séance avec débat
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
Assemblée Générale du 2 février 2023
Avant mon papier sur le film, un tout petit mot sur L'AG qui s'est déroulée avant la projection. Je remercie tous ceux qui sont venus ainsi que les dix personnes qui ont donné un pouvoir. Le quorum était atteint et nous avons pu travailler sereinement et dans une ambiance des plus conviviales. L'association fait preuve de dynamisme et vit bien grâce à votre fidélité. Je vous enverrai le compte rendu complet de la réunion la semaine prochaine.
LE FILM
La réalisatrice nous avait déjà régalés à Vierzon avec son film « Eté 93 » bijou catalan dans lequel l'enfance constituait l'épine dorsale. A nouveau, les soleils dont il est question sont peut-être les enfants magnifiquement filmés dans toute leur innocence, espièglerie, leurs rires et leurs larmes, versés sur la scène du drame annoncé. Soleils aussi, les magnifiques pêches dont on se délecte tout au long du film, pêches bradées à perte et pourtant le produit du travail acharné des agriculteurs sacrifiés sur l'autel de l'agro-business. L'amour de la terre, la relation charnelle du paysan avec sa terre nourricière, transmise ici sur quatre générations, ne compte pas. Compte uniquement le rendement du capital au mètre carré et quand les panneaux photovoltaïques rapportent plus que l'agriculture, le combat est inégal et malgré leur lutte, les agriculteurs verront arracher leurs arbres pour devenir installateurs et techniciens de maintenance desdits panneaux.
Nous avons déjà vu ces thèmes traités dans des films à Vierzon, un Swann Arlaud au cul de ses vaches réduit à néant, un Guillaume Canet dans « Au Nom de la terre » broyé par le modèle économique mis en place, les paysans canadiens expropriés qui vendent aux enchères et à bas prix leur outil de travail ; des hommes poussés au suicide en buvant les désherbants qui empoisonnent leurs terres avant de les empoisonner, les fermes incendiées. Quitte à partir, on ne laisse rien, on détruit tout.
Film de fiction avec des allures de documentaire tellement nous avons l'impression de plonger au sein de la famille et pourtant le générique nous indique que c'est une famille créée pour le tournage.
Nous avons invité Martin Vagnoni rencontré au forum des association et notre « spécialiste » local du cinéma espagnol. C'était la deuxième fois qu'il venait nous aider à mieux saisir les enjeux d'un film espagnol/catalan. En effet les précisions qu'il a pu nous apporter sur certains indices historiques ou culturels nous ont permis de mieux appréhender le contenu du film.
Pour la majorité, un film pessimiste, pour certains règne l'optimisme lié à la survie et la solidarité de la famille, « la Sagrada Familia ». La « folie » de Gaudi s'est-elle emparée des hommes ?
John
Notre ami Martin qui a coanimé la séance d'hier soir avec bonheur est un critique averti du cinéma hispanisant. Il anime aussi un site spécialisé auquel je vous renvoie ci-dessous avec la page qui parle de notre film. Mais c'est un cinéphile multihorizons qui devrait, nous l'espérons, venir aussi animer des séances diverses et variées. Merci Martin, et bienvenue au Ciné Lumière et à Ciné Rencontres! Je mets bien sûr en marge du blog son site parmi les liens amis conseillés. N'hésitez pas à le fréquenter.
Le mieux ici est de lui laisser la parole:
Bonjour Jean-Marie,
Comme vu hier, je te passe les liens vers Cinespagne.com, site auquel je collabore en tant que rédacteur cinéma.
- La page d'accueil du site :
- Ma page de rédacteur avec mes différents articles publiés (principalement sur des thèmes Patrimoine, des ressorties Cinéma et DVD/Blu-Ray, même si je m'intéresse aussi aux sorties de l'actualité comme "Nos Soleils" etc) :
http://www.cinespagne.com/equipe-de-redaction/3320-martin-vagnoni
+ le lien vers le site du distributeur TAMASA qui ressort en copie neuve "Cria Cuervos" de C. Saura, au cas où vous seriez intéressés pour des séances autour du Patrimoine.
https://www.tamasa-cinema.com/film/cria-cuervos/
Comme je te disais mes goûts et mes domaines "de recherche" dans le cinéma ne se limitent pas au seule cinéma de langue espagnole. Globalement, les cinémas français et de langue anglaise (voire également italien) font aussi partie de mes sujets d'intérêt et d'investigation. N'hésitez pas à me solliciter !
http://www.cinespagne.com/films/3462-nos-soleils
Le contre-champ occulté
Le contre-champ occulté est utilisé au début et à la fin du film afin de mettre en valeur des regards, ceux des enfants d’abord, puis ceux de toute la famille, ce qui confirme l’évolution de notre regard au cours du film, puisqu’on est devenu, pendant ce temps, familiers de chacun des membres de cette petite communauté. La première scène est ainsi conçue comme une scène germe, qui s’impose par son effet d’attente provoqué par une légère frustration chez le spectateur. Enfin révélé, le contre-champ révèle à chaque fois un engin de chantier de couleur orange. Au début il emporte la voiture (le terrain de jeu des enfants), à la fin... (vous le saurez en allant voir le film).
On a beaucoup commenté la deuxième et la troisième humiliation du père macho: la gifle (par sa femme!) et la caisse de fruits maladroitement renversée. Je soulignerai ici l’importance de sa première humiliation, celle qui le voit insulté: il est traité de « con », car elle est au cœur du sens qu’il entend donner à sa vie, et par ricochet cette affirmation devient la nôtre. Quand bien même le point de vue technocratico-économique trouverait logique de choisir l’activité où on travaille moins en gagnant plus, il réaffirme avec force son identité profonde : Je suis cultivateur d’arbres, je ne suis pas transporteur de panneaux!
On l’a dit en cours de débat, le scénario, bien qu’assez discrètement, est surdéterminé par la guerre civile. Le contrat tacite initial se fait entre un républicain et un franquiste. La générosité du clan protecteur est trahie par le cynisme du clan protégé. Accusé du péché originel d’altruisme naïf, le patriarche ne se défend pas et encaisse en silence les reproches, qu’ils soient muets ou explicités. Mais jamais il ne perd sa dignité – sa conscience est nette – et il aime transmettre des valeurs positives à ses petits-enfants.
A ce sujet, on entend au début du film une promesse de jardin d’Eden, d’utopie bucolique : On pourrait vivre bien ici. Ce côté rousseauiste est illustré, même si la crise la soumet à une rude épreuve, par la solidarité de la grande famille. Martin a confirmé cette volonté du réalisateur, puisqu’il a additionné les membres de deux familles pour constituer celle-ci.
Reste à désigner la vraie cause de la dégradation, évidemment l’agression aussi ingrate que brutale venue de l’extérieur. De là découle, par frustration et impuissance de chacun, surtout du bourreau de travail qu’est le père, le délitement en cascade, comme des alignements de dominos. Les drames personnels sont souvent juste montrés sans explicitation des motifs. La fille qui renonce à son spectacle, et des membres de la famille, jusqu’aux plus petits, privés de leurs jeux en commun. On évite la lourdeur trop militante, on laisse le spectateur s’indigner librement au fond de lui-même.
C’est alors tout naturellement que se font les rapprochements avec notre actualité. On a mentionné la retraite après une vie brisée au travail pénible, les méfaits du capitalisme, la perte des valeurs d’un monde nouveau, comme la constatation que la parole donnée ne vaut plus rien s’il n’y a pas contrat écrit. En ce qui me concerne, j’ai vécu ce film comme une longue paraphrase d’une séquence de quelques minutes dans mon film fétiche, Les raisins de la colère de John Ford: celle de l’expulsion de Muley Graves. J’y ajoute, pour terminer sur les regards, comme j’ai commencé, l’affiche américaine du film où la famille Joad, tristement, nous fixe.
Jean-Marie
https://transmettrelecinema.com/video/lexplusion-de-muley-graves/
Beaucoup de films sont venus à l’esprit en voyant celui-ci. Thème de western : enclos de propriété, captation de l’eau, territoires indiens appropriés. Les territoires appropriés ont évidemment aussi réactivé l'histoire et l'actualité palestiniennes.
L'Homme des vallées perdues
George Stevens sorti en 1953
Le film vise à représenter les fermiers comme des propriétaires terriens modestes et très travailleurs ayant le droit de la propriété. C’est le Homestead Act (1862) qui le leur a accordé. Le Homestead Act représente un retour à l'idéal Jeffersonien des États-Unis en tant que nation agraire. Il accordait une portion de terre établie (160 acres) à tout adulte de plus de 21 ans qui vivait sur cette terre et y travaillait depuis cinq ans. Cette loi a été une révolution dans la propriété foncière car elle a encadré la colonisation de l'Ouest américain. Habituellement, la terre était obtenue par spéculation, on ne savait pas à qui appartenaient les terres. Il y avait aussi des squatteurs.
+ FILMS DEMANDES
(Jean-Marie)
La famille Asada de Ryôta Nakano
Les filles du soleil
« Bonjour, du 22 au 30/10 j'ai appris qu'il y avait le festival de la Palette du Monde à Vierzon (je connais un peu le président !) , on pourrait cumuler expo d'un artiste kurde et ciné débat ???? Laurent Ziegelmeyer »
(pour après les vacances)
(Edwige)
Un film soutenu par France Culture
MIZRAHIM, LES OUBLIÉS DE LA TERRE PROMISE
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=294914.html
et un film dont j'ai lu un petit article sur l'humanité.
LE PRINCE, de Lisa Bierwirth, un film allemand.
FILMS PREVUS
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
CINE RENCONTRES.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon
02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org
Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir.
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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