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séance avec débat |
Bonjour à toutes et tous,
Au cinéma jeudi 2 octobre à 20h30 le film "UNE PLACE POUR PIERROT" de Hélène Medigue.
Pour toute information, voir le blog
Edwige
Synopsis
Tout public
Pierrot, 45 ans, est autiste et vit dans un foyer médicalisé. Déterminée à lui offrir une vie digne, sa sœur Camille le prend chez elle et se met en quête d’un endroit mieux adapté à sa différence. Le chemin est long mais c’est la promesse d’une nouvelle vie, au sein de laquelle chacun trouvera sa place.
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en vous rendant sur cette page:
https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more
(Vous trouvez aussi un rappel simplifié en bas de chaque page)
Patience dans l'azur : l'évolution cosmique
Hubert Reeves (Auteur)
Patience dans l’azur
« Patience, patience,
Patience dans l’azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr !
Paul Valéry, étendu sur le sable chaud d’une lagune, regarde le ciel. Dans son champ de vision, des palmiers se balancent mollement, mûrissant leurs fruits. Il est à l’écoute du temps qui sourdement fait son œuvre. Cette écoute, on peut l’appliquer à l’univers. Au fil du temps se déroule la gestation cosmique. À chaque seconde, l’univers prépare quelque chose. Il monte lentement les marches de la complexité. »
Il est facile de filer la métaphore cosmologique après avoir vu le film d’hier. En effet c’est le silence du cosmos que cherche Pierrot, tellement heureux de se rendre au planétarium pour s’échapper de l’agitation de Paris et de ses interactions imprévisibles avec les inconnus qui se trouvent sur sa trajectoire. Le rythme apaisant des mouvements des corps célestes le calme mieux que tous les médicaments avalés malgré lui dans son foyer médicalisé. Pierrot emprunte des trajectoires en ellipses, tantôt en phase avec son entourage, souvent en décalage. En phase, on découvre la pudeur de sa joie dans l’esquisse d’un sourire à peine osé, en orbite lointaine, c’est l’incompréhension cruelle de son environnement, l’anxiété et d’éventuelles réactions violentes.
Chercher une place dans une tentative de démarche inclusive, une place dans sa famille, une place dans le monde du travail, être pêcheur, maraîcher, cuisinier, tout sauf boulanger. Toute rencontre « professionnelle » est porteuse d’espoir, de même que toute rencontre avec les femmes de son entourage. Chacune une future épouse potentielle, Pierrot veut se marier, il veut être amoureux, pour « coucher dans un grand lit avec quelqu’un ». Ce rapprochement des corps physiques est pourtant loin d’être accessible et déclenchera une violente réaction lorsqu’un quasi inconnu le prendra dans ses bras. Si Pierrot maîtrise parfaitement les lois non-aléatoires du cosmos et les attirances planétaires, toute manifestation d’affection en dehors des « personnes autorisées » le désoriente.
Heureusement Monsieur Trump aura bientôt le prix Nobel de médecine puisqu’il a découvert que la prise de Paracétamol par les femmes enceintes est responsable de l’autisme.
Chanson fétiche du film. Ce n’est rien. Julien Clerc
Ce n'est rien
tu le sais bien le temps passe ce n'est rien
tu sais bien
elles s'en vont comme les bateaux et soudain
ça revient
pour un bateau qui s'en va et revient
il y a mille coquille de noix sur ton chemin
qui coule et c'est très bien
et c'est comme une tourterelle
qui s'éloigne à tir d'aile
en emportant le duvet qui était ton lit un beau matin
et ce n'est qu'une fleur nouvelle
et qui s'en va vers la grêle
comme un petit bateau frêle sur l'océan
ce n'est rien
tu le sais bien le temps passe ce n'est rien
tu sais bien
elles s'en vont comme les bateaux et soudain
ça previent
comme un bateau qui revient et soudain
il y a mille sirenes de joie sur ton chemin
qui résonnent et c'est très bien
Ça prévient comme un bateau qui revient
et soudain
il y a mille sirènes de joie sur ton chemin
qui résonnent et c'est très bien
et ce n'est qu'une tourterelle
qui reviendra à tir d'aile
en rapportant le duvet qui était son lit un beau matin
John
Indiscutablement le film est un « feel good movie », et sa trajectoire nous mène d’une façon quasi rectiligne d’un appartement trop étroit en milieu trop hostile (le vélo dans Paris…) à l’harmonie du paysage marin de la côte d’Opale.
Le film se décrypte sous plusieurs genres possibles habilement combinés : le thriller psychologique (Quelle sera la place de Pierrot ?... insoutenable suspens), le film politico-social (l’état lamentable de la médecine, et ne parlons pas de la psychologie, de la psychiatrie, de la prise en charge de l’autisme dans un contexte de budgets constamment réduits). Mais aussi le film sentimental (voire romantique), le mélodrame (rarement tire-larme cependant), et bien d’autres encore (pourquoi pas un peu de comédie musicale…). D’ailleurs la chanson de Julien Clerc, qui poétise et euphémise les séparations inhérentes aux amours éphémères, termine en apothéose de joie collective l’itinéraire des protagonistes, rassemblés dans la liesse d’un karaoké en voiture.
Il faudrait vraiment avoir l’esprit tordu pour rajouter, à tous ceux déjà énumérés, un genre cinématographique comme celui du drame, voire, encore plus loin dans le paradoxe, celui de la tragédie. Ce n’est pas impossible cependant, même si ce serait bien caché dans les profondeurs du film. Une phrase de Pierrot, après sa « noyade » heureuse, involontaire et contrariée, y inviterait pourtant : « Tu savais que dans l’eau c’est noir ?... »
Et en effet ils ont beau jeu de minimiser les affres des amours trop éphémères, les Julien Clerc :
Et ce n'est qu′une tourterelle / Qui reviendra à tire-d′aile/En rapportant le duvet qui était son lit un beau matin
les Leny Escudéro :
Une petite amourette/Un jour reviendra/Te tourner la tête/Te tendre les bras
les Georges Brassens :
Au second rendez-vous y' avait parfois personne,/Elle avait fait faux bond, la petite amazone,/Mais l'on ne courait pas se pendre pour autant.../La marguerite commencée avec Suzette,/On finissait de l'effeuiller avec Lisette/Et l'amour y trouvait quand même son content.
Point de drame pour eux : une de perdue, dix de retrouvées.
Mais si la grande consolation dans la vie c’est de retrouver sa platonicienne âme sœur (âme sœur qui peut être du même sexe, comme en témoigne plaisamment le restaurateur approuvé par un Pierrot d’une tolérance exemplaire à ce sujet), on sait bien qu’il y aura toujours ce vide abyssal dans la vie du pauvre Pierrot, éternellement privé de sa nécessaire Colombine. A jamais absente, elle n’offre même pas la chance d’une relation avec une Colombine perverse comme chez Brassens :
L'implacable enfant,/Preste et relevant/Ses jupes,/La rose au chapeau,Conduit son troupeau/De dupes
Et encore moins la perspective d'une relation platonique pleine de mélancolie comme chez Brel :
Et ne demeure que l'opaline/De l'âme du pauvre Pierrot/Pleurant fugace Colombine/Dans les jardins du casino
Même pas le tragique ostensible d’une vraie relation comme entre Dubureau et Garance dans Les enfants du paradis.
Pauvre Pierrot gadeboisien qui prend alors l’attitude et la mine figées du célèbre Pierrot watteaunesque.
Dans le poème "Palme" de Valery que cite Hubert Reeves, la suite s'énonce ainsi :
Viendra l’heureuse surprise :/Une colombe
Une colombe: pas une Colombine...
Jean-Marie
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(capture d'écran du 27 septembre 2017).
Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...
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Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir.
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