11ème séance avec débat
LE JEUNE KARL MARX
Biopic, drame historique franco-germano-belge de Raoul Peck avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps. (2017 - 1h 58);
VENDREDI 10 NOVEMBRE 2017 (CINE DEBAT)
Victimes de la révolution industrielle, Marx en exil, projets révolutionnaires,…
1844. De toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s'organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage.
Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.
Intelligents, audacieux et téméraires, ces trois jeunes gens décident que “les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, alors que le but est de le changer". Entre parties d'échecs endiablées, nuits d'ivresse et débats passionnés, ils rédigent fiévreusement ce qui deviendra la “bible” des révoltes ouvrières en Europe : “Le manifeste du Parti Communiste”, publié en 1848, une œuvre révolutionnaire sans précédent.
Le comité des Amis de l’Humanité du Cher
en partenariat avec Ciné-Rencontres
vous propose
Vendredi 10 novembre à 20h00
au cinéma Ciné Lumière de Vierzon,
une projection du film réalisé par Raoul PECK LE JEUNE KARL MARX
suivie d’un débat avec
Jean QUETIER,
Agrégé de philosophie,
doctorant sur Karl Marx.
Interview de Jean Quétier, rédacteur en chef de CAUSE COMMUNE, "la revue d'action politique du PCF" :
Extraits :
Le grand mérite de Raoul Peck est de présenter un film sur Marx qui soit à la fois exigeant d’un point de vue biographique et théorique et, en même temps, accessible au grand public. La lacune principale de ce qu’on a nommé le « retour de Marx » depuis la crise de 2008 résidait justement dans son cantonnement à la sphère universitaire.
Il n’y a rien de dogmatique là-dedans : pour Marx, la théorie est le contraire d’une incantation remâchée et paresseuse, c’est l’analyse attentive de la structuration de la société.
Marx ne développait pas sa théorie dans son coin, sans se préoccuper de sa diffusion. C’est un aspect que les universitaires mettent, en général, assez peu en avant mais qui est décisif : Marx n’a eu de cesse d’intervenir dans les organisations politiques de son temps. « Une idée devient une force matérielle dès qu’elle s’empare des masses », disait-il.
On ne peut pas transposer abstraitement les débats d’hier, mais je crois que l’insistance de Marx sur la question de la lutte des classes n’était pas anodine. La situation dans laquelle nous nous trouvons est, à cet égard, un peu paradoxale : la gauche de transformation sociale vient de réaliser un de ses meilleurs résultats électoraux depuis des décennies, mais la question de la lutte des classes a un peu disparu du débat public, et on entend surtout parler de « peuple », de « caste », d’« oligarchie ». Je ne suis pas certain que cela contribue à dissiper la confusion ambiante…
La grande différence avec le socialisme utopique, c’est que le populisme de gauche se préoccupe presque exclusivement de la question de la prise du pouvoir, tandis que les utopistes s’en désintéressaient. C’est sans doute ce qui le rend beaucoup plus efficace, à court terme du moins.
Il faut saluer l’initiative de Raoul Peck qui, je l’espère, contribuera à ce que l’on porte un nouveau regard sur Engels. Et j’ajouterai : sur Jenny Marx, dont le film nous montre qu’elle est bien plus que l’épouse de Karl. En ce qui concerne Engels, il faut dire que sa propre modestie a beaucoup contribué à forger l’image d’un « second violon ».
Notre ouvrage cherche au contraire à montrer la richesse et la variété des analyses d’Engels : il a non seulement exploré des domaines que Marx n’avait fait qu’effleurer, comme l’ethnologie ou la biologie, mais il a également approfondi la stratégie communiste, notamment sur la question du parti et de l’État.
Il n’y a rien de dogmatique là-dedans : pour Marx, la théorie est le contraire d’une incantation remâchée et paresseuse, c’est l’analyse attentive de la structuration de la société.
Marx ne développait pas sa théorie dans son coin, sans se préoccuper de sa diffusion. C’est un aspect que les universitaires mettent, en général, assez peu en avant mais qui est décisif : Marx n’a eu de cesse d’intervenir dans les organisations politiques de son temps. « Une idée devient une force matérielle dès qu’elle s’empare des masses », disait-il.
On ne peut pas transposer abstraitement les débats d’hier, mais je crois que l’insistance de Marx sur la question de la lutte des classes n’était pas anodine. La situation dans laquelle nous nous trouvons est, à cet égard, un peu paradoxale : la gauche de transformation sociale vient de réaliser un de ses meilleurs résultats électoraux depuis des décennies, mais la question de la lutte des classes a un peu disparu du débat public, et on entend surtout parler de « peuple », de « caste », d’« oligarchie ». Je ne suis pas certain que cela contribue à dissiper la confusion ambiante…
La grande différence avec le socialisme utopique, c’est que le populisme de gauche se préoccupe presque exclusivement de la question de la prise du pouvoir, tandis que les utopistes s’en désintéressaient. C’est sans doute ce qui le rend beaucoup plus efficace, à court terme du moins.
Il faut saluer l’initiative de Raoul Peck qui, je l’espère, contribuera à ce que l’on porte un nouveau regard sur Engels. Et j’ajouterai : sur Jenny Marx, dont le film nous montre qu’elle est bien plus que l’épouse de Karl. En ce qui concerne Engels, il faut dire que sa propre modestie a beaucoup contribué à forger l’image d’un « second violon ».
Notre ouvrage cherche au contraire à montrer la richesse et la variété des analyses d’Engels : il a non seulement exploré des domaines que Marx n’avait fait qu’effleurer, comme l’ethnologie ou la biologie, mais il a également approfondi la stratégie communiste, notamment sur la question du parti et de l’État.
Raoul Peck, né le 9 septembre 19531 à Port-au-Prince, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma haïtien.
Nominé en janvier 2017 pour l'Oscar du meilleur documentaire pour I Am Not Your Negro, il a notamment réalisé Lumumba, un film inspiré de l'histoire de Patrice Lumumba et son rôle dans l'indépendance du Congo. Il a également été Ministre de la Culture de la République d'Haïti de 1995 à 1997. Le cinéaste est l'actuel président de la Fémis depuis janvier 2010.
Le style de Raoul Peck
Depuis ses origines, la filmographie de Raoul Peck reflète un ensemble de films à l’écriture particulière, dans la mesure où les sujets traités sont tant historiques, politiques que personnels. Une œuvre qui doit tenir compte d’une biographie éclatée (donc de points de vue intellectuellement et économiquement conflictuels) et qui structurellement exploite tant l’efficacité du cinéma américain, à sa manière, que des approches plus complexes faites de collage, de superposition temporelle du récit, de flashforward ou backward, ainsi qu’une utilisation récurrente d’une voix off, auteur, personnage et point de vue objectif selon les besoins du propos. Cette approche aux multiples éléments, tant formels, structurels qu’esthétiques, permet de mélanger aussi organiquement la politique, l’histoire, la poésie, l’intime.
D’où la nécessité pour lui, par obligation plutôt que par choix, d’être son propre scénariste. L'écriture pour lui reste un moment difficile et douloureux. Néanmoins « c’est la seule période pendant laquelle on peut vivre de vrais moments de jubilation des plus sincères, douces récompenses d’un sacrifice solitaire ».
D’où aussi la difficulté pour trouver des partenaires d’écriture (exercice déjà difficile en soi) au profil biographique, philosophique ou politique permettant une approche commune ou complémentaire : « rien n’est plus épuisant que d’avoir à expliquer à tout moment à un partenaire de travail des éléments déjà suffisamment évanescents dans sa propre tête pour ne pas avoir à essayer de les expliquer à un autre. Ma rencontre avec Pascal Bonitzer – grâce à Jacques Comets avec qui il travaillait à La fémis – m’a permis d’un coup de gagner aussi bien un ami que le partenaire solide qui me manquait ».
Raoul Peck a eu la chance de pouvoir renouveler ce type de collaboration aux États-Unis, avec l’écrivain Russell Banks (sur deux projets en préparation), lui aussi un personnage particulier dans le paysage américain, quelqu’un d’ouvert au monde, libre de l'ethno- et l’eurocentrisme ambiant, et qui a – rare pour un citoyen américain – une vision de classe de sa société.
Enfin, pour Raoul Peck, l’approche documentaire reste similaire à celle de la fiction (voix-off, structure fracturée, mélange de politique, histoire, mémoire, poésie). « Je n’ai pas une approche fondamentalement différente du documentaire ou de la fiction, sinon d’essayer de mettre autant de « narration » possible dans mes documentaires et de « réalité » dans les fictions ». D’ailleurs que ce soit pour Haitian Corner, Lumumba, Sometimes in April ou L’affaire Villemin, le recours au réel, aux documents, aux détails véridiques et vécus, est constant. Les trois derniers films peuvent même être considérés comme de véritables reconstitutions, le didactisme en moins. « Ce n’est pas tout que d’essayer d’être exact et précis sur la réalité que l’on raconte, encore faut-il que cela reste du cinéma. Il ne faut qu’à aucun moment la véracité du propos n’entame la magie de la fiction. »
I Am Not Your Negro ou Je ne suis pas votre nègre est un film documentaire franco-américain écrit, coproduit et réalisé par Raoul Peck, sorti en 2016. Il retrace la lutte des Noirs américains pour les droits civiques à partir d'un texte inédit de James Baldwin (Remember This House), qui se déroule notamment pendant la période des meurtres de Medgar Evers, Malcolm X, et Martin Luther King.
Ce long-métrage a remporté de nombreuses récompenses, étant en particulier nommé aux Oscars 2017 au titre de meilleur documentaire.
En France, le film sort dans les salles le 10 mai 2017 après avoir été diffusé sur Arte et YouTube en avant-première, sous le titre Je ne suis pas votre nègre.
N’hésitez pas à visiter la page de l’actualité du mois,
qui concerne :
Université populaire du Pays de Vierzon
Université populaire du Pays de Vierzon
Café repaire
Cinéma et psychanalyse Châteauroux
Salon du livre de Vierzon
AG Berry Latino
https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/11/actu-novembre-17.html
Cinéma et psychanalyse Châteauroux
Salon du livre de Vierzon
AG Berry Latino
https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/11/actu-novembre-17.html
COMPLEMENTS, PROGRAMMES, PHOTOS, BANDES ANNONCES,...
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
Cliquez sur le lien ou sur l'image.
http://cinelumiere-vierzon.info/
Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.
CINE RENCONTRES.
Tarif de 5 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse. (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu.
Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...).
Merci pour votre soutien.
Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.
Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).
Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...
COURS DE CINEMA CICLIC
Upopi vous présente son cours de cinéma en ligne !
Apprenez et jouez avec les plus grands cinéastes.
Upopi, l’Université populaire des images, propose un cours de cinéma en ligne. Initié par Ciclic, ce cours accompagne les internautes souhaitant pratiquer l’analyse filmique. Cinéphiles, médiateurs, enseignants ou élèves, apprenez le vocabulaire cinématographique en vous amusant grâce à :
• 11 séances
• 53 notions
• 158 exercices
• 209 vidéos
Composées de Définitions, Études de cas et Exercices, les onze séances en accès libre permettent d’avancer à son rythme dans la compréhension du vocabulaire de l’analyse filmique, ici réparti en quatre thématiques :Image, Plan, Montage, Son.
Accessible sur ordinateur, tablette, et smartphone, ce cours de cinéma convoque Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, François Truffaut, Steven Spielberg, Orson Welles… mais aussi Jason Bourne et Terminator. À partir d’extraits de grands films de l’histoire du cinéma, les principales notions du vocabulaire cinématographique n’auront plus de secret pour vous.
Pour vous rendre sur le site,
cliquez sur l'image ci-dessous:
Pour un accès direct au vocabulaire,
cliquez sur l'image ci-dessous:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire