32ème séance avec débat
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LE PROCES DU SIECLE
Biopic historique judiciaire américano-britannique de Mick Jackson avec Rachel Weisz. (2016 - 1h50)
VENDREDI 19 MAI 2017 (CINE DEBAT)
20H30
Histoire et mémoire, nazisme, déportation, négationnisme, justice,…
On a trouvé en général que le film fonctionnait parfaitement, habilement construit à la manière d'un thriller. On a d'ailleurs connu plusieurs réussites de ce genre, et notamment avec le film précédent, Corporate.
Parmi les mérites du film, en ce qui concerne le message, on a relevé l'efficacité pédagogique auprès des jeunes générations. Cependant, il nous a semblé qu'aux Etats-Unis, où le second amendement cherche constamment son bon curseur entre liberté totale de parole et nécessité d'empêcher des débordements intolérables, le film peut rencontrer une plus grande crédibilité qu'en Europe (au moins continentale) où le négationnisme n'entre pas dans le cadre de la liberté d'expression. Autre spécificité, la judiciarisation abusive de ce type de question, alors qu'il paraît largement préférable de laisser la responsabilité de trancher ce débat aux historiens eux-mêmes. On frémit même rétrospectivement à la pensée que, le suspens ayant été tenu jusqu'au bout, le verdict eût pu être rendu dans le sens opposé. On frémit, si on entre dans la logique du film et qu'on se laisse entraîner à croire au côté décisif de ce type de jugement. Sinon, on se rendra à l'évidence que dans la réalité il ne dépendait pas de ce seul verdict, et heureusement, que la déportation fût reconnue comme un fait établi ou comme une simple légende. Alors le choix du titre en français - Le procès du siècle! - ne faisant rien d'autre paradoxalement que renforcer le travers américain du film, paraît particulièrement mal adapté. Le titre original, Denial (Négationnisme) est nettement plus neutre et partant bien meilleur. Rien d'étonnant donc si personne, dans le public, n'avait entendu parler auparavant de ce prétendu "Procès du siècle". On n'avait pas besoin de cela pour goûter pleinement notre plaisir, et le jeu des acteurs n'y entre pas pour peu de chose. Etonnant Timothy Spall, qui fut un remarquable Turner, et qui incarne à la perfection le rôle du méchant, toujours le plus intéressant, il est vrai, dans les suspens mélodramatiques.
Parmi les mérites du film, en ce qui concerne le message, on a relevé l'efficacité pédagogique auprès des jeunes générations. Cependant, il nous a semblé qu'aux Etats-Unis, où le second amendement cherche constamment son bon curseur entre liberté totale de parole et nécessité d'empêcher des débordements intolérables, le film peut rencontrer une plus grande crédibilité qu'en Europe (au moins continentale) où le négationnisme n'entre pas dans le cadre de la liberté d'expression. Autre spécificité, la judiciarisation abusive de ce type de question, alors qu'il paraît largement préférable de laisser la responsabilité de trancher ce débat aux historiens eux-mêmes. On frémit même rétrospectivement à la pensée que, le suspens ayant été tenu jusqu'au bout, le verdict eût pu être rendu dans le sens opposé. On frémit, si on entre dans la logique du film et qu'on se laisse entraîner à croire au côté décisif de ce type de jugement. Sinon, on se rendra à l'évidence que dans la réalité il ne dépendait pas de ce seul verdict, et heureusement, que la déportation fût reconnue comme un fait établi ou comme une simple légende. Alors le choix du titre en français - Le procès du siècle! - ne faisant rien d'autre paradoxalement que renforcer le travers américain du film, paraît particulièrement mal adapté. Le titre original, Denial (Négationnisme) est nettement plus neutre et partant bien meilleur. Rien d'étonnant donc si personne, dans le public, n'avait entendu parler auparavant de ce prétendu "Procès du siècle". On n'avait pas besoin de cela pour goûter pleinement notre plaisir, et le jeu des acteurs n'y entre pas pour peu de chose. Etonnant Timothy Spall, qui fut un remarquable Turner, et qui incarne à la perfection le rôle du méchant, toujours le plus intéressant, il est vrai, dans les suspens mélodramatiques.
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