séance avec débat
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cinématographiques vierzonnaises :
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Bonne écoute.
Jean-Luc
N'hésitez pas à laisser vos commentaires.
Si vous n'y parvenez pas, essayez de débloquer la situation en vous rendant sur cette page:
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Bonjour à toutes et tous,
John est parti à Cannes faire le plein de propositions de films. Il n'a pas eu le temps d'écrire sa note sur le film THE QUIET GIRL que nous avons vu hier soir.
Voici quelques mots :
"Dans ce film émouvant, tout est filmé à hauteur des yeux de cette petite fille, négligée par ses parents, mais qui arrive à s'épanouir auprès d'une lointaine cousine et de son mari chez lesquels elle est conduite pour les vacances. Beaucoup de délicatesse, des sentiments à peine exprimés et pourtant si forts. Que symbolise cette troisième lumière qui surgit soudainement au-dessus de la mer ? A chacun son explication et aussi à chacun d'imaginer une suite à la dernière scène superbe.
Un beau moment de cinéma".
Edwige
Les mots, peut-être, les résumés, sûrement, sont insuffisants pour rendre compte d’un film comme celui-là, dont le petit budget oblige aux grandes ressources, et qui atteint d’autant plus sûrement à l’intensité maximale des émotions qu’il tourne résolument le dos aux effets de pathos. Comme si l’économie de moyens devait se doubler d’une économie d’emphase. Est-ce aussi dans cette logique qu’on a fait le choix d’un cadre au format inhabituellement étroit, si bien qu’avec les nombreux surcadrages, l’image apparaît souvent plus verticale qu’horizontale ? En tout cas, le réalisateur en joue astucieusement pour accentuer l’opposition entre les deux univers, celui de la famille source au début, et de la famille cible à la fin. Dans le premier cas, le cadre serré signifie le malaise et la menace, effet accentué par des contours sombres, et dans le second, il connote la sécurité et la protection, effet accentué par l’emploi de la lumière. C’est là qu’on voit, avec le regard subjectif de l’enfant, la proximité du couple des parents adoptants dont la complicité, dans l’embrasure de la porte, personnifie la tendresse du foyer. Un foyer où tout est transparent, où il n’y a pas de secret, en tout cas pas de secret honteux, éventuellement des secrets de bonheur complice. Tout le contraire des secrets pesants du premier foyer. Dans cette seconde vie, l’enfant découvre la joie, et l’exprime spontanément : la course à la boîte aux lettres et le large sourire au ralenti, la compétition de balayage et le plaisir de l’exercice. L’exercice qui contraste, lui aussi, avec le travail contraint qu’on lui destinait par le contrat tacite initial, et que la seconde famille a refusé.
On est en Irlande, où les magnifiques paysages ne manquent pas, où on aime charnellement la nature. Et ça se voit dans le film – magnifiques, les arbres ! – mais là encore sans effet tape à l’œil, sans panoramique spectaculaire, sans tentation de carte postale pour touriste. Juste l’occasion de privilégier la largeur et l’horizontalité des plans. Seule exception peut-être, mais elle est lourde de sens : la mer, la nuit, avec l’apparition, comme une trinité mystique, des trois lumières. Les trois lumières est le titre de la traduction française du roman, appelé originellement Foster (Placement, Adoption). C’est là qu’on rencontre la parabole du cheval qu’on croyait mort et qui, comme ressuscité, va jouir pleinement de sa vie. Le parallèle est évident, et l’évolution de la petite fille est soulignée : de boulet social, scolaire et familial qu’elle était à l’origine, toujours stigmatisée, la voilà qui renaît dans une nouvelle vie comme une merveilleuse enfant, désormais magnifiée.
On soulignait son mutisme comme un handicap, on fait maintenant l’éloge de ses paroles rares mais pleines de sagesse : si au moins certaines personnes à la langue vipérine pouvaient en prendre leçon… Une exception à cette retenue qui confirme la règle : le monologue fluide quand elle donne le biberon au petit veau, et qu’elle s’étonne, quand La Fontaine s’en indigne, que les animaux ne profitent pas de ce qu’ils produisent. C’est que la difficile condition matérielle justifie cette pratique (le lait naturel est pour la vente), sans toujours tout excuser : le père biologique, lui, est odieux de toutes les manières, et c’est une histoire de tempérament, pas simplement de bonnes manières qui seraient incompatibles avec la misère (la cigarette écrasée dans l’assiette des hôtes). Ce conflit latent atteindra son apogée à la fin, mais là encore la discrétion sera de mise, et cette fin restera résolument ouverte. Oui, le message est bien passé : mieux vaut élever un enfant avec de l’amour, et la vie peut ainsi être belle. Banalité sans doute, ainsi exprimé, mais l’économie d’effets du film et les talents qui l’ont produit (magnifiques acteurs, par exemple, énorme présence) traduisent cela avec un maximum d’émotion et d’efficacité. Pas étonnant qu’il s’agisse d’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma irlandais : choix du public, choix divin.
Jean-Marie
Une Vache était là, l'on l'appelle, elle vient,
Le cas est proposé ; c'était chose facile :
Fallait-il pour cela, dit-elle, m'appeler ?
La Couleuvre a raison ; pourquoi dissimuler ?
Je nourris celui-ci depuis longues années ;
Il n'a sans mes bienfaits passé nulles journées ;
Tout n'est que pour lui seul ; mon lait et mes enfants
Le font à la maison revenir les mains pleines ;
Même j'ai rétabli sa santé, que les ans
Avaient altérée, et mes peines
Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin.
Enfin me voilà vieille ; il me laisse en un coin
Sans herbe ; s'il voulait encor me laisser paître !
Mais je suis attachée ; et si j'eusse eu pour maître
Un serpent, eût-il su jamais pousser si loin
L’ingratitude ? Adieu : j’ai dit ce que je pense.
(La Fontaine, "L'Homme et la Couleuvre")
Fanny et Alexandre est le film le plus ambitieux et le plus coûteux de la filmographie d’Ingmar Bergman, avec plus de 60 comédiens et 1000 figurants au casting. Considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre, le film aborde le thème de l’enfance et nous permet de voir la vie à travers les yeux d’un enfant.
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Le film de la semaine est chroniqué (annoncé) par John et/ou Edwige et/ou moi (selon disponibilités) cinq fois dans la journée du vendredi où le film passe.
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