séance avec débat
est également présenté sur RADIO TINTOUIN
cinématographiques vierzonnaises :
https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.radiotintouin.org%2F2021%2F06%2Finterview-de-paula-cristina-carmo-da-silva%2F%3Ffbclid%3DIwAR3vLSxa18bDMblcIltvAzZwjzxQDkx0hgEYwEjuxjz965SqEj2L2i2b8OA&h=AT0evR4m7AXwJDbT9lsLlwTlfUb0R8NU_A-GW3q4VPIJCU8xd4ZVYqJpzWtvHhHEwzo5Ja01eTQTVL3te6VNGMccGkDmiWUBNm-Nfu5W9pH_W-VGEWB08eGnPEXVttoHOqibyMtJy9U9H7v_d_N9&__tn__=-UK-R&c[0]=AT0JDiidqP6bBegHCITSWnxR4u8ifQPRPAQjzhqSftkb5GQpOgZ815aQqP62cxv1vb3wEsWlEtbYBxDULkr9w2SxGS-BPTKgxV39oTdGBDhXnEvdliYmiehTwYXXbUhhjGqjukv8I2ckUswEEdsCXoCyYnr7gE8wRF5jYgdFsa3tVjsVwamMRrZnaDf768zl2h5UyKXn
Bonne écoute.
Jean-Luc
Nanni Moretti prend le livre « Trois Etages » d' Eshkol Nevo, écrivain israélien, qu'il ose transposer dans un contexte italien. Pari osé mais réussi à mon goût. Evidemment le titre nous fait penser au monument littéraire de Georges Perec « La Vie Mode d'Emploi » avec cependant une ambition moindre. Il s'agira bien néanmoins d' étudier de près ce mode d'emploi que Moretti va passer au scanner, pour surligner les rêves et cauchemars de toute vie, les espoirs, douleurs, joies, angoisses, peurs, amours et envies : tout simplement les « choses humaines » pour reprendre un titre de film récent . Radioscopie d'une génération, l'action se déroule sur vingt ans, portrait des habitants d'un immeuble de trois étages, trois histoires qui vont s'entremêler de façon surprenante, chacun devant se contenter de fausses vérités, de vrais mensonges pour poursuivre son trajet.
Premier plan fixe d'un immeuble cossu, solide, rassurant, inébranlable, dont la pierre angulaire sera secouée par un banal accident de la route. Ainsi le fils du couple de magistrats du troisième étage, en rentrant ivre au volant de sa voiture, va percuter et tuer une femme et s'encastrer dans le salon des habitants du rez de chaussée. Le premier domino tombe et va enclencher l'enchaînement et la chute de tous les autres. L'image du jeu de Mikado convient également et si à un moment donné, on désespère de pouvoir retirer sans dommage toutes les baguettes tombées et remettre sur les rails tous les personnages ébranlés, Nanni Moretti nous tisse un scénario des plus réussis et sauve la mise. Il faut cependant accepter une écriture de style « série » et son empilement de scénettes, avec une syntaxe que je n'aime pas habituellement et qui a pu déranger certains.
Sans rentrer dans tous les détails, ce serait trop long et parfaitement inutile, lisez le livre ou allez voir le film, vous découvrirez la souffrance d'un couple qui se déchire au sujet de son fils, les doutes sur les agissements douteux d'un vieux voisin avec une petite fille. Des histoires de « viol » faux viol vraie provocation, c'est un grand match de boxe, on compte les points, chaque round se dispute avec acharnement. Personnage intéressant, cette jeune femme appelée « la veuve » car on ne voit presque jamais son mari, qui semble dépassée à l'idée d'élever seule ses deux enfants qu'elle finira par abandonner. Actrice magnifique, visage d'elfe lunaire, sujette aux hallucinations et qui semble souffrir d'un équilibre mental des plus fragiles, menacée par ce corbeau noir imaginaire qui la hante.
Oiseau de malheur, augure de tortures à venir.
Moretti sans commentaires plus larges sur la société italienne ? Difficile à imaginer. En effet on évoque la mafia, la spéculation immobilière et le naufrage des petits épargnants, la fraude fiscale, le problème des migrants et les attaques de l'extrême droite. Moretti n'abdique pas.
Un vrai délice du film, la qualité de la langue italienne, langue très pure sans coloration dialectale telle que l'on avait entendue dans le film « Citoyens du Monde ». Plaisir aussi cette milonga de rue vers la fin du film, j'ai apprécié.
Pour finir je vous invite à écouter cette magnifique milonga d'Astor Piazzola au piano.
https://www.youtube.com/watch?v=1kev-9fYi5Q
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
CINE RENCONTRES.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire