samedi 21 mai 2016

LES HABITANTS

32ème séance avec débat








LES HABITANTS

Film documentaire de Raymond Depardon. (2016 - 1h24) 







VENDREDI 20 MAI (CINE DEBAT)
20H30

Depardon, Français, paroles, cris, conversations, invisibles, politique,...
A l'aide d'un dispositif simple, le réalisateur-photographe Raymond Depardon donne la parole aux gens qu'il rencontre: amusant et politique à la fois.




   Michel Tournier et Serge Tisseron parlent d'extimité quand il s'agit d'évoquer sans pudeur devant un public connu ou inconnu ce qui relève ordinairement du discours intime. C'est bien ce que Depardon parvient à mettre en place avec son film. A quelques exceptions près toutes les personnes filmées parlent sans frein de leur vie intime dans le huis clos de la caravane de Depardon genre de cage de Faraday isolant les volontaires de toute emprise de la vie extérieure. Seuls les deux premiers personnages regardent vers l'extérieur et parlent des bâtiments de la place où est installée la caravane.   
  Andy Warhol disait que tout un chacun cherchait ses quinze minutes de gloire dans la vie et l'on constate que certains «  jouent » devant la caméra . Pour la plupart cependant le dispositif de prise de vue et de son semble totalement oublié, la parole est libérée. On entend ce qui ne devrait pas être entendu avec le sentiment d'une déontologie sans faille qui exige le respect total de Depardon pour chaque intervenant sans jugement et sans mépris malgré un côté voyeur.
   Depardon photographie les lieux sans personnes et filme des gens dans des non-lieux comme cette caravane, nous attendons un prochain document qui lierait les personnes à leur environnement. Le lien ici qui suivait les déplacements de Depardon à travers la France était la merveilleuse bande-son que l'on écoutait avec un réel plaisir.
JOHN



Ce n’est pas d’hier que le cinéma nous place en position de voyeurisme. Et dans la mesure où Depardon nous laisse nous débrouiller avec les séquences qu’il a sélectionnées sans nous donner des indices explicites ni sur ses intentions ni sur sa méthode (je veux dire : en détail, car en gros le dispositif utilisé a été largement diffusé par les médias) il faut bien que nous en soyons réduits à faire des hypothèses.
D’abord, on a évoqué le voyeurisme où nous assistions à des confidences fortes (elles le sont toujours) alors que les protagonistes (les comédiens ?) pouvaient avoir oublié la caméra dans le feu de leur conversation. Même si le contrat initial de l’installation était clair, elles se trouvent quand même objectivement piégées. Pour notre gêne ou pour notre plaisir ? La réponse, cette fois, dépend du tempérament de chaque spectateur.
Autre circonstance : les personnages se livrent malgré la présence de la caméra, dont ils restent conscients. On a une réticence ainsi surmontée dans le cas où un personnage montre la caméra comme pour se retenir mais se lâche quand même. C’est celui dont la copine a peur d’être infertile après plusieurs avortements.
Ou encore : les personnes instrumentalisent sciemment le dispositif faussement clos de Depardon pour influencer leur partenaire. Ainsi la mère, qui fait la morale à son fils et qui s’appuie visiblement sur un point de vue « normal » extérieur pour faire pression sur lui et le ramener à la raison.
Est-ce « rigolo » comme on l’a annoncé dans la présentation ? Certes, mais les situations souvent pathétiques brident un peu le rire. Deux moments ressortent cependant : le psychologue aux ambitions démesurées, notamment en ce qui concerne son futur salaire digne d’un PDG du CAC 40 et son futur cabinet décrit comme un palais, et la spécialiste en religions comparées, qui prête avec assurance le pouvoir au pape de réécrire la Bible à sa guise.

Qu’a voulu Depardon en faisant ce film ? Là encore, des hypothèses ont été faites.
Montrer les ravages d’une époque où le narcissisme rend les individus imperméable au collectif et aux autres problèmes de la société à force d’être auto-centrés ?
Prouver que derrière l’apparente banalité des propos à bâtons rompus il existe une véritable philosophie de l’existence plus profonde qu’il n’y paraît qui nous interpelle tous ?
Donner la parole à des gens qui en sont dépossédés d’habitude, et qui permettent de mieux comprendre l’évolution de notre société que les analyses des experts auto-proclamés qui nous imposent leur vision du monde dans les médias dominants ?
Autres ?...



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