séance avec débat
 |
https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/lina-soualem
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
9h15 12h15 14h15 16h15 17h25
cinématographiques vierzonnaises :
https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.radiotintouin.org%2F2021%2F06%2Finterview-de-paula-cristina-carmo-da-silva%2F%3Ffbclid%3DIwAR3vLSxa18bDMblcIltvAzZwjzxQDkx0hgEYwEjuxjz965SqEj2L2i2b8OA&h=AT0evR4m7AXwJDbT9lsLlwTlfUb0R8NU_A-GW3q4VPIJCU8xd4ZVYqJpzWtvHhHEwzo5Ja01eTQTVL3te6VNGMccGkDmiWUBNm-Nfu5W9pH_W-VGEWB08eGnPEXVttoHOqibyMtJy9U9H7v_d_N9&__tn__=-UK-R&c[0]=AT0JDiidqP6bBegHCITSWnxR4u8ifQPRPAQjzhqSftkb5GQpOgZ815aQqP62cxv1vb3wEsWlEtbYBxDULkr9w2SxGS-BPTKgxV39oTdGBDhXnEvdliYmiehTwYXXbUhhjGqjukv8I2ckUswEEdsCXoCyYnr7gE8wRF5jYgdFsa3tVjsVwamMRrZnaDf768zl2h5UyKXn
Bonne écoute.
Jean-Luc
Leur Algérie de Lina Soualem
Lina Soualem réalise ici son premier film, un deuxième va paraître prochainement. Nous la connaissons pour l'avoir vue à Vierzon comme actrice dans le film « A mon Age Je me cache encore pour fumer » belles histoires de femmes algériennes filmées en huis-clos dans un hammam .
Elle nous raconte ici l'histoire de ses grands-parents Aïcha et Mabrouk mariés depuis plus de soixante ans, qui décident de se séparer. Un mariage arrangé par la famille, Aïcha avait 15 ans. Ce couple franco-algérien visiblement ne s'entend plus, n'a plus rien à se dire.
Ils quittent leur Algérie dans les années cinquante, ne laissant « rien derrière eux » car ils étaient des travailleurs agricoles payés un franc par jour par les colons français, « ils sont malins les français » dira à plusieurs reprises Mabrouk. Malins aussi en l'exploitant « comme un prisonnier » dans les forges des coutelleries à Thiers, une fois arrivés en France. Appelé « Le Creux de L'Enfer », l'usine est un endroit bruyant où l'on crève de chaud, dantesque l'enfer le bien nommé. La condition ouvrière des travailleurs pauvres laisse peu de place à l'espoir de gagner suffisamment d'argent pour retourner au pays et s'installer avec une vache, un mulet , un lopin de terre . Certes on envoie de l'argent pour faire vivre les parents laissés au pays mais le « mythe du retour » restera un mythe et bien souvent le seul retour sera les pieds devant, pour se faire enterrer auprès des siens.
On déplace l'exploitation avec son lot de privations, de souffrances et on porte les cicatrices, les traumatismes mal vécus jusqu'à la fin de sa vie, Aïcha nous dira qu'ils sont « près du ravin » si près d'ailleurs que le film est dédié à Mabrouk décédé depuis la fin du tournage.
Si mémé se livre facilement au microphone de sa petite-fille, la réalisatrice, sauf quand on parlera d'amour, différence flagrante de générations, on ne badine pas avec l'amour. Pépé est un taiseux qui fuit la foule et ne répond guère. Cependant on découvrira la face cachée du personnage en voyant une photo de lui devant son « bureau », un bord de fenêtre où il rangeait ses papiers importants et notamment les papiers de ses compatriotes qu'il aidait en devenant leur porte-voix auprès des autorités françaises . Le taiseux sait parler quand il le faut.
Curieux hasard du calendrier nous avons passé il y a quelques semaines « La Terre Etrangère » film tourné à Vierzon qui parle de l'Algérie, un jeune réalisateur qui évoque sa mémé juste avant qu'elle ne meure. Thème commun la notion de double culture, le problème d'appartenance, le sentiment d'avoir « le cul entre deux chaises » nous dira un spectateur.
Le titre « Leur Algérie » a provoqué un vif débat. Certains auraient préféré « Les Déracinés » mais j'ai retenu la proposition « Leurs Algéries » qui traduit bien la notion de visions et attentes multiples, l'attente de la réalisatrice est de découvrir une partie enfouie de son passé. Elle se rendra sur place d'ailleurs avec SOUALEM comme mot de passe, on lui ouvrira toutes les portes .
Le film aurait pu se faire avec des immigrants italiens, portugais ou d'autres nous dira un spectateur. Quel film sera réalisé dans vingt ans, dans cinquante ans par les enfants et petits-enfants de nos Mahmoud, Fatoumata, Djibril et Taj, migrants Afghans, Sénégalais etc ? La page blanche de l'histoire est à écrire, combattons les plumes fielleuses, les plus promptes à tirer.
Le Président Macron nous promet la vérité sur la décolonisation, on apprend que l'on va ouvrir avec quinze ans d'avance les archives de la police et de la gendarmerie concernant cette période troublée et trouble de l'Algérie. La vérité sur les massacres de Sétif, la vérité sur la guerre d'Algérie doit être révélée. Benjamin Stora et d'autres historiens vont pouvoir nous éclairer.
Bon débat et public conséquent.
TERRE ÉTRANGÈRE
De Naël Zaiti-Ruelle
Gageure de premier ordre réussie par la très jeune équipe de ce court-métrage en avant-première hier soir à Vierzon. Faire un film sur l’Algérie tournée en studio à Vierzon ? Mis à part quelques séquences extraites des films personnels du réalisateur et filmées en Algérie, tout le reste est Vierzo-Vierzonnais.
L’autre surprise de la soirée est le fait que l’équipe disposait de six rouleaux de pellicule super 16 mm, soit une heure de tournage. Il ne fallait surtout pas gaspiller quoi que ce soit et filmer des scènes abouties comme au théâtre. La caméra ? Un modèle des années 80 pourvu d’excellents objectifs, ceci afin de garantir un certain grain, un certain ton correspondant au climat, au propre comme au figuré, de l’Algérie. D’autres considérations et précisions sur la post-production, l’étalonnage , la musique et la prise de son étaient données par l’équipe au complet dans la salle.
Terre étrangère ? Pour qui ? Les français en Algérie de la période coloniale ? Les Algériens en France d’hier et d’aujourd’hui ? Leurs petits-enfants issus de l’immigration ? Plein de questionnements sur l’identité, la double culture, la langue maternelle, la langue racinaire. Peu de réponses car dans la réponse il y a trop d’éléments de certitude, ici c’est le doute qui frémit. Doute qui enfouit de la douleur certainement mais qui fait vivre en même temps un besoin de justice indispensable. On ressent une sensibilité à fleur de peau chez le réalisateur et la certitude que tout n’est pas dit. L’on devine l’irrépressible besoin de transmettre la mémoire historique et l’obligation tout aussi nécessaire
de se souvenir de son ascendance familiale, culturelle et linguistique.
Il m’a semblé que l’emploi du sujet surnaturel dans le film, personnage magique et maléfique, était une manière de filtrer la douleur et les souffrances des personnes réelles . Cette question , sans doute trop intime ,n’a pas trouvé de réponse.
BRAVO À TOUTE L’ÉQUIPE
John
Film présenté ici:
https://cinegraphe.blogspot.com/2021/11/poumon-vert-et-tapis-rouge.html
En 2021, le blog a franchi le cap des 300 000 vues:
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
CINE RENCONTRES.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire