30ème séance avec débat
Documentaire français de Stan et Edouard Zambeaux. (2017 - 1h30).
Deux adolescents à la rue hébergés à l’Archipel à Paris.Centre d’hébergement d’urgence, adolescents, précarité, journaliste cinéaste engagé,...
Après avoir regardé ce film chacun regardera le dossier de l'immigration qui est largement plus complexe que les pitbulls aux lance-flammes racistes le voudraient. Ce n'est pas le propos ni la portée primordiale du document de Stan Zambeaux que de montrer les différences entre immigrés, étrangers, primo-arrivants, migrants mineurs isolés, migrants du rapprochement familial, dublinés, migrants économiques, climatiques, victimes de guerre, de famine, demandeurs d'asile, demandeurs d'asile deboutés, clandestins et j'en passe. On les voit dans le film, on sait qu'ils sont là mais le maître-mot n'est pas le pathétique, le désespoir, les matelas crevés, cafards et autres traumatismes des déracinés rampant dans les débris, les gravats, le sang et la poussière des théâtres de misère et de mise à mort que nous visionnons tous les jours dans nos journaux télévisés.
Zambeaux regarde ailleurs, attiré par un phare dans l'océan de l'intranquillité, ébloui par la rencontre lumineuse des deux personnages clés de son film. Quand Jibil l'adolescent « serial déménageur » avec ses racines dans sa valise rencontre Peggy enseignante de musique, mi-exorciste mi-magicienne c'est le big bang de l'espoir. Mots contre maux, tendresse, écoute, patience pour panser les plaies et les blessures d'un passé douloureux et donner naissance à la poésie et au chant.
C'est un choix optimiste, basé sur une adhésion absolue à la devise « liberté, égalité, fraternité » c'est salutaire et ce document devrait être préconisé comme catalyseur pour tous nos gouvernants.
Cependant, et j'utilise ce mot avec à la limite un sentiment de culpabilité, d'autres réalités noient la poésie, submergent Victor Hugo et le tintamarre du monde d'aujourd'hui et de demain me donne des acouphènes qui étouffent la musique et ses notes de piano qui résonnent au plus grand bonheur des résidents du centre d'hébergement d'urgence.
Les prévisions sont pessimistes. Un seul exemple, sans changement de fond de ses régimes politiques, l'Afrique est vouée à expédier de plus en plus de migrants hors de ses frontières. J'en veux pour exemple la population de la République Populaire du Congo dont la population en 2050 sera l'équivalent de 196 % de la population actuelle . D'autres intronisations en Russie et Chine ne sont guère propices à une paix mondiale, les exilés de la Ghouta orientale peuvent en témoigner.
Je termine sur une note optimiste, Zambeaux tient le flambeau, il nous éclaire le chemin. Ramassons comme le Petit Poucet un caillou d'humanité un caillou de compassion et une montagne d'amour.
Dans la France aristocratique de Chrétien de Troyes, l’affirmation du vilain disant « je suis un homme » est problématique (Yvain ou le chevalier au Lion).
Dans la France monarchique, l’affirmation de La Bruyère disant des paysans « Ils sont des hommes » l’est encore presque autant (Les Caractères, « De l'homme », XI, n°128).
En notre XXIe siècle si moderne, si civilisé, on éprouve une certaine honte en constatant que ce type de question reste toujours d’actualité.
On pourrait, pour une note plus optimiste, reprendre la remarque déjà faite pour le film précédent, Three Bilboards : les régimes totalitaires s’emploient à déshumaniser ceux qu’ils veulent perdre. A un degré moindre, certains médias de pays autoproclamés démocratiques ne font guère autre chose, ne les montrant que sous leur jour le plus inquiétant.
Ce film, lui, fait tout le contraire. Il ne nous présente pas des statistiques, mais des personnes lestées de tout leur poids d’humanité. Avec même des qualités exceptionnelles à la clé, on se dit, après Gilbert Cesbron et Saint-Exupéry, qu’en se privant des talents de ces modernes « Chiens perdus sans collier », « C’est Mozart qu’on assassine ». C’est l’exemple même d’une stratégie perdant-perdant, tout le contraire de ce que voudraient nous faire croire les thuriféraires d’une politique qui se présente comme purement pragmatique où s’équilibreraient la nécessaire rigueur et le devoir d’humanité.
On insiste souvent sur la précarité matérielle des migrants. On présente moins l’aspect psychologique de leur condition, que traduit au mieux le mot « inquiétude » pris dans son sens étymologique. Des expressions du film, comme « serial déménageur » ou « les racines sont dans les valises » en donnent une idée. Ainsi que la première question que posent ceux à qui on propose un hébergement : « Est-ce qu’on peut venir ici ensuite pour nous chasser ? » Une réponse comme « Vous êtes sous notre protection » offre un peu de quiétude provisoire, mais pas la stabilité d’esprit à plus long terme nécessaire à une vie digne. Les Soudanais qui dorment à l’extérieur dans leurs cartons ont honte et se cachent pour qu’on ne les voie pas. Pourtant ce n’est pas à eux d’avoir honte.
Zambeaux regarde ailleurs, attiré par un phare dans l'océan de l'intranquillité, ébloui par la rencontre lumineuse des deux personnages clés de son film. Quand Jibil l'adolescent « serial déménageur » avec ses racines dans sa valise rencontre Peggy enseignante de musique, mi-exorciste mi-magicienne c'est le big bang de l'espoir. Mots contre maux, tendresse, écoute, patience pour panser les plaies et les blessures d'un passé douloureux et donner naissance à la poésie et au chant.
C'est un choix optimiste, basé sur une adhésion absolue à la devise « liberté, égalité, fraternité » c'est salutaire et ce document devrait être préconisé comme catalyseur pour tous nos gouvernants.
Cependant, et j'utilise ce mot avec à la limite un sentiment de culpabilité, d'autres réalités noient la poésie, submergent Victor Hugo et le tintamarre du monde d'aujourd'hui et de demain me donne des acouphènes qui étouffent la musique et ses notes de piano qui résonnent au plus grand bonheur des résidents du centre d'hébergement d'urgence.
Les prévisions sont pessimistes. Un seul exemple, sans changement de fond de ses régimes politiques, l'Afrique est vouée à expédier de plus en plus de migrants hors de ses frontières. J'en veux pour exemple la population de la République Populaire du Congo dont la population en 2050 sera l'équivalent de 196 % de la population actuelle . D'autres intronisations en Russie et Chine ne sont guère propices à une paix mondiale, les exilés de la Ghouta orientale peuvent en témoigner.
Je termine sur une note optimiste, Zambeaux tient le flambeau, il nous éclaire le chemin. Ramassons comme le Petit Poucet un caillou d'humanité un caillou de compassion et une montagne d'amour.
John
Dans la France aristocratique de Chrétien de Troyes, l’affirmation du vilain disant « je suis un homme » est problématique (Yvain ou le chevalier au Lion).
Dans la France monarchique, l’affirmation de La Bruyère disant des paysans « Ils sont des hommes » l’est encore presque autant (Les Caractères, « De l'homme », XI, n°128).
En notre XXIe siècle si moderne, si civilisé, on éprouve une certaine honte en constatant que ce type de question reste toujours d’actualité.
On pourrait, pour une note plus optimiste, reprendre la remarque déjà faite pour le film précédent, Three Bilboards : les régimes totalitaires s’emploient à déshumaniser ceux qu’ils veulent perdre. A un degré moindre, certains médias de pays autoproclamés démocratiques ne font guère autre chose, ne les montrant que sous leur jour le plus inquiétant.
Ce film, lui, fait tout le contraire. Il ne nous présente pas des statistiques, mais des personnes lestées de tout leur poids d’humanité. Avec même des qualités exceptionnelles à la clé, on se dit, après Gilbert Cesbron et Saint-Exupéry, qu’en se privant des talents de ces modernes « Chiens perdus sans collier », « C’est Mozart qu’on assassine ». C’est l’exemple même d’une stratégie perdant-perdant, tout le contraire de ce que voudraient nous faire croire les thuriféraires d’une politique qui se présente comme purement pragmatique où s’équilibreraient la nécessaire rigueur et le devoir d’humanité.
On insiste souvent sur la précarité matérielle des migrants. On présente moins l’aspect psychologique de leur condition, que traduit au mieux le mot « inquiétude » pris dans son sens étymologique. Des expressions du film, comme « serial déménageur » ou « les racines sont dans les valises » en donnent une idée. Ainsi que la première question que posent ceux à qui on propose un hébergement : « Est-ce qu’on peut venir ici ensuite pour nous chasser ? » Une réponse comme « Vous êtes sous notre protection » offre un peu de quiétude provisoire, mais pas la stabilité d’esprit à plus long terme nécessaire à une vie digne. Les Soudanais qui dorment à l’extérieur dans leurs cartons ont honte et se cachent pour qu’on ne les voie pas. Pourtant ce n’est pas à eux d’avoir honte.
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http://cinelumiere-vierzon.info/
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CINE RENCONTRES.
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Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
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Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).
Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...
Autres tarifs au Ciné Lumière:
Berry républicain 2 décembre 2017
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