séance avec débat
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cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
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Les grands réalisateurs aiment le cinéma et lui rendent hommage, le contraire serait étonnant. Ainsi après Tornatore « Cinéma Paradiso », Spielberg « Les Fabelmans », Chazelle « Babylon », c'est au tour de Sam Mendes de nous inviter dans son musée privé, l'antre de la cabine de projection de son cinéma appelé l'Empire . S'y empilent des affiches, des photos, des indices qui prouvent son amour inconditionnel du septième art. Un Paradiso qui sera la proie des flammes, un « Empire » plutôt délabré sur la promenade face à la mer à Margate en Angleterre.. Plus que deux salles au lieu des quatre initiales , une salle de bal abandonnée à l'étage où la seule danse est la triste valse des pigeons. On fait illusion, tout comme les 24 images fixes feront illusion du mouvement.
Je trouve d'ailleurs que la notion d'illusion est quasiment le thème central du film , chacun des personnages vivant dans l'illusion de sa propre vie, vie qui offre ses fenêtres d'espoir qu'il ne faut surtout pas manquer. Ainsi le projectionniste invite l'héroïne à «ne pas partir en courant mais à poursuivre ses rêves ».
Une des premières images nous montre l'inscription suivante gravée dans les murs du cinéma « Find light where darkness glows » « Trouvez la lumière où brillent les ténèbres », c'est le crédo du cinéaste, sa confession . Mon cinéma se bat pour ce rayon de lumière qui traverse la pellicule ( nous sommes en 1981) mon combat se passe dans ce refuge qui est une salle de cinéma, « lumières » contre l'obscurantisme. Car dehors la foule gronde, Thatcher est au pouvoir, les skinheads imposent leur brutalité, le racisme rampant se manifeste en plein jour. D'autres films d'inspiration britannique ont traité ces mêmes thèmes, je citerais « Brick Lane » « Orange Mécanique » « Made in Britain » et « My beautiful Launderette ».
Mendes nous offre des perspectives car si l'image est fixe au départ, il croit que la société n'est pas figée pour autant. La réussite du jeune Stephen employé noir du cinéma, qui finira par rentrer à l'université pour entamer ses études d'architecture, nous le prouve . Le pigeon à l'aile cassée à l'étage prendra son envol . Mendes veut croire à l'ascenseur social. Deuxième envol, cette relation éphémère d'amour entre une femme blanche et un homme noir, relation peu acceptée à l'époque. Pour Mendes, c'est une déclaration de l'égalité entre blancs et noirs, l'héroïne est clairement « la bonne personne au bon moment » comme le héros de « Bienvenue M. Chance » oracle improbable du film de Hal Ashby et le premier film vu par la gérante du cinéma dans sa salle.
Une petite référence à la poésie, quatre poètes anglais sont cités pendant le film.
The Trees
The trees are coming into leaf
Like something almost being said;
The recent buds relax and spread,
Their greenness is a kind of grief.
Is it that they are born again
And we grow old? No, they die too,
Their yearly trick of looking new
Is written down in rings of grain.
Yet still the unresting castles thresh
In fullgrown thickness every May.
Last year is dead, they seem to say,
Begin afresh, afresh, afresh.
Tentative de traduction
Les arbres
Les arbres mettent les feuilles
Comme si quelque chose était presque dit;
Les bourgeons récents se détendent , se propagent,
Leur verdeur est une sorte de chagrin.
————————————
Est-ce qu'ils sont nés de nouveau
Et nous vieillissons? Non, ils meurent aussi,
Leur ruse annuelle de paraître tout neuf
S’inscrit dans les anneaux du tronc.
————————————
Pourtant, châteaux infatigables ils se débattent
En pleine opulence chaque mois de mai.
L'année dernière est morte, semblent-ils dire,
Repartons de nouveau, de nouveau, de nouveau.
OUI REPARTONS DE NOUVEAU , repartons au cinéma, ce cinéma-là me plaît.
John
Elle est bien agréable, l’évolution de cette petite communauté cinématographique et utopique imbriquée dans une grande civilisation britannique avec ses gloires et ses tares. Dès le début le ton est donné, avec une mise en scène plutôt brutale de l’hypocrisie sociale masquant, derrière une apparence de dignité rigide, une violence sexuelle que n’aurait pas désavoué, à son époque victorienne, un Oscar Wilde victimisé. C’est là une constance satirique, et ce n’est pas un hasard si la dénonciation la plus efficace viendra de la personne la plus marginalisée en raison de la fragilité de son équilibre psychologique. « J’ai été ridicule ?... Pas du tout, au contraire… » Ici, Colin Firth ne bégaye nullement dans ses discours autosatisfaits, mais sa chute de ce roitelet tyrannique est des plus réjouissantes.
De l’extérieur, viendra une fois la source de vie (la première des Chariots de Feu) et la menace de mort (l’attaque des skinheads). La séquence la plus raciste est alors évidente. Mais la moins raciste, elle, se manifeste d’une façon toute paradoxale, car sa belle humanité se cache derrière une agressivité de façade. Hilary Small, si grande en dépit de son patronyme, détruit sur la plage le château de sable qu’elle considère comme une entreprise machiste, avec une rage dont la violence étonne. Comme justification, elle s’en prend à l’homme qui l’accompagne, parce qu’il est homme et qu’il représente ce pouvoir masculin qui l’opprime par ailleurs au quotidien. Ce faisant, elle ne songe jamais à percevoir si peu que ce soit la couleur de sa peau. Et c’est un grand contraste avec le reste de la société qui voit toujours le noir et jamais l’humain.
Symbole final de cette évolution interne qui suscite l’optimisme, la conquête de ce qui apparaissait au départ comme une citadelle imprenable et refermée sur elle-même, à savoir la cabine de projection, cœur mystérieux de l’Empire. Ces gros appareils qui étonnent produisent l’arc électrique de la lumière intense. On y explique, avec une gourmandise toute didactique digne d'un Jack Pascaud, les pièces et les mécanismes qui permettent cette dialectique harmonieuse de l’ombre et de la lumière, dialectique incontournable du blanc et du noir, seule capable de produire l’illusion du mouvement et, partant, de la vie elle-même. A la fin, et n’importe quel film fera l’affaire, l’employée de l’ombre se métamorphose en spectatrice privilégiée de la vie engendrée sur l’écran par le pinceau lumineux, et vérifie, dans son existence même, qu’il n’est rien de plus vrai que le fameux slogan selon lequel « le cinéma, c’est la vie », et qu'il fait bon enfin d'y être : Yes, it's so good Being there!
Jean-Marie
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