séance avec débat
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cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
Grand Prix de Cannes 2022, qui semble à mon goût largement mérité, à la différence d'autres prix dont on a déjà discuté à ciné-rencontres. C'est un « train-movie » quasiment entièrement filmé en huis-clos dans le compartiment numéro 6 du train qui reliera Moscou à Mourmansk, 36 heures de train pour environ 1500 kilomètres . Ce n'est pas le train des touristes, ce n'est pas le Transsibérien de luxe, mais le train populaire à plusieurs classes. On est plongé pendant la durée
du film dans une ambiance très particulière, immergé dans les odeurs de gasoil, de thé, de samovar, saucisses et cornichons, sans oublier les chaussettes sales et l'omniprésente vodka. Les acteurs naturels, sans apprêt, sans artifice
contribuent à intensifier le réalisme. La locomotive donne le rythme, une pulsation régulière et conquérante, le premier temps du film. Comme une chenille rampante, on avale des kilomètres, de jour comme de nuit.
Le deuxième temps sera celui du trajet des deux principaux protagonistes, elle, étudiante en archéologie à l'université de Moscou, partie voir les pétroglyphes de Mourmansk et lui, ouvrier dans une mine, qui rejoint son poste pour « gagner du blé ». L'improbable rencontre de cette « intellectuelle » finlandaise et cet homme russe à priori alcoolique, brutal, grossier et peu instruit, pimente le scénario. Un trajet qui pour elle sera un trajet intérieur qui l'emmènera progressivement d'une déception amoureuse vers une relation que je qualifierais d'affectueuse dans un premier temps. Quant à lui, le « mal dégrossi » se transforme en grand adolescent tout penaud devant les sentiments amoureux qu'il ose à peine s'avouer. Les sentiments priment sur les mots comme si les mots justes manquaient, compréhensible dans le contexte d'une rencontre entre une Finlandaise et un Russe, même si elle parle très convenablement sa langue.
Un troisième temps celui des pétroglyphes, quasiment ineffaçables, vieux de 10000 ans, ce qui permet de relativiser et mettre en perspective le temps d'une vie . A mon grand regret on ne les voit pas finalement, mais comme l'a signalé une spectatrice, ce n'était pas essentiel. On s'attendait à trouver des indices supplémentaires, des codes pour mieux comprendre les intentions du réalisateur.
La publicité pour le film cite des comparaisons possibles avec IN THE MOOD FOR LOVE ou LOST IN TRANSLATION cela fait déjà de belles références . Pour ma part j'ai mentionné avant la projection le film de Téchiné LES EGARES avec Gaspard Ulliel, ce titre conviendrait parfaitement au film de Kuosmanen. Gaspard Ulliel disparu récemment, également dans une rencontre amoureuse improbable. Même physiquement il y a des ressemblances.
Jeu de miroirs où chacun se cherche, miroir déformant les lettres du prénom de la jeune russe qui se recomposent dans un autre ordre pour former le prénom du touriste finlandais qui rejoint notre « couple ». Celui que l'on voit a priori n'est pas celui que l'on croit, les carapaces sont épaisses et on se dissimule dans les vapeurs de vodka.
Pour finir je rajoute les paroles de la bande-son.
BON VOYAGE
Voyage, voyage
Au-dessus des vieux volcans
Glissent des ailes sous les tapis du vent
Voyage, voyage
Éternellement
De nuages en marécages
De vent d'Espagne en pluie d'équateur
Voyage, voyage
Vole dans les hauteurs
Au-dessus des capitales
Des idées fatales
Regardent l'océan
Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Dans l'espace inouï de l'amour
Voyage, voyage
Sur l'eau sacrée d'un fleuve indien, (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Et jamais ne revient
Sur le Gange ou l'Amazone
Chez les blacks, chez les sikhs, chez les jaunes
Voyage, voyage
Dans tout le royaume
Sur les dunes du Sahara
Des îles Fidji au Fujiyama
Voyage, voyage
Ne t'arrêtes pas
Au-dessus des barbelés
Des coeurs bombardés
Regardent l'océan
Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Dans l'espace inouï de l'amour
Voyage, voyage
Sur l'eau sacrée d'un fleuve indien (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Et jamais ne revient
Au-dessus des capitales
Des idées fatales
Regardent l'océan
Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Dans l'espace inouï de l'amour
Voyage, voyageSur l'eau sacrée d'un fleuve indien (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Et jamais ne revient
Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour
John
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