mercredi 7 février 2024

MUNCH

               

  séance avec débat



  





MUNCH    
(VO)

20 décembre 2023 en salle | 1h 45min | Biopic, Drame
De Henrik Martin Dahlsbakken
Par Mattis Herman Nyquist, Gine Cornelia Pedersen
Avec Alfred Ekker Strande, Mattis Herman Nyquist, Ola G. Furuseth


JEUDI 8 FEVRIER 2024

20h30











Bonjour à toutes et tous,
 Au cinéma jeudi 8 février à 20h30 - le film "MUNCH", réalisé par Henrik Martin Dahlsbakken. 

rediffusé lundi 12 février à 13h50 et mardi 13 février à 13h40





Et ensuite - les séances CINÉ-RENCONTRES, les jeudis:


- le 15 février 2024 - AU CLÉMENCEAU
- le 22 février 2024 - FREMONT
- le 29 février 2024 - LE RAVISSEMENT
- le 7 mars 2024 - LES LUEURS D'ADEN

Et aussi, les films ÉTINCELLES, les mercredis (horaires à vérifier aux alentours de 18h) au tarif de 7 euros.

- le 7 février - MAY DECEMBER
- le 14 février - GREEN BORDER
- le 21 février - MON AMI ROBOT


Pour toute information, voir le blog 


Edwige


SYNOPSIS
Après son premier amour, le jeune Edvard Munch se rend à Berlin où la révélation de son génie se heurte aux réticences de l’arrière-garde. On le retrouve plus tard à Copenhague, en proie aux doutes et en lutte contre ses propres démons. Au crépuscule de sa vie, il consacre ses dernières heures à préserver son œuvre de la mainmise des nazis qui occupent la Norvège. Ces motifs dressent le portrait foisonnant et changeant de l’homme derrière Le Cri.












N'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:

https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more



         Génie ou folie ? La vie de l'artiste norvégien Edvard Munch pose L'éternelle question sur le moteur de le création artistique. Clairement les deux s'enlacent dans la vie d'Edvard Munch. En proie à ses démons, se demandant s'il était fou ou malade, la peinture le rendait libre, lui permettant d'exprimer toutes ses angoisses afin de vivre. Des angoisses, des colères en forme d' aplats de couleur vive, une magnifique palette expressionniste avec laquelle il cherche à représenter les sentiments et les émotions à l'état pur, taillés à l'os, sans concession aucune. Une mélancolie que l'artiste aimait, peu appréciée par le public. Son œuvre est rejetée une première fois :

« À l'automne 1892, Munch présente les fruits de son séjour français. À la suite de cette exposition, il est invité par l'Union artistique berlinoise (Berliner Kunstverein), où ces mêmes œuvres doivent être exposées à l'Architektenhaus. Mais cela finit par un cauchemardesque succès de scandale. Le public et les vieux peintres accueillent Munch comme une provocation anarchiste, et l'exposition est fermée à cause de ces protestations. »   WIKIPEDIA
     
Un deuxième rejet le marquera profondément :

« Dans les années 1930 et au début des années 1940, les nazis jugent son œuvre « art dégénéré » et retirent officiellement, en 1937, 82 tableaux de Munch exposés dans les musées allemands. Le peintre norvégien sera profondément remué par cette situation, lui qui était antifasciste mais considérait l'Allemagne comme sa seconde patrie. »


  L'éternel incompris noie son chagrin dans son alcoolisme déstructeur, avec l'appui des médicaments fournis par son médecin psychiatre. Peu chanceux dans sa vie amoureuse avec des femmes il avait la chance d'avoir trois soutiens fidèles au cours de sa vie. Sa gouvernante, son médecin et son ami Stenersen qui l'accompagne jusqu'à la fin. Une vie qu'il terminera cloîtré dans sa propriété près d'Oslo en 1943 dans un pays occupé par les nazis, il vivait dans la peur de se faire voler ses tableaux par l'occupant, se faire voler sa vie.

   Sont projetées quatre périodes de sa vie, avec des allers-retours chronologiques qui peuvent prêter à confusion. Qui plus est le réalisateur crée l'alter-ego de Munch, créateur projeté dans le monde contemporain, artiste dans l'underground berlinois. Certains spectateurs ont trouvé peu intéressant ce portrait rajouté et ses dialogues des plus abscons. En dehors de ce bémol c''est un film très honorable.

  Nous avons l'habitude de demander les films biopics sur les artistes. Notre public semble les apprécier.


« L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. Celles-ci sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque. »     WIKIPEDIA
John


J’ai vu tout le film avec, depuis le début, un souvenir enfoui : celui de mes années d’étudiant où pour la première fois j’ai découvert Munch dans l’Histoire mondiale de l’art des éditions Marabout. Je revoyais distinctement la page où était reproduit le célèbre tableau « Le cri », déjà impressionnant en noir et blanc, et qu’on peut voir décliné aujourd’hui sur tous les tons via Internet. 
Mais si j’avais un souvenir extrêmement net de ce tableau, je constatai bien vite que j’étais intérieurement passablement vexé de n’avoir, en revanche, absolument aucun souvenir du commentaire textuel qui devait l’accompagner. Bref, je ne savais pratiquement rien de Munch, et je devais compter sur le seul film pour m’instruire des détails de sa vie… et de son œuvre, qui était présentée par le cinéaste avec des nombres considérables, au-delà des 30 000. 
A la fin du film (je ne triche pas, car je l’ai dit pendant le débat) les premiers mots qui me vinrent à l’esprit furent ceux de la chanson de Jean Ferrat sur Van Gogh. Je le citai mal, d’ailleurs, en croyant qu’il y parlait de « peinture hallucinée », ce qui me paraissait parfaitement correspondre à ce que je venais de voir chez Munch. Si le mot clé est bien présent chez Ferrat, c’est sous une forme un peu différente : « T'étais zéro au Top 50, t'étais pas branché comme il faut/ Avec ta gueule hallucinante pour attirer les capitaux ». 
Rentré chez moi, histoire de me rajeunir, je me suis précipité sur ma bonne vieille Histoire de l’art, et là, dans la notice sur l’expressionnisme, je suis tombé sur deux occurrence d’« halluciné ». C’est bien ce qui m’a paru être le terme le plus propre à caractériser à la fois l’œuvre du peintre et le film, et, de ce point de vue, il n’y a pas trahison de l’une par l’autre. En souvenir de cette lointaine lecture, je présente les pages du Marabout après ce compte rendu : je nous fais ce cadeau, à vous et à moi, quasiment en même temps. 
Je précise tout de suite que j’ai bien aimé le film, sans même être gêné par les éléments de modernité anachronique qui en ont, de leur propre aveu, dérouté plus d’un. Quand un auteur s’empare d’un personnage du passé qu’il admire, il n’est pas rare qu’il procède ainsi, pour montrer qu’il est de toute les époques, de la nôtre, et aussi, pourquoi pas, des époques futures, manière de nous prouver qu’il le trouve intemporel, c’est-à-dire éternel. Cela dit, à la différence de nombreux films que nous avons présentés et qui s’appuyaient sur un contexte historique bien utile à la compréhension et que je possédais, cette fois, je me trouvais bien démuni de repères antérieurs qui m’auraient été certainement tout aussi utiles. Mais cette lacune ne m’a pas pour autant privé d’une bonne soirée cinématographique, et cela m’a paru bien encourageant pour les cas où plusieurs spectateurs font souvent état de leur regret de n’avoir peut-être pas entièrement apprécié un film, faute d’en maîtriser le contexte historique ou culturel: ce n'est pas forcément rédhibitoire. 
Jean-Marie











Le Cabinet du docteur Cagliari (Robert Wiene, 1920).














Le scénario est basé sur l’expérience réelle des deux co-scénaristes – Hans Janowitz et Carl Mayer – qui ont vécu une histoire sensiblement similaire et tout aussi terrifiante. Au départ, le film est censé raconter des horreurs réelles. Mais sa version finale rend l’histoire chimérique, le corps du film étant encadré par un prologue et un épilogue qui nous montrent un fou dans un asile en train de narrer l’action à un autre fou en mettant en scène les personnes qui les entourent au quotidien : autres aliénés et personnel de l’asile.

On découvre, notamment, que Caligari, le forain, n’est autre que le directeur de l’asile, alors que les scénaristes avaient initialement prévu d’en faire une figure archétypale de l’absurdité de l’autorité sociale, qui aurait été, à la fois, directeur d’asile et forain. L’action est ainsi faussée, car elle est “réduite” aux hallucinations d’un fou et le film devient partiellement conformiste. Pourtant, Siegfried Kracauer se félicite de ces modifications et salue le travail de Robert Wiene, car le scénario original n’est pas mutilé et les ajouts ont, pour lui, tendance à accentuer la part révolutionnaire du film, car ils en font une « fantaisie de fous » qui joue sur des ressorts esthétiques et psychologiques.


Peter Watkins (1974)






Y a-t-il (vraiment) un lien entre folie et génie ?
Jean-Marie Durand publié le 12 janvier 2022 5 min

« Il est génial. Normal, il est complètement fou. » Dans son nouveau livre, Un coup de hache dans la tête (Grasset), le psychiatre Raphaël Gaillard revient sur ce lieu commun, qui traverse notre histoire, de l’Antiquité aux surréalistes, en passant par les romantiques. Mais la folie ne peut-elle pas provoquer, à l’inverse, un effondrement ? 

Nous supposons souvent, comme Aristote et Diderot, que les grands artistes naviguent dans les eaux troubles de l’anormalité ou du délire, et que les grands fous sécrètent en eux des ressources créatives. Les troubles mentaux seraient ainsi le pendant, voire le vecteur de la créativité des êtres humains. De Camille Claudel à Antonin Artaud, de Vincent Van Gogh à Yayoi Kusama, les exemples d’un lien entre créativité et troubles mentaux sont légion. Pour autant, et par-delà l’évidence partagée de ce lien apparent, que peut-on en tirer comme enseignement, à la fois sur ce qu’est l’acte de création et sur ce que peut la folie?  

C’est à l’éclaircissement d’une affinité moins élective qu’électrique que se livre Raphaël Gaillard dans son essai nourri de nombreux cas issus de l’histoire de l’art autant que de celle de la santé mentale. 


L’avènement d’une psychiatrie positive ne pouvait manquer de faire paraître la très vieille parenté du génie et du fou sous un jour neuf. On s’étourdit à répéter le mot d’Aristote sur la mélancolie du grand homme, l’éloge par Platon d’un doux délire divin. On se souvient parfois de la phrase de Diderot (« que le génie et la folie se touchent donc de près ! »). Mais ces aphorismes vagues, ou intuitions profondes comme on voudra, à l’heure où le savoir aliéniste se drape d’une scientificité chèrement conquise, ne vont-ils pas rencontrer enfin leur formule conceptuelle exacte, sinon une démonstration discursive, transformant une rumeur de cousinage vague en synthèse médicale ?

Quelque chose a dû changer depuis les temps proches encore où Joseph Daquin, préposé aux Incurables de Chambéry, ne trouvait d’autre moyen rhétorique d’exhiber le visage sombre de la démence, que de l’opposer à l’éclat solaire du génie…

https://books.openedition.org/purh/2975?lang=fr

Le Neveu de Rameau met en lumière la complexité de la figure du génie qui déjoue l’alliance confortable du vrai, du beau et du bien et qui se distingue par sa dissonance dans l’harmonie sociale ou morale. D’où les couples qui structurent le dialogue, du génie et de la méchanceté, du génie et de la folie. Cette dernière association est un lieu commun auquel Moi adhère explicitement : « comme dit le proverbe, […] il n’y a pas de grands esprits sans un grain de folie. » Diderot s’en étonne d’ailleurs dans l’article « Théosophes » de l’Encyclopédie : « Ô que le génie et la folie se touchent de bien près ! Ceux que le ciel a signés en bien et en mal sont sujets plus ou moins à ces symptômes : ils les ont plus ou moins fréquents, plus ou moins violents. On les enferme et on les enchaîne, ou on leur élève des statues : ils prophétisent ou sur le trône, ou sur les théâtres, ou dans les chaires ; ils tiennent l’attention des hommes suspendue10. » La contamination du génie de la folie pourrait bien concerner le Neveu lui-même alternativement génial et fou.


Diderot L’Encyclopédie, 1re éd. 1751 (Tome 16)

THÉOSOPHES, les, (Hist. de la Philosophie.)

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Encyclop%C3%A9die/1re_%C3%A9dition/TH%C3%89OSOPHES,_les


Je conjecture que ces hommes, d’un tempérament sombre & mélancolique, ne devoient cette pénétration extraordinaire & presque divine qu’on leur remarquoit par intervalles, & qui les conduisoit à des idées tantôt si folles, tantôt si sublimes, qu’à quelque dérangement périodique de la machine. Ils se croyoient alors inspirés & ils étoient fous : leurs accès étoient précédés d’une espece d’abrutissement, qu’ils regardoient comme l’état de l’homme sous la condition de nature dépravée. Tirés de cette léthargie par le tumulte subit des humeurs qui s’élevoient en eux, ils imaginoient que c’étoit la Divinité qui descendoit, qui les visitoit, qui les travailloit ; que le souffle divin dont ils avoient été premierement animés, se ranimoit subitement & reprenoit une portion de son énergie ancienne & originelle, & ils donnoient des préceptes pour s’acheminer artificiellement à cet état d’orgasme & d’ivresse où ils se trouvoient au-dessus d’eux-mêmes & qu’ils regrettoient ; semblables à ceux qui ont éprouvé l’enchantement & le délire délicieux que l’usage de l’opium porte dans l’imagination & dans les sens ; heureux dans l’ivresse, stupides dans le repos, fatigués, accablés, ennuiés, ils prenoient la vie commune en dégoût ; ils soupiroient après le moment d’exaltation, d’inspiration, d’aliénation. Tranquilles ou agités, ils fuyoient le commerce des hommes, insupportables à eux-mêmes ou aux autres. O que le génie & la folie se touchent de bien près ! Ceux que le ciel a signés en bien & en mal sont sujets plus ou moins à ces symptomes : ils les ont plus ou moins fréquens, plus ou moins violens. On les enferme & on les enchaîne, ou on leur éleve des statues : ils prophétisent ou sur le trône, ou sur les théatres, ou dans les chaires ; ils tiennent l’attention des hommes suspendue ; ils en sont écoutés, admirés, suivis, ou insultés, bafoués, lapidés ; leur sort ne dépend point d’eux, mais des circonstances dans lesquelles ils se montrent.


Ils n'y a pas que les artistes et les écrivains qui souffrent de cette idée reçue qu'ils sont géniaux parce que fous et réciproquement. Il y a aussi les grands joueurs d''échecs (voir à ce sujet évidemment Stefan Zweig, que la psychologie de ces joueurs intriguait, et la fin pathétique de Wilhelm Steinitz). 
















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Carte d'adhérent
 Tarif de 5,50 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse.  (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu. 












Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...). 


Merci pour votre soutien. 

















Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.







Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).










Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...



RADIO TINTOUIN




Radio Tintouin
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon

02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org


Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir. 
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe. 

Horaires des annonces Ciné Rencontres le vendredi:

9h15  12h15  14h15  16h15  17h25








BR 4 10 2022



BR 6 10 2021



BR 23 11 2021



LES TARIFS AU CINE LUMIERE


(depuis juin 2022)

Berry républicain 10 juin 2022

            séances

6 euros avec la carte fidélité.

5,50 euros pour les films Ciné Rencontres sur présentation d'une carte valide.
(films Ciné Rencontres: les films avec débat + les films labellisés Ciné Rencontres)








(depuis décembre 2017)
















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