dimanche 5 octobre 2014

Vous allez voir Mommy


6ème séance avec débat





MOMMY
Film canadien de Xavier Dolan avec Anne Dorval... (2014 - 2h16)



Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent difficile. Ensemble, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de la mystérieuse voisine, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.


À tout juste 25 ans, le cinéaste québécois Xavier Dolan entre dans la cour des grands avec Mommy, prix du jury au Festival de Cannes. Une mise en scène virtuose, un casting de feu et une relation mère / fils déchirante...

CINE DEBAT VENDREDI 10 OCTOBRE à 20h
après notre Assemblée générale qui, elle, commencera à 18h.




A cette occasion, voici une communication d'Edwige en résonance avec notre prochaine soirée. Le film, a priori, paraît mériter toute cette attention et tous ces prolongements. 

Une collègue psychologue de ma fille organise à Châteauroux un cycle "cinéma et psychanalyse".
Le premier film qui va être projeté dans ce cycle est le film MOMMY que nous avons aussi à notre programme.
Nous pouvons informer nos adhérents de cette projection de ce film avec une approche différente qui peut aussi être intéressante.





Cycle cinéma et psychanalyse à Châteauroux :
Cinémovida en partenariat avec l'Association de la Cause Freudienne Val de Loire-Bretagne,
propose un nouveau rendez-vous, en initiant un cycle cinéma et psychanalyse. Nous aborderons cette année une thématique universelle : « être mère ».
« Longtemps assignée au corps et à la reproduction, la maternité a longtemps paru évidente, tangible, naturelle-d'où une histoire des mères relativement récente. A l'écoute du discours des mères, la psychanalyse s'est très vite dégagée de ce préjugé de nature qui ne voyait en elles que les génitrices. Qu'enseigne la psychanalyse ? Qu'il est possible d'avoir un enfant dans son ventre mais pas dans sa tête, ou bien de se sentir mère de la terre entière sans en avoir aucun. La maternité dépasse la biologie de la procréation et de la gestation. Elle se loge dans les rêves, les fantasmes,l'illusion, la sublimation. »
Christiane Alberti, en introduction des Journées de l'Ecole de la Cause Freudienne qui auront lieu à Paris le 15 et 16 novembre sur le thème « être mère , fantasmes des maternité en psychanalyse».
A partir de trois magnifiques films, soutenus par la lecture psychanalytique, nous tenterons de nouer un nouveau rapport à l'oeuvre d'un cinéaste et à la thématique, en tentant de tirer quelques fils inédits de compréhension.

Premier rendez-vous le samedi 11 octobre à 18h avec
« Mommy » de Xavier Dolan :
« S'il est un sujet que je connaisse sous toutes ses coutures, qui m'inspire inconditionnellement, et que j'aime par dessus tout, c'est bien ma mère. Quand je dis ma mère, je pense que je veux dire La mère en général, sa figure, son rôle. Car c'est à elle que je reviens toujours ». C'est par ces mots que Xavier Dolan parle de son dernier film « Mommy » (film qui a reçu le prix du jury à Cannes cette année), qui comme tous ses précédents films est traversé par la figure de la mère. Alors s'il y a bien un film dans cette rentrée cinématographique qui s'impose, c'est bien celui-ci.
Cette séance sera animée par Normand Chabot, Franco-Québecquois, diplômé des Beaux-Arts(cinéma) de l'université Concordia à Montréal, et psychanalyste à Paris, membre de l'Ecole de la Cause Freudienne.


Quid de la maman de Simon Abkarian?
Ou plutôt de son personnage de pervers buté dans le film de notre précédente soirée, Le Procès de Viviane Absalem. Sinistre et inquiétant, le personnage n'en est pas moins la victime visible d'une forme profonde de folie qui relèverait plutôt d'une prise en charge psychiatrique que d'une présence normale dans une audience (a fortiori dans une multiplicité d'audiences) au tribunal, où d'autres destins sont gravement en jeu. Le débat a mis en lumière l'importance de l'éducation prodiguée par la mère, qui a paru déterminer dans une large mesure le destin absurde de ce fils dénaturé. Quel écho à percevoir dans le film de cette séance? A voir, et à méditer. 

Omniprésente critique
J'essaie autant que possible de m'abstraire des critiques avant les films présentés, afin de conserver autant que possible un regard personnel aussi peu influencé que possible par la critique professionnelle, non que je la déteste autant que notre parrain Patrice Leconte, tant s'en faut,  mais parce que je redoute de perdre la magie d'un moment de découverte où l'étonnement est une vertu. Après coup, au contraire, j'adore me confronter avec ce qui est dit ou écrit dans les médias, soit que j'y trouve confirmation de ce que j'ai ressenti (ce n'est pas forcément un réconfort, parfois c'est le contraire) ou une contradiction qui me permet d'approfondir sensations et réflexions. J'ai dit critique professionnelle, car je suis au contraire très friand des réactions d'amis et adhérents qui ont eu l'occasion de voir le film en question. Se produit alors un effet d'attente dont je n'hésite pas à faire partager l'audience (comme, la dernière fois, la séquence des cheveux dénoués et négligemment peignés par Viviane Amsalem). 

Mais les ondes franchissent parfois cette bien faible barrière. Ainsi, ce matin, France Info a parlé de la sortie de Mommy. En ces termes : Séquences choc. Mère excentrique et héroïque. Ado hyperactif et autodestructeur. En québécois sous-titré (ou avec du québécois sous-titré, ce n'était pas clair). Réalisateur: talent ou esbrouffe? Quelle nécessité cette profusion de tubes en bande-son, dont du Céline Dion? N'est-ce pas de l'outrance,  laquelle n'interdit pas le talent, mais peut parfois être utilisée par facilité pour tenter d'y suppléer? Réponse du réalisateur interviewé: Dans la vraie vie, j'en vois beaucoup qui sont bien plus énervés. Dans mon cinéma, j'essaie plutôt au contraire de les calmer [On y croit?...]. Ce jugement porté sur mon cinéma, c'est sûrement dû au fait qu'on voit souvent ailleurs des personnages dessinés au pastel. La vie, elle, est constamment pleine de folie. 

C'est important, car c'est la pierre de touche, pratiquement la seule, dont se réclame notre association. Nous ne récusons aucun genre, aucune intention, qu'elle soit élitiste ou grand public, ni même aucune qualité ni absence de qualité, du moment qu'on adopte l'attitude suivante : respecter le public, faire de son mieux, ne pas se moquer des spectateurs au profit d'autre chose (on pense évidemment au fait de ne viser que le nombre d'entrées et le maximum de profit en jouant sur des ressorts dégradants). Bref, là encore, il ne faudra pas nous décevoir! Sinon, bien sûr, nous n'hésiterions pas à le dire et à le faire savoir. Xavier Dolan, jeune talent en voie de confirmation, ou jeune virtuose éphémère de la manipulation cinématographique? Verdict vierzonnais vendredi.





Références et rapprochements


Howard Buten,
 Quand j’avais quinze ans je m'ai tué


Quand j'avais cinq ans je m'ai tué est un roman de Howard Buten, paru en 1981.
Ce livre, adapté au cinéma en 1994 par Jean-Claude Sussfeld sous le même titre, a une suite : Le Cœur sous le rouleau compresseur.
Résumé
Gilbert n'est qu'un petit enfant qui a 8 ans et il raconte son histoire et ses petites galères d'enfant. Mais à cause des adultes tout son petit monde s'est effondré et maintenant il est dans un hôpital à la Résidence Home d'enfants les Pâquerettes où il fait connaissance du docteur Névélé et du docteur Rudyard. Chacun à leur manière ils essayent de deviner ce qui à pu pousser Gil à commettre une agression envers son amie Jessica.









Le cœur sous le rouleau compresseur

Dix ans après, Gil, étudiant assagi, retrouve Jessica et l'épouse. Mais le miracle de l'enfance ne peut se reproduire. Condamnés à être adultes, ils se séparent. Et Gilbert devient psychiatre dans la clinique où il fut interné et soigne l'enfant qu'il était.








Howard Buten, né en 1950 à DétroitMichigan, est un psychologue et un écrivain américain. Il s'intéresse au monde des enfants autistes.
Biographie
Il suit des études de psychologie. Il commence par connaître le succès avec ses romans (Quand j'avais cinq ans je m'ai tuéLe Cœur sous le rouleau compresseur). Il fonde ainsi une clinique spécialisée pour jeunes enfants autistes en banlieue parisienne. Son activité artistique s'est dévoilée par la création du clown Buffo, créé en 1973 aux États-Unis, par des improvisations jouées en public. Il est fait chevalier des Arts et des Lettres en 1991. Son dernier livre "Howard Buten Buffo" date de 2005. Il a arrêté son spectacle "Buffo" en Janvier 2011. Il a arrêté de se rendre à la clinique spécialisée pour jeunes autistes fin 2012.



Douglas Sirk Tout ce que le ciel permet (1955)



Tomber amoureuse du jardinier, beau brun au teint hâlé et au sourire éclatant (Rock Hudson). Est-elle sérieuse ? Dans cette petite ville de la Nouvelle-Angleterre que le clocher de l’église domine dès le premier plan, rumeurs et commentaires du voisinage vont bon train. Cary Scott (Jane Wyman) s’en soucie-t-elle ? Pas vraiment, c’est plutôt la réaction de ses grands enfants qui la tracasse (par sa tenue et sa façon de tout intellectualiser, la fille pourrait être une sœur d’Audrey Hepburn dansDrôle de frimousse de Donen, 1957). Hostiles à remplacer leur père par un homme bien plus jeune que leur mère et dont ils n’envient pas la situation sociale, ils accueillent Ron le prétendant avec froideur. Cary finit par céder, renoncer à Ron, jusqu’à se rendre compte qu’elle a réagit à ce qui n’était qu’un caprice, que ses enfants quittent bientôt le domicile familial pour vivre leur propre vie et qu’elle risque de se retrouver seule… C’est en voyant son terne reflet sur le poste de télévision que vient de lui offrir son fils (!) qu’elle réalise son erreur.
Sirk met adroitement le spectateur en empathie avec son personnage féminin (dont chacun des troubles est filmé au travers d’un miroir, derrière une fenêtre ou des rideaux). Comment alors ne pas marquer son désappointement lorsque l’on croise Ron avec une autre (aurait-il aussitôt remplacer notre héroïne ?) ou bien quand celui-ci manque ses retrouvailles avec Cary et chute d’une falaise ? Tout cela doit-il finir dans le désespoir ? Peut-être pas…



Une veuve d'âge mûr mène une vie monotone dans une petite localité de la Nouvelle- Angleterre. Alors que ses enfants et sa meilleure amie la poussent à se remarier avec un quinquagénaire aisé, elle est séduite par son jardinier, de quinze ans son cadet. Celui-ci partage ses sentiments mais leur liaison ne tarde pas à être décriée... Douglas Sirk propose dans son film une belle démonstration des effets que peut avoir la pression sociale. 


"Un grand mélodrame hollywoodien des années 50 par le maître du genre, Douglas Sirk.(...) "Sirk sait manier les acteurs, alors on craque" (R. W. Fassbinder)." 
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles 


 "Tout ce que le ciel permet" vaut surtout par la description subtile d'une petite communauté bourgeoise, rejetant l'intrus comme un corps étranger. Douglas Sirk oppose de manière un peu naïve, mais très humaine, la "pureté" de Ron, l'homme du peuple, aux préjugés frelatés des nantis. Il s'attache avec beaucoup de sensibilité au dilemme de son héroïne, entre raison et sentiments, entre convenances et passion. Un très joli film."
Cécile Mury, Télérama





syndrome TDHA


Le trouble du déficit de l'attention (TDA ; en anglais : Attention-deficit disorder, ADD) est un trouble pédopsychiatrique caractérisé par des problèmes deconcentration. On l'appelle trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité(TDAH ou TDA/H ; en anglais : Attention-deficit hyperactivity disorder, ADHD) lorsqu'il s'accompagne d'hyperactivité/impulsivité.
D'après le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), le TDA/H n'est pas recensé comme un trouble du comportement mais est un facteur potentiel de trouble d'opposition ou de conduite. L'enfant qui a un TDA/H a des comportements qui nécessitent une plus grande cohérence et une plus grande constance de la part des adultes autour de lui. L'enfant n'est ainsi pas conduit à développer un trouble de comportement.
Les causes du trouble et son traitement, notamment médicamenteux, restent cependant l'objet de controverses.




Un baron de Münchhausen québécois ?

La directrice du centre : « C’est pas parce qu’on aime quelqu’un qu’on peut le sauver. » Les sceptiques seront confondus, répond crânement Diane, paraphrasant un célèbre héros québécois, le capitaine Bonhomme.

La formule se retourne facilement: "C'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on ne peut pas le sauver."  Par ailleurs, la formule pourrait aussi être opposée aux sceptiques qui osent douter du grand talent de Xavier Dolan !

Mais qui est ce capitaine?



Le capitaine Bonhomme racontait ses voyages à travers le monde en exagérant son rôle. Avec ses histoires, il a tenu en haleine, toute une génération de jeunes et de moins jeunes auditeurs
Capitaine Bonhomme est une série télévisée québécoise pour enfants, diffusée du 17 septembre au 25 décembre 1962 sur Télé-MétropoleCapitaine Bonhomme est une œuvre littéraire créée par Michel Noël, comédien et écrivain.








Xavier Dolan J’ai tué ma mère
2009

Déjà avec Anne Dorval et Suzanne Clément

Synopsis:
Adolescent de 16 ans, Hubert Minel n'aime pas sa mère. Obsédé par cette relation amour-haine, il vit une adolescence à la fois marginale et typique : découverte artistiques, expériences illicites, ouverture à l'amitié, sexe et ostracisme...

Suzanne Clément




RENCONTRE AVEC ANNE DORVAL





Le rôle de Diane dans Mommy avait tout pour plaire à Anne. Elle avoue puiser dans son expérience de mère chaque fois qu'elle en incarne une, même si elle-même ne ressemble jamais entièrement à aucune des mères qu'elle a jouées. «Les relations avec elles sont faites de hauts et de bas. On souffre toutes des règlements de comptes que nous font nos enfants. On souffre de leur détachement, mais on sait que c'est dans la nature des choses.» À Cannes, la mère de Xavier était assise derrière lui. Elle avait vu le film de son fils dans la plus belle salle au monde, et c'est son fils que 2 000 personnes acclamaient. «Tous les deux pleuraient. Les gens criaient. J'ai tourné le regard. Ma fille était là, tout près, elle me regardait et elle pleurait aussi. Ce sont des images bouleversantes que je n'oublierai jamais.»
Les plaisirs d'Anne
1. Revisiter mes classiques. J'ai entrepris de relire Gabrielle Roy, Boris Vian et Ionesco... Mon fils aura à les lire cet automne, et je voulais que ce soit frais à ma mémoire, question de mieux partager tout ça avec lui. Ça me fait plaisir de voir que je ne me laisse plus emporter par des envolées lyriques de la dame aux camélias qui m'ont chavirée quand j'étais jeune.
2. Poids et haltères. Quand mon horaire le permet, je m'entraîne six et même sept fois par semaine. Le gymnase est si près que je pourrais presque y aller en pyjama! Quand je ne peux pas y aller, ça me manque vraiment.
3. Petite laine. J'aime tout de l'automne. La pluie, les odeurs, les couleurs. Le marché Jean-Talon, le vélo ou la marche, prendre l'air frais le jour, dormir bien «abriée» la nuit les fenêtres ouvertes... Franchement, je sais que c'est fou, mais le printemps me déprime un peu.
4. Aller au marché. D'ailleurs, après cette entrevue, je m'en vais au marché Jean-Talon. C'est sûr que je vais en revenir avec toutes sortes d'affaires!
5.Mon entourage. C'est une grâce d'être entourée de ces gens qui m'ont fait avancer. Plusieurs collègues sont devenus des amis. Ils m'ont portée, malgré mes défauts. Malgré que je remette souvent tout en doute. Malgré que je ne sois pas toujours d'accord. Ils sont intelligents, doués et j'ai l'impression de devenir moi-même plus intelligente et douée à leur contact.
Échange de coups
Coup d'oeil: Sur Diane, le personnage que j'incarne dans Mommy. C'est une louve! Comme bien des mères, elle se démène seule dans un monde où on ne leur fait pas nécessairement de cadeau.
Coup de grâce: Mes enfants. Ils ne pourraient être plus parfaits pour moi. Ils sont généreux, aimants, je les aime et je les admire.
Coup de gueule: J'en ai contre la façon dont on gère des dossiers vitaux - l'environnement, par exemple. Je m'enrage contre le manque de vision à long terme.
Coup de balai: Les incompétents et les imbéciles.
Coup d'envoi: Une rencontre avec une nouvelle personne. C'est souvent le point de départ de ce qui nous arrive, dans la vie.
Coup roulé: Ma rencontre avec Xavier.
Coup double: Mes rencontres avec Marc Labrèche et Marc Brunet. Qui m'aurait embauchée pour devenir chroniqueuse dans un talk-show (Le Grand Blond avec un show sournois)? Qui m'aurait écrit un rôle comme ceux de Criquette et Ashley? Et Les Bobos?
Coup de théâtre: Je nomme et je remercie des hommes qui m'ont permis d'exister, au théâtre: Pierre Bernard, René-Richard Cyr, Claude Poissant et Serge Denoncourt.
Coup de frein: En voiture, je gueule contre les vélos. À vélo, je chiale contre les voitures...
Coup de coeur: Jane Campion.
Coup de blues: Les dimanches! Ça a été comme ça toute ma vie.
Coup magistral: Voir mon ami Xavier applaudi pendant plus de 12 minutes, à Cannes. Entendre les gens hurler son nom. C'était quelque chose de fabuleux, d'inespéré.






Rien à comprendre
Ou presque. L'idéal serait de se laisser porter et de ressentir. On en prend plein la vue. Un grand moment de poésie (presque) pure.



Théorème de Dolan

               Aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années.

Corollaire 1

                Ne lui dites pas que c’est un cinéaste prodige, ça aurait l’air de supposer que sa jeunesse est son seul mérite, et ça l’agace…

Corollaire 2

               Ne le harcelez pas avec ses éventuelles inspirations culturelles littéraires ou cinématographiques, il vous répondrait qu’il est trop jeune pour en avoir beaucoup, et que révéler ses lacunes dans ce domaine, ça aussi, ça l’agace…






Revue : Positif.
On a l’impression que vous avez cherché des idées différentes dans la mise en scène pour chaque séquence…
Pour moi, il y a une unité esthétique dans Mommy. Même si chaque séquence a ses spécificités. Par exemple, j’ai filmé le premier dîner dans des champs-conntre-champs qui isolent les personnages dans le cadre, avant de commencer à introduire les personnages, en amorce dans le champ, pour renforcer l’impression d’intimité. On est derrière eux. Ils tendent plus l’oreille vers ce que dit l’autre. Ce sont des codes classiques, mais qui restent efficaces.

… ma séquence préférée, celle de la confrontation finale de Kyla et Die : cette scène est longue et je l’aime longue ; c’est bon de sentir qu’elle dure.


Relativisons en l’occurrence le concept de VF :


Est-il vrai que vous concevez vous-même les sous-titres en anglais et en français de vos films ?
Oui, puisqu’ils sont nécessaires à la bonne compréhension des spectateurs. C’est également moi qui décide où l’on en met. Sur Tom à la ferme, je n’avais sous-titré que quelques scènes, alors que Mommy l’est intégralement. Il faut dire que, dans ce film, mes personnages parlent le joual, l’équivalent du slang en anglais ou du patois chez vous. Une langue que même certains Québécois ne comprennent pas !



Propos recueillis à Paris le 24 juin 2014



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