vendredi 18 mars 2016

HAPPINESS THERAPY

25ème séance avec débat







HAPPINESS THERAPY
Comédie dramatique américaine de David O. Russell avec Bradley
Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro . (2015 - 2h00)



JEUDI 17 MARS 
à 20h00 
CINE DEBAT
dans le cadre du 
contrat local de santé du Pays de Vierzon



amour, médecine,,...
Et aussi vendredi 20h30
Ciné débat avec le film
LES INNOCENTES

Pour qu'il y ait une soirée réussie, il faut d'abord qu'il y ait une soirée. Il aurait été impardonnable alors de ne pas manifester de reconnaissance envers celles sans lesquelles il n'y aurait rien eu. Et sans lesquelles il n'y aurait pas eu pour la seconde fois, après le film Merci Patron, une salle 3 du Ciné Lumière remplie à ras bord. Merci enfin à Edwige pour la photo.






Le film nous montre deux facettes des troubles psychologiques graves avec un cas de dépression et un bipolaire, appelé autrefois un trouble de type maniaco-dépressif. La salle bien remplie a pu écouter les avis d'un ensemble de professionnels de la santé qui ont assisté à la projection. Infirmières, thérapeutes, art-thérapeutes, un psychologue, une psychiatre gériatre et un médecin du sport ont témoigné. Bien évidemment Jean-Marie et John qui animaient la séance ont laissé la parole à ces «experts».

      On a martelé le fait que l'activité physique, sportive ou non, était un élément très favorable dans le traitement de ces maladies déclenchant des hormones agissant directement sur le cerveau et créant un sentiment de bien-être. Ce genre d'activité est d'autant plus facile à mettre en place que les troubles bipolaires sont très souvent détectés chez des malades jeunes.

     On ne doit pas oublier que personne n'est à l'abri avec des passages à vide au cours de la vie provoqués par des soucis personnels, professionnels ou autres. Puisque le lien social est également reconnu comme étant favorable pour le bien-être psychologique la soirée et le débat se sont poursuivis devant un verre.  
John





Voilà qui fut fait et bien fait pour le volet médical, le sujet de cette soirée.
Mais la proximité immédiate avec le film précédent, bien que de pur hasard, n’est pas aussi incongrue qu’on pourrait le penser. On peut en effet concevoir sans peine que les précieux conseils diffusés au cours de cette soirée n’auront pas les mêmes connotations au sein de la famille Klur et au sein de la famille Arnaud. Les causes et les conséquences, on le sait bien, sont en effet largement aussi sociales. L’équipe de Fakir, à partir du même support, aurait à coup sûr abouti à un débat bien différent !

http://cinegraphe.blogspot.fr/2016/03/merci-patron.html




Il était question de sensibiliser sur les perspectives d’un progrès médical certain : introduire plus généralement une activité physique (maîtrisée, contrôlée, adaptée,…) comme élément ou adjuvant thérapeutique.
Et sur ce plan ce fut une réussite incontestable. Un médecin du sport spécialisé et convaincu, un psychologue à même d’apporter les informations nécessaires y ont largement pourvu.

Le message est passé. Si vous le pouvez, bougez. Si vous êtes tenté par une certaine paresse, faites-vous violence. Si vous n’y avez pas accès, utiliser votre influence de citoyen pour inciter les pouvoirs publics à mettre ce service à votre disposition.

Certes. Mais le temps du débat est toujours trop court, et comme toujours quand on axe sur l’informatif plus que sur la réflexion, un manque certain apparaît immédiatement. Un manque d’esprit critique surtout, d’où une certaine frustration, qui peut être envisagée aussi dans un côté positif si elle incite, après coup, à approfondir la réflexion et la quête de renseignements supplémentaires. Le blog peut et doit servir à cela, le débat étant lui davantage tributaire de l’instant et de l’immédiat des échanges.

Je repère trois velléités dans le domaine évoqué qui auraient idéalement mérité un meilleur sort.

D’abord le rappel qu’on est dans un désert médical.
Ce qui relativise en effet beaucoup de choses et qui fait passer certaines injonctions qui peuvent paraître de bon sens dans le domaine de l’utopie, voire de la culpabilisation scandaleuse de ceux qui sont dans l’incapacité, à leur corps défendant, d’appliquer un programme présenté systématiquement comme « si simple ».

Berry républicain 16 mars 2016

Berry républicain 18 mars 2016


Deuxièmement, on a eu une expression pourtant mesurée mais aussi visiblement critique sur les éventuels réserves de certains médecins.
Objection balayée d’un revers de main : comme ceux qui refusent les vaccins, ce sont des criminels, ils sont indignes d’être médecins. Certes. Mais un peu court. Une réflexion sur les excès de confiance et les effets pervers de l’application d’une méthode même globalement bénéfique est toujours souhaitable. Ne serait-ce que l’incitation par effet de confiance à abandonner d’autres soins pourtant indispensables. Ce n’est pas la première fois qu’on voit cet effet pervers s’installer, notamment dans le cas des médecines dites « douces », et il n’est pas indigne de l’évoquer et de le prévenir.

Troisièmement, le thème du film qu’un nuage même noir a toujours une auréole argentée (bref, qu’à toute chose malheur est bon) fait du bien, et l’optimisme a des vertus thérapeutiques certaines.
A condition de ne pas se déconnecter radicalement de la réalité. La dangerosité de personnes incontrôlables n’est pas une question simplement anodine et plaisante avec une issue nécessairement positive. Et s’il avait tué ses parents, un membre de sa famille, son ex-femme, un enfant de l’école ?... Est-ce une incitation responsable à inciter les malades mentaux à sortir des structures où ils sont soignés ou censé l’être ? A ne jamais prendre les médicaments ? La question ne fut pas posée. Dommage.

L’actualité pourtant nous offrait des occasions de questionnements approfondis. Côté psychiatrie, voici le scandale de ces établissements où ce n’est pas le sport et la liberté de mouvement qui règnent. C’est au contraire la contention brutale, nécessaire pour des malades dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, incontrôlables, mais vis-à-vis desquels les excès sont proprement scandaleux. Ce cas d’une femme immobilisée ainsi 23 heures sur 24. A la radio, on s’interroge : manque de personnel ? Manque de formation ? Recrutement inadapté ? Manque de moyens ?... Le psychiatre (celui de la radio) explique : c’est souvent nécessaire, mais les excès repérés sont indignes. Je ne fais que répéter.

Témoignages locaux, mais à contexte national. (La revue Fakir, celle de la semaine dernière, se nourrit de ces faits sociaux-là, à vertu hautement pédagogique.)
Un enfant a près de quarante de fièvre depuis trois jours. Quête d’un médecin. Pas possible (le secrétariat), le docteur est déjà débordé. Vous n’en trouverez pas non plus ailleurs. Répondeur d’un autre : faites le 15. Mais tout est saturé en effet, et les urgences encombrées réclament une santé de fer pour attendre de longues heures dans un couloir sans confort… Bougez ? Faites du sport ? Ce n’est pas le problème. Le problème est beaucoup plus fondamental. On nous avait vendu le médecin référent comme le retour du médecin de famille d’antan qui connaît tout de la famille et  qui venait chez vous voir le malade alité, alors même que les voitures étaient plus rares et les GPS inexistants. Régression absolue en fait dans ce contexte de pénurie généralisée. Mieux vaudrait au contraire en avoir un pour chacun des membres de la famille, ne serait-ce que pour multiplier les chances d’en trouver un qui réponde favorablement en cas de besoin. Sans garantie d’ailleurs de succès. Il paraît qu’à Vierzon une réorganisation est en marche pour y remédier. On aurait aimé qu’une question posée nous en apprenne un peu davantage sur ce sujet précis qui concerne très concrètement chacun d’entre nous.



Merci patron pour ce burn-out. La presse locale (merci encore) pointe ce problème et annonce qu’on va en débattre.
Ce ne fut malheureusement qu’effleuré. Le slogan est facile, l’application concrète est autrement difficile, quand elle n’est pas inaccessible. Mangez cinq fruits et légumes par jour, qu’ils disaient… Certes, les bobos ayant les moyens s’y soumettront. Mais ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, qui sont condamnés à la mal bouffe parce que la bonne est hors de prix. Quand elle est trouvable, d’ailleurs. Qui va garantir la non-nocivité des aliments quels qu’ils soient ? Autre problème : la santé dans l’assiette, notre précédent débat de santé. Attention de ne pas culpabiliser les pauvres de n’avoir aucune appétence pour ce qui est bon et sain…

Est-il sain enfin, est-il même de bonne médecine, de ne chercher qu’à s’adapter sans fin aux conséquences néfastes sans même penser à traiter les causes ?
On imagine un débat complémentaire qui aurait été fait sur ce sujet avec les gens de Fakir. Le burn-out ne vient pas de rien, il vient d’une certaine organisation de la société et du monde du travail qui ne favorise pas la santé. Tous les pas dans la journée ne sont pas équivalents, la mesure quantitative par podomètre de smartphone prend vite des aspects absurdes. Ces travailleuses de grandes surfaces qui arpentent sans fin des couloirs immenses, ces mères de famille qui montent des escaliers jusqu’à l’épuisement (l’ascenseur est inexistant ou en panne, rien à voir avec le sportif privilégié qui a le choix et qui s’en félicite). Ceux-là n’augmentent pas leur espérance de vie en se déplaçant, c’est tout le contraire. Et que dire des professions où l’activité physique détruit l’organisme ? Faut-il au maçon conseiller de faire du sport même contrôlé et réparateur après son épuisante journée de travail ? On a une actualité sur la mise en cause des protections garanties dans le contrat de travail. Il y a davantage ici de conséquences positives ou négatives sur la santé de la population que dans tous les préceptes de bonne hygiène de vie du monde. Mais la question ne sera pas posée…



Il y a aussi une actualité de l’espérance de vie. Pour la première fois en France, elle vient de diminuer.
Aussitôt les experts en démographie montent au créneau dans les médias. Ce n’est pas significatif, c’est la faute à pas de chance. Une grippe qui avait ceci de particulier, une canicule qui avait cela d’étrange, et circulez y a rien à voir. Je voudrais voir pourtant si une misère sociale accrue qui empêche de se soigner correctement n’aggrave pas les effets de la grippe, si une alimentation insuffisante, une hygiène de vie basse, un chauffage inexistant l’hiver, une retraite repoussée jusqu’au déraisonnable, des conditions de travail de plus en plus stressantes et contraignantes, etc., n’aggravent pas mécaniquement les effets des grippes et des canicules. Et même s’il est vrai que tout cela n’aurait nul besoin des grippes ni des canicules pour dégrader la santé d’une population. Je souhaite que ceux qui proclament à l’envi leur confiance dans la reprise « normale » de la croissance de l’espérance de vie aient raison. Mais il y faudra bien d’avantage pour cela qu’une incitation à bouger en dehors des heures de travail, en attendant qu’on se mette dans les entreprises mêmes à taper sur le clavier de son ordinateur tout en courant sur un tapis roulant. J’ai vu ça en effet sur Culture geek à BFM TV. Quant aux professions, nombreuses j’imagine, pour les quelles pareille adaptation n’est pas possible, attendez patiemment la retraite, si elle arrive un jour. Et quant à tous ceux qui doivent, les inconscients, rester des heures assis à leur travail sans parvenir à convaincre leur patron de faire quelque chose pour eux, le choix est simple : démissionnez ou culpabilisez.  Dommage encore : la question d’une vraie alternative ne fut pas posée.
On dirait que les deux films successifs sont les deux volets complémentaires d’une même réalité. Que disait la famille Klur ? Tout va assez bien, tant qu’on n’est pas malade. Que disait le film ? Bougez-vous ! Eh oui, c’est aussi un slogan de manif…



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