mardi 12 février 2019

PAUSE CRITIQUE FEVRIER 19

avec Francis de Laveleye
(producteur et maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles)










Colette
Les invisibles
Green Book
Edmond
Les chatouilles 





Photo : il est venu à Vierzon, avec son épouse, France Brel :

(Un grand merci pour nous avoir donné l'autorisation de diffuser ses critiques sur notre blog.)


Pour mémoire, l'ensemble de mes billets à cette @dresse :

 FdL

FILMS FEVRIER


Permettez-moi de vous recommander : https://www.uncut.be

Un moyen de voir de bons films, en échappant à la plateforme pas nette qui vous fixe dans les yeux.




596
Double vie de Olivier Assayas
Le réalisateur et incontestablement une personnalité phare du cinéma, dont les films sont chaque fois écrits hors des chemins battus. Clouds of Sils Maria (057) avec Juliette Binoche déjà, m'avait laissé un souvenir très fort, en particulier par le traitement très subtile des relations psychologiques entre personnes proches, liées par les événements de la vie.
Les dialogues, ici, sont ciselés, du Sacha Guitry de toute bonne qualité, pince sans rire, caustique.
Des amis proches, par les souvenirs anciens, par le travail, se retrouvent pour dîner en ville, les uns chez les autres,vautrés dans des canapés trop profonds, mal assis sur des chaises étroites ou des murets durs aux fesses, les assiettes en équilibre sur les genoux, les verres de vin de qualité, menaçant les robes de couturiers et les pantalons de bonne facture. Les conversations sont typiques : les uns dégoisent, les autres s'ennuient, guettant le petit détail qui fait tache. Et les retours en tête-à-tête, chacun chez soi, déclenchent la foudre des questions : " Mais qu'est-ce que tu as voulu dire ? Tu n'aurais pas dû parler comme ça ! T'as vu sa tête quand il a entendu cette remarque..." Bref, des " dîners entre amis " qui sont parfaitement décrits et qui cachent (mal) le fait qu'ils sont tous un peu échangistes honteux. " Tous cocus " aurait pu être le titre de ce qui est, en effet, une double vie.
Mais il y a un certains nombres de conversations qui interpellent car elles abordent des " vrais " questions, comme il faut dire maintenant, celle du passage au tout numérique. Dans le milieu de l'édition, les questions que cela soulève sont d'une grande complexité et elles sont abordées ici avec nuance et avec autant d'humour que de sérieux.
Une comédie française comme il y en a trop peu, car elle n'abrutit pas, en mélangeant un peu de Vaudeville, d'humour dégraissé et des sujets qui ne sont pas à prendre à la légère. Un double plaisir en quelque sorte, pour le spectateur aussi.

597
Continuer de Joachim Lafosse
Lafosse (septique) est incontestablement un des réalisateurs essentiels dans le paysage du cinéma belge. Nue Propriété (003) Aimer à perdre la raison (015) Les Chevaliers blancs (209) L'économie du couple (267) ont permis d'apprécier (pas toujours favorablement) l'étendue de son talent et la nature de ses préoccupations. En Belgique, il y a le réalisme social, le réalisme poétique, le réalisme magique, il va falloir évoquer le réalisme pervers pour caractériser les thèmes de Lafosse, en cela compris celui-ci, qui est remarquablement filmé.
Adapté d'un roman, l'histoire est celle de 7 journées, passées à cheval, par une mère et son fils.
Comme chacun sait, le but du voyage n'est pas le but, mais le voyage, et le film en est une très élégante illustration. Entre la mère et le fils, des conflits violents et inexprimés, des incompréhensions douloureuses, des reproches et des haines recuites. Le lien " filial " est sans doute le seul motif qui amène ses deux êtres à cheminer ensemble, dans des conditions assez austères d'ailleurs. A découvrir dans le film. Vous apprécierez que l'on démarre dans des déserts sec, de rocailles, puis vient l'eau, puis l'herbe nourricière, la forêt ensuite et le film se termine à nouveau dans un environnement très inhospitalier. A chaque étape, des événements, mineurs en apparence, mais qui charpentent les relations " mère-fils " de façon chaque fois plus complexe. Des alternances de très grandes tensions et de relatives sérénités, brutalement brisées par l'événement suivant, semblent être l'histoire même. Car les événements, ce que nous apprenons par les dialogues remarquablement ciselés, ne nous font guère avancer dans l'anecdote. C'est un film sans histoire racontée, et sans fin certaine. Ce climat est particulièrement bien rendu par la façon de cadrer les actions, les mouvements de caméra qui suivent de manière parfois spectaculaire, mais discrète, un visage vers un paysage immense, un mouvement imprévisible et pourtant toujours maintenu au centre de l'image. Un cadreur remarquable !
Pour soutenir l'intérêt de ce récit, il faut souligner la très belle prestation de Kacey Mottet Klein  que nous avions vu dans Keeper (193) Quand on a dix-sept ans (241) e.a., un acteur maintenant en pleine maturité, en pleine possession de ses moyens d'expression. Et ils sont nombreux et puissants. Sa mère, c'est Virginie Efira, admirable comme chaque fois, mais ici, dans un rôle peu en ligne avec ce que nous connaissons d'elle. La voilà (très bonne) cavalière, parlant russe (parfois en off quand la phrase est un peu longue...) et faisant la gueule durant pratiquement tout le film. Un peu comme Bérénice Bejo dans L'économie du couple. Cette manière de diriger les actrices va devenir une signature. Ici Virginie Efira montre qu'elle n'a pas froid aux yeux, qu'elle sait hurler comme une possédée, qu'elle boit comme un pilier de bar et son maquillage (merci Kaatje) est sans pitié. Sa voix off à la toute fin du film est une sorte d'ouverture, enfin, vers son univers intime consigné secrètement dans son carnet tout au long du voyage. Les décors naturels, majestueux, sont supposés ceux du Kirghizistan. Ils ont été tournés au Maroc. Et il faut souligner aussi l'intérêt de l'utilisation de la musique. Baroque, elle semble en totale contradiction avec le récit, très en contraste avec l'univers musical du fils. Mais au fil du film, les choix s'imposent comme les échos de l'enjeu : retrouver le moyen de se fréquenter, rechercher une nouvelle harmonie. Pour continuer.

598
Escapada de Sarah Hirtt 
Il y a des films adolescents, par leur style, par leur sujet. Il est question de la gestion d'un héritage, entre 2 frères et une sœur, une maison en Espagne, qui  est occupée, l'on pourrait dire squattée, par l'un des frères qui veut y vivre en marginal, avec des copains idéalistes, façon Larzac ou néo écolo. Évidemment le conflit est frontal avec l'aîné qui veut vendre. La sœur elle, est hésitante, joyeuse, un peu allumeuse. Le rôle est tenu par Raphaëlle Corbisier qui est magnifique de naturel, lumineuse et qui va certainement faire parler d'elle très vite.
La mise en scène est très explicative, sans grande surprise, d'un style un peu pataud, on sent qu'il a fallu faire vite, que les moyens et les ambitions sont encore très scolaires. Ce qui n'enlève rien à la sympathie que le film suscite par son côté marginal culotté, par cet esprit de groupe qui essaye de donner un style " film chorale " mais qui fait surtout un peu désordre.
Le titre est une erreur, qui ne dit rien du film, la réalisatrice est inconnue, il n'y a pas de " vedette ".
Alors, qui va aller voir ce film ? C'est regrettable, car il ne manque pas de talents mais par bouffées, des petites scènes bien réussies, des petites idées originales. Le cinéma belge francophone n'a pas encore trouvé là l'événement qui va remplir les salles. Alors, allez-y car c'est une leçon de cinéma sur la faiblesse du style, sur la fragilité du scénario, sur l'amateurisme du jeu d'acteur. Mais c'est sympa, l'ambiance est chaleureuse, l'envie de bien faire est palpable.

599
Las Herederas (Les héritières) de Marcelo Martinessi
Refusez la succession ! C'est en tous cas la première impression ressentie par un public, qui comme moi, passerait complétement à côté du sujet et du film.
L’histoire se déroule dans les années 60 au Paraguay, dans une bourgeoisie urbaine, au moment du partage, de la vente et de la gestion d'un héritage. Le spectateur est invité à découvrir les singularités de l'héritière déchue, homosexuelle, dans un pays inapte à intégrer cette situation, l'une des dames fera de la prison, laissant à une autre femme, le rôle de la rédemptrice qui permet à notre héroïne " d'avancer ", même, métaphoriquement, au volant d'une voiture qu'elle n'avait jamais conduite. Plusieurs scènes sont manifestement " à comprendre ", des allégories sociales souvent.
Nous sentons bien que le film est très pensé, structuré de façon subtile mais, personnellement, je n'ai absolument pas pu entrer dans l'histoire. En partie à cause de l'image que j'ai trouvé détestablement éclairée, illisible. Alors les expressions ne sont pas perçues, l'ambiance s’épaissit et l'on décroche, espérant que le film s'anime un peu. Faute d'avoir pu entrer dans cet univers qui sent le moisi, le spectateur se sent exclu, déçu, déshérité. 

600
Celle que vous croyez de Safy Nebbou
Ce film est absolument à voir, pour de multiples raisons.
Les deux actrices, Nicole Garcia, marmoréenne, puissante et pleine de maturité, et surtout Juliette Binoche absolument irrésistible, dans la joie et la peine, dans son métier de prof et son désespoir de femme dans la cinquantaine. Bouleversante.
Les liaisons numériques dangereuses pourrait être le titre de ce film d'une modernité, d'une singularité et d'une rare maitrise. Nous suivons l'usage très complexe qui est fait de ces échanges, naïfs et bon enfants, qui évoluent de façon très envahissante, complexe, perverse, entre des êtres qui, pour se rencontrer, ont recours aux réseaux sot-sot. Pour une fois, les écrans, téléphones et portables, sont admirablement intégrés au récit et aux images du film. Une superbe réussite.
Le scénario est parfaitement construit, et d'une grande complexité, paradoxalement très lisible.
Et la fin de l'histoire est tout simplement imprévisible, une absolue surprise en plusieurs actes. Un vrai tour de force.
Il faut aussi souligner la qualité extrême des plans de ces deux femmes, filmées de très près, sans filtre, ce qui nous donne à voir chaque détail de leur visage en beauté ou en chagrin. Une belle merveille visuelle. Il y a une séance de photo qui laisse rêveur, tant les images magnifient l'actrice.
Sans spoiler, il est permis de dire que Juliette Binoche enseigne à l'université, et nous l'entendons durant quelques belles et courtes séquences, exposer, à ses étudiants, certains aspects de l’œuvre de Pierre Ambroise Choderlos de Laclos. Un pure régal qui propose des clés pour le film, tout en accentuant la modernité de celui-ci, au regard de l'éternelle constance de ce que Les liaisons dangereuses suscitent chez ses lecteurs.
Le réalisateur n'en est pas à son coup d'essai, et sa propension à opposer deux fortes personnalités permet, une nouvelle fois, une brillante démonstration. De lui, je n'ai vu que Dans les forêts de Sibérie, un film singulier et remarquablement interprété, maîtrisé malgré l'extrême audace de la mise en œuvre.
Au delà de l'immense plaisir que ce récent film suscite, il y a une profonde réflexion à nourrir quant à cette façon étrange, mais tellement banalisée, d'entrer en relation via ce qui, à mes yeux, les rend impossibles : l'omniprésence des moyens de communications numériques avec image. 
Les fake news les plus délétères ne sont pas toujours celles que vous croyez.

601
Can You Ever Forgive Me ? de Marielle Heller
Allez vous amuser à ce film New-yorkais qui se déroule dans les années 90.
L'histoire est l'adaptation d'un livre qui est le récit, écrit par celle qui l'a vécu, d'une filouterie qui filoute des filous. Cela arrive souvent, mais ici l'objet de ce commerce illicite est original : il s'agit d'écrits imaginaires d'auteurs célèbres. Et c'est particulièrement jouissif de voir les nécrophages de la matière grise qui se font rouler en achetant, à des prix de spéculateurs, des papiers dont la vocation serait la bibliothèque nationale et qui, de surcroit, sont des faux. Délectable. Sauf que le F.B.I. ne l'entend pas de cette oreille. 
L'actrice que l'on ne quitte pas des yeux est magnifique, grassouillette, le verbe haut, l'allure avachie et la rancune chevillée au corps. Melissa Ann McCarthy est une actrice très connue (et très bien payée...) aux USA. Elle a déjà une carrière aussi diversifiée que courageuse, à son brillant palmarès.
Elle trouve, en Richard E. Grant, un partenaire haut en couleur, d'une extravagance merveilleusement incarnée et ils formeront une espèce de couple à la dérive qui ne manque pas d'originalité. Très savoureux.
L'image est très " stylée " dans des tons verts, bruns, qui donnent une grande unité au film. Les musiques sont à chaque fois un régal, contrastées mais si bien adaptées à l'ambiance des séquences qu'elles accompagnent.
Soyez certains de pouvoir tout leur pardonner, ils sont excellents.


602
Werk ohne Autor (Never look away - Une œuvre sans auteur) de Florian Henckel von Donnersmarck
3 heures 8 minutes de pur bonheur cinématographique, un film d'une rare générosité, d'un intérêt complexe et multiple, qui se déroule pendant un tiers de siècle. Une fresque (et vous verrez que le mot est à propos) particulièrement haute en couleurs, en contrastes, et émotions.
Avant la guerre, en Allemagne, le nazisme annonce ses pires excès, ceux de l’eugénisme et de la race pure, débarrassée de ses anormaux par euthanasie. Après la guerre, c'est l'occupation russe, le stalinisme, puis le passage à l'Ouest.
Tout cela est évoqué admirablement, par des ambiances, des costumes, des décors superbement rendus. Nous suivons une famille qui en croise une autre. La suite à l'écran. 
A cela s'ajoute une passionnante approche de l'art plastique, de la peinture décadente, incroyablement bien expliquée, du point de vue du IIIe Reich, au début du film. Puis, la peinture socialiste, argumentée et montrée de façon édifiante. Ensuite l'art conceptuel balbutiant dans les années 50, c'est hilarant. Et notre personnage central va devoir surmonter tout ce qui le " bloquait " dans son processus de création. Il y arrivera au prix d'efforts immenses, douloureux, et qui montrent l'extraordinaire complexité des rapports entre les personnes qui ont traversé cette époque dont, manifestement, l'Allemagne actuelle n'a pas encore soldé le prix.
Le réalisateur avait déjà beaucoup impressionné avec son premier long métrage : La vie des autres. L'histoire est inspirée ici, pour partie, par la vie du peintre Gerhard Richter, et les connaisseurs du tableau de Marcel Duchamp seront amusés de retrouver ce thème, de façon moins cubiste, mais proche de Muybridge, l'un des photographes précurseurs du cinématographe.
Paula Beer est l'amour de ce peintre, elle est sublime de beauté et de talent comme nous l'avions découverte dans Franz (300) de François Ozon.
La musique de Max Richter - La Religieuse (017) e.a. - est un concert, des concerts successifs, et qui magnifient le film comme rarement, avec un langage sonore d'une subtile adéquation avec le récit, dans toutes ses évolutions.
L'image de Caleb Deschanel, opérateur chevronné et célébré, est d'une cristalline beauté, ne transformant pas la réalité qui nous parait montrée sans truchement d'effets de couleur, de tonalités, d'usage d'optiques savamment utilisées. Les mouvements d'appareil sont d'une élégante sobriété, toujours justifiés, comme le sont les positions de caméra, aussi intéressantes qu'à propos, dans chaque séquence, pour en accentuer la singularité. 
Dans le film, on rappelle que Qui sauve une vie sauve le monde entier. Il est savoureux de se souvenir que cette phrase, prononcée par un SS, est issue du Talmud.
Vous entendrez aussi cette sentence Ne détourne pas le regard, tout ce qui est vrai est beau, et ce film doit être vrai, car il est beau. 

603
Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ? de Philippe de Chauveron
Ce film est au cinématographe ce que la Blanquette de Limoux tiédasse est au Champagne bien frappé. Certes, il y a quelques bulles, mais avachies et très prévisibles, tout est fait pour créer l'ambiance, mais cela n'est jamais la fête.
Pourtant nous étions prévenus depuis Débarquement immédiat, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu (054-085) A bras ouvert (385). C'est un style de cinéma qui plait à certain, comme André Rieu séduit, avec ses concerts, ceux qui ne connaissent pas la musique.
Ce qui amuse ici est de voir comment les scénaristes n'ont jamais franchi la ligne rouge entre l'humour et la stigmatisation. C'était bien maîtrisé dans la précédente version, celle sans " encore ". Ici, il y a tout de même quelques clichés qui refont surface : le comportement du père africain, les réactions vis-à-vis du mariage homosexuel, l'attitude de l’Israélien au moment du payement, les 4 filles du couples qui sont tout de même très greluches et cette caricaturale façon d'encenser la France, mieux encore, la Touraine, comme le parangon du bien vivre. Voyez le festin au retour de voyage, par exemple. Amusant, mais tellement franchouillard. Comme certaines répliques, écrites pour faire rire, espérant devenir culte. Amusez-vous aussi en observant comme la " mise en place " des acteurs est faites généralement pour que chacun soit bien visible, jamais caché par d'autres, comme sur les photos de groupe, et de préférence de face, pour que les expressions, le plus généralement forcées, soient bien lisibles par le spectateur qui baille en attendant le gag suivant.
Heureusement l'image de Stéphane Le Parc est très élégante, adaptée à cet univers français des bords de Loire, tout est lisible dans les décors qui sont d'un académisme irréprochable.
Le film donne l'impression de ces sauts au trampoline qui rebondissent de moins en moins et deviennent un peu sots.
Et si vous regardez le générique de fin, à la loupe, vous découvrirez ce qui ne semble dit nul part ailleurs, par honte sans doute : le tax shelter finance en partie ce film, au bénéfice du Studio l’Équipe et de quelques prestations de post-production. Quoi de plus choquant que de constater qu'une " suite " d'un gros succès commercial " pompe " encore les moyens de production en Belgique, en y faisant de l’out-sourcing pour travailleurs étrangers, moins couteux.
Heureusement, il n'y a pas de Bon Dieu ; il se vengerait. Et comme ces pratiques se perpétuent (combien de temps encore ?) c'est bien la preuve de l’inexistence de Dieu.

604
Une intime conviction de Antoine Raimbault
Ma conviction est faite : c'est un film pour midinette. Sujet accrocheur, comme chaque fois que la Cour d'Assise est le théâtre du drame qui se joue : va-t-on innocenter un criminel ou condamner un innocent ? Malheureusement le sujet inspiré d'un fait réel et resté à ce jour sans réponse, subit un traitement scénaristique qui ferait rougir de honte le moindre chroniqueur de tabloïd.
Rien n'est crédible dans le récit qui confie à une dame (jurée lors du 1er procès en assise) rien moins que les écoutes téléphoniques ! Plus absurde, plus invraisemblable, il n'y a pas au vestiaire des avocats. Les scènes au tribunal sont du mauvais théâtre, les séquences intercalaires sont mal dégrossies et absurdement caricaturales. Les rapports humains, essentiellement familiaux avec des enfants (celui de l'héroïne, ceux de l'accusé) sont d'un frustre qui les rend ridicules. L'accusé lui-même est réduit à une espèce de figurant qui s'ennuie. Bref, aucune réelle construction de personnages, si non celui de cette femme qui s'obstine, jusqu'à la folie, à essayer de résoudre un mystère qu'elle croit pouvoir dévoiler. C'est aussi absurde que ridicule. Et au centre de tout cela, l'avocat tonitruant et théâtral, notre Olivier tax shelter Gourmet. Comme son personnage est outrancier, hâbleur et colérique, on ne sait si c'est l'acteur insupportable, même en caleçon, qui ne peut faire autrement ou si il y a une volonté, une direction artistique, qui nous impose ce numéro de Jean-Louis Tixier-Vignancour de sous préfecture.
Écoutez la plaidoirie de ce dernier, si vous n'avez pas le temps d'aller voir le film : https://www.youtube.com/watch?v=Y_eHs7aVdx4 Car là, c'est du grand art pour une impossible cause. Rien à voir avec ce feuilleton de mauvaise série télé. Le nom que porte l'avocat est rien moins que Éric Dupond-Moretti, personnage réel, ayant plusieurs fois utilisé sa toge comme costume d’histrion.
Marina Foïs est magnifique, d'abord parce qu'elle surnage dans ce naufrage cinématographique, ce qui prouve que le talent survit, même dans la nuit la plus profonde. Reste à saluer les prises de vue dans le tribunal qui sont faites avec une virtuosité et un sens du reportage qui soutiennent heureusement ce scénario malheureux.
Il est possible de se laisser captiver par cette pseudo justice spectacle. Personnellement je ne suis pas très convaincu. Que le tax shelter soit à nouveau une source de financement pour un tel film n'est rien moins que de la provocation, même si l'on aperçoit au générique, le nom de quelques Belges, alibis.





















Fondation Jacques Brel
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(capture d'écran du 27 septembre 2017).










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Berry républicain 2 décembre 2017



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