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| séance avec débat |
(VO)
24 janvier 2024 en salle | 1h 34min | Drame, Romance
De Anais Tellenne
| Par Anais Tellenne
Avec Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry, Mireille Pitot
JEUDI 6 JUIN 2024
20h30
Bonjour à toutes et tous,
Au cinéma jeudi 6 juin à 20h30 - le film "L'HOMME D'ARGILE" de Anais Tellenne.
Un très beau film original et plein de sensibilité.
Il sera rediffusé lundi 10 juin à 17h00 et mardi à 18h50.
Beaucoup de films à l'affiche cette semaine au Ciné-lumière qui promettent de beaux moments de cinéma.
prochaines séances de Ciné-rencontres
- le 13 juin : Le tableau volé.
- le 20 juin : How to have sex
- le 27 juin : Au nom de tous mes frères -film chilien
- le 4 juillet : La mémoire éternelle
- le 11 juillet : Shakespeare in love.
Pour toute information, voir le blog
Edwige
SYNOPSIS
Raphaël n'a qu'un œil. Il est le gardien d'un manoir dans lequel plus personne ne vit. À presque 60 ans, il habite avec sa mère un petit pavillon situé à l'entrée du grand domaine bourgeois. Entre la chasse aux taupes, la cornemuse et les tours dans la Kangoo de la postière, les jours se suivent et se ressemblent. Par une nuit d'orage, Garance, l'héritière, revient dans la demeure familiale. Plus rien ne sera jamais plus pareil.
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more
LA VIE EST L’ART. L’ART C’EST LA VIE.
Il est difficile d’écrire une note sur ce film sans dévoiler l’intrigue, ainsi je resterai très vague pour ne pas gâcher le plaisir de futurs spectateurs. Tout d’abord, je tiens à signaler l’originalité du sujet qui sort vraiment des sentiers battus, admirablement servi par ses acteurs. La réalisatrice a campé des personnages hauts en couleur et exprime avec sensibilité une profondeur d’émotions peu vue au cinéma. Une sincérité des sentiments exprimée notamment par Raphaël, personnage a priori austère, taiseux et fruste et pourtant pétri d’une sensibilité à fleur de peau. Un homme qui a besoin d’aimer et d’être aimé, c’est un rêveur et un artiste à sa façon puisqu’il compose des morceaux de musique pour sa cornemuse et sa « muse». Pour aimer c’est acquis, pour « être aimé » la salle était divisée comme sur d’autres interrogations concernant l’artiste et son œuvre. Est-ce que Raphaël devient simplement l’objet de l’artiste Garance, un objet parmi d’autres quand il livre son corps à notre regard ? D’ailleurs, les deux livrent leurs corps aux regards dans un pacte faustien voué à mourir ou condamné à vivre. Le corps de Raphaël, « un paysage » que Garance pourrait « parcourir pendant des jours » après y avoir insufflé son âme. Le corps et l’âme ne font qu’un, la copie et l’original se confondent.
Un très beau film qui a permis un débat fort intéressant.
John
Après ce film ambitieux bourré de références dans des domaines multiples, on pouvait logiquement s’attendre à un débat riche et on n’a pas été déçu. Volontairement, je rendrai compte de cette diversité foisonnante en dressant un catalogue sans souci de cohérence, seule la vision du film étant en mesure de la fournir totalement.
Dès le début, on met sous nos yeux une petite statue en terre cuite du Golem. Et voilà le mythe de la création humaine, corps et âme compris, sollicité. Adam, le premier selon la Bible, venu du limon et animé par le souffle divin. Tout à la fois l’humanité, le premier homme, et finalement un nom propre. D’emblée, il n’est pas seul :
« Plusieurs mythologies analogues existent dans le Proche-Orient antique. Dans l'épopée mésopotamienne d'Atrahasis, la déesse Nintu utilise de l'argile pour créer l'humanité. Dans la mythologie égyptienne, le dieu-potier Khnoum, tel un potier, façonne sur son tour les hommes avec de la glaise. » (Wikipédia)
Dans la même veine, on pense à Pygmalion que la déesse de l’amour (l’amour, un des multiples thèmes du film) récompense en animant sa statue. Un pas de côté, mais encore totalement compatible avec le film. Ou encore à Pinocchio, dont la matière a l’avantage d’être ambivalente (bois vulgaire dont on fait les bûches qu’on brûle, ou bois noble qu’on expose à l’admiration du public).
Appréciez aussi les nombreux aphorismes, souvent à la Audiard, qui ressortent d’autant mieux que le personnage central est un taiseux. « Pour rendre compte de la condition humaine, mieux vaut choisir Brel que Carlos. », « Ce n’est pas à 58 ans qu’on fait une crise d’adolescence. »
Quant aux points de vue, le film les justifie eux aussi dans leur plus grande diversité, incarnés dans des personnages qui vont de la truculence à la tendresse. La référence principale est ici hugolienne, avec l’alliance du sublime et du grotesque théorisée notamment dans sa Préface de Cromwell. Et là bien sûr, sans négliger L’Homme qui rit, c’est surtout à Notre-Dame de Paris et à Quasimodo qu’on pense. Un Quasimodo au moins un temps récompensé de sa belle âme dans un corps disgracieux, et qui pourra saisir dans ses bras l’artiste qui le fascine. Pas la danseuse ici, mais la sculptrice.
De la mère terre à terre à la servante d’un art en quête d’absolu, voilà des regards internes qui ont suscité une égale diversité de points de vue chez nos spectateurs. On a évoqué toute une gamme de sentiments, de la cruauté proche de celles d’Antonin Artaud (plein de références possibles, j’avais prévenu) à l’amour le plus salvateur (là on a le choix, et pourquoi pas l’Alphaville de Jean-Luc Godard ?).
L’égoïsme de l’artiste : le privilège du génie à qui on pardonne tout au nom de son art, ou une tare morale qu’il convient de dénoncer ? La performeuse est ici d’abord visée, mais pas seulement. Le modèle n’est pas étranger à l’art, lui qui joue d’un instrument. Il nous livre une bouleversante interprétation à la cornemuse, unanimement louée comme un grand moment d’émotion et d’humanité. Peut-on souligné que, ce faisant, il zappe royalement ses « amis », avec lesquels pourtant il a longtemps répété. Liberté ou égoïsme, que retenir ?
Garance, « ma blonde Yseult aux cheveux noirs » dans le film de Carné. Est-ce avant tout un prénom d’artiste, celui d’Arletty dans Les Enfants du paradis, nue avec un miroir pour essayer d’incarner la vérité ? Ou un rêve de Don Quichotte rencontrant le chevalier au miroir et perdant d’un coup toutes ses illusions devant le choc de la réalité ?
Le Golem, de la glaise pour « l’homme le plus fort du monde ». Dans mon enfance, c’était la formule consacrée pour désigner l’haltérophile Charles Rigoulot, qui acquit ce titre dès 1925 : il y a des mythes dans l’art, il y en a aussi dans le sport.
Autre clé référentielle : L’amant de lady Chatterley, avec une parenté évidente pour presque tous les spectateurs, avec « rien à voir » pour un qui sert d’exception, pour confirmer la règle. Les ressemblances sont bien entendu évidentes et nombreuses : différence de classes sociales, de raffinement culturel, sexualité et attirances réciproques incongrues ou scandaleuses,… A cette différence près toutefois : l’amant de Lawrence n’a pas du tout le même physique.
La scène la plus irréaliste ? La longue course en petite foulée improbable depuis la salle de concert jusqu’au château.
Des mots en vrac :
Fœtus.
Fœtus adulte. La coquille, le cocon (métamorphose), matrice de la nouvelle naissance.
Truchement.
L’argile, médiation amoureuse entre le corps artistique et le corps réel. Les caresses explicites.
Voyeurisme.
Propriété générale du cinéma, ici mise en abîme (le trou de la serrure).
Pouvoir.
L’art, derrière une révélation de profonde humanité, ne mettrait-il pas en scène d’une manière tout aussi convaincante des relations de pouvoir ? La question est de savoir si elles sont dénoncées ou simplement constatées.
Larmes.
Sans doute la plus étonnante des performances. Avec là encore une leçon paradoxale tirée : on pleure plus à l’occasion d’un déménagement qu’après une rupture amoureuse.
Folie.
Proche de l’art ? Plus prosaïque pour la mère : « A la voir faire tout ce vacarme en pleine nuit, on peut penser qu’elle s’est échappée de l’asile. »
Argent.
La mère toujours, pour l’œil nouveau : « On n’a pas les moyens. » Réponse de l’intéressé : « Je le gagne, j’en fais ce que je veux. » La postière jalouse, évoluant d’un soupçon de nymphomanie à une amoureuse sensible versant des larmes : « Gigolo et gardien, c’est deux salaires ! » Le pourboire refusé pour cause de dignité.
Taupe.
Cible constante de l’ordre du château, mais toujours creusant souterrainement ses galeries. La vieille taupe n'est pas morte.
Avec tout cela, comprenne qui aura vu le film. Du moins, c’est ce que j’espère.
Au total, un film social et psychologique ambitieux, à multiples entrées, qui interroge sur la condition humaine et la société, sur l’art et sur l’amour, et qui multiple les aphorismes mémorables en marge du mutisme ostensible et tout aussi éloquent du personnage principal.
Jean-Marie
Origine du nom
Le nom provient d'une citation très répandue de Karl Marx sur la révolution :
« Nous reconnaissons notre vieille amie, notre vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement… »
qui est une reprise d'une formule de Hegel citant le Hamlet de Shakespeare :
« Souvent, il semble que l'esprit s'oublie, se perde, mais à l'intérieur, il est toujours en opposition avec lui-même. Il est progrès intérieur — comme Hamlet dit de l'esprit de son père : “Bien travaillé, vieille taupe !” »
Le Golem (en allemand Der Golem) est le premier et le plus célèbre roman de l'écrivain autrichien Gustav Meyrink, publié en 1915.
Le Golem (Der Golem : Wie er in die Welt kam) est un film allemand réalisé par Paul Wegener et Carl Boese en 1920. Il raconte l'histoire d'un rabbin qui fabrique un monstre dans l'espoir d'en faire son serviteur mais aussi le sauveur de la communauté juive. Celui-ci finit par se retourner contre son créateur, manquant de le détruire. À partir d'un archétype de la littérature fantastique née du folklore juif, Wegener construit un film, considéré comme un des chefs-d'œuvre du cinéma expressionniste allemand. Ce film a eu une grande influence sur le cinéma fantastique, notamment sur le film Frankenstein de James Whale.
Synopsis
Dans le Prague du xvie siècle, le rabbin Loew, à la fois philosophe et magicien, qui a vu dans les étoiles l'annonce d'un grand danger pour les Juifs, fabrique une statue d’argile dans laquelle il place le précieux « mot de vie », le tétragramme sacré du nom de Dieu, pour sauver le peuple juif. Il donne alors vie à une colossale statue de glaise, le Golem. Le Golem a une force prodigieuse mais il ne doit s'en servir que pour une mission pacifique. Peu de temps auparavant, l'empereur Rodolphe II a publié un décret intimant aux Juifs de quitter la ville séance tenante. Au même moment, la fille du rabbin, Myriam, tombe amoureuse de Florian, un courtisan et messager de l'empereur.
Rabbi Loew arrive néanmoins à persuader l'empereur de lui montrer le Golem. Il demande au rabbin de prouver sa magie. Celui-ci montre à l'empereur et à sa cour une vision de l'exode des Juifs. Cette vision fait rire les courtisans, ce qui provoque une malédiction, le château commençant à s'effondrer. Le Golem sauve alors la vie de l'empereur et des courtisans en soutenant le plafond qui menaçait de les écraser. En reconnaissance, les Juifs ne sont plus chassés de la ville. Mais alors que le rabbin ôte la vie au Golem, celui-ci est réanimé par son assistant, désireux de chasser Florian de la chambre de la fille du rabbin. Le Golem s'éprend alors de la jeune femme et se dresse alors contre tous ceux qui chercheraient à l'en empêcher et à lui retirer la vie. Il sème alors la terreur dans le ghetto juif. Une fillette innocente lui tend la pomme de la réconciliation. Souriant pour la première fois, il retourne à la poussière.
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Lady Chatterley
L'Amant de lady Chatterley (titre original : Lady Chatterley's Lover) est un roman de l'écrivain anglais D. H. Lawrence, publié en 1928.
L’histoire est celle d’une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant. Une vie monotone, un mari indifférent et la frustration sexuelle poussent Constance à entamer une liaison avec le garde-chasse, Oliver Mellors. Quand le roman se termine, Constance attend un enfant de Mellors. Ils sont provisoirement séparés en attendant d’obtenir le divorce de leurs conjoints respectifs.
Le roman fait le récit de la rencontre de Lady Chatterley et d'Oliver Mellors, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui, ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation.
Garance est un personnage de fiction, jouée par la comédienne Arletty dans le film Les Enfants du paradis, réalisé par Marcel Carné en 1943 et 1944, et sorti en 1945. Elle est convoitée par Baptiste Deburau, Frédérick Lemaître, Pierre-François Lacenaire et le comte Edouard de Montray.
Biographie[modifier | modifier le code]
Claire, fille d'Irène, une enfant trouvée, que l'on nomme également Madame Reine, se fait nommer Garance, de son nom d'artiste. Sa mère était blanchisseuse, son père n'est pas évoqué. Elle est née au début du XIXème siècle.
Artiste de rue, elle quitte au début du film son emploi dans la saynète nommée "la Vérité", qui se tient dans une tente sur estrade du boulevard du crime. Cet emploi consiste à apparaître nue, mais dans un tonneau de bois rempli d'eau, tournant sur lui-même, un miroir à la main, sensée incarnée la vérité. Elle indique à Lacenaire qu'elle vient de quitter cet emploi, les spectateurs n'étant plus dupes de la supercherie. Plus avant dans le film, elle indique qu'elle pose pour les peintre, "M. Ingres par exemple."
C'est le scénariste et futur poète Jacques Prévert qui invente de toute pièce le personnage de Garance, contrairement aux autres personnages principaux du long métrage, qui ont réellement existé. "Le rôle a été écrit spécialement pour Arletty".
Il explique que l’Art Sujet-Objet est basé sur « l’existence du pouvoir en tant que phénomène et sur l’interaction de ceux qui gouvernement (sujets de pouvoir) avec ceux qui sont gouvernés (objets de pouvoir). » Selon lui, l’Art Sujet-Objet consiste à arranger une certaine combinaison de circonstances qui force les sujets de pouvoir à recourir à leur pouvoir d’autorité. Ce faisant, ils réalisent l’idée de l’artiste qui consiste à « forcer le pouvoir à travailler pour l’art. » Il considère que « le sujet en situation de pouvoir devient ainsi un objet de l’art, et que ce qui le transforme en objet est son propre pouvoir d’autorité52,51. »
Charles Rigoulot
Berry républicain 14 juin 2024
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Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
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Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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