isolent de son être profond, blessé et hyper-sensible. Tantôt guerrière ninja, tantôt James Bond girl ou punk déchaînée, elle renverse systématiquement tous les codes de conduite acceptables dans la société coréenne pour essayer de se faire une place. Ourson mal léché, sa quête sera douloureuse, mais je ne vais surtout pas dévoiler la fin du film.
Intéressante réflexion sur la langue et les difficultés de la traduction. Langue comme barrière et comme filtre, dans le film on ne peut pas et on ne veut pas toujours traduire les subtilités transculturelles. Réflexion aussi sur la transformation de la société coréenne et sa perte de repères.
On a évoqué pendant le débat, la schizophrénie des deux Corées suite à leur séparation décidée à la conférence de Yalta. Une Corée prise dans un étau entre la fin de la deuxième guerre mondiale et le début de la guerre de Corée en 1950. Le pays entier se retrouvera exsangue et plus de 200 000 enfants se retrouveront abandonnés par des parents croyant en un avenir meilleur dans un pays d'adoption. Schizophrénie de cette jeune femme avec deux pères, deux mères, deux pays et pourtant qui vit dans une insoutenable solitude.
On lira avec intérêt les lois coréennes concernant l'adoption et le commentaire du réalisateur sur la loi et son éventuel détournement par les autorités dans l'intérêt de l'enfant.
Un public enjoué avant la séance et plus jeune que d'habitude qui a trouvé que le film avait quelques longueurs. Pour certains un scénario qui était trop convenu et cousu de fil blanc. On pouvait lui reprocher aussi le parachutage de personnages secondaires sans préavis et sans lien apparent avec l'histoire. Pour ma part je n'ai pas trouvé le temps long et j'ai apprécié la sensibilité d'un film qui relate fidèlement les difficultés de certains enfants adoptés en grandissant, des témoignages dans la salle allaient dans ce sens.
John
Prendre aussi complaisamment le contrepied des clichés attendus revient inévitablement à générer de nouveaux clichés, tout aussi prévisibles que ceux que l’on veut fuir. Même la métaphore musicale du déchiffrement des notes, complaisamment filée, est cousue de fil blanc. C’est tout le piège du conformisme de l’anticonformisme. Désolé donc, mais je n’ai pas marché. Ce qui ne veut pas dire que j’ai tout rejeté, loin de là. Je veux même mettre l’accent sur une scène qui me paraît être le climax du film. En traitement classique, on aurait, après l’annonce de l’arrivée de la mère, vu celle-ci entrer dans le champ latéralement, avec l’héroïne filmée de face ou de trois quarts. Ici, la recherche de l’originalité, souvent forcée ailleurs, est une réussite. La fille est filmée en gros plan de profil, la mère entre depuis le fond de la scène, doublement absente du fait d’être cachée par le visage au premier plan et de subir le flou de la faible profondeur de champ. Ce qui mettra d’autant mieux en valeur la main de la mère enfin dans la netteté, suivi de son visage, montré beaucoup plus fugitivement en fin de séquence. Mais pour le reste, le réalisateur donne trop souvent l’impression un brin agaçante de se regarder filmer. Malheureusement, n’est pas Xavier Dolan qui veut.
Quant à la partie psychologique censée être le fil central du film, je la sauverais non pas tant grâce au film lui-même, mais bien plutôt grâce au débat qui a suivi, plusieurs spectateurs ayant retrouvé à cette occasion des échos intimes en eux, souvent motivés par des expériences personnelles fortes, et toujours exprimés avec une grande sincérité.
Comme dans le film précédent, j’ai surtout été intéressé par la vision de la société que ce film montre en arrière-plan ou présuppose. Après la boîte à bébés de Joylan, voici la traite des orphelins de Retour à Séoul. Dans ce dragon asiatique dont la richesse se mesure aux performances de l’informatique de pointe, voici, derrière la façade clinquante, un fond de vie grisâtre où se meuvent des vieillards encore au travail (bien après nos 62 ans donc) et des employés de services publics totalement robotisés. Ce n’est pas la plus mauvaise idée du film que de nous montrer ce contraste entre richesse et pauvreté en nous emmenant dans un autre pays avec lequel le rapprochement se fait par la quantité anormale d’orphelins en déshérence, à savoir la Roumanie.
Les jeunes, exceptionnellement présents cette fois en nombre et en prises de paroles d’ailleurs pertinentes, ont plutôt défendu le film. Sauf un, celui qui avait du cinéma une expérience concrète approfondie, tant théorique que pratique. Il fut d’une équipe toulousaine partie tourner dans les villages kurdes entre Turquie et Syrie (dans une période d’accalmie guerrière, heureusement). Ils en ont tiré un long métrage et une profonde connaissance de la société kurde, ainsi que de l’utopie sociale aussi originale que progressiste mise en œuvre là-bas. En sortant, je me suis dit que c’est bien plutôt ce film-là que j’aurais aimé voir.
Jean-Marie
Le Canard enchaîné 25 janvier 2023
+ FILMS DEMANDES
(Jean-Marie)
Les filles du soleil
« Bonjour, du 22 au 30/10 j'ai appris qu'il y avait le festival de la Palette du Monde à Vierzon (je connais un peu le président !) , on pourrait cumuler expo d'un artiste kurde et ciné débat ???? Laurent Ziegelmeyer »
(pour après les vacances)
(Edwige)
Un film soutenu par France Culture
MIZRAHIM, LES OUBLIÉS DE LA TERRE PROMISE
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=294914.html
et un film dont j'ai lu un petit article sur l'humanité.
LE PRINCE, de Lisa Bierwirth, un film allemand.
(John)
Suite à THE DUKE le 23 juin je rajoute quelques possibilités. On a le choix. Je vais passer une bonne partie des mois de juillet et août à Vierzon et je veux bien continuer les séances du jeudi soir si possible.
L’ECOLE DU BOUT DU MONDE
LES PASSAGERS DE LA NUIT. ( s’il n‘est pas encore passé à Vierzon)
FUIS MOI JE TE SUIS
LIMBO
SAIS-TU POURQUOI JE SAUTE ?
L’HYPOTHESE DEMOCRATIQUE
FILMS PREVUS
RECAPITULATIF.
jeudi 8/12. 20h30 ARIAFERMA (vo)
Jeudi 15/12. 20h30 LES ENGAGES
JEUDI 22/12. 20h30 NOS FRANGINS
JEUDI 29/12. 20h30 CARAVAGE (vo)
VENDREDI 6 / 1.20h30 LES BONNES ETOILES (vo) le ciné Lumière devrait fermer le jeudi
VENDREDI 13/1.20h30 JOYLAND (vo) le ciné Lumière devrait fermer le jeudi
JEUDI 19/1. 20h30 RETOUR A SEOUL (avant-première telérama) + festival télérama du 18 au 24 janvier (je fais les horaires du festival cette semaine)
JEUDI 26/1.20h30 NOSTALGIA (vo)
Vendredi 27/1.20h30 39-45 elles n'ont rien oublié ciné-débat en présence des réalisateurs Robin et Germain Aguesse
De nouvelles propositions.
semaine du 7/12 :
jeudi 8 décembre 20h30 : ARIAFERMA (vo)
semaine du 14/12 :
jeudi 15 décembre 20h30 : LES ENGAGES
semaine du 21/12 :
Jeudi 22 décembre 20h30 : NOS FRANGINS
semaine du 28/12 :
Jeudi 29 décembre 20h30 : LES BONNES ETOILES (vo)
semaine du 04/01 :
jeudi 5 Janvier 20h30 : LE PARFUM VERT. J’ai vu et trouvé très médocre; j’ai demandé « JOYLAND « à la place. A CONFIRMER
semaine du 11/01 :
jeudi 12 Janvier 20h30 : CARAVAGE (vo)
semaine du 18/01 :
Jeudi 19. Retour à Séoul
semaine du 25/01 :
jeudi 26/01 20h30 : NOSTALGIA (vo)
Trois dates possibles.
LE 17 ou 24 novembre ou le 1er décembre
J’aurai le soutien du SECOURS POPULAIRE DE VIERZON et d’un collectif d’associations de Bourges
Pour la suite je note. ARMAGEDDON TIME. Et NOSTALGIA. Sorties en novembre
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
CINE RENCONTRES.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon
02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org
Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir.
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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