mardi 18 juin 2019

PARASITE

43ème séance avec débat









  



PARASITE

  
Thriller sud-coréen de Bong Joon Ho avec Song Kang-Ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong (2019 – vost - 2h12)



VENDREDI 21 JUIN 2019
20h30

Palme d'Or
Présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, Parasite a remporté la Palme d'Or, décernée à l'unanimité par le jury. Il s'agit de la première Palme d'Or pour un film coréen.




Interaction entre famille de chômeurs et famille richissime.
Confrontation de classes, inégalités, violence, mystère, abondance, survie,... 





Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne...


Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.











Ne pas spoiler, merci !
Afin de préserver le plus possible le mystère autour de Parasite, Bong Joon Ho a écrit une lettre à l'attention des journalistes leur demandant de ne rien dévoiler de l'intrigue : "Je vous demande donc de bien vouloir protéger les émotions des spectateurs : Quand vous écrirez une critique du film, je vous prie de bien vouloir éviter de mentionner ce qui va se passer après que le fils et la fille aient commencé à travailler chez les Park, tout comme les bandes annonces s’en sont gardées. Ne rien révéler au-delà de cet arc narratif sera, pour le spectateur et l’équipe qui a rendu ce film possible, une véritable offrande".








"Une tragicomédie impitoyable et cruelle"
Tels sont les mots employés par Bong Joon Ho pour décrire Parasite. Il explique également qu'il s'agit d'"Une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants" avec laquelle il a cherché à observer comment différentes classes sociales pouvaient cohabiter dans un monde où les rapports de classe sont de plus en plus violents : "Au milieu d’un tel monde, qui pourrait pointer du doigt une famille qui lutte pour sa survie en les affublant du nom de parasites ? Ils n’étaient pas des parasites au départ. Ils sont nos voisins, nos amis et collègues, qui ont été poussés vers le précipice".








Berry républicain 5 juin 2019

La bande anonce est accessive ici (cliquer sur l'image):














   

     PARASITE    

PÉJORATIF
Personne qui vit dans l'oisiveté, aux dépens d'une communauté ou d'une autre personne.
nom et adjectif
1. 1. 
nom masculin
Être qui vit aux dépens d'un autre (hôte) sans le détruire ???? (ex. le pou, le ténia).
2. 2. 
adjectif
Superflu et gênant.



       Bong Joon Ho nous livre un magnifique conte pour adultes dans lequel il décline tous ses talents de réalisateur. Allant de la comédie à la tragédie, de la  satire au film d'horreur nous avons affaire à au moins deux films en un seul. Tout en auto-dérision le réalisateur nous fait basculer d'un genre à l'autre sur des accompagnements musicaux des plus improbables. J'en veux pour exemple l'invraisemblable bataille chorégraphiée au ralenti pour prendre possession du téléphone  sur fond musical italien romantique ou la scène d'arrosage de l'ivrogne venant uriner devant la maison. On a même droit à une improbable scène féérique de chute de jolis flocons de neige devant cette même fenêtre, manque la voix chaude de Sinatra et « White Christmas » .
      Le film est construit à la verticale comme la ville de Séoul avec les « cafards » pauvres dans les bas-fonds et les riches qui dominent sur les hauteurs. L'utilisations de scènes en écho permet des raccourcis stylistiques et narratifs qui rappellent constamment le fil rouge, le décadence futile des riches qui ne peinent pas à être « gentils » et la survie difficile des laissés pour compte de la société coréenne.  
      En vivant sur les hauteurs de la ville, la classe aisée évite les odeurs de l'humidité, du moisi et de la pauvreté des quartiers pauvres. Les cafards restent invisibles en bas de l'ascenseur social en panne. On ignore leur existence et mode de vie . Cela me fait penser à certains ministres des transports ou de l'agriculture en France qui ignoraient le prix d'un ticket de métro, d'un kilo de carottes  et qui ne connaissaient même pas les races des vaches . On marche sur les tapis des ministères pas dans la bouse.
      Comme tous les contes il est à prendre au sérieux tout en le situant dans le contexte coréen historiquement si complexe, situation évoquée lors du débat hier soir. Un public clairsemé mais enthousiaste et qui sans aucun doute aurait pu attribuer la Palme d'or à ce film .    



      

       Un document très intéressant que l'on peut trouver à la Médiathèque.
John








Rappelons pour commencer ces déclarations du réalisateur Bong Joon Ho pour définir Parasite
«Une tragicomédie impitoyable et cruelle.» 
«Une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants.»

Pour une comédie sans clown, on ne discutera pas. En revanche, pour les méchants, dans les classes supérieures, on hésitera davantage. 
Pas trop pour la femme, à laquelle le réalisateur a fourni l’excuse commode de son état de simple d’esprit. 
Mais pour les autres, il en est autrement, surtout si on se souvient que le mot « méchant » n’implique pas forcément l’idée d’une intention consciente de nuire à autrui, mais au moins celle d’être « mauvais ». Et il s’agit bien ici d’être mauvais dans son rôle social. 

A ce sujet, le reproche et l’accusation qui nous viennent spontanément à l’esprit furent formulées à l’époque du roi soleil par quelqu’un qui n’avait pourtant rien a priori d’un révolutionnaire : un trésorier des finances puis un précepteurs des grands de ce monde, l’auteur des Caractères, La Bruyère. Ne pas être mauvais, être simplement normal en tant qu’être humain, faire preuve d’un minimum de lucidité et d’empathie, c’est pour lui être capable de prendre à son compte avec une certaine crédibilité cette maxime dont il est l’auteur : « Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères. »

Depuis ce temps, nous avons bien changé, et nos modernes progressistes se vantent même au contraire d’avoir dépassé ce « tabou »-là. Devenus résolument sans vergogne, les voilà qui s’inquiètent bien plutôt de ce qu’ils appellent « la haine des riches », à l’occasion euphémisée en pure jalousie de ceux qui n’ont rien envers les classes privilégiées. 

Un recul d’un siècle dans l’échelle des temps par rapport à La Bruyère nous permet de gravir un degré décisif sur l’échelle des tensions sociales pour être encore plus en accord avec le film. Il ne s’agit pas d’un révolutionnaire, là non plus, mais d’un seigneur, un proche du roi Henri III. Pourtant, revisitons ce qu’il choisit de retenir de la visite en France de cannibales venus du Brésil : 

« Ils dirent qu’ils trouvoient en premier lieu fort estrange que tant de grands hommes, portans barbe, forts et armez, qui estoient autour du Roy (il est vray-semblable que ils parloient des Suisses de sa garde), se soubsmissent à obeyr à un enfant, et qu’on ne choisissoit plus tost quelqu’un d’entr’eux pour commander ; secondement (ils ont une façon de leur langage telle, qu’ils nomment les hommes moitié les uns des autres) qu’ils avoyent aperçeu qu’il y avoit parmy nous des hommes pleins et gorgez de toutes sortes de commoditez, et que leurs moitiez estoient mendians à leurs portes, décharnez de faim et de pauvreté ; et trouvoient estrange comme ces moitiez icy necessiteuses pouvoient souffrir une telle injustice, qu’ils ne prinsent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons. »

C’est dit, et c’est dit avec beaucoup de force et sans aucun détour. Pour Montaigne, ces prétendus sauvages, qui ont des réflexes de meurtres devant des inégalités indécentes, sont au fond plus civilisés que nos modernes démocrates, qui s’en accommodent si bien et sans aucun état d’âme apparent. 

En cela, un révolutionnaire notoire comme le communard Eugène Varlin, ouvrier relieur membre de l’Association Internationale des Travailleurs, semble écrire comme en écho, mais paradoxalement comme en écho atténué, aux propos des cannibales de Montaigne : «Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines.» 
Puis, avec cette terrible phrase prononcée le 27 mai 1871, à la veille de son assassinat, il exprime sous forme de maxime l’enjeu de l’actualité de nos sociétés, tel que le film nous le propose sous forme de fable cruelle : «Nous serons dépecés vivants. Morts, nous serons traînés dans la boue, mais l’Histoire dira de nous que nous avons sauvé la République.»

Car dans ces guerres sociales qui sont des guerres civiles – « Le plus grand des maux est les guerres civiles », notait Pascal - l’enjeu c’est bien de préserver la « chose commune », la possibilité de « vivre ensemble ». 
Plus facile visiblement à invoquer, notamment par ceux qui nous gouvernent, qu’à réaliser dans la vie concrète, celle des gens ordinaires. 
Jean-Marie


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Berry républicain 2 décembre 2017



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