samedi 27 février 2016

SPOTLIGHT

22ème séance avec débat

Oscar du meilleur film


SPOTLIGHT
Thriller de Tom McCarthy avec Michael Keaton, Rachel McAdams. (2h08)




VENDREDI 26 FEVRIER (CINE DEBAT)
20H30



Eglise, journalisme, enquête, pédophilie




L'Oscar était là...



Dans quel cadre exactement étions-nous ce vendredi soir ?
Dans un film d’enquête, et peu importe le sujet… Dans un film contre le pouvoir, et peu importe la nature de ce pouvoir (politique, armée, finance, ou même presse)… Dans un film sur l’Eglise… sur le monde du journalisme… sur la pédophilie… sur l’impuissance des sociétés à protéger les individus les plus fragiles…   sur les manipulations mentales… et ce serait alors l’occasion de rappeler la future conférence qui aura lieu bientôt à ce sujet dans la salle des Congrès, juste en-dessous de nos habituelles salles de projection :


VIERZON
Centre de Congrès
16 rue de la Société Française
Vendredi 11 mars 2016  18h30 / 20h30
Conférence du Centre Contre les Manipulations Mentales
(CCMM Centre Val-de-Loire)
En savoir plus ici : 


Dès le départ la remarque du réalisateur de ne pas vouloir se mettre dans les pas des Hommes du président et de fuir tout sensationnel au profit de l’efficacité du jeu des comédiens (une centaine de prises à chaque plan !) pouvait nous faire craindre une certaine pauvreté de moyens (notamment dans les décors) et une certaine langueur dans le rythme. Or il n’en est rien, et jamais les 2h09 du film n’ont pesé. Bien rythmé, avec un suspens bien soutenu par la bande-son, la complémentarité des acteurs - et de l’actrice -  ont toujours été efficaces dans le soutien de l’attention. Le pari du réalisateur est gagné haut la main.




Au cours du débat de nombreux rapprochements ont été effectués, en ayant bien conscience des ressemblances et des différences. Wikipedia en propose une liste impressionnante. En voici quelques-uns, arbitrairement retenus :

Au nom du fils
Les ballets écarlates
Délivrez-nous du mal (l’affaire du « fameux » père Oliver O’Grady)
Doute
Festen
Lolita
La mauvaise éducation
Mystic River
La Petite
Présumé coupable
Le roi des aulnes
Le silence des Eglises
La ville dont le prince est un enfant






Jamais à Ciné Rencontres l’esprit critique ne fait défaut au cours du débat. Si l’on rend grâce à cette équipe commando de Spotlight d’avoir parfaitement mené son enquête,  accompli sa mission avec une éthique irréprochable, et finalement d'être parvenue à faire toute la lumière dans cette ténébreuse affaire, il n’en reste pas moins vrai que des dérives ont se produire dans l’autre sens, et que rien n’est simple – binaire, manichéen – dans ce domaine délicat.
Déjà, du temps où la Fédération de Conseils de Parents d’Elèves (FCPE, la plus puissante des fédérations de parents d’élèves) s’appelait couramment la Fédération Cornec des Parents d’Elèves, le cinéma mettait en garde contre un jugement unilatéral.
C’est en effet un roman de Jean et Simone Cornec qui est à la source du scénario du film Les risques du métier, avec Jacques Brel dans le rôle de l’instituteur Jean Doucet en proie à une accusation infondée.



Les anciens se sont souvenus des heures sombres du passage de Ségolène Royal au ministère de l’Education : la présomption d’innocence avait cédé la place à une présomption de culpabilité systématique. Et les conséquences dramatiques ne se sont pas fait attendre.



Le 26 août 1997,  Ségolène Royal, nouvelle ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, publie une  circulaire  qui rappelle l'arsenal législatif relatif aux violences sexuelles et à la protection de l'enfant, dont les dispositions de l'article 40 du Code de procédure pénale faisant obligation aux personnels de l'éducation nationale,  «  d'aviser immédiatement et directement le Procureur de la République  »  dès qu'un élève leur a confié  «  des faits dont il affirme avoir été victime  », sous peine  «  d'être poursuivis pour non-empêchement de crime  ».
Diffusée et relayée à grande échelle, cette circulaire est ressentie comme un appel à la délation  et conduit à de nombreux signalements excessifs.
Au moment de la publication de la  circulaire, alors qu'il était reçu par le juge Hayat, conseiller technique au cabinet de Ségolène Royal de 1997 à 1999, le SNEP (Syndicat des enseignants d'EPS) s'était entendu dire que «  les ministres (Claude Allègre  et Ségolène Royal) estiment que, si un enfant est préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l'objectif était rempli  ».
Dans le journal  Libération  du 23 décembre 2005,  Daniel Schneiderman  écrit  : «  Il ne se trouve étrangement personne pour rappeler que Ségolène Royal participa à l'emballement post-Dutroux sur la pédophilie, qui conduisit à voir un pédophile en puissance derrière chaque enseignant ou chaque curé, et dont découle le fiasco d'Outreau  ». À propos des accusés d'Outreau, elle avait dit selon  Jean-Luc Mélanchon  (sur RTL le 25 octobre 2006)  : «  Il faut les mettre en prison, et vite  ».
À partir de 1998, les accusations visant des enseignants, fondées ou non, se multiplient. Les accusations mensongères sont le fait d'élèves désirant se venger d'une sanction ou de l'institution scolaire en général, parfois d'élèves manipulés par un adulte désirant se venger d'un autre adulte. Elles touchent tous les types de personnels, en proximité corporelle avec les élèves. À tel point qu'en mai 1998 des enseignants injustement mis en cause se regroupent dans une association, le Collectif JAMAC (acronyme formé de l'addition des initiales du nom de cinq d'entre eux).
L'administration scolaire, en suspendant  a priori  des enseignants accusés et en leur refusant la protection juridique prévue par sa propre règlementation lorsqu'ils sont attaqués dans l'exercice de leurs fonctions (article 11 du statut général de la fonction publique), a implicitement pris parti contre eux.
Certains enfin se sont suicidés, comme Bernard Hanse, enseignant d'EPS à  Montmirail, qui se tire une balle dans la tête dans sa voiture, et Paul Jacquin, instituteur alsacien, qui se jette de la fenêtre de son appartement de fonction au moment de son interpellation. Dans ces deux derniers cas, les familles des mis en cause ont de plus eu à souffrir des interventions de Ségolène Royal, les désignant implicitement comme coupables, même après leur décès. Dans son livre  L'école du soupçon  et son documentaire au titre identique, l'écrivaine-réalisatrice  Marie-Monique Robin  a étudié de près le mécanisme de ces affaires et donné des exemples correspondant à tous les cas de figure.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accusation_infond%C3%A9e_d%27abus_sexuel_sur_mineur_en_France#Accusation_infond.C3.A9e_port.C3.A9e_par_un_mineur




Il est clair que dans un contexte aussi particulier notre héros de Mon maître d’école, que nous avons apprécié le 29 janvier, aurait immédiatement été traîné en justice, dans le meilleur des cas, poussé au suicide dans le pire.

http://cinegraphe.blogspot.fr/2016/02/mon-maitre-decole.html



Nous avons étrangement oublié le film La chasse, qui avait donné lieu en 2012 à un débat Ciné Rencontres sur le sujet.


Personne en revanche n’a oublié les dégâts de l’affaire d’Outreau, et en ces domaines l’erreur judiciaire est lourde de conséquences et impossible à réparer.





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http://cinelumiere-vierzon.info/



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