jeudi 15 février 2024

AU CLÉMENCEAU

                

  séance avec débat



  





AU CLÉMENCEAU  
(VO)

27 septembre 2023 en salle | 1h 26min | Documentaire
De Xavier Gayan 
| Par Xavier Gayan

JEUDI 15 FEVRIER 2024

20h30


en présence du réalisateur Xavier Gayan









Bonjour à toutes et tous,
 Au cinéma jeudi 15 février à 20h30 - le film "AU CLÉMENCEAU", en présence du réalisateur Xavier Gayan. 


Un film plein d'humanité qui donne à voir que, comme le dit la jeune tenancière de ce bar, "les gens sont beaux", 

Autre information : 
Samedi soir prochain, le 17 février, à 20h, Vierzon-Cinéma accueille la légende CLAUDE SOURIRE.
Il nous racontera son histoire et nous jouera son fameux disco-dub 👹
Claude a grandi avec les bals dans le Berry. Puis un jour, il n’y avait plus de bal. 
Alors il est parti aux États-Unis, mais il n’y avait plus de bal non plus, il y a avait des teufs.
Alors Claude a fait la teuf, puis il a acheté un orgue électronique qu’il a ramené à Vierzon. Par la suite il a consacré toute son énergie à créer ce que nous connaissons aujourd’hui comme la disco dub. 
Cependant l’esprit des bals ne l’a jamais quitté, et transparaît dans ses concerts comme un hommage à ces moments où la musique ne fait pas « tout ». 
Claude anime, Claude envoûte, Claude Sourit


Et ensuite - les séances CINÉ-RENCONTRES, les jeudis:

- le 22 février 2024 - FREMONT
- le 29 février 2024 - LE RAVISSEMENT
- le 7 mars 2024 - LES LUEURS D'ADEN
- Jeudi 14 mars  - Bye bye Tibériade
- Jeudi 21 mars - Comme un fils
- Jeudi 28 mars - Shikun

Et aussi, les films ÉTINCELLES, les mercredis (horaires à vérifier aux alentours de 18h) au tarif de 7 euros.

- le 7 février - MAY DECEMBER
- le 14 février - GREEN BORDER
- le 21 février - MON AMI ROBOT



Pour toute information, voir le blog 


Edwige


SYNOPSIS
Le Clémenceau est un bar tabac PMU fréquenté par une clientèle populaire à Saint Raphaël. Il y a les clients qui ne font que passer et les habitués qui viennent combler leur solitude. Beaucoup ont été blessés par la vie et considèrent ce bar comme un ancrage familial. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connu les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Discussions entre clients et confidences se succèdent au fil des jours.
 Ils s’appellent Gérard, Choukri ou l'Alsacien, gratteurs de FDJ ou leveurs de coude d'un soir, ils se retrouvent dans un bar-tabac PMU, par habitude ou pour tromper leur solitude. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connu les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Ils sont le pouls et la confidence d'une France déchirée. Ici c'est une famille, c'est une estrade, c'est un ancrage. Ils sont AU CLÉMENCEAU.


















N'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:

https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more


Discussion pendant le pot convivial.


        Nous étions nombreux hiers soir à « lever le rideau » avec Georges, tenancier du bar-tabac PMU, qui rentre en scène pour adosser son rôle d'animateur, régulateur, modérateur,  « ambianceur » comme on dit aujourd'hui. Prêt à recevoir ses gueules de zinc, certains ravagés par l'alcool le tabac ou le jeu, les trois addictions légales du lieu. Certains ravagés par les trois à la fois et qui se savent malades mais qui continuent à fumer ou boire, leur cigarette ou leur Pastis un dernier plaisir dans un monde où la solitude règne. Presque toujours des hommes seuls, qui rassemblés ont l'impression de former « une famille » le temps d'un verre ou deux. Le temps de refaire le monde, le temps d'un espoir de gagner le gros lot, celui de rentrer en relation avec autrui, seul échange de la journée pour certains. A moins que dans le supermarché du coin la caissière porte un badge indiquant qu'elle a le temps de parler.

      Ce temps de parole et d'écoute des acteurs sur scène, véritable thérapie pour certains, thérapie de groupe. Chacun a sa place, son rôle. Les uns combattent une dépression ou une maladie psychiatrique mais nul soignant dans les parages, une simple impression d'appartenance, d'avoir sa place dans la société leur seul « médicament ».

       Les spectateurs étaient impressionnés par la capacité du réalisateur à susciter si rapidement la confiance des clients du bar (moins d'une semaine de tournage). On apprendra en discutant avec lui que le bar a été rasé depuis le tournage et que certains consommateurs sont morts depuis, d'autres se sont retirés chez eux et ne sortent plus. « Baisser de rideau », les jeux sont finis.

   Merci à Francine, une adhérente, qui s'est beaucoup investie pour que notre salle soit si bien remplie , son travail auprès des cafetiers de Vierzon et auprès de la presse locale a été payant et leurs témoignages précieux.
John



 Quelqu’un a demandé au réalisateur par quel adjectif il qualifierait son film. Ce dernier a préféré laisser le public répondre, et c’est Jean-François qui s’y est collé : c’est un film humaniste. Pas faux, et beaucoup d’autres adjectifs auraient pu être convoqués : sociologique, ethnographique, pathétique (au sens noble bien sûr !), sensible, et, pour moi, … éminemment politique. 

La séquence de celui qui entre et qui péremptoirement interdit qu’on parle politique dans un bar… avant de se livrer lui-même à un véhément pamphlet politique contre le gouvernement! C'est rappeler que le cabaret, avant les Bourses du travail,  a été la première maison commune, la maison du peuple, où maintes grèves se sont décidées. 

Un idéal démocratique issu de la base, une utopie où des paumés de la vie et du destin retrouvent les vertus du commun, lequel contraste violemment avec le contexte moderne de notre « start up nation » où l’individualisme et l’égoïsme sont érigés en vertus cardinales. 

Neige : "Il y a là de belles personnes", là où, en entrant, on découvre avant tout des trognes (le mot a été prononcé par un spectateur) comme on en voit chez Brueghel ou Rembrandt. Et c’est vrai qu’au bout d’un certain temps, on les trouve beaux, tous. Et quand les confessions, devant un réalisateur qui ne les juge pas et qui ainsi réussit l’exploit de gagner leur confiance, opèrent pleinement sur nous, on ne peut que voir dans ce huis clos que les dignes représentants encore préservés d’une belle humanité. Pas sûr qu’à l’extérieur il s’en trouve autant au mètre carré…
"J’arrive derrière le comptoir comme un acteur pénètre sur une scène de théâtre", dit encore Neige. Et c’est vrai qu’ils cabotinent, mais avec une justesse qui stupéfie et qui finit, dans un dernier clin d’œil à la caméra, à attirer irrésistiblement notre sympathie. Tout cela sous la houlette d’un patron de bar qui désamorce les potentiels conflits avec un rire qui rappelle celui d’Yve Montand, cabotin génial. 
On s’attend aussi à du binaire, à des lieux communs d’incultes qui ne sont rien d’autre que « des riens », comme dit la propagande à la mode. Au lieu de cela, on découvre, dans leurs tirades, une complexité conceptuelle à faire pâlir les cénacles intellectuels les plus snobs. A l’heure où on s’évertue à nous mettre dans des cases préétablies conforme au rêve des technocrates au pouvoir, où on nous désigne ceux qui sont les bons et ceux qui sont les méchants, voilà un monde où le rouge et le facho trouvent un terrain d’entente en entonnant la Marseillaise, qui n’a évidemment pas le même sens pour l’un et pour l’autre. Quand notre parlement est muselé à coup de 49.3 en rafales, voilà que la parole trouve ici sa pleine fonction d’apaisement des conflits et de tolérance. Bien sûr, inutile de préciser que ma sympathie va quand même au débateur de gauche, d’autant qu’il m’a bien ému dans sa tentative d’interpréter avec une grande sensibilité "La chanson des vieux amants" de Brel. Seule fois où le rire bruyant du patron qui l’interrompt m’a paru déplacé. 
Les propos, qui coulent comme de la prose poétique, où l’on retrouve comme des manières de refrains qui se répètent (« Nous sommes la famille », « Je suis un pauvre clodo »), font penser  « qu’il se fait plus de figures un jour de marché à la Halle, qu’il ne s’en fait en plusieurs jours d’assemblées académiques», pour citer Dumarsais.
Que sont-ils devenus ? Le réalisateur nous apprend la triste fin de plusieurs d’entre eux. Le bar a fermé, le maire n’a en rien soutenu l’entreprise du film (image de la ville ?...) : l’un est interdit de sortie en hôpital psychiatrique, l’autre est décédé, l’autre enfin vit seul en reclus chez lui… Chacun a leur façon, plus sensiblement chez la fille, plus durement (du moins en apparence) chez le père, nous dit que le bar, malgré les nuisances addictives qu’on lui reproche (alcool, jeux, tabac) prolonge la vie de ceux qui n’ont de toute façon pas d’autres rêves possibles que ceux-là. Le bar devrait être remboursé par la sécurité sociale ? une idée improbable à creuser. Je laisse le dernier mot à Neige, qui est celui de bien des personnes qui se dévouent auprès des déshérités et qui se trouvent découragés d’une activité peu soutenue et épuisante : elle décide d’arrêter, parce que toute cette misère, énorme richesse pendant un temps, devient mortifère quand on l’affronte trop longtemps. Je me trompais : je laisse finalement le dernier mot au patron, lui qu’on accuse de jouer un double jeu, soulageant au moins un peu toute cette misère, et l’aggravant par l’argent qu’il soutire et les effets de ses remèdes peu conformes aux prescriptions médicales habituelles. Mais pour lui, le grand hypocrite, c’est évidemment l’Etat, qui multiplie les interdictions d’un côté (voilà pour la com de façade), et qui retire les bénéfices des vices qu’il condamne de l’autre (voilà pour le réalisme financier au bénéfice de quelques-uns). La fermeture du café sonne comme un adieu à la démocratie populaire. C’est vraiment un film politique, bien sûr. 
Ainsi, de manière éphémère, le temps de son existence, cette micro société marginale à l’usage des marginaux fonctionne comme une société utopique bienfaisante. Mais vue sous un autre angle, en élargissant la focale, elle se présente également sous la forme d’une dystopie qui rendrait compte de l’ensemble de notre société, telle qu’elle deviendrait dans un futur qu’on peut craindre n’être pas si éloigné que cela. Une société futuriste en mode survie dégradée, où l’accès aux soins est problématique, où les services publics sont inefficaces ou absents, où la façon de subsister est de compter essentiellement sur une solidarité purement interne, où la débrouillardise et l’entraide entre malheureux tiennent lieu de bouée de sauvetage. Bien sûr, la France est encore enviable, comme dit un personnage du film, comparée à la Tunisie, où il n’y a rien. Mais quand on enchaîne, comme je l’ai fait, la séance de cinéma après la conférente de deux députés qui nous ont expliqué, de façon plus que convaincante, à quel point les droits des chômeurs sont réduits méthodiquement et brutalement à la portion congrue, on se dit que notre avenir commun se couvre, lui aussi, de gros nuages lourds. Faut-il, pour nous tous, craindre un avenir du même type, dans des mouroirs sous la forme de domiciles où l’on vit en reclus privés de tout, ou en centres psychiatriques où l’enfermement est de rigueur, ou encore en maisons de retraite où règnent la maltraitance et le manque de moyens les plus élémentaires ? 
A condition de ne pas trop penser à cela, on peut aussi rester sur l’impression rassurante qu’on a regardé un vrai feel good movie. Dans le film, quelqu’un propose de rendre l’alcool obligatoire. Oui, à quand un député qui proposera que les bistrots soient remboursés par la sécurité sociale ? 
Jean-Marie




Le cabaret, symbole pour certains de plaisirs trop faciles, apparaît comme un lien essentiel d’une sociabilité multiforme, souvent récréative ou festive, où s’exprime dans des rapports théâtralisés l’exigence des rites de contact. La lecture des archives permet de souligner, en la matière, l’existence d’une double représentation. La première est d’abord celle d’un espace vécu et perçu positivement, comme un point nodal essentiel de la sociabilité villageoise. C’est alors le lieu des menus plaisirs de l’existence où peuvent s’oublier, pour un temps, les maux de la vie quotidienne, un espace de rencontre où l’on cherche une chaleur qui ne soit pas seulement celle de l’âtre et où se déclarent, par rites interposés, les affinités ou les alliances. C’est aussi l’endroit possible de tous les échanges et de toutes les transactions, interface entre la communauté villageoise et le monde extérieur. À la fois privé et public, le cabaret tient de la maison commune. Il est aussi un théâtre pour une société qui se plaît à se mettre en scène. S’y jouent en permanence des représentations où chacun peut être alternativement acteur ou spectateur et exprimer ce qu’il veut être sous le regard d’autrui. De la rumeur qui passe à l’image que l’on donne de soi, il est un espace où se fabrique du lien communautaire. 



Quelques photos rapportées de ma visite en septembre 2023:













Trogne : nom féminin, ayant souvent une connotation péjorative. Mais qui, en histoire de l’art, désigne un genre artistique bien à part… Aussi appelé tronie (du mot « visage » en ancien flamand) la trogne est à distinguer du genre du portrait. Car l’identité, contrairement à un portrait, n’est pas précisée. Ou, plutôt, elle n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est le « type » incarné par ce visage, grâce à certaines caractéristiques parfois stéréotypées : le vieillard, le buveur, l’homme hilare, la jeune fille timide…L’exposition du KMSKA d’Anvers retrace les origines de ce genre,  qui puise ses racines dans les dessins de Léonard de Vinci. Ses recherches, où l’expressivité des visages est poussée jusqu’à la laideur la plus grotesque, influencent profondément les peintres du Nord.La première salle illustre d’ailleurs ce passage de relai à travers des œuvres magistrales de Dürer et Bosch. Dans le Portement de croix attribué à ce dernier, le visage idéal du Christ s’oppose aux têtes repoussantes de ses bourreaux, servant un discours moral où l’apparence physique reflèterait le bien et le mal…













Rasseneur : ancien ouvrier ayant été congédié par la Compagnie pour avoir représenté un temps les revendications des mineurs. Il tient ensuite un cabaret entre le coron des Deux cent quarante et la fosse du Voreux qui devient un point de rencontre où les ouvriers peuvent déverser leur colère. Son affaire prospère. Toujours à l'écoute, il est plutôt réformiste que socialiste.
Une fois le travail fini, Étienne se rend à l'Avantage, le cabaret de Rasseneur. C'est un lieu de rassemblement pour tous ceux qui souhaitent parler de politique.
La veuve Désir : elle tient le cabaret.



ARCHIMÈDE LE CLOCHARD Gilles Grangier (1958)





L’archive du vendredi (Alain Leclerc)
Où il est question d’une maison
Difficile cette semaine de trouver une illustration locale au texte qui suit :
En effet, cette semaine, l’archive du vendredi aura le vin doux et la jambe légère. Il va être question de bars montants, cabarets et autres lieux de pratiques olé olé.
Rappelons si c’était nécessaire, le passé industriel de notre ville. La forge, les porcelaines, la verrerie, le matériel agricole… autant de secteurs, sans oublier le chemin de fer, qui ont permis à Vierzon de multiplier sa population : 7000 habitants en 1789 ; 24000 à la veille de la Première Guerre mondiale.
Tout au long du 19e siècle, c’est une population d’hommes jeunes qui sont venus en ville chercher du travail. Et c’est là une population étroitement surveillée par les autorités car bruyante et turbulente par définition. On tente de l’encadrer, quitte à aller jusqu’à bâtir un habitat ouvrier spécifique, si possible non loin de l’usine et le plus loin possible du centre ville, comme ce fut le cas à la pointerie qui voit ses premiers logements ouvriers émerger dès la Restauration.
Mais jamais rien n’empêchera cette population d’aller dans les bistrots, y compris pour rechercher une compagnie éphémère.
Il ne s’est jamais agi d’interdire mais bien d’encadrer les « loisirs » des ouvriers ; et d’encadrer celles qui leur ponctionnaient régulièrement leur salaire. Le « système français » tel que décrit par Parent Duchatelet est de contrôler « ce mal nécessaire » afin que les prostituées ne transmettent pas leurs vices.
Les filles se doivent donc d’être dans un milieu clos, invisibles des enfants, des filles et femmes honnêtes. Et ce milieu clos doit être sous le contrôle de l’administration. Hermétique aux honnêtes gens tout en étant transparent pour la police.
On voit là apparaître la notion de maison close, ou maison de tolérance, puisque les abus sexuels qui y sont pratiqués sont « tolérés » par l’administration. Cette maison close devra être tenue par une femme. Parent Duchatelet pense en effet qu’une femme sera naturellement plus soumise à l’autorité de la police.
Ce lieu de maison close a bel et bien existé à Vierzon. Il avait pour nom de cheval blanc et était installé en plein centre ville, rue de la République. Au fond de la cour, sur la rue Victor Hugo, se dressait un bâtiment avec bistrot au rez de chaussée et balcons au dessus. Et la sortie « des artistes » s’effectuait dans la rue Victor Hugo. Bernard Giraud, enfant de la rue, plus connu sous son nom de scène Patrick Raynal alias Berlodiot, racontait cette anecdote : Comment il voyait les clients, sortir précipitamment par la rue Victor Hugo, et, une fois un homme avec son pantalon sous le bras. Pour lui cela voulait dire que les pandores entraient par la rue de la République…
Tout au long de la deuxième moitié du 19e siècle, l’administration municipale a été destinataire de courriers demandant l’ouverture de maisons closes. Témoins ces lettres :
Vierzon, le 16 mars 1852
« J’ai l’honneur de vous prier d’autoriser monsieur Alexandre B. à fonder un estaminet de tolérance dans ma maison petite rue de Grossous numéro 33 dont je ne retire pas de produit depuis longtemps et dont monsieur B. m’offre six cent francs par an pour son établissement et pour lequel il s’engage à donner pour chaque année pour les pauvres de votre commune une somme de trois cents francs. J’ose espérer monsieur le maire, que cette autorisation sera accordée en vous donnant toute garantie convenable ainsi qu’à moi pour cet établissement. Votre très honorable serviteur, X, capitaine d’artillerie en retraite. »
8 décembre 1866
« … monsieur le maire, quoique je sois une mère de famille, si vous êtes assez bon pour m’autoriser à tenir une maison de société dans votre ville, mes enfants n’habiteront pas chez moi… Si ma maison nécessite l’emploi d’un agent de police, je m’oblige à payer la moitié de son traitement de même que pour la sûreté de la communication des mals nuisibles, j’aurai à mes frais un médecin qui viendra à mon domicile visiter les dames… Je verserai à la caisse du bureau de bienfaisance la somme que vous fixerez. »
sans date
« J’ai l’honneur de vous adresser une demande tendant à ce qu’une construction dont je suis propriétaire au Grelet, commune de Vierzon Villages, soit affectée à une maison de tolérance. Cette construction entièrement entourée de murs et de grillages desquels elle est éloignée de 10 mètres environ par devant et derrière et 7 mètres sur chaque côté me paraît réunir toutes les conditions désirables de sécurité… Je prévois que votre première objection pourrait être qu’il n’y a pas de troupes à Vierzon, permettez-moi de vous dire à ce sujet qu’il existe à Saint Amand, ville également sans troupe et moins populeuse que Vierzon, deux établissements de ce genre. Vierzon est en effet une ville ouvrière, toute la force du terme et les nombreux ateliers, usines, fabriques qui font son commerce attirent journellement dans son sein une foule de jeunes gens étrangers à la commune qui en partent après avoir souvent fait quelques victimes. Ma demande… a un but essentiellement louable : elle consiste en effet à empêcher que la prostitution déjà en pied à Vierzon s’exerce sur une plus grande échelle. Au moyen de cet établissement, les tentations de débauche seraient moins fréquentes et la morale s’en trouverait bien. : les jeunes filles enfin moins obsédées seraient moins enclines à faillir. Les pauvres eux-mêmes trouveraient leur compte car si, comme j’ose espérer, vous voulez bien, monsieur le Maire, accepter favorablement ma supplique, je prendrai l’engagement de verser annuellement une somme de deux mille francs pour eux. »
A toutes ces demandes, exemples que l’on peut multiplier, la réponse des autorités municipales aura toujours été négative.
Néanmoins, la prostitution ne se pratique pas que dans les maisons de tolérance. Les simples bars ou cabarets peuvent être « montant ».
Une statistique officielle de 1890 recense cinq lieux de prostitution à Vierzon, avec entre trois et cinq filles par lieu. Pourtant, quelques années plus tôt, en 1878, la police recensait 9 bouges :
1 place du marché au blé, 2 dans la rue Porte aux bœufs, 1 sur la place des bans, 3 dans la Grande rue, et 2 dans la rue de la prison ; soit tous dans l’actuel Vieux Vierzon. Et il semblerait que Neuvy soit plaque tournante de la prostitution vierzonnaise. A Neuvy, il existe l’auberge du sieur S. « Les filles ne sont jamais les mêmes dans l’auberge du sieur S. On les retrouve souvent dans les bouges de Vierzon après leur passage dans cette auberge ».
Bien souvent, la police a un allié de poids dans la surveillance des « lieux de débauche » : les riverains. Des lettres de délation arrivent en mairie, également très intéressantes pour connaître la géographie locale des établissements. Alors le maire doit user de courriers officiels menaçant tel ou tel établissement de fermeture, « si le scandale perdure ».
La fin des maisons de tolérance aura lieu après guerre avec l’arrêté Marthe Richard. Les maisons fermées, la prostitution est sortie de son semi-anonymat pour rentrer dans la clandestinité.
Et le dernier mot sera pour Patrick Raynal qui expliquait que le bâtiment rue Victor Hugo fermé, alors la prostitution s’est déplacée dans les arrières salles des bistrots alentours. Par contre, la « consommation » se faisait dans des garnis en dehors des débits de boisson….
Images :
Toulouse-Lautrec, Au salon de la rue des moulins, 1894, Musée Albi
Archives municipales Vierzon
Légende image : L’entrée de la cour de la maison close de Vierzon se situait à côté de la Société générale, entre les piliers à droite sur l’image.


La grève de Vierzon de 1886.
Michel Pigenet, Les ouvriers du Cher.






"Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables." 

Charles Baudelaire 

(Petits Poèmes en prose, Les Paradis artificiels, "Du Vin et du haschisch")





N’hésitez pas à visiter la page de l’actualité du mois,
 qui concerne :

                        
Université populaire du pays de Vierzon
conférence sur "le cinéma britannique engagé à partir des années 60"
Café repaire
Médiathèque Vierzon
conférence sur "le cinéma britannique engagé à partir des années 60"
Micro-Folie (Espace Maurice Rollinat)
Vierzon Cinéma
Musée de Vierzon
Le Café Ô Berry
L'Antidote Bourges
Palestine 18 à Vierzon

(Depuis le début du blog:)

Les pays où le blog est le plus regardé (évolution):

le dernier mois:
  (Les Etats-Unis avant la France! Confirmation de Singapour...)





la dernière année:
         (Singapour avant les Etats-Unis!)




depuis le début:









En 2023, le blog a franchi le cap des 400 000 vues:





En 2021, le blog a franchi le cap des 300 000 vues:

















LE SAVEZ-VOUS?
(La réponse s'obtient en cliquant sur les images)

"Parler pour tout dire."

               
 Ça concerne quoi?



         






COMPLEMENTS, PROGRAMMES, PHOTOS, BANDES ANNONCES,...
    Cliquez sur le lien ou sur l'image.

http://cinelumiere-vierzon.info/



Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.







Carte d'adhérent
 Tarif de 5,50 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse.  (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu. 












Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...). 


Merci pour votre soutien. 

















Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.







Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).










Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...



RADIO TINTOUIN




Radio Tintouin
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon

02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org


Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir. 
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe. 

Horaires des annonces Ciné Rencontres le vendredi:

9h15  12h15  14h15  16h15  17h25








BR 4 10 2022



BR 6 10 2021



BR 23 11 2021



LES TARIFS AU CINE LUMIERE


(depuis juin 2022)

Berry républicain 10 juin 2022

            séances

6 euros avec la carte fidélité.

5,50 euros pour les films Ciné Rencontres sur présentation d'une carte valide.
(films Ciné Rencontres: les films avec débat + les films labellisés Ciné Rencontres)








(depuis décembre 2017)
















COURS DE CINEMA CICLIC



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