samedi 7 octobre 2017

UN BEAU SOLEIL INTERIEUR

7ème séance avec débat






Merci de bien vouloir noter ces événements de proximité (à tous les sens du terme) :
Conférence Café Repaire Michel Pinglaut sur « Ecole et révolutions » (Mardi 3 octobre, Auberge de jeunesse, 19h).
Conférence Jean-Marie Favière avec John Ryan sur Les Révolutions anglaises au XVIIe siècle (Jeudi 12 octobre, Médiathèque, 18h30)
Assemblée générale de Ciné Rencontres vendredi 13 octobre (Ciné Lumière, 18h30). 



QUINZAINE DES REALISATEURS CANNES


UN BEAU SOLEIL INTERIEUR
Comédie dramatique réalisée par Claire Denis avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois (1h34).


    
VENDREDI 6 OCTOBRE 2017 (CINE DEBAT)
20H30 


Femme lumineuse seule avec enfant cherche le vrai amour.  
Amour, divorce, quête, dépassement, Christine Angot et Roland Barthes, maman libérée et digne,…


La Mer Morte
La salinité excessive de La Mer Morte empêche le nageur même expérimenté de rentrer dans la
profondeur des eaux, tel un bouchon il est constamment remonté en surface. C'était cette
sensation de frustration que j'avais en regardant le film de Claire Denis. J'avais beau savoir qu'une
relecture de Barthes amendée par Christine Angot était immergée, je n'y ai jamais cru. Tout juste
une réflexion sur l'amour et ses facettes, sans doute image dérangeante en miroir que je n'ai pas
choisi de regarder. Chose étrange est de constater que le dialogue comprenait les extraits suivants
" nous avons piétiné toute la soirée ","j'ai tourné en rond","je n'ai pas fini de me gargariser ". Ainsi
soit-il, j'adhère. En attendant de me replonger.
JOHN



Eh bien, me revoilà dans mes épisodes cinéma.
On m’y a attirée par la photographie de l’image, une directrice photo qui cherche au mieux, par tous les moyens modernes, de retrouver le rendu riche et inimitable de l’argentique : une pure et dure frustrée par la modernité dans ce domaine.
Un film de femmes écorchées.
Je me suis laissée appâter, c’était soit soirée photo (ma récréation), soit soirée copies, soit ma recherche de Proust pour Albertine (long chemin à peine ébauché).
Qu’en dire ? je n’ai pas été déçue par l’image très bien traitée, une belle lumière très douce et très travaillée. De beaux plans et des compositions très chiadées.
Je dirais que c’est un film de trois femmes (scénaristes, actrice). Ou de quatre femmes avec la directrice photo.
Un film sur l’Art dans sa source traitant de l’Amour, dans une quête impossible de perfection.
Une ode à Juliette Binoche, immense actrice que j’affectionne, très pure et très sensuelle à la fois.
Le début est très déroutant. On ne sait pas bien si Isabelle (Juliette) joue le rôle d’une professionnelle de l’amour qui fait commerce de ses charmes et qui se retrouve piégée par ses sentiments, ce que tendrait à confirmer une scène où son amant du moment dit qu’elle fait « le plus beau métier du monde ». Elle s’avère en fait être artiste peintre. On finit par s’apercevoir que la relation amoureuse est traitée comme un tableau que l’artiste ne maîtrise pas et qui peut à tout moment être rejeté parce qu’une fausse note s’est glissée dans la composition.
La quête est impossible, prenant place dans le milieu bourgeois bobo bohème parisien, dépeint à la manière d’une caste de privilégiés se révélant au final être une prison dorée qui étouffe et isole. Le problème est insoluble. Le langage (le discours) est omniprésent, évoquant de manière récurrente et répétitive la problématique de la relation amoureuse.
Qu’en penser ? Une personne (un homme) est sortie avant la fin de la séance, globalement le public n’a pas aimé et a trouvé le film ennuyeux. Je comprends et j’entends toutes ces réactions. Je n’étais pas venue aussi me prendre la tête sur la relation amoureuse de cette manière-là un vendredi soir.
Mais je pense qu’il faut resituer le film dans son contexte artistique, le voir comme un tableau surréaliste (mais pas tant que ça) traitant le sujet de leur relation à l’Amour.
Les deux coauteures des dialogues sont des femmes qui vivent dans ce milieu d’artistes. Elles ont besoin de travailler leur créativité pour transcender les écorchures que la vie leur a infligées dans les relations humaines afin de pouvoir apaiser leur douleur et faire la paix avec elles-mêmes : pour être « Open » !
Soraya





LES VERTUS DE L’ECHEC
C’est un film dérangeant, et je reconnais qu’il m’a, dans une certaine mesure, aussi dérangé.
En tant que petit bourgeois conventionnel très attaché à ma tranquillité, j’avoue que je n’aurais pas tenu deux minutes en compagnie de ces dingues incohérent(e)s.
D’un autre côté, je me dis que ce n’est pas non plus ce qu’on m’a proposé, qu’il s’agissait juste de voir un film et qu’on ne m’imposait pas un quelconque modèle de vie qu’il aurait fallu suivre.
Alors oui, en tant qu’œuvre, et œuvre indiscutablement originale et personnelle, le film est loin d’être sans mérites.
Les amours qui mènent toujours à des fiascos lamentables (avec les mecs, galerie de portraits de minables tels qu’on ne les avait jamais vu auparavant de cette façon au cinéma) sont plus que compensés par le seul amour réussi, celui de la réalisatrice pour son actrice principale, et la meilleure des preuves d’amour n’est autre que la façon merveilleuse dont elle la filme. Au point que cette intimité quasi fusionnelle, pour témoigner d’une tout autre qualité de relation, n’en finit pas moins à certains moments d’être elle aussi dérangeante. Le cinéma est ici voyeurisme d’une relation que l’on respecte et qu’on est presque gêné de déranger, quand il est ailleurs voyeurisme de relations dégradantes qu’on préférerait ne pas voir. Comme dans le rêve freudien, ce qui est manifeste n’est là que pour mieux révélé/cacher ce qui est latent. Ce n’est pas le discours exhibé, envahissant, voire lourdingue et vulgaire, qui compte, c’est bien le discours latent, secret, souterrain, pudique, raffiné.
Le vide des bobos caricaturés n’a pas plus ni moins d’importance que le vide des salons mondains dans La Recherche du temps perdu chez Proust. Ce qui compte, c’est la quête d’un accomplissement auquel on a voué le temps de sa vie, et dont on ne sait jamais avec certitude s’il valait la peine qu’on la lui consacre.
Cela dit, en lisant quelques commentaire qui mettaient en avant des notions comme la légèreté et la luminosité, on pouvait raisonnablement à un autre film, davantage récréatif par rapport à ce qui est habituel dans notre programmation. En poussant à l’extrême, on pourrait dire qu’au lieu de faire plaisir à d’éventuelles midinettes romantiques, ce film a plutôt contenté les admirateurs du marquis de Sade. Ce qui n’est pas la faute du film, certes, mais peut-être de la façon dont on l’a vendu. On ne pouvait pas vraiment s’attendre, en se rendant à cette soirée, qu’on allait se trouver devant une œuvre qui allait tester à ce point les limites de la tolérance du public. Chaque espoir de qualité est aussitôt cassé: la beau a un discours creux, le gentil est un pot de colle, l'intelligent est plein de mépris social, le fort est odieux, ... et le reste à l'avenant. Les hommes du film sont loin de l'idéal de tendresse de la quête brélienne poussée jusqu'à l'auto-sacrifice:

Pour que monte de nous
Et plus fort qu'un désir
Le désir incroyable
De se vouloir construire
En se désirant faible
Et plutôt qu'orgueilleux
En se désirant lâche
Plutôt que monstrueux
(Jacques Brel, J'en appelle)









Agnès Godard, une Berrichonne sur le film
(Autres natifs du Berry sur le film : Gérard Depardieu et Christine Angot, tous deux de Châteauroux) 

Agnès Godard, née le 28 mai 1951 à Dun-sur-Auron dans le Cher, est une directrice de la photographie française.
Agnès Godard a fait des études de journalisme – métier qu'elle exercera quelques années – avant de s'orienter vers le cinéma. Après avoir repris des études de cinéma à la faculté Censier, elle réussit le concours de l'IDHEC dont elle sort diplômée en 1980. Elle débute comme assistante caméra aux côtés d'Henri Alekan (qui aura une grande importance sur son travail futur) ou de Robby Müller pour le film Paris, Texas de Wim Wenders. Elle devient rapidement cadreuse de deuxième caméra, puis passe chef-opératrice.
Chef-opératrice, Agnès Godard met en image la plupart des films de Claire Denis, avec laquelle elle travaille très étroitement à la conception du film — les Cahiers du cinéma soulignant « la complicité qui unit les deux femmes, [...] telles deux sœurs » —, ainsi que ceux de Catherine Corsini. Elle travaille également avec Érick Zonca sur La Vie rêvée des anges et avec Claude Berri sur Ensemble, c'est tout.
En 2001, elle obtient notamment le César de la meilleure photographie pour Beau Travail de Claire Denis, film qui recevra de nombreuses récompenses internationales.
En 2012, avec L'Enfant d'en haut d'Ursula Meier, Agnès Godard décide pour la première fois d'utiliser les caméras numériques, constatant leur utilisation croissante voire inexorablement exclusive. Elle considère qu'avec le numérique « les images n'ont pas la même texture, que la charge poétique est différente, et en conséquence qu'elles doivent être réinventées » en s'appuyant sur la haute technicité requise « très étrange et difficile à maitriser ». Pour cela, elle décide de travailler sur les lumières additionnelles tout à la fois dans le champ de la caméra et hors-champ, afin de moduler les ambiances visuelles, et de créer une approche totalement nouvelle de l'image, considérant que tenter de retrouver en numérique la texture de la pellicule est « une cause perdue ». Poursuivant sa démarche, elle convainc Claire Denis pour son film suivant, Les Salauds, de passer au numérique aboutissant à un résultat particulièrement apprécié de ce point de vue par la critique.

Source:






Et pour ne pas oublier...

N’hésitez pas à visiter la page de l’actualité du mois,
 qui concerne :

Assemblée générale de Ciné Rencontres vendredi 13 octobre (Ciné Lumière, 18h30). 
Université populaire du Pays de Vierzon
Conférence Jean-Marie Favière avec John Ryan sur Les Révolutions anglaises au XVIIe siècle (Jeudi 12 octobre, Médiathèque, 18h30)
Café repaire
Conférence Café Repaire Michel Pinglaut sur « Ecole et révolutions » (Mardi 3 octobre, Auberge de jeunesse, 19h).
Cinéma et psychanalyse Châteauroux
Nicolas Vannier au Ciné Lumière dimanche 17
Salon du livre de Vierzon
Vaillant primé au salon du livre
Don du sang
Salon d'automne Arts Issoudun
Troc plantes Saint-Laurent

https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/09/actu-octobre-2017.html

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https://cinegraphe.blogspot.fr/2017/08/liste-des-films-proposes-pour-le.html






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(capture d'écran du 27 septembre 2017).










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