séance avec débat
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
https://cinegraphe.blogspot.com/2015/03/commentaire-mode-demploi.html#more
Suite au film les remarques des uns et les autres trouvent un écho consensuel dans cette vision totalement verticale de l'organisation du travail. Tout est affaire de subordination entre OS1 et OS2, chefs et chefaillons, hommes et femmes et disons le clairement « ritals, bougnoules et nègres ». L'homme est une simple matière première que l'on pétrit et exploite pour mieux le rejeter comme une aile cabossée de 2CV après usage . On passe d'un état de somnolence à l'engourdissement à l'habitude et la résignation, toute résistance semblant inutile, toute indignation superflue. Au passage l'ouvrier perd sa dignité, sa capacité de s'unir aux autres habilement sabotée par les patrons « généreusement » distribuant des primes à la tête du client, moyen habile de casser tout esprit de rébellion collective.
Pourtant les ouvriers finiront par s'opposer à l'injustice, je n'en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de voir le film .
REFERENCES
L'ETABLI de Robert Linhart (l'inspiration du film)
ELISE OU LA VRAIE VIE de Claire Etcherelli
LES TEMPS MODERNES de Chaplin
INDIGNEZ-VOUS de Stéphane Hessel
VOLONTAIRES POUR L'USINE de Virginie Linhart
John
Différents contextes, des permanences, des différences aussi. Le temps du film, septembre 68, est gaullien : c’est la reprise en main droitière après la révolution de mai, déjà on rogne dur sur les accords de grenelle. Le temps du livre, 1978, est giscardien : sous couvert de modernité, il poursuit dans le même sens et annonce les années du règne de la finance qui caractérise les années 80. Le temps du film, c’est le nôtre, l’affrontement est plus violent que jamais et ne se cache même plus derrière les faux-semblants habituels.
Chaque temps, reflété dans la biographie de Robert Linahrt, dans son œuvre écrite, dans l’adaptation filmique qu’il a inspirée, interroge le tout premier considérant marxiste des statuts de l’Association Internationale des Travailleurs de 1864 : « Considérant : Que l'émancipation de la classe ouvrière doit être l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le bilan contemporain, en ce qui concerne les conquis sociaux, est maigre, en tout cas bien décevant : on est au-delà des désastreuse lois travail de la présidence précédente, on est dans les brutales attaques sur les retraites - mais pas que - de la présente présidence. Ne surnagent plus guère que des progrès sociétaux, comme le racisme, qui s’affichait ouvertement à l’époque et qui, tel quel, serait immédiatement réprimé aujourd’hui, ou comme le féminisme qui, dans le film, a fièrement intégré les conquêtes post Me Too. Inoubliable rôle des trois femmes yougoslaves, exemplaires, elles, et magnifiées par leur solidarité aussi héroïque que tranquille à la fin. Elles révèlent, en creux, qu’il ne suffit pas d’appartenir à la classe opprimée pour être ipso facto exemplaire en tout. Il faudra parcourir encore pas mal de chemin pour que les travailleurs soient progressistes en tout. Les répliques sèches des féministes face à leurs plaisanteries lourdes témoignent du changement d’époque effectué depuis 68. Mais, de même que pour le racisme, et encore plus pour la répression sociale des « classes dangereuses », on peut se demander (derrière le cliché qui proclame qu’aucun progrès n’est définitivement acquis), s’il ne s’est pas tout simplement davantage hypocrisé, et s’il n’est pas d’autant plus dangereux qu’il est contraint d’avancer masqué.
Notre débat, en effet, ne s’est pas conclu sur une vision bien optimiste de notre époque. Le travail parcellarisé, individualisé, réduit en miette, a cassé bien des forces collectives qui avaient autrefois une certaine efficacité. Ce qui surnage, et c’est une des répliques fortes du film, c’est la revendication de « la dignité ». Robert Linhart pensait sûrement à une dignité à la fois collective et personnelle quand il écrivait à propos de la grève : « "Au fond, toutes les grèves se ramènent à ça. Montrer qu'ils n'ont pas réussi à nous briser. Que nous restons des hommes libres." Quand on voit les grèves qui se succèdent actuellement, massives et résolues, mais à ce jour toujours improductives, on peut se demander s’il ne reste plus à être sauvée que la dignité individuelle, et si, pour le collectif, il faudra se tourner vers autre chose. Mais quoi ? Une révolution, disent plusieurs. Mais là, outre les risques, le côté aléatoire du son déclenchement reste bien problématique. Pessimisme, on vous dit…
La femme de l’intellectuel infiltré (voire « embedded » dans cette guerre des classes) le dédouane d’une responsabilité visiblement trop lourde pour lui tout en lui révélant ses limites, pour ne pas dire son échec : « Arrête de te surestimer, tu n’es pas un meneur. » Swann Arlaud, s’il est très bien dans le rôle, c’est aussi parce qu’il n’a pas un physique d’Hercule. Cela dit, si cette position a peut-être son efficacité pour se préserver d’un trop fort sentiment de culpabilité, elle n’en révèle pas moins l’aporie fondamentale de ce professeur de philosophie qui s’est rêvé en prolétaire. C’est clair : pour le sens des luttes, avec Mathias Gokalp, on n’est proches ni de La Grève de Sergueï Eisenstein, ni même du Germinal de Claude Berri. En revanche, au moins pour l’atmosphère, à juste raison, Elise ou la vraie vie a été abondamment cité.
Jean-Marie
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