séance avec débat
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cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
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Une recherche esthétique bien accueillie à la Semaine de la critique au Festival de Cannes, une autofiction ou plus exactement la recomposition d’une enfance. L’émotion bien que retenue est présente tout au long du film où les plans s’enchainent de façon désordonnée et décousue au gré des souvenirs de Sophie, devenue adulte et mère d’un petit garçon.
N’est-ce pas cette maternité qui l’amène à chercher dans sa mémoire cette image de son propre père ? Ses souvenirs l’amènent à une période de vacances passées avec lui dans un club de vacances en Turquie. Vacances qu’il lui a offertes pour se rapprocher d’elle et pour qu’elle ait une bonne image de lui, même s’il n’a pas les moyens de lui acheter le bracelet jaune qui donne droit aux consommations illimitées.
Le public de Ciné-rencontres a exprimé sa perplexité devant ce film durant lequel le spectateur est contraint de deviner l’intrigue alors que le peu de dialogue du film donne si peu de clés de compréhension.
Au-delà de sa sensibilité, ce qui caractérise ce film, ce sont tous ses paradoxes : la complicité qui existe entre ce père et sa fille et le sentiment qu’ils n’ont pas grand-chose à se dire, la nonchalance voire inconscience du père par ailleurs tourmenté, las et incapable de répondre à sa fille quand elle lui demande comment il était à 11 ans, la maturité de cette fillette et les défaillances du père, l’insouciance de ces vacances oisives et la tension présente tout au long
du film où on attend le drame – la bascule dans le vide du père ou la mise en danger de la fillette.
Le dernier jour des vacances est marqué par cette danse qui est leur « last dance » tel que le chantent David Bowie et Freddie Mercury dans la chanson « Under pressure » - deux artistes dont les vies ont, elles aussi, été marquées par cette quête d’identité.
Le film mêle des vidéos de vacances (Sophie a reçu une petite caméra pour son anniversaire) et des scènes plus traditionnelles qui s’étirent comme moments passés au bord d’une piscine où le temps n’est ponctué que par la nécessité de se protéger la peau du soleil.
Une fin mystérieuse qui montre que Sophie n’a pas totalement résolu l’énigme que fut son père. Mais leurs sensibilités se sont trouvées et ils ont réussi à se dire qu’ils s’aimaient. N’est-ce pas le plus important ?
Freddie Mercury et David Bowie – « Under pressure » :
https://www.youtube.com/watch?v=HglA72ogPCE
Edwige
C’était la soirée des paradoxes, aussi bien dans le film que dans les débats. Paradoxes, car concernant des éléments contradictoires a priori, mais défendables après un peu de temps de considération.
Ainsi, l’impression générale d’avoir affaire à un film « littéraire », mais où les dialogues tiennent une place objectivement très réduite. Paradoxe dans le paradoxe : ils sont même au second plan derrière les silences…
Autre exemple, la perception d’un film à l’esthétique froide, jugée parfois maniérée à outrance, voire expérimentale, en tout cas très artificielle, prétendument au service de sentiments familiaux forts et pudiques, et plusieurs spectateurs, en effet, ont témoigné que ces sentiments sont parvenus jusqu’à eux et qu’ils en ont été touchés.
Quant à l’intrigue, elle aussi a pu être perçue sur le mode paradoxal. Trop simpliste pour les uns, elle a paru au contraire aux autres d’une insupportable complexité, à la manière d’un puzzle casse-tête excessivement et inutilement maniéré. Fumisterie paresseuse contre jeu intellectuel totalement vain. A chacun son film : tantôt banal, et tantôt trop chargé de mystères troubles, plus dérangeants que stimulants.
Bon, tout cela a débouché finalement sur la reconnaissance de l’utilité d’un débat collectif post film. Non pas que les uns et les autres se soient inter convaincus au point d’arriver à un consensus intermédiaire, mais parce que les ouvertures ainsi créées sur autre chose que leur propre perception ont été vécues comme un enrichissement. « Maintenant vous m’avez fait aimer le film », a-t-on pu entendre. Le débat s’est donc enrichi, très collectivement (et la perception sensible de Rose-Marie a été des plus fécondes), des contradictions de la salle. Chacun est reparti avec, en lui-même, son lot de riches perplexités. Mais quoi de plus stimulant que de continuer à débattre avec soi-même et parfois même contre soi-même ? Là-dessus, on s’est souhaité une bonne nuit !
Dans notre quête de sens, nous avons convoqué assez vite la méthode impressionniste. Des touches d’abord déconcertantes finissent, à la longue, par créer un ensemble cohérent et signifiant. Enfin, pas pour tout le monde comme on vient de le constater… Mais ce tableau qu’on nous donne à voir, n’est-il pas lui-même une illusion, un faux-semblant, une diversion ? Tout en effet est médiatisé par la caméra, on voit toujours des images, pas le réel. C’est le lot du cinéma en général bien sûr, et le film de Spielberg The Fabelmans est là pour nous le rappeler opportunément, mais les caméras de Charlotte Wells ne manquent jamais d’accentuer ce rôle. Platon, Calderon, Deleuze, Bergson, ce dernier utilement filtré par Proust… que de cours de philo on pourrait appuyer sur ce film. Où est la vie, où est le songe ?...
Je retiens surtout, à ce sujet, un plan intéressant très soigneusement élaboré. La caméra oblique vue au nord-ouest filme l’hors-champ placé au sud-est, lequel se reflète partiellement dans un miroir au fond à gauche du plan, tandis que le moniteur à l’image affadie situé à droite prétend nous donner à voir ce qui est filmé par la caméra. Image affadie, à laquelle répondra comme un écho à la fin la photo pâlichonne prise au Polaroid.
C’est assez dire qu’on ne voit que l’apparence, comme dans la caverne platonicienne. A chacun de tenter ensuite à sa façon, de façon plus ou moins claire, ou plus ou moins sombre, de reconstituer ce qui s’est réellement passé au ciel des Idées. Vaste programme en l’occurrence !
Jean-Marie
https://etreparents.com/le-complexe-delectre-explication/
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