15ème séance avec débat
TIMBUKTU
Film Mauritanien de Abderrahmane Sissako avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri... Primé au Festival de Cannes. (2014 - vostf - 1h37)
Prés de Tombouctou, un berger, sa femme et son fils vivent en paix dans les dunes. La ville, elle, est aux mains des islamistes. Les djihadistes y imposent leur loi. Kidame va devoir s’y confronter après un accident...
"Timbuktu" est un chef-d’oeuvre qui palpite d’émotion, fait vibrer notre colère et suscite notre admiration.
VENDREDI 16 JANVIER à 20h30
John, a vu le film lors de sa programmation dans le cadre des Rendez-vous du Cinéma en Région Centre qui se sont tenus à Vierzon.
Il a rappelé à juste titre, à l'occasion de notre dernière séance, que c'est un film qui fait l'unanimité, et que Ciné-Rencontres recommande tout particulièrement.
Relisez son billet sur le blog :
http://cinegraphe.blogspot.fr/2014/11/rvcrc.html
Avertissement Allociné :
des scènes, des propos ou des images
peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Devant ce film, le visage symbole de Télérama affiche un large
sourire :
Un point de vue atypique sur le film, celui des Cahiers du
Cinéma :
Critique
de Gaspard Nectoux
Comment alors que la réalité
est toujours brûlante la réduire à un axiome aussi usé que : la poésie, c’est
mieux que l’oppression ?
Un point de vue plus largement partagé, celui du Monde
par exemple :
Par Jacques Mandelbaum
Déchirante
force de ce cinéma, qui tient dans sa fragilité. Terrassante beauté de ce
cinéma, qui tient dans sa précarité. Il en va ainsi de Timbuktu, qui ajoute à
une exceptionnelle qualité artistique les résonances funestes de l'actualité.
Distinctions
Timbuktu a été présenté en Compétition au
Festival de Cannes 2014. Ce fut le seul long-métrage africain en compétition,
qui reçut la distinction du Prix du jury œcuménique et du Prix
François-Chalais. Le long métrage a également été présenté au Festival du film
de Sydney 2014, ainsi qu'à celui de Toronto.
Timbuktu a été sélectionné dans la catégorie
"Meilleur film en langue étrangère" pour les Oscars 2015. C'est la
première fois que la Mauritanie est représentée lors de cette célèbre
cérémonie.
Le point de départ
Choqué par la lapidation publique de ce couple et l’absence
totale de médiatisation la concernant, Abderrahmane
Sissako a décidé de faire Timbuktu. "(…)
maintenant je le sais, je dois raconter dans l’espoir qu’aucun enfant ne puisse
apprendre plus tard que leurs parents peuvent mourir parce qu’ils
s’aiment", explique-t-il.
Le personnage de Zabou dans Timbuktu existe
dans la réalité. Cette ancienne danseuse du crazy-horse qui exerçait ce métier
durant les années 60 est la seule femme qui, au milieu des djihadistes, possède
des droits que les autres femmes n'ont pas. Le réalisateur précise
: "Elle s’habille comme dans le film, elle a toujours un coq sur
l’épaule et elle parle très bien français. Quand les djihadistes étaient à Gao,
c’était la seule qui pouvait marcher sans se couvrir la tête, la seule qui
pouvait chanter, danser, fumer, et leur dire qu’ils étaient « des connards ».
Autrement dit : l’interdit est permis quand la personne est folle."
Les dangers du tournage
Le
film, qui est sensé se situer à Tombouctou, a été tourné près de la frontière
malienne, à l’extrême Est de la Mauritanie, dans un village hautement sécurisé.
Avant le début du tournage, le réalisateur Abderrahmane
Sissako avait effectué des repérages dans la ville de Tombouctou,
mais malheureusement entre-temps un attentat-suicide s'est produit sur la place
principale. Le lieu étant devenu trop dangereux, le cinéaste a préféré déplacer
le tournage en Mauritanie. Le tournage s'est déroulé en partie dans la ville
mauritanienne de Oualata, qui est très ressemblante à celle de Tombouctou. Pour
que le tournage se déroule dans de bonnes conditions, l'équipe technique et les
acteurs étaient protégés par l'armée mauritanienne, ainsi que par l'Etat de
Mauritanie qui s'est beaucoup impliqué dans cette sécurité.
En lire plus :
Les manuscrits de Tombouctou
Le vrai trésor de Tombouctou est constitué par un ensemble
de près de cent mille manuscrits datant de la période impériale ouest-africaine
(au temps de l'Empire du Ghana, de l'Empire du
Mali et de l'Empire
songhaï) détenus par les grandes familles de la ville2. Ces manuscrits, dont certains datent de
l'époque préislamique remontant au xiie siècle, sont conservés depuis
des siècles comme des secrets de famille. Ils sont pour la plupart écrits en
arabe ou en peul,
par des savants originaires de l'ancien empire du
Mali et contiennent un savoir didactique notamment dans les
domaines de l'astronomie, de la musique, de la botanique…
Monuments exceptionnels
La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de
l'UNESCO depuis 1988.
Première caractéristique de la ville, le désert est très
proche des premières maisons. On trouve à différents endroits plusieurs zones
de culture en terrasse, disposées en entonnoir autour d'un puits ou d'un point
d'eau. Ces puits de Bouctou sont un bel exemple de culture dans un
environnement difficile. L'ensemble des maisons est construit en banco mais
à Tombouctou le crépi est remplacé par un parement en pierres. Les trois
mosquées de la ville, Djingareyber, Sidi Yahiya
et Sankoré,
sont la mémoire de l'apogée de la ville.
Le 28 juin 2012, l'UNESCO classe
la ville au patrimoine mondial en péril après sa prise par des
islamiques radicaux. Visiblement en représailles de cette décision, au moins
une trentaine de membres armés d'Ançar Dine ont
commencé à détruire les mausolées jugés impies de la ville, devant une
population non-armée déconcertée. Le 1er juillet sept des seize
mausolées érigés pour certains des 333 saints que compte la ville sont
déjà détruits, malgré l'indignation internationale. La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou
Bensouda qualifie les faits de « crime de guerre ».
Une place abrite le monument « de la Flamme de la
Paix » qui symbolise la fin de la rébellion touarègue, le26 mars 1996. La cérémonie
commémorative a lieu tous les ans.
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