lundi 23 octobre 2017

LES FIGURES DE L'OMBRE

Une sortie cinéma du lycée Edouard Vaillant de Vierzon.






LES FIGURES DE L'OMBRE
Drame-biopic américain de Theodore Melfi avec Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe. (2017, 2h06)


    
VENDREDI 20 OCTOBRE 2017 
14H

UNE SORTIE SCOLAIRE REMARQUABLE
TANT PAR LA QUALITÉ DU FILM
QUE PAR CELLE DU PUBLIC (VENU EN NOMBRE !)


Le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. 
Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran.













La préparation
Une telle réussite est le résultat d’une mobilisation triangulaire préalable entre le lycée Edouard Vaillant, à l’origine de cette initiative, le Ciné Lumière de Vierzon avec son personnel, et, en interface, l’association Ciné Rencontres qui favorise les nombreux échanges d’informations précises et variées qu’un tel projet nécessite.
Au départ il y eut logiquement le lycée. Dès la sortie du film, Catherine, professeure de français, le préempte comme une sortie scolaire éventuelle intéressante. Aussitôt Ciné Rencontres obtient de Francis, l’exploitant du cinéma, un suivi favorable du projet. Dès que Martine, professeure de mathématiques, en fait la demande officielle et obtient la concrétisation financière  devant le conseil d’administration du lycée, le processus de finalisation est enclenché. Corinne, la documentaliste, règle efficacement avec nous les derniers détails. Jack, le directeur d’exploitation, ainsi que les projectionnistes, Nicolas et Jean, assurent la bonne marche de la séance malgré les éventuels imprévus de dernière minute. Il n’est jamais évident d’assurer la bonne installation de près de 350 personnes dans une salle heureusement capable d’en contenir 367, même si elle compte parmi les plus confortables.
Et encore, le potentiel du lycée Edouard Vaillant était  bien supérieur. On n'avait mobilisé que (si on ose dire!) les classes de seconde, la première littéraire, la section européenne.
Heureusement, de nombreuses matières sont représentées, et les professeurs d’anglais et de français sont associés à leurs collègues scientifiques. Au bout de cette longue chaîne, les élèves sont à la hauteur de l’événement. Bilan : une belle réussite, qui donne envie de la renouveler à la première occasion.




La réception du film
Calculatrices de couleur… Assurément cette dénomination, à tous points de vue, ne rendait pas justice aux héroïnes d’une histoire que le film présente dans une mise en scène certes classique mais surtout efficace de bout en bout.
Plus subtilement qu’on pourrait le penser au premier abord, les absurdités de la ségrégation raciale ainsi que celles liées à la misogynie sont montrées avec un mélange d’humour et de précision qui met dans le mille à chaque fois.
Mais si ces aspects sont souvent mis en valeur, et à juste titre par la critique, il ne faudrait pas oublier de souligner le rôle de premier plan de l’élément qui sert de carburant permanent à cette véritable machine à démolir les préjugés : les sciences et les techniques.
Car le fait de réduire ces femmes à de simples machines à calculer qu’une machine IBM pourrait avantageusement remplacer est au moins aussi réducteur que de vouloir les assigner à un rôle mineur en raison de leur sexe ou de leur couleur de peau.
Le film montre que si elles acquièrent un rôle de vedette, un rôle de premier plan, c’est bien en raison de leurs qualités humaines exceptionnelles, qui ne se réduisent pas à la ténacité. Leurs qualités humaines et leur intelligence forcent à la fois la sympathie et l’admiration du spectateur. Et si la rapidité de calcul nécessite de l’intelligence, on est bien davantage convaincu par leurs réelles aptitudes en mathématiques qui combinent à la fois une grande culture et une grande imagination dans ce domaine, tout en étant capables de les mobiliser opportunément et à bon escient.
C’est là que l’humain ne se réduit pas à une simple machine. Inventer les équations qui permettent le passage des trajectoires elliptiques à des trajectoires paraboliques en recourant aux ressources fournies par le « vieux » mathématicien Euler, voilà qui est le plus admirable. Et le film se garde bien, malgré l’emploi de ce qui peut apparaître comme de vieilles ficelles hollywoodiennes, de s’enliser dans un manichéisme grossier. Pour aliénés dans leurs préjugés qu’ils soient, les physiciens de la NASA n’en sont pas moins des gens très pointus dans leur domaine , et s’ils ont tendance à ne jurer que par les théories physiques les plus récentes, ils sont capables aussi d’évoluer et de s’ouvrir à d’autres points de vue au nom d’un pragmatisme bien compris : l’aventure est exaltante, la compétition est serrée, beaucoup d’argent est en jeu, des vies humaines en dépendent.
La vraie mathématicienne ne vit pas sa science comme une succession de progrès où le dernier est  le seul valable, mais comme une collection d’outils disponibles dont chacun d’eux a sa valeur propre et dont l’utilité se révèle au moment de la tâche à accomplir.
Au final, le résultat compte, et la réussite de l’entreprise collective lève les obstacles d’un individualisme excessif et potentiellement pénalisant. Au temps de la guerre froide, cette façon d’inventer deux façons de mettre en commun ses ressources en vue de la victoire au sein de deux systèmes idéologiques opposés ne manque pas de piquant.
On a pu bénéficier exceptionnellement d’un temps de débat plutôt confortable à l’issue de la projection. Mais sans nul doute de nombreux points ont dû malgré cela rester eux aussi dans l’ombre. L’occasion pour les enseignants des diverses matières (dans quel autre endroit que dans un lycée trouve-t-on une telle concentration de compétences diverses ?...) d’approfondir la réflexion avec leurs classes.
























Pour réviser vos connaissances sur les femmes prix Nobel en sciences :




Depuis 1901, année de sa création, 583 Prix Nobel ont été décernés pour des travaux dans une discipline scientifique. Parmi ceux-ci, seulement 18 ont récompensé une femme (eh oui, il y en a une qui en a reçu deux !)



1) Marie Curie (Pol/Fr)
Prix Nobel de physique 1903 (avec son mari Pierre) pour les travaux sur la radioactivité naturelle et Prix Nobel de chimie 1911 pour la découverte du radium et du polonium




2) Irène Joliot-Curie (Fr)
Prix Nobel de chimie 1935 pour la découverte de la radioactivité artificielle




4) Maria Goeppert-Mayer (Prusse/USA)
Prix Nobel de physique 1963 pour la découverte de la structure en couches du noyau atomique





5) Dorothy Crowfoot-Hodgkin (UK)
Prix Nobel de chimie 1964 pour ses travaux sur la cristallographie aux rayons X en biochimie




Enfin, les prix Nobel féminins les plus nombreux ont été décernés dans le domaine de la médecine et de la biologie. 


 Voici les liens conseillés par Catherine:


Je t'envoie aussi ces deux liens vidéo sur YouTube au sujet du film.



  
Voici les documents video dont je ne vous ai pas parlé:

La critique (enthousiaste) de durendal sur YouTube :

Pour la petite histoire, voici un court document vidéo qui montre Katherine Johnson recevoir la Médaille de la Liberté des mains du président Obama :

Enfin, voici la "standing ovation" que le monde de Hollywood a pu faire à  Katherine Johnson au moment de la dernière cérémonie des Oscars en début d'année puisque le film avait trois nominations ; le discours de présentation est prononcé par les trois actrices principales du film :



Une critique des Figures de l’ombre par le même chroniqueur sous la forme d’un échange et qui selon moi sonne assez juste :



Rajouté en 2020






Titulaire d’une licence de mathématiques, Katherine Johnson avait rejoint le programme spatial américain – la future NASA – en 1953, et avait pour tâche principale de contrôler le travail de ses supérieurs à l’aide de calculs.

Des mathématiciens noirs, à l’écart de leurs collègues blancs
A cette époque, la ségrégation raciale était encore en vigueur aux Etats-Unis, et la scientifique œuvrait à un poste de « colored computer » (« ordinateur de couleur ») avec des douzaines d’autres mathématiciens noirs, à l’écart de leurs collègues blancs. C’est seulement en 1958 que son équipe a été intégrée à d’autres divisions de la NASA, pour faire partie du premier programme de vol spatial habité des Etats-Unis.

Katherine Johnson a alors participé aux calculs du vol d’Alan Shepard, le premier Américain à se rendre dans l’espace.

Pendant sa carrière de trois décennies pour l’agence spatiale, Katherine Johnson a développé des équations cruciales ayant permis aux Etats-Unis d’envoyer des astronautes en orbite et sur la Lune, des formules toujours utilisées dans la science aérospatiale contemporaine. Elle a notamment calculé les trajectoires d’Apollo-11, la mission historique qui a fait de Neil Armstrong le premier homme à marcher sur la Lune en 1969.

La NASA a rendu hommage lundi à la scientifique. « C’était une héroïne de l’Amérique, une pionnière dont l’héritage ne sera jamais oublié », a écrit James Bridenstine, le patron de l’agence spatiale américaine.

Katherine Johnson a permis « d’éliminer les barrières raciales et liées au sexe », a de son côté salué la NAACP, la plus grande organisation de défense des Noirs aux Etats-Unis.















Et pour ne pas oublier...

N’hésitez pas à visiter la page de l’actualité du mois,
 qui concerne :

Assemblée générale de Ciné Rencontres vendredi 13 octobre (Ciné Lumière, 18h30). 
Université populaire du Pays de Vierzon
Conférence Jean-Marie Favière avec John Ryan sur Les Révolutions anglaises au XVIIe siècle (Jeudi 12 octobre, Médiathèque, 18h30)
Café repaire
Conférence Café Repaire Michel Pinglaut sur « Ecole et révolutions » (Mardi 3 octobre, Auberge de jeunesse, 19h).
Cinéma et psychanalyse Châteauroux
Nicolas Vannier au Ciné Lumière dimanche 17
Salon du livre de Vierzon
Vaillant primé au salon du livre
Don du sang
Salon d'automne Arts Issoudun
Troc plantes Saint-Laurent
BREL A BOURGES
Refus de la misère


https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/09/actu-octobre-2017.html

Voir ici les films souhaités pour la suite:

https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/08/liste-des-films-proposes-pour-le.html






COMPLEMENTS, PROGRAMMES, PHOTOS, BANDES ANNONCES,...
    Cliquez sur le lien ou sur l'image.

http://cinelumiere-vierzon.info/



Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.





Carte d'adhérent.
 Tarif de 5 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse.  (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu. 












Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...). 


Merci pour votre soutien. 

















Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.







Facile de nous trouver. Il suffit de taper "cinégraphe" sur Google par exemple...
(capture d'écran du 27 septembre 2017).










Tiens... tiens... "abondante et variée"... Et si Ciné Rencontres y était un peu pour quelque chose en fin de compte?...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire