lundi 2 février 2015

Vous allez voir Gens du Monde


17ème séance avec débat


LES GENS DU MONDE


Documentaire français de Yves Jeuland. (2014 - 1h22)






Alors que la presse doit faire face aux grands bouleversements que représente l’arrivée des blogs, tweets et autres révolutions du web, ce film propose une plongée au coeur du travail des journalistes du service politique du Monde, lors de la campagne électorale de 2012.

Tensions, enthousiasme, fous rires, fatigue, doutes : le portrait d’un métier en profonde mutation dans un des titres les plus prestigieux de la presse mondiale, qui s’apprête à fêter ses soixante-dix ans.



CINE-DEBAT VENDREDI 6 FEVRIER à 20h30




... Et après cela il ne restera plus que le sulfureux 50 nuances de Grey. Pas de panique toutefois, un programme déjà solide et passionnant est dans les tuyaux. 




Berry républicain 5 février 2015




Présenté à Cannes
Ce film est présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2014.




Un thème de prédilection
Yves Jeuland axe son travail de réalisateur sur la politique et ses événements. En effet, avant Les gens du Monde, il a réalisé plusieurs documentaires dont Paris à tout prix (2000), Un village en campagne (2008) et Le Président (2010).









Un film sur Georges Frêche






L'accueil de la rédaction
Lorsque Yves Jeuland s'est immiscé au sein de la rédaction politique du journal "Le Monde", l'accueil fut mitigé. Certains voulaient bien être filmés mais d'autres refusèrent. En revanche, lors de la campagne présidentielle de 2012, l'effervescence était telle que les rédacteurs ne prêtaient plus attention au réalisateur. Il explique : "Dans la rédaction, l’élection est un temps où les passions redoublent, où la fatigue gagne, où les rivalités et les tensions s’exacerbent. Un temps où l’on finit par oublier la caméra."

Tournage
Yves Jeuland a filmé seul dans les coulisses du Journal pendant 68 jours sur une période de cinq mois. Les jours de tournage étaient imprévisibles et s'imposaient selon les nouvelles importantes qui arrivaient à la rédaction.

Un choix
Yves Jeuland a choisi de filmer des journalistes en tandem, car le Journal est un open space où les rédacteurs travaillent seuls sur leur ordinateur. "D’où l’idée de trouver des binômes qui communiquent ensemble, échangent des idées, établissent une complicité autour d’une cravate à nouer ou d’un titre à trouver."

Quand Yves rencontre Yves
Yves Jeuland a puisé son inspiration musicale au sein de diverses références: "Nous avions comme référence une musique à la Jacques Tati. Et aussi la bande originale du film BRAZIL. (...) il fallait trouver la bonne distance, ne pas être trop dans le burlesque et nous avons fait intervenir une pianiste à la fin pour poser les choses, atténuer le côté cartoon", et fait de nouveau référence à Yves Montand avec sa chanson: "Sensationnel" :"Il y a toujours Yves Montand dans mes films ! Et puis je voulais terminer sur une chanson qui parle de la presse, en l’occurrence un crieur de journaux."




Une fin
Yves Jeuland décida de ne pas conclure son film sur la victoire de François Hollande aux présidentielles, mais de poursuivre sur le travail des journalistes après les élections : "Si le film s’était arrêté aux résultats, on aurait eu l’impression que c’était sa conclusion et que Hollande en était le héros. D’où le choix de le prolonger au-delà, de montrer les journalistes qui continuent à travailler le lendemain, font le bilan de l’expérience newsroom."




Siège du quotidien Le Monde,boulevard Auguste-BlanquiParis 13e.



Le Monde est un journal français fondé par Hubert Beuve-Méry en 1944. C'est l'un des derniers quotidiens français dits « du soir », qui paraît à Paris en début d'après-midi, daté du lendemain, et est distribué en province le matin suivant.
Quotidien français dit « de référence » depuis plusieurs décennies, il est le plus diffusé à l'étranger jusque dans les années 2000 avec une diffusion journalière hors France de 40 000 exemplaires, tombée en 2012 à 26 000 exemplaires. La ligne éditoriale du journal prône le respect de principes d'éthique et de déontologie, en particulier concernant la recoupe des informations et la protection des sources d'information des journalistes.
Sa ligne éditoriale est de centre gauche, selon le spectre politique français habituellement utilisé, et son lectorat est politiquement mixte, bien que plutôt orienté à gauche. Le Monde est la propriété du groupe Le Monde, détenu depuis 2010 par les hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse.



Une du Monde du 19 décembre 1944.








Les blogs… Les blogs… 
Possible, et même sans doute. Un problème pour la presse écrite. 
Sauf le nôtre, bien entendu, qui est en une telle interaction avec le journal papier que, j’en suis persuadé, son action doit bien plutôt être publicitaire que négative.
Pas seulement parce que, à titre personnel, je n’ai pas vraiment pu éviter de m’abonner dès que nous avons commencé ce blog. Pour des raisons évidentes.
Car l’interaction va dans les deux sens. Je devrais même dire dans les trois sens, puisque c’est l’occasion de braquer le projecteur vers le site du journal.
Les blogs sont des compléments utiles, c’est le journal papier qui reste la référence. La preuve, c’est que bien des articles qui ne passent pas en semaine ou qui ne passent que sur le site du journal sont ignorés de la plupart des gens (preuve limitée, car fruit d’un sondage tout personnel et finalement très réduit : enquête à confirmer, et surtout à affiner, en tenant compte des tranches d’âge…).
Les blogs sont surtout utiles après coup, en tant que supports d’archives, pour des articles qui sans cela seraient noyés dans la masse et qui, en pratique, n’auraient plus aucune existence réelle. Et si archives il y a bien dans les deux cas, elles ne sont pas mises sous le même éclairage, ni dans la même perspective, dans un journal à vocation généraliste et dans une association spécialisée en un domaine unique. Résultat : une interaction utile, une fois de plus.
Dans la pratique le blog d’une association comme la nôtre est une source d’information immédiate et permanente pour le journal, lequel peut informer ensuite le grand public de nos séances avant même que j’envoie un mail personnel à chaque membre de notre liste de diffusion. Je constate que c’est maintenant très bien rodé, et que ce fonctionnement du type gagnant-gagnant est aussi fiable qu’exemplaire. Je me permets de le dire parce que je sais que ce n’est pas le cas partout.
Bref, nous faisons de notre journal quotidien (dans les faits, ce n’est plus un pléonasme) un outil de travail et de communication aussi précieux qu’irremplaçable.

Petite illustration concrète avec notre actualité cinéma sur le site du Berry républicain.

 N'hésitez pas par exemple à faire l'expérience de taper "Ciné Rencontres" dans le cartouche de recherche.




Donc le résultat: nous y sommes bien! Excellents souvenirs de belles soirées alignés sous nos yeux.




Petite surprise, aucune de nos deux dernières séances n'apparaît. Essayons directement avec "Résistance naturelle".




Peu probant. Essayons maintenant avec Dominique Dattola. Il n'est pas crédible que notre réalisateur soit passé inaperçu. Bonne pioche!




On a même droit à un article particulièrement fouillé. A tel point que c'est l'occasion de prolongements infinis. Il n'est nullement interdit, il est même hautement recommandable, de poursuivre un débat. Etapes : On discute avant le film. On reçoit le film. On discute après le film dans le débat. On poursuit avec le blog, le journal, les conversations particulières. On va même discuter maintenant entre site du journal et blog de l'association. Voici l'article:




Savez-vous d’où vient la laïcité ? Pour éclairer le public et ouvrir un débat citoyen, le documentaire le film Les 3 vies du chevalier est projeté ce soir au Ciné Lumière, en présence du réalisateur, Dominique Dattola.
La programmation de la soirée débat au Ciné Lumière ne pouvait mieux tomber. Aujourd'hui, Dominique Dattola sera présent pour échanger avec le public autour de son documentaire, Les 3 vies du chevalier. Sorti en salles au printemps dernier, il évoque l'évolution de la liberté de penser en France, depuis l'Ancien régime jusqu'à nos jours.

Étendard
de la lutte
pour la liberté de penser
« J'espère que le débat sera plus animé que d'habitude ! » confie le réalisateur. C'est, en effet, la première fois que ce film à vocation pédagogique sera projeté dans le cadre d'une soirée débat, depuis les récents attentats.
Déjà montré dans des établissements scolaires ou à l'invitation d'associations de défense de la laïcité, il répond aujourd'hui à une forte demande de mieux comprendre les soubresauts du monde. TF1 est même venu interviewer Dominique Dattola chez lui, pour un court sujet diffusé le 15 janvier, au journal de à 20 heures.
Procès emblématique
Les 3 vies du chevalier raconte un procès emblématique, celui du chevalier de la Barre, torturé et brûlé en 1766 pour blasphème. Sous l'Ancien régime, une insulte faite à Dieu était passible de peine de mort. Et ce jeune noble d'Abbeville qui n'était pourtant ni révolutionnaire ni anticlérical possédait un exemplaire du dictionnaire philosophique de Voltaire, alors mis à l'index par l'Église.
En plein siècle des Lumières, cette affaire a été reprise au fil du temps comme étendard de la lutte pour la liberté de penser. Victor Hugo l'avait lui-même remise au goût du jour.
Le film rend hommage à tous ceux qui se sont battus pour faire reconnaître la liberté de penser, jusqu'à la loi de 1905 de séparation entre la religion et l'État, et à ceux qui se battent pour la faire respecter. « Aujourd'hui, c'est une problématique très compliquée à gérer, explique Dominique Dattola. Il y a des nuances car on fait souvent l'amalgame entre liberté de penser et liberté d'expression. Elle en découle mais avec des restrictions encadrées par la loi. » 
Tentation
de l'islamophobie
En entendant aujourd'hui des propos sur des différences de traitement entreCharlie Hebdo et Dieudonné, il n'est pas inutile de rappeler que le premier dénonce les intégrismes alors que le second incite à la haine et à la discrimination raciale, ce qui tombe sous le coup de la loi. « La laïcité a été pensée pour garantir que l'État ne privilégiera pas une religion par rapport à une autre », rappelle Dominique Dattola.
Quant à la tentation de l'islamophobie, il se dit très attentif aux discours qui vont émerger dans la société. « On va en entendre de toutes les couleurs ! Moi, j'ai reposé les bases de la laïcité. Mon rôle avec ce film est d'ouvrir le débat citoyen. Je ne veux pas donner mon avis mais je pense que les replis identitaires ne sont pas une solution. Le partage des richesses et l'éducation, oui. »

Pratique. Projection ce soir, à 20 h 30, au Ciné Lumière ; à 18 heures, au Palace à Romorantin.







La projection du film Les 3 vies du chevalier a été suivie vendredi soir d’échanges avec le réalisateur. Mais les questions au cœur de l’actualité ont été évitées.


Une soixantaine de personnes étaient réunies vendredi soir, au Ciné Lumière, pour débattre de la laïcité. Le film de Dominique Dattola, Les 3 vies du chevalier, était une bonne entrée en matière pour lancer les échanges, en présence du réalisateur. Ce documentaire rappelle en effet le combat mené depuis deux cent cinquante ans pour imposer, en France, la liberté de penser.
Une affaire emblématique, méconnue, le procès du chevalier de la Barre, torturé et passé au bûcher en 1766, pour avoir blasphémé contre l'Église catholique, est le fil conducteur du film. Sa richesse artistique a été saluée par les spectateurs. Pour pallier le manque d'images factuelles, le réalisateur s'appuie en effet sur plusieurs créations : musique originale filmée, réalisation d'une statue du chevalier de la Barre, qui a retrouvé sa place, dans un square de Montmartre.
Le film permet surtout de comprendre l'évolution de la liberté de penser au fil du temps, recontextualisée selon les époques, toujours en lien avec l'histoire de ce jeune noble picard.

Questions philosophiques

Après la projection, le débat avec le réalisateur, animé par John Ryan et Jean-Marie Favière, a été nourri de réflexions assez pointues. Il faut dire que le public était composé principalement d'enseignants, actifs ou retraités, et de militants de la laïcité. Il a été notamment question de censure, toujours relevée à notre époque. À un spectateur qui lui demande s'il n'a pas craint de représailles, Dominique Dattola a indiqué avoir eu « des difficultés pour projeter le film à Amiens ». Bien que daté de 1766, le procès du chevalier, situé en Picardie, provoque en effet encore des frictions entre les militants de la Libre pensée qui entretiennent cette mémoire de manière très anticléricale et l'Église catholique.

Des questions philosophiques, religieuses et politiques, comme la tolérance ou les liens entre liberté de penser et capitalisme, ont été également débattues. Un spectateur protestant a interpellé les intervenants : « Aujourd'hui, on voit bien que rien n'est acquis définitivement quand on se demande qui donne le droit de dire ce qui est bien ou pas ? »
Pour le réalisateur, le message est clair : « La liberté d'expression, qui découle de celle de penser, est encadrée par la loi. La laïcité a été pensée pour que chacun ait sa liberté de penser. » Régis Robin, militant d'extrême gauche, a rappelé que « la laïcité est là aussi pour protéger les religions ».
Mais la grande question d'aujourd'hui, le rapport entre laïcité et islam, n'a pas été évoquée.
À la demande des spectateurs, comme souvent lors des cinés débats, Dominique Dattola a longuement évoqué son travail pour mener à bien ce film. Très pédagogique, récompensé par plusieurs prix, il a déjà été montré dans des établissements scolaires. Il est sorti en 2014 dans les salles et pourrait être plus largement utilisé, à la demande d'enseignants.


 Encore merci, Véronique.

C'est factuellement vrai, et même au-delà. Ce qui incite les amateurs de paradoxes que je suis de poursuivre un peu la discussion. 
Le côté brûlant de l'actualité évité? Sans doute, du moins en surface, et le réalisateur qui ne tenait pas à faire dans la provocation s'est explicitement abstenu de toute prise de position trop tranchée. Mais le simple rappel des règles fondamentales de la laïcité, parfois avec une netteté très ferme, suffit à se positionner au coeur même du débat, y compris pour l'islamisme. D'ailleurs il est clair que les événements de l'actualité surdéterminaient en permanence chacune des interventions. Et comment aurait-il pu en être autrement?
Et puis le débat se prolonge toujours de façon informelle. Et après la dénonciation  au cours du débat de la plus grande atteinte d'Etat à la laïcité qu'est la loi Debré de 1959 (l'Etat finance des écoles privées), en petit comité l'atteinte récente de notre actuelle ministre de l'éducation (acceptation du voile dans les sorties pédagogiques) a été également dénoncée.
Quant à Régis, il est vrai qu'il est perçu extrême de l'extérieur. C'est un point de vue tout relatif. Sans doute que dans son for intérieur il s'estime "normal" au milieu d'un nombre plutôt grand de citoyens plus ou moins  proches ou loin de lui... à droite. En tout cas, l'essentiel de son propos a été de fustiger les interventions militaires, notamment américaines, mal ciblées, mettant des bombes un peu aveuglement dans un nid de frelons religieux. Avec les beaux résultats que l'on sait. 

A consommer donc sans modération, si vous souhaitez en avoir plus:



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