samedi 24 janvier 2015

LES 3 VIES DU CHEVALIER


16ème séance avec débat



LES 3 VIES DU CHEVALIER


Docu-fiction français de Dominique Dattola avec Félicien Delon. (2014-1h50)







VENDREDI 23 JANVIER 2015








            Il n’y a rien à dire sur le film. C’est toujours ce qu’on dit quand quelque chose est impeccable. C’est donc un film qui fait dire sur lui-même et sur le sujet qu’il présente. Il est de ce fait tout désigné pour servir de support de débats à grande échelle dans toutes les institutions qui en ont bien besoin par les temps qui courent, et notamment, si j’ai bien compris, dans l’Education nationale.

            Si j’ai bien compris aussi, le réalisateur cherche à sonder les réactions du public par rapport à ses intentions. Il a été servi hier soir, le débat étant varié, approfondi, manifestant de vraies interrogations et de vraies convictions, mais jamais dans l’excès ni l’intolérance. C’est parfaitement la marque de fabrique de Ciné Rencontres. On aurait même pu aller sensiblement plus loin encore, puisqu’on avait de la marge.
            Certains sujets sensibles de l’actualité n’ont été au fond qu’effleurés, comme par exemple les limites de la liberté d’expression, liberté nettement plus encadrée dans un cadre laïque que la liberté de penser, laquelle est absolue.

              La voie est étroite en effet, entre une liberté d’expression respectueuse de la différence – la tolérance – et une liberté d’expression qui exerce pleinement ses droits.

               La tolérance, un mot qui ne mange pas de pain, est la concession minimale faite à ceux qui auraient voulu une symbolique plus combative au Chevalier de La Barre. Notamment au moins un rappel du Dictionnaire philosophique de Voltaire, lequel se trouve à la base de l’affaire, et qui  n’est évoqué au final que par une phrase plutôt soft gravée sur le socle de sa statue. 

               Quant à ceux qui aimeraient généraliser l’idée qu’une liberté d’expression n’est intelligente que lorsqu’elle ne s’exerce pas, on rappellera qu’une liberté qui ne s’exerce pas finit par disparaître de facto, et qu’il y aura toujours quelqu’un pour dire que ce n’est pas le bon moment de l’exercer.






Le public commence à s'installer, la présentation peut avoir lieu. Un peu sur l'association, un peu sur le film, un peu sur Voltaire, un peu sur le prochain film et la programmation à suivre. 









Le réalisateur est revenu de Romorantin. Le débat va s'engager. 





Merci Bernard pour ces moments décalés qui sont plus dans le sujet 
du débat qu'il ne pourrait y paraître au premier abord.



Une écoute attentive...



... et des réponses fines et personnelles. C'est tout Dominique Dattola. 
Voilà bien un réalisateur qui ne triche pas et qui respecte son public.




Derrière Francis, Véronique du Berry républicain fidèle relais de Ciné Rencontres.
(Pas de problème si on a besoin de photos, il n'y a qu'à se servir ici).
Plein de notes prises, présente jusqu'à la fin. Leçon de professionnalisme. Bravo et merci.





Dur de terminer le débat malgré l'heure tardive. Tant pis, on sacrifiera le pot. 
Mais ne traînons pas trop, il faut fermer les grilles et éviter le verglas annoncé.


Photos Soraya Aliche.


C'était écrit...


Le Berry républicain 23 janvier 2015



De Jonathan:  
Je vous adresse en pièce jointe la chanson non censurée du chevalier de la Barre :



Le Chevalier de la Barre a été condamné à mort et exécuté le 1er Juillet 1766 pour ne pas s’être découvert au passage d’une procession. Il avait 19 ans. Sa statue en bronze orne le square Nadar à Paris à côté du parvis du Sacré Coeur. Sur l’air de « Cadet Rousselle » cette chanson d’Emmanuel Ball retrace son histoire. Il la chante dans le film documentaire de Dominique Dattola, « Les 3 Vies du Chevalier ».

La Barre est un vilain garçon
Il était jeune il était beau (soliste)
Il était jeune il était beau (en choeur)
Il avait un petit chapeau (soliste)
Il avait un petit chapeau (en choeur)
Mais il pétait pendant la messe
Touchait des seins touchait des fesses

Refrain
Filles : Ah ah ah oui vraiment
Ce la Barre est un mécréant
Garçons : Non non crénom de nom
La Barre est un vilain garçon

Il avait des livres coquins (bis)
Passait la nuit chez les putains (bis)
Quand il rentrait faisant le pitre
Des bourgeois il cassait les vitres

Refrain
On dit qu’il chanta des chansons (bis)
Parlant de cul parlant de cons (bis)
Où moines et jeunes nonnettes
Dans les coins font des galipettes

Refrain
La Barre a caché sous son lit (bis)
Un livre de philosophie (bis)
Ecrit par Monsieur de Voltaire
Qui veut parler mais qu’on fait taire

Refrain
Un jour qu’il pleuvait sacrément (bis)
Quand passe le Saint Sacrement (bis)
Alors qu’à genoux l’on se jette
Il garde chapeau sur la tête

Refrain
Les Bourgeois en ont eu assez (bis)
Ont app’lé la maréchaussée (bis)
Mais dans un cul de basse fosse
De tous ces messieurs il se gausse

Refrain
Devant la justice du Roy (bis)
Tout enchaîné on l’amena (bis)
Pour un crime de ce calibre
Plus jamais tu ne seras libre

Refrain
On fait appel à Samson (bis)
Pour le soumettre à la question (bis)
Pour les broyer les pieds les jambes
Et pour lui arracher la langue

Refrain
Toute la foule est assemblée (bis)
Sur la grand’ place du marché (bis)
On l’a amené en charrette
C’était pour lui couper la tête

Refrain
Sur l’échafaud dans un grand coup (bis)
On lui tranche la main, le cou (bis)
Puis on le brûle avec son livre
Faut pas laisser les idées vivre

Refrain
Suivons z’en tous points la Raison (bis)
C’est la moral’ de la chanson (bis)
Les bigots dans leurs bigottières
Et les Rois dans leurs cimetières

Refrain (bis repetita)


Chanson à boire
Paroles Libres de droits
Emmanuel Ball
LA CHANSON DU CHEVALIER



Samedi 31 janvier, petite visite au square Nadar.




Le socle : d'origine.
Au chevalier
DE LA BARRE
supplicié à l'âge de 19 ans
le 1er juillet 1766
pour n'avoir pas salué
une
procession.

Visite courtoise.

Il rit,ou il pleure?




La plus remarquable des lois est la tolérance universelle. Voltaire. 


 Tiré du: 
Dictionnaire philosophique

(Les lois)

"La plus remarquable est la tolérance universelle ; la seconde est l’abolition de la torture. "
(Eloge des réformes censé avoir été accomplies en Russies par  Catherine II, ce qui, pour certains,  limite un peu la portée « universelle » de la maxime).






Emmanuel BALL scupteur et KALKOLOTIK fondeur.
Plaque de marbre rajoutée au socle. On les a vus à l'oeuvre dans le film.





Le défi.
Comme en 1906, mais d'un autre endroit.
Photos Soraya Aliche.




Pour un prolongement un peu inattendu de la discussion (dans le cadre de l'interaction entre presse écrite et blogs):


http://cinegraphe.blogspot.fr/2015/02/les-gens-du-monde-documentaire-francais.html











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