17ème séance avec débat
LES GENS DU MONDE
Documentaire français de Yves Jeuland. (2014 - 1h22)
Alors que la presse doit faire face aux grands bouleversements que représente l’arrivée des blogs, tweets et autres révolutions du web, ce film propose une plongée au coeur du travail des journalistes du service politique du Monde, lors de la campagne électorale de 2012.
Tensions, enthousiasme, fous rires, fatigue, doutes : le portrait d’un métier en profonde mutation dans un des titres les plus prestigieux de la presse mondiale, qui s’apprête à fêter ses soixante-dix ans.
CINE-DEBAT VENDREDI 6 FEVRIER à 20h30
... Et après cela il ne restera plus que le sulfureux 50 nuances de Grey. Pas de panique toutefois, un programme déjà solide et passionnant est dans les tuyaux.
Présenté à Cannes
Ce film
est présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2014.
Yves Jeuland
axe son travail de réalisateur sur la politique et ses événements. En effet,
avant Les gens du Monde, il a réalisé plusieurs documentaires dont Paris à tout
prix (2000), Un village en campagne
(2008) et Le Président (2010).
L'accueil de la rédaction
Lorsque Yves Jeuland
s'est immiscé au sein de la rédaction politique du journal "Le
Monde", l'accueil fut mitigé. Certains voulaient bien être filmés mais
d'autres refusèrent. En revanche, lors de la campagne présidentielle de 2012,
l'effervescence était telle que les rédacteurs ne prêtaient plus attention au réalisateur.
Il explique : "Dans la rédaction, l’élection est un temps où les passions
redoublent, où la fatigue gagne, où les rivalités et les tensions s’exacerbent.
Un temps où l’on finit par oublier la caméra."
Tournage
Yves Jeuland
a filmé seul dans les coulisses du Journal pendant 68 jours sur une période de
cinq mois. Les jours de tournage étaient imprévisibles et s'imposaient selon
les nouvelles importantes qui arrivaient à la rédaction.
Un choix
Yves Jeuland
a choisi de filmer des journalistes en tandem, car le Journal est un open space
où les rédacteurs travaillent seuls sur leur ordinateur. "D’où l’idée de
trouver des binômes qui communiquent ensemble, échangent des idées, établissent
une complicité autour d’une cravate à nouer ou d’un titre à trouver."
Quand Yves rencontre Yves
Yves Jeuland
a puisé son inspiration musicale au sein de diverses références: "Nous
avions comme référence une musique à la Jacques Tati. Et aussi la bande
originale du film BRAZIL. (...) il fallait trouver la bonne distance, ne pas être
trop dans le burlesque et nous avons fait intervenir une pianiste à la fin pour
poser les choses, atténuer le côté cartoon", et fait de nouveau référence à
Yves Montand
avec sa chanson: "Sensationnel" :"Il y a toujours Yves Montand
dans mes films ! Et puis je voulais terminer sur une chanson qui parle de la
presse, en l’occurrence un crieur de journaux."
Une fin
Yves Jeuland
décida de ne pas conclure son film sur la victoire de François Hollande aux présidentielles,
mais de poursuivre sur le travail des journalistes après les élections : "Si
le film s’était arrêté aux résultats, on aurait eu l’impression que c’était sa
conclusion et que Hollande en était le héros. D’où le choix de le prolonger
au-delà, de montrer les journalistes qui continuent à travailler le lendemain,
font le bilan de l’expérience newsroom."
Le Monde est un journal
français
fondé par Hubert Beuve-Méry en 1944. C'est l'un des
derniers quotidiens français dits « du soir », qui paraît à Paris en début
d'après-midi, daté du lendemain, et est distribué en province le matin suivant.
Quotidien français dit « de
référence » depuis plusieurs décennies, il est le plus diffusé à l'étranger
jusque dans les années 2000 avec une diffusion journalière hors France de 40 000
exemplaires,
tombée en 2012 à 26 000 exemplaires.
La ligne éditoriale du journal prône le respect de
principes d'éthique
et de déontologie, en particulier concernant la recoupe des informations et la protection
des sources d'information des journalistes.
Sa ligne éditoriale est de centre gauche,
selon le spectre politique français habituellement
utilisé, et son lectorat
est politiquement mixte, bien que plutôt orienté à gauche. Le Monde est la propriété du groupe Le
Monde, détenu depuis 2010 par les hommes d'affaires Xavier Niel,
Pierre Bergé
et Matthieu Pigasse.
Une du Monde du 19 décembre 1944. |
Les blogs… Les blogs…
Possible, et même sans doute. Un
problème pour la presse écrite.
Sauf le nôtre, bien entendu, qui est en une
telle interaction avec le journal papier que, j’en suis persuadé, son action
doit bien plutôt être publicitaire que négative.
Pas seulement parce que, à titre personnel, je n’ai pas
vraiment pu éviter de m’abonner dès que nous avons commencé ce blog. Pour des
raisons évidentes.
Car l’interaction va dans les deux sens. Je devrais même
dire dans les trois sens, puisque c’est l’occasion de braquer le projecteur
vers le site du journal.
Les blogs sont des compléments utiles, c’est le journal
papier qui reste la référence. La preuve, c’est que bien des articles qui ne
passent pas en semaine ou qui ne passent que sur le site du journal sont
ignorés de la plupart des gens (preuve limitée, car fruit d’un sondage tout
personnel et finalement très réduit : enquête à confirmer, et surtout à
affiner, en tenant compte des tranches d’âge…).
Les blogs sont surtout utiles après coup, en tant que
supports d’archives, pour des articles qui sans cela seraient noyés dans la
masse et qui, en pratique, n’auraient plus aucune existence réelle. Et si
archives il y a bien dans les deux cas, elles ne sont pas mises sous le même
éclairage, ni dans la même perspective, dans un journal à vocation généraliste et
dans une association spécialisée en un domaine unique. Résultat : une
interaction utile, une fois de plus.
Dans la pratique le blog d’une association comme la nôtre
est une source d’information immédiate et permanente pour le journal, lequel
peut informer ensuite le grand public de nos séances avant même que j’envoie un
mail personnel à chaque membre de notre liste de diffusion. Je constate que
c’est maintenant très bien rodé, et que ce fonctionnement du type
gagnant-gagnant est aussi fiable qu’exemplaire. Je me permets de le dire parce
que je sais que ce n’est pas le cas partout.
Bref, nous faisons de notre journal quotidien (dans les
faits, ce n’est plus un pléonasme) un outil de travail et de communication
aussi précieux qu’irremplaçable.
Petite illustration concrète avec notre actualité cinéma sur
le site du Berry républicain.
N'hésitez pas par exemple à faire l'expérience de taper "Ciné Rencontres" dans le cartouche de recherche.
Donc le résultat: nous y sommes bien! Excellents souvenirs de belles soirées alignés sous nos yeux.
Petite surprise, aucune de nos deux dernières séances n'apparaît. Essayons directement avec "Résistance naturelle".
Peu probant. Essayons maintenant avec Dominique Dattola. Il n'est pas crédible que notre réalisateur soit passé inaperçu. Bonne pioche!
Petite surprise, aucune de nos deux dernières séances n'apparaît. Essayons directement avec "Résistance naturelle".
Peu probant. Essayons maintenant avec Dominique Dattola. Il n'est pas crédible que notre réalisateur soit passé inaperçu. Bonne pioche!
On a même droit à un article particulièrement fouillé. A tel point que c'est l'occasion de prolongements infinis. Il n'est nullement interdit, il est même hautement recommandable, de poursuivre un débat. Etapes : On discute avant le film. On reçoit le film. On discute après le film dans le débat. On poursuit avec le blog, le journal, les conversations particulières. On va même discuter maintenant entre site du journal et blog de l'association. Voici l'article:
Savez-vous d’où vient la laïcité ? Pour éclairer le public
et ouvrir un débat citoyen, le documentaire le film Les 3 vies du chevalier est
projeté ce soir au Ciné Lumière, en présence du réalisateur, Dominique Dattola.
La programmation de la soirée débat au Ciné Lumière ne
pouvait mieux tomber. Aujourd'hui, Dominique Dattola sera présent pour échanger
avec le public autour de son documentaire, Les 3 vies du chevalier. Sorti
en salles au printemps dernier, il évoque l'évolution de la liberté de penser
en France, depuis l'Ancien régime jusqu'à nos jours.
Étendard
de la lutte
pour la liberté de penser
de la lutte
pour la liberté de penser
« J'espère que le débat sera plus animé que d'habitude ! »
confie le réalisateur. C'est, en effet, la première fois que ce film à vocation
pédagogique sera projeté dans le cadre d'une soirée débat, depuis les récents
attentats.
Déjà montré dans des établissements scolaires ou à
l'invitation d'associations de défense de la laïcité, il répond aujourd'hui à
une forte demande de mieux comprendre les soubresauts du monde. TF1 est même
venu interviewer Dominique Dattola chez lui, pour un court sujet diffusé le 15
janvier, au journal de à 20 heures.
Procès emblématique
Les 3 vies du chevalier raconte un procès emblématique,
celui du chevalier de la Barre, torturé et brûlé en 1766 pour blasphème. Sous
l'Ancien régime, une insulte faite à Dieu était passible de peine de mort. Et
ce jeune noble d'Abbeville qui n'était pourtant ni révolutionnaire ni anticlérical
possédait un exemplaire du dictionnaire philosophique de Voltaire, alors mis à
l'index par l'Église.
En plein siècle des Lumières, cette affaire a été reprise au
fil du temps comme étendard de la lutte pour la liberté de penser. Victor Hugo
l'avait lui-même remise au goût du jour.
Le film rend hommage à tous ceux qui se sont battus pour
faire reconnaître la liberté de penser, jusqu'à la loi de 1905 de séparation
entre la religion et l'État, et à ceux qui se battent pour la faire respecter. «
Aujourd'hui, c'est une problématique très compliquée à gérer, explique
Dominique Dattola. Il y a des nuances car on fait souvent l'amalgame entre liberté
de penser et liberté d'expression. Elle en découle mais avec des restrictions
encadrées par la loi. »
Tentation
de l'islamophobie
de l'islamophobie
En entendant aujourd'hui des propos sur des différences de
traitement entreCharlie Hebdo et Dieudonné, il n'est pas inutile de
rappeler que le premier dénonce les intégrismes alors que le second incite à la
haine et à la discrimination raciale, ce qui tombe sous le coup de la loi. « La
laïcité a été pensée pour garantir que l'État ne privilégiera pas une religion
par rapport à une autre », rappelle Dominique Dattola.
Quant à la tentation de l'islamophobie, il se dit très
attentif aux discours qui vont émerger dans la société. « On va en entendre de
toutes les couleurs ! Moi, j'ai reposé les bases de la laïcité. Mon rôle avec
ce film est d'ouvrir le débat citoyen. Je ne veux pas donner mon avis mais je
pense que les replis identitaires ne sont pas une solution. Le partage des
richesses et l'éducation, oui. »
Pratique. Projection ce soir, à 20 h 30, au Ciné Lumière
; à 18 heures, au Palace à Romorantin.
La projection du film Les 3 vies du chevalier a été suivie
vendredi soir d’échanges avec le réalisateur. Mais les questions au cœur de
l’actualité ont été évitées.
Une soixantaine de personnes étaient réunies vendredi soir, au
Ciné Lumière, pour débattre de la laïcité. Le film de Dominique Dattola, Les
3 vies du chevalier, était une bonne entrée en matière pour lancer les échanges,
en présence du réalisateur. Ce documentaire rappelle en effet le combat mené
depuis deux cent cinquante ans pour imposer, en France, la liberté de penser.
Une affaire emblématique, méconnue, le procès du chevalier de la
Barre, torturé et passé au bûcher en 1766, pour avoir blasphémé contre l'Église
catholique, est le fil conducteur du film. Sa richesse artistique a été saluée
par les spectateurs. Pour pallier le manque d'images factuelles, le réalisateur
s'appuie en effet sur plusieurs créations : musique originale filmée, réalisation
d'une statue du chevalier de la Barre, qui a retrouvé sa place, dans un square
de Montmartre.
Le film permet surtout de comprendre l'évolution de la liberté
de penser au fil du temps, recontextualisée selon les époques, toujours en lien
avec l'histoire de ce jeune noble picard.
Questions philosophiques
Après la projection, le débat avec le réalisateur, animé par
John Ryan et Jean-Marie Favière, a été nourri de réflexions assez pointues. Il
faut dire que le public était composé principalement d'enseignants, actifs ou
retraités, et de militants de la laïcité. Il a été notamment question de
censure, toujours relevée à notre époque. À un spectateur qui lui demande s'il
n'a pas craint de représailles, Dominique Dattola a indiqué avoir eu « des
difficultés pour projeter le film à Amiens ». Bien que daté de 1766, le procès
du chevalier, situé en Picardie, provoque en effet encore des frictions entre
les militants de la Libre pensée qui entretiennent cette mémoire de manière très
anticléricale et l'Église catholique.
Des questions philosophiques, religieuses et politiques, comme la tolérance ou les liens entre liberté de penser et capitalisme, ont été également débattues. Un spectateur protestant a interpellé les intervenants : « Aujourd'hui, on voit bien que rien n'est acquis définitivement quand on se demande qui donne le droit de dire ce qui est bien ou pas ? »
Pour le réalisateur, le message est clair : « La liberté
d'expression, qui découle de celle de penser, est encadrée par la loi. La laïcité
a été pensée pour que chacun ait sa liberté de penser. » Régis Robin, militant
d'extrême gauche, a rappelé que « la laïcité est là aussi pour protéger les
religions ».
Mais la grande question d'aujourd'hui, le rapport entre laïcité
et islam, n'a pas été évoquée.
À la demande des spectateurs, comme souvent lors des cinés débats,
Dominique Dattola a longuement évoqué son travail pour mener à bien ce film. Très
pédagogique, récompensé par plusieurs prix, il a déjà été montré dans des établissements
scolaires. Il est sorti en 2014 dans les salles et pourrait être plus largement
utilisé, à la demande d'enseignants.
Encore merci, Véronique.
C'est factuellement vrai, et même au-delà. Ce qui incite les amateurs de paradoxes que je suis de poursuivre un peu la discussion.
Le côté brûlant de l'actualité évité? Sans doute, du moins en surface, et le réalisateur qui ne tenait pas à faire dans la provocation s'est explicitement abstenu de toute prise de position trop tranchée. Mais le simple rappel des règles fondamentales de la laïcité, parfois avec une netteté très ferme, suffit à se positionner au coeur même du débat, y compris pour l'islamisme. D'ailleurs il est clair que les événements de l'actualité surdéterminaient en permanence chacune des interventions. Et comment aurait-il pu en être autrement?
Et puis le débat se prolonge toujours de façon informelle. Et après la dénonciation au cours du débat de la plus grande atteinte d'Etat à la laïcité qu'est la loi Debré de 1959 (l'Etat finance des écoles privées), en petit comité l'atteinte récente de notre actuelle ministre de l'éducation (acceptation du voile dans les sorties pédagogiques) a été également dénoncée.
Quant à Régis, il est vrai qu'il est perçu extrême de l'extérieur. C'est un point de vue tout relatif. Sans doute que dans son for intérieur il s'estime "normal" au milieu d'un nombre plutôt grand de citoyens plus ou moins proches ou loin de lui... à droite. En tout cas, l'essentiel de son propos a été de fustiger les interventions militaires, notamment américaines, mal ciblées, mettant des bombes un peu aveuglement dans un nid de frelons religieux. Avec les beaux résultats que l'on sait.
Et puis le débat se prolonge toujours de façon informelle. Et après la dénonciation au cours du débat de la plus grande atteinte d'Etat à la laïcité qu'est la loi Debré de 1959 (l'Etat finance des écoles privées), en petit comité l'atteinte récente de notre actuelle ministre de l'éducation (acceptation du voile dans les sorties pédagogiques) a été également dénoncée.
Quant à Régis, il est vrai qu'il est perçu extrême de l'extérieur. C'est un point de vue tout relatif. Sans doute que dans son for intérieur il s'estime "normal" au milieu d'un nombre plutôt grand de citoyens plus ou moins proches ou loin de lui... à droite. En tout cas, l'essentiel de son propos a été de fustiger les interventions militaires, notamment américaines, mal ciblées, mettant des bombes un peu aveuglement dans un nid de frelons religieux. Avec les beaux résultats que l'on sait.
A consommer donc sans modération, si vous souhaitez en avoir plus:
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