mercredi 11 septembre 2019

LES HIRONDELLES DE KABOUL

2ème séance avec débat










  



LES HIRONDELLES DE KABOUL

  
Film d’animation de Zabou Breitman, Eléa Gobbé-Mévellec avec Zita Hanrot... (1h21)



VENDREDI 13  SEPTEMBRE 2019
20h30


Deux amoureux au pays des Talibans.
L'Afghanistan sous Bill Clinton, guerre et amour, religion et poésie graphique,... 








Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira s’aiment profondément. En dépit de la violence et de la misère, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.
Poésie au pays des Talibans : Du beau cinéma d’émotion doublé d’une réussite graphique.




(Allociné :)
Cannes
Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019.
Premiers pas dans l'animation
La comédienne et réalisatrice Zabou Breitman met en scène pour la première fois un film d'animation. C'est le producteur Julien Monestiez qui lui a proposé d'adapter le roman de Yasmina Khadra, Les Hirondelles de Kaboul, avec la participation des Armateurs, maison de production d'animation française à qui l'on doit Les Triplettes de Belleville et Ernest et Célestine. Breitman était emballée par le projet mais avait certaines conditions : "Je l’ai dit d’emblée : il faudra que ça soit très bien joué. Pas seulement bien parlé, mais que les mouvements des personnages, leur rythme, leur respiration, soient justes".
Jeune première
Les Hirondelles de Kaboul est co-réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec. Dessinatrice d'animation sur Ernest et Célestine notamment, c'est la première fois que Gobbé-Mévellec réalise un long métrage d'animation. Elle a été trouvée par le biais d'un casting de graphistes organisé par Les Armateurs : "On nous a adressé le scénario en nous demandant de proposer une direction artistique et un graphisme complet". Elle s'est retrouvée parmi les deux finalistes et a su convaincre Zabou Breitman et les producteurs par son travail sur la lumière.
Du punk afghan
Le personnage de Zunaira écoute au début du film la chanson Burka Blue du groupe Burka Band. Il s'agit de trois jeunes Afghanes qui jouaient en burka du garage punk sous le régime des talibans.
Le choix de l'animation
Pour les réalisatrices, l'animation permet une abstraction qui adoucit le propos et apporte une distance qui rend les images supportables. Par ailleurs, "elle nous rendait légitimes : de quel droit, sinon, aurait-on pris la parole en tournant un film en prises de vues réelles à Kaboul ?" s'interroge Zabou Breitman. Éléa Gobbé-Mévellec renchérit : "Cela nous donnait la liberté de choisir ce qu’on allait montrer, d’aller chercher une symbolisation, une synthétisation : un détail qui dit l’essentiel, un bidon coloré au milieu de charrettes".
Donner vie aux personnages
Le procédé d'animation des Hirondelles de Kaboul a consisté à enregistrer les comédiens en train de jouer avec une perche pour le son et deux caméras avec deux angles différents pour les mouvements. Pour autant, leur travail des acteurs servait de référence mais les réalisatrices ne voulaient pas faire de la rotoscopie (technique qui consiste à relever image par image les contours d'une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d'animation). Éléa Gobbé-Mévellec revient en détail sur ses intentions : "On voulait une animation épurée, la plus synthétique possible. Si l’image doit rester fixe, elle restera fixe. Mais on isolera le micro-mouvement qui donne l’émotion souhaitée et qui caractérise le personnage. C’est de l’animation 2D traditionnelle : le décor est fixe, des calques apportent le mouvement. C’est un graphisme très jeté, au pinceau, une ligne qui disparaît, qui réapparaît…"
Réécriture
Réticente sur certains points du scénario, Zabou Breitman a décidé de réécrire le script en prenant plus de liberté dans l'adaptation : "Adapter, ce n’est pas mettre un petit peu de tout ce qu’il y a dans le livre, plutôt éliminer des éléments et en développer d’autres". Elle a développé le questionnement de Mohsen et Zunaira sur leur envie de quitter Kaboul et a ajouté l'école clandestine. Elle a également fait de Zunaira une professeure de dessin et non plus une avocate : "Je trouvais ça beau que l’héroïne d’un film d’animation se dessine elle-même. Sachant que la représentation de l’être humain est interdite chez les talibans, en faire un dessin animé, c’était le comble. Mais qu’elle se dessine, et nue, c’était encore mieux". Enfin, le film se déroule en 1998 alors que le roman se passe en 2001.
Les voix
L'enregistrement des voix s'est déroulé sur quatre jours en septembre 2016. Les comédiens ne se sont pas contentés de lire leurs répliques mais jouaient en costumes leurs scènes, comme dans une pièce de théâtre. "Tout ce qui a été inventé là, les respirations, les toux, les pauses, a servi ensuite à l'animation", explique Zabou Breitman.
Les grandes étapes de l'animation
Un story-board a été mis au point et a donné l'animatique, un premier bout-à-bout qui a servi en quelque sorte de brouillon. Ensuite arrivent les lay out : "on précise la case, avec une meilleure perspective sur les décors, et on décompose le mouvement du personnage. On définit aussi la palette chromatique du film", précise Éléa Gobbé-Mévellec. Enfin vient l'animation.
Dernière apparition
Le personnage de Nazish est doublé par Jean-Claude Deret, le père de Zabou Breitman. Il est décédé en décembre 2016, quelques mois après avoir enregistré sa voix pour le film.





On se souviendra qu'à Ciné Rencontres, lors de nos saisons précédentes, on a rencontré la plupart des acteurs suivants:









Vendredi, 
le film est également présenté sur RADIO TINTOUIN 
avec Jean-Luc aux commandes. 









   
Un film sur le pays qui interdit les films

On a immédiatement pensé à la tragédie grecque avec ce film d’animation qui a particulièrement touché le public, au point que le débat s’engagea sur le ton de la gravité. Et en effet le destin semble particulièrement s’acharner sur des personnages qui ne peuvent que subir leur sort, malgré leurs efforts pour vivre selon leurs désirs, et c’est bien la marque première de la tragédie. 

Cependant, on s’orientera sans doute au final davantage vers la tragi-comédie, si on pense à la caractéristique essentielle de ce second genre. Mais là on ne saurait en dire plus sans risquer de trop divulgâcher (pour utiliser le mot pertinent que nous ont fourni nos amis québécois et que nos dictionnaires pour l’année 2020 viennent de valider). En termes hitchcockiens, on est bien sous le signe du «suspens» (que se passera-t-il au bout du fusil ?...), avant que la «surprise» vienne y mette fin, ce qui jette d’ailleurs rétrospectivement un regard nouveau sur la nature du suspens précédent. On sait en effet que l’enjeu dans ce domaine est l’information supplémentaire, par rapport aux personnages, qui est délivrée par le réalisateur aux spectateurs. Vous suivez ?... Mais là encore on ne peut en dire plus sans spoiler – pardon, divulgâcher – et j’en suis désolé, bien conscient que cette remarque sera plutôt obscure pour qui n’aurait pas vu le film…
Notons en outre, pour en finir avec ce point, que l’attitude des jeunes gens, dans un contexte devenu à l’évidence plus que dangereux, peut mettre en cause leur propre responsabilité, même si le cliché d’une jeunesse nécessairement insouciante, et donc irresponsable, peut aller en sens inverse, et participer de leur fatalité. Pour ma part, je pencherai ici pour une attitude assumée, ce qui à mon sens valorise davantage l’engagement de ces professeurs, l’une de dessin et l’autre d’histoire, dans la voie d’une véritable résistance qui s’effectue sur le terrain culturel, l’un des rares possibles dans ce contexte. 

Chacun s’est déclaré impressionné aussi par la qualité graphique du film. Si la grande majorité a été dans le sens des créateurs, en notant que cette médiation esthétique a sûrement contribué à leur rendre la dure réalité présentée sensiblement moins insupportable, il s’en est trouvé aussi pour noter, plus paradoxalement, que cet univers de ruines dessinées imposé dans presque tous les plans a plutôt accentué leur inquiétude. C’est en tout cas le signe que pour tout le monde le dessin n’a pas été synonyme d’irréalisme absolu.
Pour aller dans ce sens, on a aussi remarqué que le film est bien conforme à ce qu’on pouvait déjà connaître de la situation géopolitique du pays, sans apporter de révélation ni de précision inattendue. Mais cela n’empêche nullement - peut-être même est-ce le contraire-,  associée à une réelle émotion, une réflexion de fond sur la nature des régimes dictatoriaux et sur le sort fait aux femmes. Au final, c’est bien la dignité humaine qui est dramatiquement en jeu. 
On est objectivement très loin du film précédent sur la vie scolaire, mais on retrouve avec plaisir, aussi fortement présente sous une forme dessinée qu’avec son apparence réelle, l’actrice Zita Hanrot. Après tout, dans les deux films, l’éducation et la culture sont présentées positivement comme des armes en faveur de la civilisation. Même si on ne confond pas le contexte défavorable des quartiers délaissés par les services publics en France avec le contexte abominable imposé en Afghanistan par les talibans, dont on sait que le nom, véritable oxymore interne, veut dire « étudiant ». 
Jean-Marie



COMPLEMENTS
Les Breitman et notre contexte local



Un héros de la télévision française, Thierry la Fronde
Le papa de Zabou Breitman a conçu et écrit les 52 épisodes. Ses livres pour la jeunesse sont à l'origine de la série. 

Zabou Breitman est la petite fille à la fin de l'épisode 28, "Les Héros" (sa mère, Céline Léger, joue le rôle d'Isabelle, et son père, Jean-Claude Deret, celui de Messire Florent).

Céline Léger est une actrice québécoise née le 28 décembre 1937 à Montréal (Québec, Canada) et morte à Mennetou-sur-Cher le 20 janvier 2017 (à 79 ans).
Elle a vécu jusqu'à sa mort dans l'ancien prieuré de Mennetou-sur-Cher dont son ex-mari Jean-Claude Deret était le propriétaire.

Elle ne lui a survécu que cinq semaines et quatre jours.


Jean-Claude Deret: messire Florent, le "traître". 

Céline Léger: Isabelle, l'amie de Thierry la Fronde (Jean-Claude Drouot)




http://loiretcher-lemag.fr/loir-et-cher-info/jean-claude-deret/


https://www.telestar.fr/culture/zabou-breitman-decouvrez-sa-premiere-apparition-a-l-age-de-4-ans-dans-thierry-la-145864

https://www.7sur7.be/people/zabou-breitman-adieu-mon-papa~a1ad6311/



Le dessin permet de n'utiliser que très rarement la rotoscopie (on vient de voir que c'était la volonté de Zabou Breitman de s'en affranchir). Et de fait le générique montre bien que le procédé, qui n'a droit qu'à une ligne si j'ai bien vu, n'a rien eu d'envahissant. 

C'est l'occasion d'une révision sur les procédés d'animation à partir d'acteurs:



https://fr.wikipedia.org/wiki/Rotoscopie








Pour créer leurs grands films cultes avant l'ère de l'informatique, les studios Disney avaient recours à la technique du Rotoscoping, qui consistait à filmer des scènes avec de vrais acteurs et des décors. Ces images servaient alors de références pour les animateurs de Disney en les aidant à visualiser les scènes, les postures et les mouvements à dessiner. Voici une série d'images et de vidéos, issues de cette technique, superposant les images filmées avec les dessins créés par les animateurs !
"Alice au Pay des Merveilles".











https://fr.wikipedia.org/wiki/Capture_de_mouvement



La capture de mouvement (motion capture en anglais, parfois abrégé en mocap) est une technique permettant d'enregistrer les positions et rotations d'objets ou de membres d'êtres vivants, pour en contrôler une contrepartie virtuelle sur ordinateur (caméra, modèle 3d, ou avatar). Une restitution visuelle de ces mouvements en temps réel est faite via le moteur de rendu 3D de l'application interfacée avec le matériel utilisé qui peut les stocker dans un fichier d'animation de type BVH pour être traités ultérieurement dans un logiciel 3D classique (Maya, 3dsMax, XSI, Cinema4d, etc.) ; ou bien, via un plugin vers MotionBuilder, logiciel spécialisé dans le traitement, l'édition, le filtrage ou l'exportation de ces animations.

(On peut cliquer sur les images qui suivent).






Charlie Hebdo 18 septembre 2019

Canard enchaîné 4 septembre 2019






N’hésitez pas à visiter la page de l’actualité du mois,
 qui concerne :



Documentaire sur la maternité de Vierzon
Pour célébrer Mocky
Université populaire du Pays de Vierzon
Café repaire
Médiathèque Vierzon
Office de tourisme 
(Exposition,  Sorties forestières)
Fête des associations
Don du sang Rotary
Double Coeur
Contre les pesticides
Nouveaux tarifs Ciné Lumière
Cours de cinéma en ligne ciclic





(Depuis le début du blog:)


Le 26 mai 2019, le blog a franchi le cap des 100 000 vues:















LE SAVEZ-VOUS?
(La réponse s'obtient en cliquant sur les images)

"Parler pour tout dire."

                     
 Ça concerne quoi?



                      C'est quoi, et c'est depuis quand?






COMPLEMENTS, PROGRAMMES, PHOTOS, BANDES ANNONCES,...
    Cliquez sur le lien ou sur l'image.

http://cinelumiere-vierzon.info/



Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.







Carte d'adhérent
 Tarif de 5 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse.  (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu. 












Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...). 


Merci pour votre soutien. 

















Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.







Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).










Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...


Autres tarifs au Ciné Lumière: 


Berry républicain 2 décembre 2017



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