séance avec débat
Bonjour à toutes et tous,
Tout le mois de septembre, les séances de Ciné-rencontres se dérouleront les vendredis.
Notre prochaine séance séance ciné-rencontres
Vendredi 22 septembre à 20h30.
Le film CRÍA CUERVOS de Carlos Saura.
L'échange qui suivra le film sera animé par Martin Vagnoni - voir ci-dessous sa présentation :
"Cria Cuervos (C. Saura, 1976) – Présentation
Synopsis : Ana, une fillette de huit ans vivant à Madrid avec sa grand-mère et ses deux sœurs, pleure la mort de sa mère.
Dixième long-métrage de Carlos Saura, Cria Cuervos reste - près de 50 ans après sa sortie - un des films espagnols les plus connus de l'histoire du cinéma. Régulièrement diffusé à la télévision, ou montré en cours d'Espagnol (ce qui en fait un « classique » en sens fort du terme), il est sûr qu'un certain nombre d'entre vous viendront le revoir/redécouvrir à l'occasion de la séance de vendredi. La copie proposée est issue d'une toute nouvelle restauration sortie officiellement en mars de cette année, soit un mois après le décès de Saura survenu début février dans sa 92ème année.
Succès critique unanime dès sa présentation au Festival de Cannes en 1976 (où il reçoit le Grand Prix du Jury), Cria Cuervos sera par la suite plébiscité par le public du monde entier. En France, où il sort quelques semaines seulement après la quinzaine cannoise, le film réunit plus de 1,5 million de spectateurs, chiffre tout à fait exceptionnel pour une production ibérique (il faudra attendre le tournant des années 1990 pour que Pedro Almodóvar atteigne des succès équivalents dans l'Hexagone). C'est dire la place qu'occupe Carlos Saura, au cœur de ces années 1970 sur la scène internationale du cinéma. Repéré par la critique dès son troisième long-métrage, La Chasse (1966), en raison entre autres de sa capacité à livrer un commentaire critique sur la situation intérieure d'un pays où toute expression artistique est étroitement contrôlée par la censure de l'État franquiste et où toute évocation directe de la réalité devient donc une mission quasi impossible, Saura s'était dès lors immédiatement imposé comme le chef de file des jeunes cinéastes espagnols de sa génération, souvent regroupés sous l'étiquette du «Nuevo Cine Espagnol ».
Son style fondé alors sur l'allusion, le contournement, la métaphore plus ou moins déguisée des divers mécanismes de la répression s'enrichit au cours de la première moitié des années 1970 de l'expérience traumatique vécue lors de la Guerre Civile (il a entre 4 et 7 ans pendant le conflit), ce qui l'amène « logiquement » à faire émerger le thème de l'enfance dans plusieurs de ses films, notamment Le Jardin des Délices (1970) ou La Cousine Angélique (1974), sous un angle qui contredit la conception traditionnelle voulant en faire une époque idyllique de la vie. Cria Cuervos sera le premier d'entre eux dans lequel il va occuper une place aussi centrale. Le cinéaste y déploie également une panoplie formelle, aussi mûrement élaborée qu'ouverte à l'interprétation, de laquelle émane un profond désir créatif et libératoire, qui l'inscrit indéniablement dans la continuité de la modernité européenne née au tournant des années 1960. Le film est à la fois une œuvre qui synthétise plus de dix ans de recherche cinématographique, mais aussi une œuvre charnière, d'une troublante résonance avec l'Histoire espagnole (la mort de Franco survenant entre la fin du tournage du film et sa sortie en Espagne).
À la sortie de Cria Cuervos, Saura est justement désigné par la presse comme « l'un des plus grands cinéastes européens contemporains ».
Objet filmique à multiples fonds, auquel les révisions successives échouent à donner un aperçu définitif, et qui dans sa forme même ne cesse d'interpeller le spectateur, le film se prête idéalement à l'échange.
Ce sont autant de raisons de nous retrouver après la séance pour en discuter.
Amicalement, Martin Vagnoni.
Bande annonce (copie restaurée 2023) : https://vimeo.com/689718092"
Ce film est programmé dans le cadre du festival 'PLAY IT AGAIN".
À voir aussi le mardi 26 septembre à 20h30 le film "THELMA ET LOUISE" de Ridley Scott - un film Ciné-rencontres sans débat.
Très cordialement,
Le message qui nous a été envoyé par Martin Vagnoni:
"Bonjour à tous et merci infiniment de m'avoir permis de venir parler du film hier, j'ai passé un excellent moment.
Pour prolonger et illustrer cette période de la carrière de Carlos Saura (les années sous Franco puis jusqu'au retour de la démocratie), j'avais écris ce texte à l'occasion de la sortie d'une rétrospective ce printemps en salles, qui va elle-même faire l'objet bientôt d'une sortie en coffret DVD+livre (voir photo) : http://www.cinespagne.com/actualites/3545-carlos-saura-les-annees-rebelles-1966-1980
A Noter que "l'Esprit de la Ruche" de Víctor Erice (film évoqué hier qui a permis aux cinéphiles -et à Saura lui-même- de découvrir la petite Ana Torrent) est disponible gratuitement sur Arte.fr jusqu'à la mi-octobre : https://www.arte.tv/fr/videos/002551-000-A/l-esprit-de-la-ruche/
Bon weekend et à bientôt,
Amitiés,
Martin"
Pour toute information, voir le blog
Edwige
SYNOPSIS
Ana, 9 ans, ne dort plus la nuit dans la grande maison madrilène familiale. Ses parents sont morts récemment. Sa mère s'est éteinte de chagrin et de dépit amoureux, son père a succombé à une maîtresse vengeresse.
Témoin de ces deux morts malgré elle, Ana refuse le monde des adultes et s'invente son univers. Elle s'accroche à ses rêves et ses souvenirs pour faire revivre sa mère et retrouver son amour. Elle remplit son quotidien de jeux qu'elle partage avec ses soeurs.
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more
La présence de Martin Vagnoni en tant qu'invité pour son expertise concernant le cinéma espagnol, a largement contribué à enrichir le débat. Le film de Saura n'a pas pris une ride et s'apprécie de la même manière aujourd'hui qu'à sa sortie en 1976. Prix du jury à Cannes le film est riche et présente de multiples lectures qui ont été largement évoquées. Allégorie, film sur l'enfance et ses vérités pas si innocentes, étude de mœurs, film politique, étude de la bourgeoisie espagnole et de la place des femmes, c'est tout cela et bien plus encore.
C'est aussi un film sur la mémoire et la capacité d'effacer ce qui nous dérange et en même temps de garder au plus profond de soi les souvenirs traumatisants. Ceci est parfaitement illustré par la grand mère qui ne parle plus mais qui en dit tellement long, en regardant la fresque de photos qui relate sa vie. Son demi-sourire figé d'une vieille dame présentant les symptômes de la maladie d' Alzheimer s'efface par moments devant certaines images, vérité et contre-vérité s'affrontent sur un lit d'hypocrisie. L'hypocrisie de l'alliance de l'église et de l'armée, l'hypocrisie des adultes, notamment des hommes que l'on voit uniquement en tenue de militaire ou d'hommes d'église .
L'imagination est au pouvoir car c'est elle qui permet de s'échapper dans une Espagne sous le « règne » de Franco. On s'échappe sur la musique choisie, trois personnages-clé avec sa propre signature musicale façon Pierre et le loup. On s'échappe temporairement, seule la mort nous rattrape tous et cette même mort est omniprésente même dans les jeux des enfants, dans leurs rêves et cauchemars. Mort qui mettra fin au temps, temps qui se décline en passé, présent et futur simultanément, les contours sont flous comme sont flous les personnages. Nous avons très souvent à faire la part des choses et distinguer les fantômes des personnes en chair et en os.
Une soirée réussie avec une belle plongée dans le patrimoine cinématographique.
Paroles et traduction de la chanson «Porque Te Vas» par Jeanette
Porque Te Vas (Parce Que Tu Pars)
Hoy en mi ventana brilla el sol, y el corazón
Aujourd'hui à ma fenêtre le soleil brille, et mon coeur
Se pone triste contemplando la ciudad
S'attriste en contemplant la ville
Porque que te vas,
Parce que tu pars
Como cada noche desperté pensando en ti
Comme chaque nuit je me suis éveillé pensant à toi
Y en mi reloj todas las horas vi pasar
Et sur ma montre j'ai vu défiler toutes les heures
Porque te vas.
Parce que tu pars.
Todas las promesas de mi amor se irán contigo
Toutes les promesses de mon amour s'en iront avec toi
Me olvidarás, me olvidarás
Tu m'oublieras, tu m'oublieras
Junto a la estación lloraré igual que un niño,
Près de la gare je pleurerai comme un enfant,
Porque te vas (x4)
Parce que tu pars (x4)
Bajo la penumbra de un farol
Sous la pénombre d'un lampadaire
Se dormirán todas las cosas
S'endormiront toutes les choses
Que quedaron por decir se dormirán
Qui restaient à dire, s'endormiront
Junto a las manillas de un reloj esperarán
Près des aiguilles d'un réveil attendront
Todas las horas que quedaron por vivir, esperarán.
Toutes les heures qui restaient à vivre, elles attendront
Todas las promesas de mi amor se irán contigo
Toutes les promesses de mon amour s'en iront avec toi
Me olvidarás, me olvidarás
Tu m'oublieras, tu m'oublieras
Junto a la estación lloraré igual que un niño,
Près de la gare je pleurerai comme un enfant,
Porque te vas (x6)
Parce que tu pars (x6)
John
Deux éléments essentiellement ont conduit à un débat sensiblement plus érudit que d’habitude. La présence de Martin d’abord, qui venait offrir avec beaucoup de compétence les clés d’un film au cœur de son domaine d’intérêt. Le fait, ensuite, qu’il s’agisse d’un film du patrimoine et non d’un film venant juste de sortir, ce qui est la condition pour avoir une quantité importante d’ouvrages critiques à notre disposition, ainsi que le recul temporel nécessaire pour situer l’œuvre projetée dans l’histoire du cinéma d’une manière suffisamment fiable. Ce n’est, par la force des choses, évidemment pas le cas avec les films de sortie récente que nous proposons habituellement.
Cela n’a pas empêché l’expression de réactions plus sensibles et personnelles, Martin rappelant d’ailleurs que chacun, du fait de son appartenance à la condition humaine, retrouve dans ce film bien des situations et des émotions qui lui sont propres et tout à fait intimes. La mort, la solitude, l’abandon, les relations familiales, les menaces venues d’une société hostile, la crainte d’un futur problématique,… autant de thèmes qui ne sont pas près de perdre de leur actualité. Pas très optimiste, tout cela ? A vous de voir si la fin le justifierait davantage. Ou pas !
Le contexte a été largement évoqué : la rupture avec les codes filmiques (La Nouvelle Vague) et sociaux (comme l’Eglise et la sexualité : l’obsession des seins a fait parler… mais il y avait déjà Buñuel dans Le Chien andalou), l’irruption des enfants inquiétants (ici on éprouve le besoin de leur expliquer que « C’est le diable qui charge les pistolets. »), la critique sociale post 68 (de Ken Loach à Mohamed Lakhdar Hamina en passant par Volker Schlöndorff), la critique plus spécifique du régime franquiste (avec les pionniers que sont les 3 B : Buñuel, Bardem, Berlanga… et Saura lui-même, avec La chasse, par exemple, en 1965).
Jean-Marie
Une interprétation du titre
Dictionnaire Télérama
Les 3 "B"
Luis Bunuel (1900)
Luis Garcia Berlanga (1921)
1963
Juan Antonio Bardem (1922)
1955
Le triptyque enfance:
Anna et les loups (1972)
La cousine Angélique (1973)
1975
Eléments de contexte:
1952
Carlos Saura La Chasse (1965)
Non réconciliés (1965)
"Seule aide la violence où la violence règne." (Bertolt Brecht)
1971
Abattoir 5 - George Roy Hill (1972)
Victor Erice (1973)
1975
1975
novembre 1975
1976
Les enfants inquiétants:
Sa majesté des mouches (1963)
Our mother's house (1967)
William Friedkin 1973
1976
John Boorman 1977
2003
Les révoltés de l'an 2000
Encyclopédie alpha du cinéma (1969-1974)
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Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.
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Tarif de 5,50 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse. (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
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Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...).
Merci pour votre soutien.
Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.
Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).
Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...
RADIO TINTOUIN
Radio Tintouin
Auberge de jeunesse
1 place F. Mitterrand
18100 Vierzon
02.48.75.30.62
www.radiotintouin.org
Nous y sommes régulièrement invités pour présenter le jour-même de sa projection le film du vendredi soir.
Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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Horaires des annonces Ciné Rencontres le vendredi:
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LES TARIFS AU CINE LUMIERE
(depuis juin 2022)
Berry républicain 10 juin 2022
séances
6 euros avec la carte fidélité.
5,50 euros pour les films Ciné Rencontres sur présentation d'une carte valide.
(films Ciné Rencontres: les films avec débat + les films labellisés Ciné Rencontres)
(depuis décembre 2017)
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