16ème séance avec débat
LES 3 VIES DU CHEVALIER
Docu-fiction français de Dominique Dattola avec Félicien Delon. (2014-1h50)
VENDREDI 23 JANVIER 2015
Il n’y a
rien à dire sur le film. C’est toujours ce qu’on dit quand quelque chose est
impeccable. C’est donc un film qui fait dire sur lui-même et sur le sujet qu’il
présente. Il est de ce fait tout désigné pour servir de support de débats à
grande échelle dans toutes les institutions qui en ont bien besoin par les
temps qui courent, et notamment, si j’ai bien compris, dans l’Education
nationale.
Si j’ai bien compris aussi, le réalisateur cherche à sonder
les réactions du public par rapport à ses intentions. Il a été servi hier soir,
le débat étant varié, approfondi, manifestant de vraies interrogations et de
vraies convictions, mais jamais dans l’excès ni l’intolérance. C’est
parfaitement la marque de fabrique de Ciné Rencontres. On aurait même pu aller sensiblement
plus loin encore, puisqu’on avait de la marge.
Certains sujets sensibles de l’actualité n’ont été au fond
qu’effleurés, comme par exemple les limites de la liberté d’expression, liberté
nettement plus encadrée dans un cadre laïque que la liberté de penser, laquelle
est absolue.
La voie est étroite en effet, entre une liberté d’expression
respectueuse de la différence – la tolérance – et une liberté d’expression qui
exerce pleinement ses droits.
La tolérance, un mot qui ne mange pas de pain, est la
concession minimale faite à ceux qui auraient voulu une symbolique plus
combative au Chevalier de La Barre. Notamment au moins un rappel du Dictionnaire
philosophique de Voltaire, lequel se trouve à la base de l’affaire, et
qui n’est évoqué au final que par une
phrase plutôt soft gravée sur le socle de sa statue.
Quant à ceux qui aimeraient généraliser l’idée qu’une
liberté d’expression n’est intelligente que lorsqu’elle ne s’exerce pas, on
rappellera qu’une liberté qui ne s’exerce pas finit par disparaître de facto,
et qu’il y aura toujours quelqu’un pour dire que ce n’est pas le bon moment de
l’exercer.
Le public commence à s'installer, la présentation peut avoir lieu. Un peu sur l'association, un peu sur le film, un peu sur Voltaire, un peu sur le prochain film et la programmation à suivre.
Le réalisateur est revenu de Romorantin. Le débat va s'engager.
Merci Bernard pour ces moments décalés qui sont plus dans le sujet
du débat qu'il ne pourrait y paraître au premier abord.
Une écoute attentive...
... et des réponses fines et personnelles. C'est tout Dominique Dattola.
Voilà bien un réalisateur qui ne triche pas et qui respecte son public.
Derrière Francis, Véronique du Berry républicain fidèle relais de Ciné Rencontres.
(Pas de problème si on a besoin de photos, il n'y a qu'à se servir ici).
(Pas de problème si on a besoin de photos, il n'y a qu'à se servir ici).
Plein de notes prises, présente jusqu'à la fin. Leçon de professionnalisme. Bravo et merci.
Dur de terminer le débat malgré l'heure tardive. Tant pis, on sacrifiera le pot.
Mais ne traînons pas trop, il faut fermer les grilles et éviter le verglas annoncé.
Photos Soraya Aliche.
C'était écrit...
Le Berry républicain 23 janvier 2015 |
De Jonathan:
Je vous adresse en pièce jointe la chanson non censurée du chevalier de la Barre :
Le Chevalier de la Barre a été
condamné à mort et exécuté le 1er Juillet 1766 pour ne pas s’être découvert au
passage d’une procession. Il avait 19 ans. Sa statue en bronze orne le square
Nadar à Paris à côté du parvis du Sacré Coeur. Sur l’air de « Cadet Rousselle »
cette chanson d’Emmanuel Ball retrace son histoire. Il la chante dans le film
documentaire de Dominique Dattola, « Les 3 Vies du Chevalier ».
La Barre est un vilain garçon
Il
était jeune il était beau (soliste)
Il
était jeune il était beau (en choeur)
Il
avait un petit chapeau (soliste)
Il
avait un petit chapeau (en choeur)
Mais
il pétait pendant la messe
Touchait
des seins touchait des fesses
Refrain
Filles
: Ah ah ah oui vraiment
Ce
la Barre est un mécréant
Garçons
: Non non crénom de nom
La
Barre est un vilain garçon
Il
avait des livres coquins (bis)
Passait
la nuit chez les putains (bis)
Quand
il rentrait faisant le pitre
Des
bourgeois il cassait les vitres
Refrain
On
dit qu’il chanta des chansons (bis)
Parlant
de cul parlant de cons (bis)
Où
moines et jeunes nonnettes
Dans
les coins font des galipettes
Refrain
La
Barre a caché sous son lit (bis)
Un
livre de philosophie (bis)
Ecrit
par Monsieur de Voltaire
Qui
veut parler mais qu’on fait taire
Refrain
Un
jour qu’il pleuvait sacrément (bis)
Quand
passe le Saint Sacrement (bis)
Alors
qu’à genoux l’on se jette
Il
garde chapeau sur la tête
Refrain
Les
Bourgeois en ont eu assez (bis)
Ont
app’lé la maréchaussée (bis)
Mais
dans un cul de basse fosse
De
tous ces messieurs il se gausse
Refrain
Devant
la justice du Roy (bis)
Tout
enchaîné on l’amena (bis)
Pour
un crime de ce calibre
Plus
jamais tu ne seras libre
Refrain
On
fait appel à Samson (bis)
Pour
le soumettre à la question (bis)
Pour
les broyer les pieds les jambes
Et
pour lui arracher la langue
Refrain
Toute
la foule est assemblée (bis)
Sur
la grand’ place du marché (bis)
On
l’a amené en charrette
C’était
pour lui couper la tête
Refrain
Sur
l’échafaud dans un grand coup (bis)
On
lui tranche la main, le cou (bis)
Puis
on le brûle avec son livre
Faut
pas laisser les idées vivre
Refrain
Suivons
z’en tous points la Raison (bis)
C’est
la moral’ de la chanson (bis)
Les
bigots dans leurs bigottières
Et
les Rois dans leurs cimetières
Refrain
(bis repetita)
Chanson
à boire
Paroles
Libres de droits
Emmanuel
Ball
LA CHANSON DU
CHEVALIER
Le socle : d'origine. Au chevalier DE LA BARRE supplicié à l'âge de 19 ans le 1er juillet 1766 pour n'avoir pas salué une procession. |
Visite courtoise. |
Il rit,ou il pleure? |
La plus remarquable des lois est la tolérance universelle. Voltaire.
Tiré du:
Dictionnaire philosophique
(Les lois)
"La plus remarquable est la tolérance universelle ; la
seconde est l’abolition de la torture. "
(Eloge des réformes censé avoir été accomplies en Russies par Catherine II, ce qui, pour
certains, limite un peu la portée
« universelle » de la maxime).
Emmanuel BALL scupteur et KALKOLOTIK fondeur. Plaque de marbre rajoutée au socle. On les a vus à l'oeuvre dans le film. |
Le défi. Comme en 1906, mais d'un autre endroit. |
Photos Soraya Aliche.
Pour un prolongement un peu inattendu de la discussion (dans le cadre de l'interaction entre presse écrite et blogs):
http://cinegraphe.blogspot.fr/2015/02/les-gens-du-monde-documentaire-francais.html
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