samedi 18 juin 2016

THIS IS MY LAND

36ème séance avec débat








THIS IS MY LAND

Documentaire franco israélien de Tamara Erde. (2016 - 1h30)



Palestine 18 et le Mouvement de la paix sont partenaires du film.


VENDREDI 17 JUIN (CINE DEBAT)
20H30

école, histoire, religion, Israël, Palestine,...
Comment s'enseigne l'histoire dans les écoles publiques ou religieuses d'Israël et de Palestine?

 
      Aucun enseignement n'est aussi clivant que celui de l'histoire. On le voit à chaque fois que l'on change les programmes en France. Les enseignants s'insurgent contre tel ou tel oubli, tel traitement prépondérant, tel dépoussiérage inconsidéré. Qui pourrait prétendre à un traitement objectif de l'histoire ? Alors pour corser l'affaire prenez un peuple qui se considère en terre promise et un autre peuple sans terre qui réclame celle de ses ancêtres. Vous avez les clés du conflit entre Israël et la Palestine, entre juifs et arabes. Facile à dire mais beaucoup plus difficile à résoudre et le film documentaire montre les jeunes générations peu optimistes quant à une solution pacifique et enfin la reconnaissance de deux Etats et une terre palestinienne.

   L'enseignement de l'histoire devant ses jeunes générations est pour le moins opaque et favorise le maintien des braises d'un feu permanent toujours prêt à s'enflammer. On crée sciemment un climat de peur de l'autre, une vision qui divise les gens plutôt que de les faire vivre ensemble à la lumière de l'étude du passé tragique des deux peuples. Quand un expert israélien explique que la fabrication de sentiment de victimisation est le but des manuels scolaires en histoire cela fait froid dans le dos. C'est d'autant plus effrayant quand on entend les propos des jeunes interrogés car à les entendre la recette fonctionne bien, l'on distille la bonne haine.   

  Image saisissante de ses deux jeunes filles vues de profil qui se tournent légèrement le dos. L'une vient d'Israël et l'autre est palestinienne. Deux amies interrogées ensemble mais on sent leur gêne quant à la question de leur poursuite d'études et l'évolution de leur amitié car tout est fait pour qu'elles prennent des chemins opposés et ce n'est pas le passage sous l'arche en arc-en-ciel vu plusieurs fois dans le film qui va changer la donne.
JOHN








Ceci est ma terre. Plusieurs sens, plusieurs tons…
Comme dans la tirade des nez de Cyrano, on peut lui faire dire bien des choses en somme… en variant le ton. Depuis : « Ceci est ma terre, et je serais très heureux de t’y inviter » (gentil), jusqu’à « Ceci est ma terre, et malheur à toi si tu oses y mettre les pieds » (agressif).
Accueillant sur sa terre, fier de sa terre, patriote défenseur de sa terre, énervé combinant la défense et l’attaque, ou encore violent tous azimuts… ce qui est le cas du film dessin animé diffusé en classe pour résumer (réduire ?) l’histoire de ce coin de terre.

Manichéisme et fausses symétries.
Affaire d’ancêtres ou affaire de religion ? Comme s’il ne s’agissait pas, dans chacun des camps, des deux à la fois, comme le film pris dans son ensemble nous le montre.

Echo avec la communication officielle.
Partez de France où vous  n’êtes pas en sécurité. Dans le film, c’est d’Israël qu’on disait vouloir partir, pour les mêmes raisons. Mot d’un adolescent : Avoir quinze ans, et être incapable de connaître le sens du mot paix, c’est le signe que ce pays a un gros problème.

Côté confus du film.
Part avec un côté didactique assumé. Textes pour préciser les lieux, les circonstances. Et puis, ça se complique, malgré les personnages récurrents typiques, voire caricaturaux. Et à la fin, avec l’accumulation de détails qu’on ne maîtrise pas si on n’a pas vécu les situations sur place, les inscriptions des tableaux et des pancartes exhibées qui pour nous sont de l’hébreux même quand elles sont en arabe, on s’y perd assez vite. Est-ce involontaire ? Le film échappe à la réalisatrice qui se laisse emporter (noyer ?) dans le courant de son sujet. Est-ce volontaire ? Pour nous montrer que la situation est inextricable, et que la forme doit rendre compte avec ses moyens propres de ce sens-là ? Vu sous cet angle, le film, c’est sûr, n’est pas manichéen. Mais il n’est pas facile non plus de voir la lumière au bout de ce tunnel passablement bouché. Peu de spectateurs en sont repartis plus optimistes. Globalement, on oscillait entre deux jugements : films pessimiste, ou film réaliste.

Le point de vue
Celui d’une réalisatrice progressiste qui a pris conscience qu’une propagande pouvait se glisser dans l’enseignement qu’on lui a prodigué au moment du service militaire. Ce qui en dit long sur l’efficacité de l’endoctrinement préalable. Se désespère de n’avoir pas de vraie solution à partir de son constat. De la compassion pour les victimes, de l’animosité contre les Déroulède ou boutefeux de tous bords. Mais après ?...

Un espoir malgré tout dans les urnes ?
Dans un film précédent, on avait parlé de cette étonnante troisième force (le Hadash) qui émergeait à partir d’une coalition entre juifs et arabes d’Israël. Difficile d’en mesurer l’impact vu de chez nous. Voir en suivant ce lien :
http://cinegraphe.blogspot.fr/2016/06/ils-sont-partout.html


Et chez nous ?
Balayer devant sa porte est toujours un exercice salutaire. Pour cela un livre déjà ancien mais célèbre et toujours utile. Un test : essayez de trouver où et quand la Commune de Paris, période pourtant des plus dramatiques et cruciales de notre histoire nationale, est enseignée aux écoliers de France. Nulle part ailleurs que dans des groupements facultatifs et quasi impossibles dans le seul et unique programme de 4ème des collèges. Autrement dit, ce n’est jamais enseigné. Aucune chance jusqu’au baccalauréat, c’est réservé après aux spécialistes motivés.  On se demande bien pourquoi…
L’épisode Sarkozy. Instrumentaliser l’école primaire avec l’idée (qui a fait pschitt…) d’un parrainage saugrenu d’un jeune élève avec un jeune déporté mort dans les camps de concentration. Ecole machine à cauchemars. Cette année, au bac, le sujet de français porte sur les oraisons funèbres. « Et on voudrait que j’aie le moral ! », chantait Brel.




Encore quelques exemples. Si on est un peu attentif, on en trouve presque tous les jours.

Berry républicain 5 juin 2016



Charlie Hebdo 20 avril 2016





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